Title: Manager dans la complexit
1Manager dans la complexité
- Claude Rochet
- Professeur associé à lUniversité Paris Nord
- http//perso.wanadoo.fr/claude.rochet
2Sommaire
- La complexité principes généraux
- Le projet territorial
- Un projet complexe
- La prise de décision
- Le pilotage stratégique
3UNE NOUVELLE FAçON DE POSER LES PROBLÈMES
- La complexité est un mot problème et non un mot
solution Edgard MORIN - La complexité est de tous les temps
- Ce qui laccélère aujourdhui
- La rapidité des communications
- Le développement rapide des nouvelles
technologies - La part croissante de limmatériel
- La mondialisation de léconomie
- Ce qui nous la rend difficilement appréhensible
- Le poids du déterminisme
- La prépondérance de lintelligence aveugle
- Le décalage entre progrès des sciences et
standards intellectuels
4Deux principes fondamentaux
- L'INDETERMINISME
- Tout système ne peut être décidable sans se
référer à une méta règle - "L'avenir dépend de nous et nous ne dépendons
pour notre part d'aucune nécessité historique"
Karl POPPER - Le progrès naît de la réfutation de la vérité, et
non de l'accumulation de faits la confirmant. - TOUTE RATIONALITÉ EST LIMITÉE
- "Dans la vision classique, quand apparaît une
contradiction dans un raisonnement, c'est un
signe d'erreur. () Dans la vision complexe,
quand on arrive par des voies empirico-rationnelle
s à des contradictions, cela signifie (...)
l'atteinte d'une nappe profonde qui, justement
parce qu'elle est profonde, ne peut pas être
traduite dans notre logique". E.MORIN
5Complexe ou compliqué?
- En réalité, il ny a pas de phénomènes simples
le phénomène est un tissu de relations. Il ny a
pas de nature simple, de substance simple () il
ny a pas didée simple, parce quune idée
simple doit être insérée, pour être comprise,
dans un système complexe de pensée et
dexpérience () - Gaston Bachelard Le nouvel esprit scientifique
- Pour comprendre le compliqué il faut le
simplifier - Pour comprendre le simple il faut le complexifier
6Le compliqué se décomposeLe complexe est
arborescent
7Qu'est-ce qu'un système ouvert?
8Sytème fermé gt OptimisationSystème ouvert gt
Pilotage
ENVIRONNEMENT EXTERNE LES
PARAMÈTRES PEUVENT ÊTRE CONNUS
AVEC CERTITUDE, OU DE MANIÈRE
PROBABLE
LE NOMBRE DES ACTIONS
POSSIBLES EST CONNU IN
EXTENSO
Paramètres
Variable de commande
contrainte
Fonction dutilité
Problème de conception
ANALYTIQUE
9Un système est régi par lindétermination
10Comment penser dans la complexité?
11Apprendre à voir le complexe
13
POUR MOI C'EST
CLAIR
POUR MOI AUSSI
IL Y A PLUSIEURS VISIONS POSSIBLES
12Nous percevons la réalité au travers de nos
systèmes de représentation
13Quest-ce quun système de représentation?
14Rien nest plus concret quune bonne théorie !
15LA PERTE DU SENS
4
La modernité le "comment" a pris le pas sur le
"quoi" (Hannah Arendt)
La civilisation de l'immatériel
-
"Notre capacité de description s'accroit beaucoup
plus vite
que notre capacité de compréhension"
-
"Le problème fondamental n'est pas la disparition
de tout
repère mais leur prolifération"
Charles Goldfinger 'L'utile et le futile"
La raison n'est pas le point d'Archimède
16Un écart croissant entre sens et pouvoir
5
"L'Âge de la raison est ainsi devenu celui de la
structure, une époque, où, faute d'un dessein, la
quête du pouvoir en tant que valeur en soi est
devenue le principal indice de l'approbation
sociale, le mérite se mesurant pour sa part à
l'aune du pouvoir acquis"
John Saul "Les bâtards de Voltaire"
NOUS NE MANQUONS PAS DE MOYENS,
MAIS DE SENS!
17Le paradigme dominant reste le déterminisme
6
QUI SUIS-JE?
OU VAIS-JE ?
QUEL EST LE SENS DE MA VIE ?
Le sens que nous trouvons dépend de la question
du sens que nous posons
187
PREMIERE LEçON
Nous ne sommes rien
Nous ne savons rien
Nous n'allons nulle part
.. et nous sommes tournés vers le passé
Nous devons donc bâtir le modèle sur
lequel construire notre avenir
198
.. et nous sommes tournés vers le passé
Nous sommes les créateurs des causes qui
produisent les effets que nous redoutons.
