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Le%20r

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Le r acteur N (prononcer Nu) Nu (capitale , minuscule ) est la treizi me lettre de l alphabet grec. Ce conte est fictif et est cens se passer ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: Le%20r


1
Le réacteur  N  (prononcer Nu)Nu (capitale ?,
minuscule ?) est la treizième lettre de
lalphabet grec.
Ce conte est fictif et est censé se passer à
Londres du 1 avril 2009 au 31 décembre 2009
Durée 12 minutes environ Cliquez pour avancer
2
Quelle mouche avait piqué ce vieux fou de Richard
? A la fin de sa vie, il devint
pacifiste. Il a trouvé un nouveau gag , pensa
le monde entier. Car Richard Feynman , illustre
physicien, était connu non seulement en tant que
physicien mais aussi pour les farces dont il
avait réjoui sa longue existence.
(1) Richard Feynman né le 11 mai 1918 est l'un
des physiciens les plus influents de la seconde
moitié du XXe siècle, en raison notamment de ses
travaux sur l'électrodynamique quantique
relativiste, les quarks et l'hélium superfluide.
Il est également connu pour ses nombreux livres,
notamment les Feynman lectures on physics , un
cours de physique de niveau universitaire qui,
depuis sa parution, est devenu un classique pour
tous les étudiants de premier cycle en physique
et leurs professeurs. Il raconte aussi ses
nombreuses aventures dans plusieurs ouvrages
Surely You're Joking, Mr. Feynman! (paru en
français sous le titre Vous voulez rire, monsieur
Feynman !) et What Do You Care What Other People
Think ? ( Qu'est-ce que ça peut vous faire ce
que les autres pensent ?).
3
(No Transcript)
4
A Oxford, déjà, il inventait des personnages
historiques et collectait des milliers de livres
et de dollars pour leur ériger des statues.
5
(No Transcript)
6
Plus tard, étant célèbre, il eut le pouvoir de
choquer plus avec moins d'excentricité, et en usa
largement. Il déclarait ouverts les congrès en
offrant une rose à quelque Frau Doktor , il
faisait volontiers son cours en tenue de golf, et
emmenait des hordes d'étudiants sur les links
pour discuter rayonnement et particules.
7
(No Transcript)
8
Musicien (joueur de bongo) cest avant tout un
esprit libre qui se permettait de passer de la
physique théorique au déchiffrage de hiéroglyphes
mayas et au forçage de coffres-forts.
9
(No Transcript)
10
Il devint donc pacifiste, à quatre-vingts ans
passés. Cela n'en vaut plus guère la peine,
lui dit un jour un de ses anciens assistants,
Stephen Wolfram, dont il appréciait beaucoup le
cynisme. Eh, Stephen! je vous montrerai le
contraire. Monsieur, je suis imperméable aux
arguments logiques. Qui vous parle de logique?
Mon garçon, je vous ferai si peur à tous que le
monde entier aura la colique. Stephen exprima
par son attitude qu'il n'avait pas compris, mais
le professeur s'en tint là. Il réservait ses
explications à un personnage plus haut placé.
11
(No Transcript)
12
En attendant, il se livra à une campagne
d'opinion acharnée, multiplia les meetings et les
banquets, et marcha à la tête d'une petite
foule jusqu'aux portes blindées de divers centres
atomiques, dont le sien propre. Cette activité
ne l'empêchait nullement d'y poursuivre ses
recherches encore une manifestation de l'humour
de Richard Feynman !
13
(No Transcript)
14
Il existait cependant au gouvernement britannique
quelques membres à l'esprit borné, qui
qualifièrent cette attitude de contradictoire 
et se déclarèrent prêts à déclencher une nouvelle
 affaire  (en référence à laffaire
Oppenheimer). Le Premier ministre Gordon Brown,
heureusement, était de bonne famille, et n'en
tint aucun compte.Cependant, c'est sans le
moindre plaisir qu'il reçut et agréa pour le 1er
Avril 2009 une demande d'audience du professeur
Richard Feynman . Il va encore me parler de la
paix, songea-t-il. Et que croit-il m'apprendre?
J'en parle sans cesse moi-même.
15
(No Transcript)
16
Dieu merci! le professeur parla de tout autre
chose, pour commencer. Il avait, dit-il, un
rapport à présenter sur l'état de ses travaux.
Non, il n'écouterait pas les protestations
d'incompétence du Premier ministre. Il
connaissait bien le niveau intellectuel des
hommes politiques il ne se serait pas permis
d'aborder un sujet scientifique au 10, Downing
Street. Ce qu'il avait à exposer était à la
portée de tout homme de cœur il pensait qu'il
en avait un devant lui il parlerait donc.
