Title: Transparence et responsabilit
1Transparence et responsabilité sociale
dans la gouvernance des ressources naturelles en
Afrique francophoneSaly 1-3 Juin 2010 Exposé
introductif sur le cadre conceptuel et légal de
la gouvernance des ressources naturelles Pr
Ibrahima Ly
2 SOMMAIREI Analyse du
concept de gouvernance des ressources naturelles
1. Présentation du concept de gouvernance 2.
Distinction gouvernance et gestion des
ressources naturelles II. Identification des
ressources naturelles objet de la gouvernance1.
Les ressources foncières2. Les ressources
fossiles3. Les ressources biologiques4. les
ressources hydrauliques5. Les ressources
renouvelables et non renouvelables III. Les
enjeux de la gouvernance au Sénégal à travers
les textes et dispositions juridiques1. La
législation sur leau et lassainissement2. La
législation foncière3. La législation minière4.
La législation forestière et faunique5. La
législation sur la pêche marine et
continentale6. Les textes sur la
décentralisation
3- IV. Analyse des principes juridiques de la
gouvernance des ressources naturelles - 1. Les principes constitutionnels
- 2. les principes, déclarations, chartes et
conventions - V. Eléments de stratégie pour une mise en œuvre
de la gouvernance lexemple des conventions
locales - 1. La problématique des conventions locales
- 2. Lefficacité des conventions locales
- VI. Proposition de suivi évaluation de la
gouvernance - 1. La mise en place doutils de partenariat
- 2. La diffusion des mécanismes de la
gouvernance. - VII. Conclusions et recommandations
-
- VIII. Références
4- Introduction
-
- Conformément au document de cadrage de latelier,
les éléments du cadre conceptuel et légal de la
gouvernance des ressources naturelles soulèvent
un certain nombre de questions - Que faut-il entendre par gouvernance des
ressources naturelles? - Quels sont les enjeux , les principes de mise en
- œuvre, ainsi que les procédures de suivi
évaluation de la gouvernance?
5- Dans le fond, cet exposé introductif abordera
toutes les questions, y compris celles qui sont
prévues lors de la deuxième journée pour le
partage des expériences, et lors de la troisième
journée pour la définition dune stratégie de
plaidoyer et de diffusion des outils. En
dautres termes, tout ce qui peut contribuer à la
transparence et à la responsabilité sociale (de
tous les acteurs) dans la gouvernance des
ressources naturelles devra être abordé en terme
conceptuel et légal (même de manière sommaire).
6- La lecture du document de cadrage permet de
constater quil aborde presque la plupart des
idées pouvant alimenter le contenu dun exposé
introductif, tant en ce qui concerne le contexte
et la justification, quen ce qui concerne le
format lui-même de latelier. -
7- De tout ce qui précède, le cadre légal et
conceptuel objet de cet exposé introductif devra
donc être fidèle au document de cadrage et ne pas
trop sen écarter sauf pour donner des éléments
dillustration pertinents pouvant alimenter les
discussions en plénière, ou les travaux de
groupe. -
- Les principaux axes suivants pourraient
constituer la trame de cet exposé introductif
8- I. Analyse du concept de gouvernance des
ressources naturelles -
- Pour bien comprendre le concept, il importe de
faire la distinction entre la gouvernance et la
gestion des ressources naturelles.
9 1 Le concept de
gouvernance a fait lobjet de nombreux
développements dans des articles et documents
divers (voir en particulier les références
bibliographiques indiquées à la fin du présent
document)
1 - Présentation du concept de gouvernance1 Le
cadre légal et institutionnel de gestion des
ressources naturelles est souvent assimilé à tort
ou à raison à la notion de gouvernance. En
réalité, comme son nom lindique, le cadre légal
et institutionnel définit les contours juridiques
ainsi que larchitecture institutionnelle
applicables aux ressources naturelles tant au
plan national quinternational et communautaire.
10-
- Quant au concept de gouvernance lui-même, il est
plus vaste et comprend, en plus du cadre légal et
institutionnel, le processus de mise en œuvre et
de contrôle des activités relatives à
lutilisation et à la valorisation des ressources
naturelles dans une optique de durabilité. On
peut ici sinterroger sur le rôle et la place des
droits coutumiers africains dans cette
gouvernance des ressources naturelles.