Nous sommes le créateur inconscient du réel
dans lequel nous vivons
Notre capacité d'écoute est limitée par la
rationalité du système que nous avons créé
Nous nous rendons prisonniers d'une machine
causale
20Nos modèles mentaux évoluent lentement
9
"...Les cinquante années qui viennent de
s'écouler -
la première moitié du XX siècle - ont vu un
développement des sciences en général et de la
physique en particulier, qui exerce une action
transformatrice sans équivalent sur notre
conception occidentale de ce que l'on appelle
souvent la situation de l'homme. Je suis presque
certain qu'il faudra presque encore cinquante ans
pour que la portion cultivée du grand public
deviennent consciente de ce changement"
Erwin Schrödinger - "Physique quantique et
représentation du
monde" 1951
LE BAGAGE CULTUREL DU DÉCIDEUR
RESTE A BÂTIR
21LA CRÉTINISATION PROGRESSE
10
"L'intelligence aveugle détruit les ensembles et
les
totalités... Elle ne peut concevoir le lien
inséparable entre l'observateur et la chose
observée. Les disciplines des sciences humaines
n'ont plus besoin de la notion d'homme...tandis
que les media produisent de la basse
crétinisation,
l'Université produit de la haute crétinisation. La
méthodologie dominante produit un
obscurantisme accru, puisqu'il n'y a plus
d'association entre les éléments disjoints du
savoir,
plus de possibilités de les engrammer et de les
réfléchir"
Edgar Morin "Introduction à la pensée complexe"
22Une intelligence collective est-elle possible?
Entre progrès de la connaissance et
totalitarisme un programme de recherche Global
Brain http//pespmc1.vub.ac.be/SUPORGLI.html
23ENFIN LIBRES!
17
"Sisyphe, revenant vers son rocher, contemple
cette suite d'actions
sans lien qui devient son destin, créé par
lui...Ainsi, persuadé de
l'origine toute humaine de tout ce qui est
humain, aveugle qui
désire voir et qui sait que la nuit n'a pas de
fin, il est toujours en
marche. Je laisse Sisyphe au bas de sa montagne!
on retrouve
toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la
fidélité supérieure
qui nie les dieux et soulève les rochers...Cet
univers désormais sans
maître ne lui paraît ni stérile ni futile. Chacun
des grains de cette
pierre, chaque éclat minéral de cette montagne
pleine de nuit, à lui
seul forme un monde. La lutte elle-même vers les
sommets suffit à
remplir un coeur d'homme."
"IL FAUT IMAGINER SISYPHE HEUREUX!"
24Les composantes du nouveau paradigme
21
Une nécessaire unité des sciences et des
disciplines
25Le plus élémentaire des systèmes complexes
26Léquipe et les lois de la systémique
- Le tout (léquipe) est supérieur à la somme des
parties (les individus) - Le système se dégrade de manière irréversible
(entropie).. - mais peu créer de lordre par le pilotage
(écoute, leadership) - Le système de pilotage (règle, leader) doit être
supérieur au système piloté (problèmes)
27Le tout dans la partie lautonomie
14
1- La dépendance
2- La contre-dépendance
Recherche d'identité par rapport à
Identification à l'autre
l'autre
Pas d'accès aux responsabilités
Pas d'accès à l'information pas de
possibilité de prendre des décisions
"Ah, non!"
"Oui...oui..."
3- L'indépendance
4- L'interdépendance
Une personne complète et autonome
Capacité à traiter l'information de
manière autonome
Bâtit des contrats avec des personnes
Reste autocentré, peu enclin au partage
du même niveau de développement
"Oui...si, non car..."
"Moi je..."
28...nous offre la possibilité d'accéder au sens
SENS
Ce qui est intemporel et
qui éclaire ma vie
5- L'autonomie Pouvoir choisir
d'être en relation avec des
personnes de divers niveaux de
développement, aux différents
niveaux de dépendance précédents
Le sens est la condition du partage
29DE L'INDIVIDU À L'INTELLIGENCE COLLECTIVE
L'INTELLIGENCE COLLECTIVE EST SUPÉRIEURE À LA
SOMME DES SAVOIRS INDIVIDUELS
30Pour conclure cette première partie
- Quelques clés pour manager dans la complexité
31Distinguer les ordres de pensée
-
On ne peut résoudre les problèmes d'un niveau par
le recours à un autre...
-
...mais il n'est jamais sa propre finalité et se
régule par référence au niveau
supérieur
Angélisme
AMOUR - SENS
MORALE
Tyrannie
JURiDICO-POLITIQUE
TECHNO-ECONOMIQUE
Cynisme
LE BIEN COMMUN EST LE RÉGULATEUR ULTIME
32RELIER LA CHARRUE À L'ÉTOILE
25
L'intelligence collective, c'est savoir mettre
ensemble en problème les
situations...
...à partir d'un corpus commun de savoirs
fondamentaux valides...