17
(No Transcript)
18
Le Premier ministre, vaguement inquiet, se
déclara honoré de cette confiance. Je vous
préviens, coupa Richard Feynman avec un sourire
sardonique, que ce sera lourd à porter. Je venais
vous parler du fruit de mes travaux le voici.Il
tira de sa poche une petite boule et la fit
rebondir sur le bureau de son hôte, qui sursauta,
sourit avec effort et risqua une allusion à la
jeunesse d'esprit du professeur. Mais ce n'est
pas un jouet, répliqua celui-ci. Croyez-vous que
j'aurais dépensé les milliards de la reine pour
mettre au point une nouvelle balle de golf ?
Monsieur le Premier ministre, l'objet sphérique
que vous tenez dans la main est un réacteur Nu.
Sursautant derechef, le malheureux faillit
laisser tomber l'objet sphérique.
19
(No Transcript)
20
Richard Feynman le rattrapa au vol et entra dans
des explications détaillées. La réaction Nu était
le phénomène par lequel toute matière pouvait, de
proche en proche, se transformer en énergie. Le
Premier ministre, craignant de comprendre,
demanda si c'était là une façon de dire que la
Terre pouvait faire explosion. Le professeur le
rassura il ne s'agissait pas étroitement de la
Terre, mais du monde une réaction Nu
correctement amorcée devait désintégrer, en plus
de la Terre, les planètes, les étoiles, et même
le vide. Car vide n'est qu'un mot commode.
Ainsi aurait-on une chance de savoir enfin
jusqu'où s'étendait l'univers.
21
(No Transcript)
22
C'est cette curiosité créatrice qui tenait depuis
une dizaine d'années le professeur Richard
Feynman dans un département privé de ses
laboratoires. Il n'y admettait comme aides que
des manœuvres pour défendre certains secrets,
rien ne vaut la barrière de l'ignorance! Il avait
même dû, il s'en excusait, expulser sans
faiblesse un ingénieur de Harwell qui s'était
présenté sous une fausse identité, probablement
de la part du Premier ministre. Écartant d'un
geste indulgent les dénégations de celui-ci, il
passa sur les détails et en vint au terme de ses
recherches. Il avait conçu, calculé,
miniaturisé et monté pratiquement seul le
 réacteur Nu  en forme de balle de golf qui
reposait sur ce bureau, entre l'encrier et le
tampon-buvard.
23
(No Transcript)
24
Et, murmura le Premier ministre un peu perdu,
l'avez-vous expérimenté? Richard Feynman
éclata d'un rire si tonitruant que son
interlocuteur se demanda vaguement si une
réaction Nu faisait un bruit de ce genre. Non,
certes, Richard Feynman n'avait rien expérimenté
du tout, pour l'excellente raison que le
phénomène était cumulatif, irréversible et
inimitable. Une fois lancé, il consommerait
sans possibilité de retouche la Terre, le Ciel,
et tout ce qui y vivait. On pouvait lui faire
confiance.
25
(No Transcript)
26
Je pense que mon oeuvre est achevée maintenant,
dit-il en cessant de rire je vais retrouver ma
femme en un lieu où nous ne risquerons plus
jamais d'être désintégrés. Le Premier
ministre, qui comprenait lentement, en homme bien
élevé, commençait à se former une certaine image
de la réaction Nu il ne prit pas garde à cette
dernière phrase, et à la gravité inaccoutumée du
professeur.
27
(No Transcript)
28
Comment déclenchez-vous le... phénomène? lui
demanda-t-il. Il se déclenchera tout seul,
lorsque la radioactivité terrestre se sera élevée
d'une quantité déterminée.Ainsi ai-je réglé
lhorloge atomique interne qui sert de
détonateur. Je pense qu'une ou deux explosions
nucléaires expérimentales (même souterraines)
feraient l'affaire, ou toutes autres expériences
atomiques militaires Ah! je vois enfin le bout
de votre oreille, dit le Premier ministre avec
sévérité. Pacifisme, hein? ... ou la mort,
répondit le professeur absolument calme. J'ai
fait pour la paix ce qui était de ma spécialité.
A vous de travailler dans la vôtre, d'interdire
la fabrication des bombes et dinitier le
désarmement mondial.
29
(No Transcript)
30
Je vois , dit le premier ministre.Et il
reprit avec un beau sourire franc Combien de
réacteurs avez-vous fabriqués? Le professeur
éclata de rire derechef. Un seul, dit-il
celui-ci! Le regard du Premier ministre se fixa
sur la balle de golf avec un sentiment de cruauté
satisfaite. Well! dit Richard Feynman . Vous
savez, le détonateur fonctionne aussi au
choc L'autre pâlit. Et à la chaleur, et aux
rayons X, ainsi qu'à tous les rayonnements
existants, et à l'humidité, acheva
impitoyablement le vieil homme. Je vous laisse
cet objet avec tranquillité il est aussi
indestructible que l'univers, c'est-à-dire ni
plus ni moins. Et il se leva.