11- 2. Distinction gouvernance et gestion des
ressources naturelles - La gestion des ressources naturelles, souvent
opposée à lautre concept de conservation des
ressources naturelles, met laccent sur
lutilisation, la mise en valeur en tant que bien
économique.
12- II. Identification des ressources naturelles
objet de la gouvernance - Il sagira ici de cerner le champ dapplication
- de la notion de ressources naturelles objet
- de la gouvernance.
13Cette idée de gestion est donc plus restrictive
que la gouvernance qui elle se veut plus large
car sintéressant, en plus de la gestion stricto
sensu, aux conséquences à long terme, et mettant
donc laccent sur la responsabilisation des
acteurs. 2 2 Dans la pratique, cette
distinction entre gestion, conservation et
gouvernance est très théorique et artificielle en
ce qui concerne les ressources naturelles. Il
sagit le plus souvent de bonnet blanc et blanc
bonnet.
14- 1. Les ressources foncières
-
- La première des ressources naturelles demeure la
terre. En tant quimmeuble par nature et
quelquefois par destination, les ressources
foncières constituées par la terre sont le
support et la base de toutes les autres
ressources naturelles biologiques et fossiles.
Par conséquent, elles sont les premières
concernées par la gouvernance. Loccupation du
sol, les conflits fonciers, domaniaux et
territoriaux en sont les principales
manifestations.
15 2. Les ressources fossiles Ces ressources sont
principalement les ressources minières,
pétrolières et gazières. Elles sont tributaires
du régime du sous-sol et demeurent dans de
nombreuses législations la propriété de lEtat
qui en assure la gestion selon des critères qui
ne sont pas toujours transparents.
16- 3. Les ressources biologiques
-
- Les ressources biologiques sont constituées
- par les ressources biologiques terrestres,
- marines et fluviales. Il sagit des ressources
- forestières et fauniques terrestres, des
- ressources halieutiques marines et fluviales.
- Dans la plupart des cas, elles sont en même temps
des ressources renouvelables
17- 4. Les ressources hydrauliques
-
- Il sagit des eaux de surface et des eaux
souterraines (cours deaux, fleuves, lacs,
étangs, rivières, eaux et nappes souterraines).
La caractéristique principale de ces ressources
hydrauliques est leur régime de domanialité
publique, ce qui leur enlève toute possibilité de
transfert de compétences aux collectivités
locales.
18- 5. Les ressources renouvelables et non
renouvelables - La distinction peut également être faite entre
ressources renouvelables et ressources non
renouvelables pour mettre laccent sur le solaire
et léolien notamment. Ainsi, on pourrait
considérer toutes les ressources fossiles comme
des ressources non renouvelables (pétrole, mines,
gaz, tourbe),
19- à linverse des autres catégories de
- ressources naturelles. La présentation
- peut aussi mettre laccent si nécessaire
- sur la hiérarchie éventuelle pouvant
- exister entre ces ressources naturelles
- dans le cadre de la gouvernance.
-
20- III. Les enjeux de la gouvernance au Sénégal à
travers les textes et dispositions juridiques -
- Ces enjeux sont multiples enjeux politiques,
enjeux financiers et économiques, enjeux
écologiques, enjeux sociaux, coutumiers et
culturels, etc. Ces différents enjeux
transparaissent dans les dispositions juridiques
de quelques textes 3. - 3 Il ne sagira pas dans le présent exposé de
dérouler ces expériences, mais plutôt de les
rappeler pour leur discussion en groupes de
travail éventuellement.
21- Ils illustrent la manière dont les règles
juridiques sont utilisées à des fins de
conservation, dappropriation, ou de détournement
des ressources naturelles, quelquefois au nom de
lintérêt général et de lutilité publique. Cest
notamment dans la présentation des enjeux de la
gouvernance que les conflits de gestion des
ressources naturelles peuvent être abordés. Il
peut être intéressant dexaminer la manière dont
les lois et règlements abordent la question de la
transparence dans les transactions foncières et
minières, ainsi que la répartition des revenus.
22-
- Le plus souvent en effet, les conditions
doctroi des concessions aux investisseurs privés
prévoient/ou doivent prévoir aussi les modalités
et conditions dindemnisations des populations
locales en cas de déplacement et/ou
dexpropriation. Sur ces questions, les
législations prévoient des possibilités de
recours.