...et progresser par essais et erreurs
1 bis
1
Données
Formulation
Théories valides
factuelles,
d'hypothèses
des savoirs
issues du vécu
heuristiques
fondamentaux
2
de l'équipe
4
3
Hypothèse
validée
Enrichissement des savoirs fondamentaux
DÉCISION
Action
POUR ÊTRE PRAGMATIQUE IL FAUT S'APPUYER SUR UNE
VISION ET DES THÉORIES SCIENTIFIQUES VALIDES
33Piloter dans lincertitude
26
RÉSOUDRE UN PROBLÈME, C'EST LE BIEN POSER
POUR EN RENDRE LA SOLUTION TRANSPARENTE
34Projet et décision en situation complexe
35Les enseignements de l analyse comparative IMEC
- Les grands projets des projets uniques, non
reproductibles, dans un environnement
indéterminé, incertain et à risque. - La conceptualisation amont joue un rôle
fondamental sur le coût et la probabilité de
succès des grands projets
gt Des compétences de maîtrise d ouvrage à
acquérir par les commanditaires
36Les points communs aux décisions complexes
- On ne possède pas de séries statistiques
permettant la prévision et la prévention - Elles modifient leur environnement et les
paramètres de la décision - Le risque est irréductible et la gestion du
risque une activité essentielle - Elles associent des disciplines et des cadres de
référence différents
37Les activités communes aux décisions complexes
- La gestion des risques
- Le risque est irréductible
- La scénarisation stratégique
- Le cadre institutionnel permet l exercice de la
décision complexe confiance, partage des
risques, compétence, transparence, légitimité - La maîtrise d ouvrage stratégique
- Une compétence nouvelle passer du décideur
à la conférence décisionnelle
38Un nouveau cadre de référence
Qu'est-ce qui se passe? Comment
çà se passe? Pourquoi.?
Que faire?
Theorie GST
Information Scientifique et profane
Prise de décision stratégique
Connaissance
Compréhension
Passé
Futur
Experience Evaluer les politiques
Bien faire les choses
Faire les bonnes choses
Un cycle d'apprentissage permanent
39Le cadre théorique les métasystèmes
- Les propriétés du système sont émergentes et ne
peuvent être déduites du système initial - Le métasystème naît de l interaction des
systèmes en présence- qui deviennent des
sous-systèmes- lorsque la complexité du système
initial devient insuffisante face à la complexité
de l environnement - Le métasystème est plus complexe que les
sous-systèmes et est capable de contrôler
l évolution de l ensemble - L approche est téléologique
- Discipline sociale et disciplines scientifiques
ne peuvent être dissociées - L apprentissage collectif joue une rôle clé
40Les trois caractéristiques des projets complexes
41Une approche systémique de la gestion de projet
42Le succès du projet est lié à la qualité de sa
maîtrise d ouvrage
43Une succession d épisodes
44 L art de la politique ne consiste pas à gérer
Décider et faire des choix stratégiques est une
activité en soi qui ne peut procéder de
l accumulation de décisions techniques
45La décision complexe est le fruit d un processus
collectif
Structure type d une conférence décisionnelle
Du décideur au decision making process
46Modèle classique et nouveau modèle décisionnel
- Décisions à chaud sous la pression des médias
- Dépendance des experts
- Pas de vision stratégique permettant d intégrer
les composantes du problème - Peu de distinction prévention / précaution
- Scénarisation stratégique ex-ante
- Acquisition de compétences de maîtrise d ouvrage
en gestion de risques - Cadre de référence pour intégrer les avis
d experts - Conférence décisionnelle intégrant les acteurs et
les paramètres clés - Distinction prévention / précaution
47Les processus décisionnels
Politique de sécurité sanitaire
Enjeux et options acceptables
Rapport bénéfices risques perçus
Arène publique
Décision publique
Débat public
Arène scientifique
Intégration des enjeux sociétaux
Nature de la mesure Fiabilité de la mesure Statut
de lexpert Fiabilité des experts
Alertes
Vrai
Faux
Expertise
48Le pilotage stratégique
- Claude ROCHET
- Professeur associé en économie industrielle -
Université Paris Nord - Chargé de mission à la DIRE
- Claude.rochet_at_wanadoo.fr
- http//perso.wanadoo.fr/claude.rochet/
49Actualiser
Evaluer
Concevoir
Ajustement
Résultats
Objectifs
Valeur de la politique
Stratégie
Evaluation
Gestion
Activité
Moyens
Processus
Politique de la valeur
Mettre en oeuvre
50Le tableau de bord prospectif
Clients / Usagers / Assujettis / Bénéficiaires
Ressources et résultats financiers
Processus Organisation
Finalité
Agents / Salariés / Partenaires Apprentissage
organisationnel
51Les 7 questions au cœur du processus de
planification stratégique
Avons-nous une stratégie commune et claire?
Pratiquons-nous le retour dexpérience pour
valider les hypothèses sui fondent la stratégie?
Le déploiement des objectifs est-il cohérent?
Chacun est-il responsable, à son niveau, de la
réalisation de la stratégie?
Pratiquons-nous la résolution de problème en
équipe?
- Les investissements sont-ils pilotés par la
stratégie? - Les budgets annuels sont-ils articulés aux plans
à long terme?
52Piloter lalignement stratégique
MISSION
Politique de la valeur (Efficience
organisationnelle)
Valeur de la politique (Evaluation des impacts)
Coûts
Maîtriser les coûts
Augmenter la valeur produite
Asseoir la légitimité de la politique
Processus
Aligner les processus et lorganisation
Apprentissage organisationnel
Développer lintelligence collective
53Merci de votre attention!
Ouf