31
(No Transcript)
32
Mais, s'exclama le Premier ministre en se
levant également, nous ne sommes pas seuls en
cause! Quel est mon pouvoir sur les expériences,
entre autres, de lIran, de la Corée du Nord, de
lAlgérie, de lAzerbaïdjan, du Kazakhstan, de
lIndonésie, de lÉgypte, de la Turquie, de la
Pologne, de la Libye, du Ghana, de la Malaisie,
du Venezuela et du Yémen pour ne citer que
ceux-ci? Vous leur expliquerez  dit Richard
Feynman .
33
(No Transcript)
34
Il prit congé en retenant visiblement un énorme
fou rire. Il chantonna dans l'ascenseur,
esquissa une gigue sur le trottoir, allongea une
claque amicale sur la tête de son chauffeur et se
fit conduire a son centre de recherche.
35
(No Transcript)
36
Dans son bureau, le Premier ministre restait
tête-à-tête avec la  balle de golf  ou  le
réacteur Nu  ? Bluff! grogna-t-il.Il la
cala cependant avec soin et convoqua sur-le-champ
un Conseil de cabinet.
37
(No Transcript)
38
Les ministres, réunis tard dans la soirée, furent
tous de l'avis de leur chef Richard Feynman
avait bluffé. Affaibli par l'âge, il se
permettait maintenant des excentricités qui
sortaient de la décence. Faisons donc détruire
la boule , déclara avec insouciance le jeune
ministre de la culture, des médias et des sports,
M. Andy BurnhamIl l'éleva dans sa main le
Cabinet se dressa unanime. Sir Andy, dit le
Premier ministre d'une voix ferme, je vous prie
de me remettre cet objet. Voilà, répondit sir
Andy étonné. Mais si c'est une simple balle de
golf... Si c'est une simple balle de golf, à
quoi bon la détruire?
39
(No Transcript)
40
La sûreté de ce raisonnement, supérieur à
l'étroite logique, frappa les membres du Cabinet.
C'était là le langage d'un homme d'État,
particulièrement désigné pour présider aux
destinées du Royaume-Uni. Cependant quelqu'un
demanda si l'on ne pourrait appeler en
consultation un physicien aussi illustre que
Richard Feynman . Il n'y en a pas, déclara
carrément le ministre de linnovation, des
universités et des savoirs, M. John Denham
41
(No Transcript)
42
Je pense, dit alors le ministre de lIntérieur,
Mme Jacqui Smith, que cela pourrait être de mon
ressort.
43
(No Transcript)
44
Ou éventuellement du mien , intervint le
ministre de la Défense, M. John Hutton.
45
(No Transcript)
46
Ce problème d'attributions fut rapidement réglé.
L'essentiel était d'obtenir des renseignements
sur le prétendu réacteur Nu, et la seule source
de renseignements résidait dans le professeur
lui-même.En conséquence, un commando de
spécialistes fut réuni et expédié dans la nuit au
centre atomique. Leur spécialité était
l'interrogatoire suivi d'aveu. Mais c'est à ces
hommes sans humour que le vieux savant réservait
sa dernière plaisanterie. Leur voiture arrivait à
peine en vue du portail qu'une explosion
volatilisait sous leurs yeux un bâtiment écarté,
et en même temps le corps, le laboratoire et les
secrets du professeur Richard Feynman .
47
(No Transcript)
48
Restait la boule, toujours calée par trois
crayons sur le bureau du Premier ministre.
Réveillé en sursaut au bruit de l'explosion,
celui-ci courut à son cabinet sans prendre le
temps de se raser, et constata avec soulagement
que l'objet était intact. Mais le téléphone
sonnait déjà...Lorsqu'il reposa l'écouteur, il
sentit monter en lui un embarras proche de la
détresse. Le tout-puissant lui jouait réellement
un sale tour en l'instituant gardien de ce damné
réacteur qui portait, par-dessus le marché, un
nom grec. Il avait beau être un homme civique,
bien élevé, et rompu aux subtilités
parlementaires, rien dans sa formation ne le
préparait à assumer les responsabilités de la fin
du monde.
49
(No Transcript)
50
Il devait certainement, pour l'aider à accomplir
ce devoir inattendu, s'entourer de compétences.
Mais lesquelles? Un instant, la perspective de
la fin du monde lui donna l'idée d'appeler en
consultation larchevêque de Canterbury et chef
de lÉglise anglicane Rowan Williams.
51
(No Transcript)
52
Puis il se dit qu'il s'agissait là d'un dernier
recours, et qu'il convenait d'essayer d'abord les
humbles techniques humaines.  Ayant pris
conseil de sa secrétaire (une vieille fille qui
connaissait tout le monde), il convoqua pour le
jour même à midi trois compétences le Dr Jim
Al-Khalili, à la tête du groupe de physique
nucléaire du département de physique de
luniversité de Surrey, le commandant en chef de
la RAF, le Air Chief Marshal Christopher Hugh
Moran, et en troisième lieu, bien entendu, le
Chancelier de lÉchiquier, M. Alistair Darling,
dont le visa était indispensable quoi que l'on
fît ou que l'on décidât de ne pas faire.