23- En ce qui concerne le rôle joué les
collectivités locales dans laffectation des
ressources foncières ou minières, on remarque
quil est plus renforcé en matière foncière quen
matière minière, du fait de la prépondérance de
lEtat dans le deuxième cas.
24- La législation sur leau et lassainissement
- Le code de leau reste encore régi au Sénégal
par la loi 81-13 du 4 Mars 1981. Le processus de
réforme na pas encore abouti à une version
harmonisée du nouveau code de leau. A cela
sajoute depuis 2008, la loi 2008-59 du 24
septembre 2008 portant organisation du service
public de leau potable et de lassainissement
collectif des eaux usées domestiques.
25- En application des objectifs du PEPAM (Programme
Eau Potable et Assainissement du Millénaire),
leau et lassainissement sont indissociables en
termes de gestion et de gouvernance. La
particularité du secteur des ressources en eau
est la mainmise de lEtat dans un domaine où
aucun transfert des compétences nest accordé aux
collectivités locales. Leau est considérée comme
faisant partie de la domanialité publique à
linstar des ressources fossiles. Ainsi, laccès
à leau en milieu aride est source de nombreux
conflits dans les zones rurales.
26- 2. La législation foncière
- Depuis 1964, la loi 64-46 du 17 juin 1964 fixe
le cadre juridique général du système foncier
national sénégalais. Cette loi crée les zones
urbaines, les zones de terroirs, les zones
classées, et les zones pionnières. Ces dernières
ont presque toutes été reversées dans les trois
autres zones du domaine national. Seul lEtat
peut immatriculer une terre du domaine national
dans son domaine privé. Il détient les terres du
domaine national au service du développement
économique et social de la Nation.
27- Le domaine privé de lEtat constitue avec le
domaine public (naturel et artificiel) le domaine
de lEtat régi par la loi 76-66 du 2 juillet 1976
portant code du domaine de lEtat. Le processus
daccaparement des terres constitue de nos jours
le problème principal dans le domaine foncier. -
28- Avec la ruée vers les terres dans les pays en
développement, les institutions internationales
comme la Banque Mondiale sefforcent de proposer
des solutions, notamment linvestissement
stratégique pour la gestion durable des terres.
Ces solutions nont pas encore produit tous les
effets escomptés (4). - 4 Voir notamment sur la question, le dossier
réalisé par lIIED et intitulé accaparement des
terres ou opportunité de développement ? IIED
briefing, Septembre 2009, 6 pages. Voir en outre,
la bibliographie indiquée.
29- 3. La législation minière et pétrolière
- Les ressources minières et pétrolières sont des
ressources stratégiques. Ainsi par exemple, le
code minier sénégalais (régi par la loi 2003-36
du 24 novembre 2003, et son décret dapplication
2004-647 du 17 Mai 2004),
30- fixe les conditions juridiques de la gestion et
de la valorisation des ressources minières. Il en
est de même du code pétrolier régi par la loi
98-05 du 8 janvier 1998 et qui fixe également le
cadre juridique pour les ressources pétrolières
nationales. Cest le secteur où la gouvernance
est la plus floue, car lEtat est propriétaire de
ces ressources du sous-sol et il les gère donc
seul 5. -
-
- 5 Il faut signaler que dans le domaine minier,
le droit communautaire ouest africain (UEMOA et
CEDEAO) est en pleine ébullition
avec la discussion sur les codes miniers. LUEMOA
en a adopté un. -
31- 4. La législation forestière et faunique
-
- La loi 98-03 du 8 janvier 1998 et le décret
98-164 du 20 février 1998 constituent à lheure
actuelle le code forestier sénégalais. Une
importante réforme est en cours de finalisation
pour adapter ces textes si importants à la
politique forestière. Le code de la chasse et de
la protection de la faune est régi par la loi
86-04 du 24 janvier 1986 et le décret 86-844 du
14 juillet 1986.
32- La gouvernance des ressources forestière et
faunique soulève à son tour de nombreuses
insuffisances malgré lentrée en vigueur du
transfert des compétences aux collectivités
locales depuis le 1er janvier 1997. - 5. La législation sur la pêche marine et
continentale - La loi 98-32 du 14 avril 1998 porte code de la
pêche maritime. Elle est complétée par le décret
98-498 du 10 juin 1998 fixant les modalités
dapplication de la loi.