53
(No Transcript)
54
Le Premier ministre leur dit tout. Au cours de
son exposé, il ne cessa d'être en proie à un
certain malaise le regard du commandant en chef
de la RAF ne quittait pas la boule, et exprimait
une inquiétante convoitise. Messieurs, conclut
le chef du gouvernement, j'attends votre
opinion. La mienne se résume en peu de mots,
s'exclama le Air Chief Marshal frapper vite et
fort! Veuillez être plus précis, sir
Christopher. Mais je le suis. Vite et fort.
S'il faut vous en croire, nous possédons
maintenant l'arme absolue. Que risquons-nous? Je
me suis mal fait comprendre, sans doute. Ce
réacteur Nu si c'en est véritablement un doit
provoquer la transformation de toute matière en
énergie.
55
(No Transcript)
56
Parfait! En liaison avec lOTAN, lançons-le sur
les montagnes à la frontière de lAfghanistan, là
où se terre Oussama Ben Laden. Même nos petites
fusées l'emporteront confortablement. Il n'y a
plus de problème de propulsion. C'est une
bénédiction du ciel. J'ai dit toute matière
, sir Christopher. Cela inclut la matière dont
nous sommes nous-mêmes formés, ainsi que tout ce
pays et ses habitants. Allons donc! s'écria le
Air Chief Marshal. Pensez-vous me faire croire
que cette damnée réaction en chaîne pourrait
passer la Manche? C'est douloureux, mais c'est
exactement ce que m'a dit hier soir le professeur
Richard Feynman . Le Air Chief Marshal souffla,
son teint vira au brique, sa bouche fit une moue,
et ses yeux rapprochés se rapprochèrent encore en
fixant l'irritante petite boule sur le bureau de
cuir vert. Le diable m'emporte! finit-il par
dire. Si cet engin n'est susceptible d'aucun
emploi stratégique, que voulez-vous que j'en
fasse? Il n'est peut-être pas nécessaire, sir
Christopher, que vous en fassiez quelque chose.
Nous sommes précisément réunis pour en débattre.
57
(No Transcript)
58
Le chancelier de l'Échiquier toussota. Oui,
vous avez la parole, se hâta de dire le Premier
ministre. Quel est le prix de revient de cet
objet ? demanda l'autre d'un ton soucieux.Il
fallut lui expliquer minutieusement que le
problème se situait ailleurs. Soit, dit-il.
Cela n'est pas de mon ressort. J'étais cependant
tenté, je l'avoue, par l'économie que ce petit
réacteur aurait pu permettre sur les armes
nucléaires conventionnelles. Mais allez toujours.
J'interviendrai lorsque vous proposerez des
dépenses.
59
(No Transcript)
60
Pendant ce temps, le Dr Jim Al-Khalili n'avait
cessé d'observer ses interlocuteurs avec un
soupçon de malice qui n'échappa point au Premier
ministre. Celui-ci, mal à l'aise, fit un grand
effort pour élever le débat. Ne perdons pas de
vue, dit-il, la question qui demeure tout de même
la première de toutes que faut-il penser de cet
objet? Nous lui donnons généreusement du
réacteur Nu , mais s'il était vide? S'il ne
s'agissait là que d'une plaisanterie un peu forte
du professeur Richard Feynman ? Je vous ai
fidèlement rapporté toutes ses déclarations. Je
me tourne maintenant vers le grand savant qui est
parmi nous, et je lui demande ce qu'il est
raisonnable de croire.
61
(No Transcript)
62
Le Dr Jim Al-Khalili, nullement intimidé, fit un
sourire satirique Il n'est pas niable,
dit-il, que Richard Feynman adorait se moquer
des gens. A Oxford, nous autres vieux étudiants
gardons un extraordinaire souvenir de ses années
de jeunesse même si elles se sont écoulées
avant notre naissance la tradition orale, vous
voyez?... Réellement, on n'imagine pas quelles
énormités il a pu faire admettre à des
personnages officiels, graves et
responsables.Toute sa vie, je crois, a été
tournée vers ce but. Je le soupçonne de n'avoir
vu dans la physique nucléaire qu'un
divertissement. Vers 1935, si je me souviens
bien, il avait réussi à faire ajouter un roi
d'Angleterre à la liste qui figure dans les
manuels d'histoire. Cela dura toute une année
scolaire et certains enfants l'imprimèrent
profondément dans leur mémoire. Vous trouvez
aujourd'hui des hommes faits qui vous parlent de
George VII. Veuillez excuser cette anecdote
elle me paraît très significative en ce qui
concerne l'affaire qui nous réunit. Un faux
réacteur Nu est absolument dans la ligne
Richard Feynman je l'imaginerais volontiers
affichant des sentiments pacifistes outrés, pour
doter sa dernière facétie du maximum de
vraisemblance psychologique, et quitter ainsi
cette Terre, que sa mémoire m'excuse ! dans un
véritable feu d'artifice.
63
(No Transcript)
64
Pendant la réponse du Dr Jim Al-Khalili, ses
trois interlocuteurs s'étaient progressivement
rassérénés. Hourra! s'écria l'impulsif sir
Christopher. Ne nous laissons donc pas faire par
le damné cher vieil original. Son engin ne m'a
jamais paru très militaire je m'y connais
quelque peu en explosion, et l'avez-vous
remarqué? cette bombe prétendue si
soigneusement amorcée ne produit aucun tic-tac.
Il n'allait cependant pas jusqu'à la prendre en
main pour l'élever à son oreille il se penchait
vers le bureau.
65
(No Transcript)
66
Ainsi, conclut le Premier ministre d'un ton
d'extrême soulagement, il semble que nous
puissions classer l'affaire. Le Dr Jim
Al-Khalili m'a personnellement convaincu que ce
prétendu réacteur n'était qu'une balle de
golf. Ah! pardon, coupa le physicien avec
vivacité je n'ai jamais dit cela. Mais... dit
le Premier ministre d'une voix faible. Richard
Feynman était un charmant vieux fou, je vous
l'accorde. Mais il ne faut pas oublier que
c'était l'homme du monde qui connaissait le mieux
le noyau atomique. Il me paraît aventureux de
condamner sans examen les travaux d'un ami
d'Einstein, prix Nobel, inventeur du cyclotron,
père des particules amatérielles, autorité
incontestée même à Moscou...
67
(No Transcript)
68
Voyons! protesta le Air Chief Marshal, est-ce
que vous vous mettriez à croire à la réalité de
cette réaction Nu ? Sa réalité théorique n'est
pas en cause. La réaction Nu serait...
possible? Bien entendu. C'est une banalité.
Nous connaissons même avec précision les
conditions théoriquement nécessaires à son
déclenchement.
69
(No Transcript)
70
Le Premier ministre et le Air Chief Marshal se
levèrent d'un bond. Que dites-vous, Dr Jim
Al-Khalili! s'exclama le chef du gouvernement
d'une voix altérée. Cet objet serait donc
véritablement... Mais je n'en sais
rien Expliquez-vous donc. Vous proposez tantôt
une idée, tantôt son contraire. C'est là,
monsieur, la démarche correcte de l'esprit
scientifique, qui procède par hypothèses
successives, détruit l'une par l'autre et
approche ainsi pas à pas de la vérité. Approchon
s-nous-en donc le plus vite possible, gronda sir
Christopher.
71
(No Transcript)
72
Le Dr Jim Al-Khalili soupira, se recueillit,
joignit les bouts des doigts de ses deux mains,
et dit La réalité théorique et la réalité
matérielle sont souvent séparées par un abîme. Le
principe de l'explosion atomique était connu bien
des années avant le 16 juillet 1945, date du
premier essai nucléaire de l'histoire qui eu lieu
sur le Alamogordo Test Range, dans le désert
Jornada del Muerto. Le professeur Richard Feynman
a certainement pu calculer la réaction Nu cela
n'implique pas qu'il ait su fabriquer un réacteur.
73
(No Transcript)
74
Certes! s'écria le chancelier de l'Échiquier.
Pour en arriver là, quelle infrastructure! que
d'usines, d'ingénieurs, de savants allemands,
d'ouvriers hautement qualifiés! que de millions
de livres! Certes! l'arme absolue ne peut avoir
été fabriquée par un homme seul , dit le Premier
ministre en laissant bruyamment échapper sa
respiration.
75
(No Transcript)
76
Le Dr Jim Al-Khalili poursuivait Conclusion
correcte. Cependant il ne faut pas négliger les
faits suivants de la personnalité du professeur
Richard Feynman. Il a travaillé sur la
 mini-nuke  dernière-née des bombes nucléaires
miniature des arsenaux américains.
77
(No Transcript)
78
Il est  LE  spécialiste de la  chaîne
proton-proton  et du  cycle carbone-azote-oxygèn
e  qui sont les deux réactions de fusion
nucléaire par lesquelles les étoiles
convertissent de l'hydrogène en hélium.
79
(No Transcript)
80
Il a intégré les travaux du Dr Martin Haehnelt
sur les  mini trou noir 
81
(No Transcript)
82
et la  géométrie non commutative  du
mathématicien français Alain Connes et noublions
pas ses dix années de recherches solitaires, dont
il s'abstenait de rendre compte. 
83
(No Transcript)
84
Interrogeons ses collaborateurs!
s'exclama le Air Chief Marshal. Mais le Premier
ministre secoua tristement la tête Il n'en
avait pas. Il n'en a jamais accepté. Il ne
voulait que des aides sans formation
scientifique. Il faut enquêter dans les débris
du laboratoire. Il ne reste rien, sir
Christopher. Aucun objet de taille
centimétrique , dit le rapport que j'ai là sur
mon bureau. Il semble que le professeur Richard
Feynman ait mis en oeuvre non pas une bombe,
mais quinze ou vingt, reliées en série, de
manière à détruire en détail chacune des
pièces. C'était l'homme des pétards, murmura le
Dr Jim Al-Khalili avec sympathie. C'était un
homme, rectifia sévèrement le chancelier de
l'Échiquier, qui a transformé en chaleur et en
lumière environ quinze cent mille
livres. J'aimerais, messieurs, coupa avec
autorité le Premier ministre, que nous en venions
à l'unique source de renseignements qui nous
reste sur le prétendu réacteur, et qui est le
prétendu réacteur lui-même.