33- A linstar des ressources minières et
pétrolières, la pêche maritime ne fait pas
lobjet dun transfert de compétences aux
collectivités locales. LEtat sénégalais gère
seul les dites ressources en signant notamment
des accords de pêche avec des partenaires dont
lUnion Européenne. - La question controversée du repos biologique est
souvent soulevée.
34- Quant à la pêche continentale, elle constitue le
parent pauvre de la gouvernance halieutique. La
loi 63-40 du 10 juin 1963 règlemente la pêche
dans les eaux continentales, et le décret
dapplication 65-557 du 19 juillet 1965 en fixe
les modalités dapplication. Ces deux textes
figurent parmi les plus anciens encore en vigueur
dans le domaine des ressources naturelles. Leur
révision tarde toujours à se concrétiser.
35- 6. Les textes sur la décentralisation
- Les textes sur la décentralisation adoptés le 22
mars 1996 et le 27 décembre de la même année sont
entrés en vigueur depuis le 1er janvier 1997. il
sagit pour ce qui concerne lenvironnement et
les ressources naturelles
36- - de la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant loi de
transfert des compétences aux collectivités
locales en matière denvironnement et de gestion
des ressources naturelles - - du décret 96-1134 du 27 décembre 1996 fixant
les conditions dapplication de la loi de
transfert de compétences en matière
denvironnement et de gestion des ressources
naturelles.
37- IV. Analyse des principes juridiques de la
gouvernance des ressources naturelles -
- Les principes juridiques et constitutionnels
servent de supports à la gouvernance des
ressources naturelles. Ces principes doivent être
rappelés de manière forte, dans la mesure où ils
sappliquent à lensemble des ressources
naturelles.
38- Il en est de même de lInitiative pour la
Transparence dans les Industries extractives
(ITEI). Cette initiative date de 2002. Elle
établit une norme internationale permettant aux
entreprises de publier combien elles paient et
aux gouvernements de divulguer leurs revenus. -
39- 3,5 milliards de personnes vivent dans des pays
riches en pétrole, gaz et minerais. Avec une
bonne gouvernance, l'exploitation de ces
ressources peut générer des revenus importants
pour promouvoir la croissance et diminuer la
pauvreté. Cependant, lorsque la gouvernance est
faible, elle peut conduire vers la pauvreté, la
corruption et le conflit. L'Initiative pour la
Transparence dans les Industries Extractives
(ITIE) vise à renforcer la gouvernance en
améliorant la transparence et la responsabilité
dans le secteur des industries extractives.
40- L'Initiative pour la Transparence dans les
Industries Extractives (ITIE) veille à une
meilleure gouvernance dans les pays riches en
ressources à travers la vérification et la
publication complète des paiements effectués par
les entreprises et des revenus perçus par les
gouvernements provenant du pétrole, du gaz et des
minerais.
41- L'ITIE est une coalition de gouvernements,
d'entreprises, de groupes venant de la société
civile, d'investisseurs et d'organisations
internationales. En 2005, l'ITIE a mené une
consultation prolongée et exhaustive pour tracer
l'avenir de l'initiative. Celle-ci a été réalisée
par le Groupe international consultatif (GIC).
42- L'ITIE dispose d'une méthodologie robuste mais
flexible qui garantit le maintien d'une norme
globale dans les différents pays exécutants. Le
Conseil d'administration de l'ITIE et le
Secrétariat International sont les garants de
cette méthodologie. Cependant, chaque pays doit
élaborer son propre modèle de mise en œuvre.
43- 1. les principes constitutionnels
- De plus en plus les textes constitutionnels
fixent les principes fondamentaux de la
gouvernance des ressources naturelles et de
lenvironnement. -
- Au Sénégal, la constitution du 22 Janvier 2001
rappelle dans son préambule Le peuple du
Sénégal souverain affirme son attachement à la
transparence dans la conduite et la gestion des
affaires publiques ainsi quau principe de bonne
gouvernance .
44- Les articles 8, 15 et 102 de la constitution
énoncent également certains droits et principes
fondamentaux. Ainsi - Larticle 8 de la constitution reconnaît à tous
les citoyens le droit à un environnement sain, la
liberté dentreprendre, le droit à la santé, le
droit à linformation plurielle.