85
(No Transcript)
86
Tous les regards se portèrent sur le Dr Jim
Al-Khalili, qui prit l'objet dans sa main droite
avec précaution. Oh, dit-il, je pense que cette
question sera vite réglée. Quels sont nos moyens
pour ausculter cet appareil? Les rayons
X... Comme je vous l'ai déjà rapporté, dit le
Premier ministre, l'inventeur aurait placé dans
cet engin un détonateur sensible à toute espèce
de rayonnement. Oui. Bien... Il y a
l'exploration magnéto-métrique, ou gravimétrique.
Nous n'en tirerions que des renseignements
purement statiques. A écarter. Reste
l'observation directe par démontage. On ne voit
pas de goupille, dit le Air Chief Marshal. Il
ne faut pas songer à un démontage, soupira le
Premier ministre. D'après Richard Feynman , ce
serait déclencher immédiatement la réaction.
87
(No Transcript)
88
Voilà, conclut le Dr Jim Al-Khalili. Eh bien!
messieurs, dans l'état actuel de la science, il
n'existe aucun moyen de désamorcer ce réacteur
Nu. Je me place, bien entendu, dans l'hypothèse
où il s'agit bien d'un réacteur Nu. L'hypothèse
inverse est parfaitement défendable. Je ne puis
faire le choix entre l'une et l'autre cela
incombe à votre compétence particulière.
89
(No Transcript)
90
Le Premier ministre ébaucha un sourire amer, puis
le rentra, fermement résolu à ne laisser pénétrer
aucun élément de futilité dans la grave décision
qu'il devait prendre. Il réfléchit un instant.
Tous se taisaient, même sir Christopher. Well,
dit-il enfin. Cette affaire est très simple.
D'abord, nous allons instituer à son sujet un
secret absolu. Élémentaire ! commenta le Air
Chief Marshal. L'ignorance de l'ennemi est la
première des armes. Cependant, poursuivit
l'homme d'État sans relever l'interruption,
l'opinion publique saura tout dans peu de temps
et commencera à bouillonner. Mais... Permettez
, sir Christopher. Dans les bouillons de cette
opinion, nous aurons à verser les arguments
suivants, sur lesquels je fonde ma conviction
personnelle premièrement, la psychologie
particulière du professeur Richard Feynman
démontre que son réacteur  n'est qu'une
manifestation humoristique. Deuxièmement, le
pacifisme du même démontre que ce même réacteur
est également une manifestation de propagande.
Troisièmement, l'opinion des savants et des
techniciens les plus autorisés démontre qu'il est
impossible à un homme seul de fabriquer un engin
comme le réacteur Nu.
91
(No Transcript)
92
Je pense que c'est une bonne méthode,,,  dit
le chancelier de l'Échiquier, exprimant le
jugement de tous.Cependant ils attendaient
encore quelque chose. Le Premier ministre combla
cette attente. Bien entendu, dit-il rapidement
et comme sans y attacher d'importance, en se
levant, cet objet restera sous bonne
garde. Donnez-le moi, s'écria le Air Chief
Marshal je le mets dans ma poche et je l'emporte
moi-même dans le sous-sol blindé. Il n'en est
pas question, sir Christopher, répondit
froidement le Premier ministre. Il restera dans
le coffre-fort qui est scellé au fond de ce
bureau. Mais, se rebiffa l'autre, n'est-ce pas
un objet spécifiquement militaire? Il n'existe
aucun objet spécifiquement militaire. Le
Premier ministre tourna le dos, fit jouer
lui-même la combinaison, et déposa la boule en
sûreté, sous un blindage civil, près d'un vieux
numéro du Times.
93
(No Transcript)
94
L'opinion bouillonna très vite, comme prévu, et
le gouvernement déclencha avec décision ce qu'un
journaliste travailliste nomma L'opération
berceuse Le 2 avril 2009 le Premier ministre
pénétra dans tous les foyers, avec l'aide de la
télévision, pour prononcer des paroles apaisantes
sir Christopher Hugh Moran et le Dr Jim
Al-Khalili furent admis à expliquer au Parlement
pourquoi il n'y avait rien à craindre.
95
(No Transcript)
96
Une conséquence inattendue de cette campagne fut
la popularité instantanée du professeur Richard
Feynman . La foule, de son vivant, le
connaissait déjà un peu et lui portait de la
sympathie mais l'affaire du faux réacteur une
fois révélée, le vieil excentrique devint l'idole
du pays. Il suffit dès lors de prononcer son nom
pour que les visages s'éclairassent d'un sourire
à la fois attendri et sardonique il réchauffa
le cœur de tous les nostalgiques.
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Le 5 avril 2009 le nouveau président des
Etats-Unis, Barack Obama prononça à Prague un
discours dans lequel il affirma que son pays
était désormais prêt à "prendre la tête" des
efforts dans le monde pour lutter contre le
changement climatique. Le président américain
promis également de mener les efforts en vue d'un
"monde sans armes nucléaires", via la destruction
des stocks disponibles, l'arrêt des essais et
l'interdiction de la production de matières
fissiles à des fins militaires.
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Par un hasard réellement providentiel, la tension
internationale tomba de plusieurs degrés au cours
des mois qui suivirent.Le 12 juin 2009, lors
des élections présidentielles dIran, Mahmoud
Ahmadinejad fut battu et Mohammad Khatami, le
nouveau président, annonça qu'il faisait un
geste en arrêtant la production duranium
enrichi.
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Cédant à une forte pression (une pression morale,
bien entendu), la Chine et la Russie confrontés à
la conscience universelle ne voulurent pas être
en reste ils arrêtèrent avec fracas leurs
propres fabrications. En Corée du Nord larmée
destitua Kim Jong-Il et le nouvel homme fort
sengagea dans la dénucléarisation de la
péninsule coréenne.
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En Grande-Bretagne, le chancelier de l'Échiquier
sauta sur l'occasion pour réaliser des économies
substantielles et il fit un discours remarquable
devant le Parlement qui vota larrêt de la
fabrication et , pour autant que lONU la vote,
la destruction de toutes les armes nucléaires
existantes.
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Finalement, le 21 décembre 2009 à lONU, la
totalité des membres votèrent l'arrêt de toutes
les fabrications de matières nucléaires
militaires et la destruction des stocks existants.
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Dans tous les pays du monde, des campagnes
d'information se déroulaient simultanément pour
expliquer aux peuples que la  réaction Nu ,
sous la forme réduite du  réacteur Nu  du
professeur Richard Feynman, était impossible et
qu'il n'y fallait voir que la rêverie facétieuse
d'un très vieux savant.
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Il devint le héros d'une pantomime à Piccadilly,
et aux Etats-Unis Clint Eastwood commença à faire
une sélection entre les scénarios qui lui
parvenaient par brassées, et dont le personnage
principal était toujours un physicien âgé.
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Le thème de toutes ces berceuses, c'est-à-dire la
balle de golf , lui, se trouvait toujours 10,
Downing Street. Dans le seul but d'assurer la
tranquillité du Premier ministre et de faire
barrage aux journalistes, un puissant système de
garde avait été organisé dans le bureau même et à
ses abords immédiats, ainsi qu'à chaque étage, à
la cave et sur le toit de l'immeuble. Les
gardiens désignés marquaient toujours une légère
surprise lorsqu'ils recevaient les consignes
En cas de tentative d'effraction sur le
coffre-fort, tirer à vue.
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Le lieutenant Angus Mc Allison préférait le golf
à la guerre. C'était un garçon pâle et distingué,
qui aimait la compagnie des femmes pâles et
distinguées, et ne s'habillait en kaki qu'à
contrecœur. Une damnée vieille tradition
ancestrale l'avait contraint d'embrasser la
carrière des armes, alors que tout le poussait
vers la publicité ou la haute couture. Il n'était
âgé que de vingt-cinq ans, et sa mauvaise étoile
l'avait déjà conduit en Irak et en Afghanistan.
Il était définitivement dégoûté des pays
exotiques. Comme il appartenait à une vieille
famille, il fut chargé de commander la garde au
10, Downing Street, pendant le week-end du 31
décembre 2009.
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Il pesta d'abord de tout son cœur cela coupait
en deux une permission longuement attendue, et,
en particulier, lui interdisait de participer à
un passionnant tournoi de golf chez le duc de
Chisworth. Mais tel était l'ordre.Angus Mc
Allison fit donc tout ce qu'il fallait, avec
ennui, mais avec conscience. Vers le milieu de la
première nuit, il pénétra dans le bureau du
Premier ministre pour la deuxième ronde
réglementaire. Monte? lui dit un
sergent.. Cassino, répondit-il en étouffant un
bâillement. Rien de neuf, Sleeves ? Rien,
monsieur. Vu personne? Personne, si ce n'est
un chat.