45- Larticle 15 alinéa 2 reconnaît à lhomme et la
femme le droit daccéder à la possession et à la
propriété de la terre dans les conditions
déterminées par la loi. -
- Larticle 102 définit le principe de la libre
administration des collectivités locales Les
collectivités locales constituent le cadre
institutionnel de la participation des citoyens à
la gestion des affaires publiques. Elles
sadministrent librement par des Assemblées
élues .
46- Toutefois, ces principes et droits
constitutionnels doivent être complétés par
dautres instruments juridiques tout aussi
importants. - 2. Les principes, déclarations, chartes et
conventions - Lidée est de montrer quen plus des principes
constitutionnels de nombreux autres principes et
de nombreuses autres déclarations chartes et
conventions sefforcent de traduire en actes la
gouvernance des ressources naturelles.
47-
- On peut citer spécialement le principe de la
Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) dont
lencadré qui suit donne une illustration pour le
Sénégal.
48-
- Selon Philippe BARRY, lambition de RSE
Sénégal, qui est partagée par quelques
partenaires publics et privés, est damener le
plus dentreprises du Sénégal et de lExtérieur à
investir le champ sociétal et environnemental au
Sénégal dans le cadre de leurs politiques de
Responsabilité sociale.
49- Il est important de rappeler à ce sujet la
définition de la RSE La citoyenneté ou
responsabilité dentreprise est un engagement à
respecter un ensemble de principes qui dépasse la
simple application des dispositions légales. Il
sagit dun processus damélioration dans le
cadre duquel les entreprises intègrent de manière
volontaire, systématique et cohérente, des
considérations dordre social, environnemental et
économique dans leur gestion, et ce, en
concertation avec les parties prenantes ou avec
les intéressés .
50- Les principales activités de la RSE au Sénégal
- -Vulgarisation du concept de citoyenneté
dentreprise par une prise de conscience des
responsabilités qui incombent à chaque acteur de
lentreprise quant au niveau de construction et
de développement du Sénégal. - - Nécessité de simpliquer et de sengager
davantage dans les problématiques liées aux
Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD). -
51- Bien que ce chantier de vulgarisation soit
colossal, on constate, malgré un contexte
économique et financier défavorable, que des
dirigeants et cadres dentreprise et
dorganisation commencent à adopter lesprit RSE
et que leurs structures, sans compromettre leur
rentabilité, initient des actions de mécénat et
de développement durable. -
52- Cest dorénavant aux pouvoirs publics de
sapproprier cet instrument de bonne gouvernance
quest la RSE afin den faire un véritable levier
de développement. Si la volonté politique de
vulgariser la RSE a été énoncée par le Président
de la République, Me Abdoulaye WADE, lors du
dernier Sommet de la Francophonie en Octobre
2008, -
-
53- il demeure que les agents de lAdministration ne
sont pas suffisamment sensibilisés et formés sur
le concept de RSE et quaucun cadre
institutionnel, juridique, fiscal spécifique
incitant et accompagnant les entreprises et les
promoteurs à davantage investir le champ sociétal
et environnemental nexiste pour linstant. -
-
54- La société civile quant à elle est partie
intégrante du processus de transparence et de
gouvernance. Les mécanismes de participation des
organisations de la société civile se font à
travers les nombreuses ONGs intervenant dans les
pays en développement. Au Sénégal on peut citer
parmi ces acteurs, le Forum civil, le CONGAD
entre autres. Dans le domaine international et
sous régional, Transparency International,
COPAGEN entre autres.
55- Cependant la difficulté principale de ces
organismes de la Société civile se situe au
niveau de leur visibilité institutionnelle,
c'est-à-dire leur rattachement politique et
juridique. La plupart ne sont en réalité que des
relais de Partis politiques dont ils diffusent
les messages politiques. Il importe donc de les
canaliser de manière efficace à limage des
associations.
56- V. Eléments de stratégie pour une mise en œuvre
des principes de la gouvernance lexemple des
conventions locales. -
- Parmi ces stratégies il conviendra daborder en
plus de la responsabilité sociale des entreprises
en Afrique de louest avec les outils proposés
aux acteurs du secteur privé, la technique des
conventions locales.
57- Cette technique consiste à innover sur le plan
juridique en proposant des solutions novatrices
et consensuelles cest le cas des conventions
locales pour lesquelles lunanimité semble se
faire parmi les acteurs de la GRN malgré les
controverses juridiques qui relèvent plus de la
dogmatique que de lefficacité administrative.