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Un magnifique angora blanc dormait sur un coussin
particulier, dans le vestiaire. C'était l'orgueil
du Premier ministre, qui l'avait recommandé à la
garde avec chaleur. C'est bien, Sleeves. Allez
chercher Craigshaw qui vous remplacera. A vos
ordres, monsieur. Le sergent sortit. Angus,
comme c'était son devoir, fit jouer la
combinaison du coffre (qui changeait chaque
semaine) en consultant un papier à l'en-tête
couronné. La porte s'ouvrit en silence et une
lampe électrique s'alluma, montrant un vieux
journal et le  réacteur Nu  Quelle étonnante
ressemblance avec une véritable balle de golf ,
se dit Angus. Précisément, deux ou trois balles
blanches des vraies se laissaient entrevoir
dans un tiroir mal refermé. Le Premier ministre,
golfman distingué, les gardait sans doute auprès
de lui comme fétiches. Angus en prit une dans sa
main fine aux veines bleues. Réellement,
songea-t-il, l'imitation est parfaite. A ce
moment, un éclair blanc passa près de lui
l'angora, ravi de trouver enfin un jouet dans
cette maison austère, venait de bondir dans le
coffre avec un joyeux miaulement. D'une patte, de
l'autre, il commença à faire rouler en zigzag le
réacteur Nu.
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La réaction du lieutenant Angus Mc Allison fut,
pouf une fois, irréprochablement militaire. Deux
phrases flamboyèrent dans sa mémoire Le
détonateur est sensible au choc , et Tirer à
vue. Il dégaina donc son gros pistolet et,
sans hésiter ni réfléchir, fit feu sur le chat,
qu'il manqua.
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La détonation jeta debout les soixante hommes de
la garde, qui, par les escaliers, les portes
capitonnées et les vasistas, se ruèrent vers le
bureau du Premier ministre. Les premiers mirent
environ quinze secondes à y parvenir.  Pendant
ces quinze secondes, il se passa les événements
suivants - Angus avait vu le chat, terrifié,
se couler hors de la pièce. - Il se précipita
vers le coffre et, d'abord, ne vit rien.- Puis
il retrouva sa propre balle de pistolet, que
plusieurs ricochets sur les parois du coffre
avaient rendue à peu près cubique. - Le
 réacteur Nu  avait disparu.
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Angus, le cœur battant, les yeux hors de la tête,
allait se jeter à quatre pattes pour le chercher
sous les meubles, lorsque quelques débris,
disséminés autour du vieux Financial Times sorti
lui aussi du coffre par le chat lors de sa fuite,
attirèrent son attention. Il les regarda de près
aucun doute possible, c'étaient les entrailles
déchiquetées d'une balle de golf des entrailles
de caoutchouc. Contre toute attente, la
propagande officielle ne mentait pas lorsqu'elle
affirmait qu'il fallait voir dans le  réacteur
Nu  une simple plaisanterie de Richard Feynman .
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A ce moment, les quinze secondes n'étaient pas
toutes écoulées. Angus pensa rapidement, pour la
première fois de sa vie. Voilà un scandale
monstre que j'aurai déclenché, songea-t-il. Quel
ennui! et pour quel résultat? Sans aucun doute,
l'épouvantail une fois par terre, les expériences
atomiques vont reprendre de plus belle, la
tension remontera en flèche, un jour nous aurons
la guerre et je serai obligé, à cause de mon
sacré nom, de m'y conduire honorablement,
c'est-à-dire de me faire tuer. Tout cela parce
que dans ma maladresse, qui n'avait jamais
atteint de tels sommets, je viens de pulvériser
une brave et honnête balle de golf, exactement
semblable à celles-ci sur le bureau du premier
ministre.
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Les quinze secondes étaient écoulées. Sleeves,
Craigshaw et leurs hommes firent irruption dans
le bureau, toutes mitraillettes dehors.
Êtes-vous blessé, monsieur? cria Sleeves
haletant. Pas le moins du monde. Prenez la
garde, Craigshaw. Tout est en ordre. Les
hommes, médusés, virent leur chef refermer avec
calme la lourde porte blindée, derrière laquelle
ils avaient tous reconnu la rassurante boule
blanche du  réacteur Nu , intacte.
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Si le Premier ministre s'aperçut de la
disparition d'une de ses balles de golf, il eut
le bon goût de ne pas s'en plaindre. Quant au
lieutenant Angus Mc Allison, il avoua à son
supérieur direct avoir tiré sur une ombre, honte
suprême pour un officier d'infanterie. C'était
ridicule, monsieur. C'était ridicule, en effet,
Mc Allison, soupira le colonel partagé entre
l'irritation et l'envie de rire. Ah! ce n'est pas
votre père, le major général, qui aurait ainsi
fusillé des fantômes. Et si votre balle avait
frôlé le réacteur? Je n'ose y penser ,
répondit le lieutenant en baissant les yeux.
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Sa promotion au grade supérieur fut retardée
d'une bonne année, et l'histoire, en ce qui le
concerne, finit là. Mais c'est peut-être grâce
à ce jeune homme timide que la nôtre continue
pour combien de temps encore?
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Le texte de ce conte fictif est un pastiche de la
nouvelle de Michel Calonne  La balle de
golf La musique est extraite de  La Moldau 
(Ma Patrie)de Bedrich Smétana Images et
photos Internet
Daniel 1er mai 2009 danielvillaperla_at_gmail.com
Ce diaporama numéro 62 est strictement privé.
Il est à usage non commercial.
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