58- 1. la problématique des conventions locales
- Les conventions locales constituent de nos jours
des instruments juridiques adaptés à une gestion
souple et consensuelle des ressources naturelles.
Cependant, elles soulèvent en même temps une
controverse juridique originelle qui est liée à
leur rang dans la hiérarchie juridique
traditionnelle des sources de la règle de droit.
Fort heureusement, cette controverse ne remet pas
en cause leur efficacité sur le terrain.
59- 2. Lefficacité des conventions locales
- Parallèlement aux textes juridiques de droit
moderne (lois, règlements, contrats classiques),
les conventions locales sont désormais acceptées
dans le cadre du droit positif. Au Sénégal, le
projet de loi portant révision du code forestier
le prend en compte dans ses dispositions. Elles
font lobjet après leur élaboration et leur
signature par les parties concernées, dune
approbation par le représentant de lEtat dans la
collectivité locale.
60- VI. proposition de suivi évaluation de la
gouvernance -
- Cest la partie la plus difficile car il sagira
de mettre en place les outils de partenariat et
de diffusion des mécanismes de la gouvernance
61- 1 La mise en place doutils de partenariat
-
- Il sagira des informations sur la gouvernance
et des techniques de dissémination de cette
information, ainsi que des sessions de
formations. En réalité, cette partie relève plus
du plaidoyer et du lobbying. Elle est loin dêtre
gagnée.
62- 2. La diffusion des mécanismes de la
gouvernance - Cest la question de la participation des
citoyens et des espaces dexpressions qui leur
sont offerts. Les stratégies utilisées
influencent les politiques. Parmi les outils de
contrôle citoyen, on peut citer les enquêtes sur
la traçabilité des dépenses publiques, les
espaces citoyens dinterpellation des gouvernants
et des entreprises, les audits sociaux entre
autres.
63- VII. Conclusions et recommandations
-
- En guise de conclusions à cet exposé
introductif, il est possible de faire les
remarques suivantes -
- - Il est clair que la seule adoption des textes
juridiques ne suffit plus à une bonne application
des principes de la gouvernance des ressources
naturelles
64- - Il apparaît en outre que ce qui manque le plus
cest léthique dans les comportements de tous
les jours aussi bien des acteurs publics que des
acteurs privés - - Le principe même de la RSE, bien que
théoriquement accepté par tous les acteurs, peine
encore à prendre sa véritable place dans le cadre
de la gouvernance - - Le principe de la RSE doit être harmonisé avec
les autres principes tels que la décentralisation
territoriale et technique
65- Le respect des droits coutumiers et pratiques
traditionnelles, ainsi que laccélération de la
pratique des conventions locales peuvent
constituer des pistes de réflexion à moyen et
long termes au grand bénéfice de la gouvernance
des ressources naturelles.
66- Fort de ces remarques, on ne saurait conclure
sans proposer des pistes dapprofondissement dans
trois secteurs qui nous semblent essentiels - - La réforme et lharmonisation des législations
applicables aux ressources naturelles doivent
être entreprises et coordonnées. Il faudrait que
lITIE et la RSE soient bien ciblées par ces
réformes.
67- Lidentification et la clarification du statut
des différents acteurs intervenant dans la
transparence et la gouvernance, en particulier la
notion très controversée de société
civile demande à être précisée - - Enfin la promotion de léquité dans laccès et
le bénéfice tiré des ressources naturelles devra
être de mise.
68- VIII. Références
-
- Ibrahima LY, Les aspects juridiques liés à la
gestion des cours deau transfrontaliers
prévention et résolution des conflits,
Communication à latelier sur la gouvernance de
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protégées limportance des "normes pratiques"
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médiations - Philippe BARRY, Discours douverture au forum
francophone des dirigeants et cadres
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73- Philippe BARRY, Responsabilité sociale et
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pages -
- Lead Afrique francophone, La responsabilité
sociétale des entreprises enjeux et
perspectives pour lAfrique, conférence virtuelle
préparatoire aux journées dinformation et de
sensibilisation sur la RSE, dakar 16 janvier
2009, 4 pages - Michel CAPRON, la responsabilité sociale des
entreprises en Afrique larbre qui cache la
forêt ?, forum citoyen pour la RSE, article web,
9 avril 2010 - Dakar Mai 2010
- Pr Ibrahima Ly