Title: Le Tribunal pnal international pour lexYougoslavie et la guerre en Croatie
1Le Tribunal pénal international pour
lex-Yougoslavieet la guerre en Croatie
- On ne trouvera plus jamais parmi nous quelquun
qui dira que les Serbes et les Croates sont une
seule nation. Le bourreau et la victime ne
peuvent faire un. - Stjepan Radic (1871-1928)
-
2Les conséquences de la guerre en Croatie
- Au cours de la guerre en Croatie, environ 13 000
Croates (dont deux tiers de civils) ont péri et
170 000 ont été victimes du nettoyage ethnique
pratiqué par lagresseur serbe. Les dommages
directs et indirects pour léconomie sont évalués
à quelques 37 milliards de dollars.
3La Croatie à lorigine de la création du TPIY
- Victime de lagression serbe, la Croatie a
encouragé la mise en place dune juridiction
internationale ad hoc compétente pour punir les
crimes de guerre commis sur le territoire de
lex-Yougoslavie . Elle voyait en la création
dune telle institution le moyen de sanctionner
et de voir reconnaître par la communauté
internationale lagression dont elle avait été
victime.
4Les partenaires du TPIY
- Graham Blewitt (Procureur-adjoint au TPIY) selon
G. Blewitt, les Serbes nont commis aucun crime
contre des Croates en 1991. Il sagit dune
sale propagande oustachie destinée à fournir un
alibi aux crimes commis par les Croates à
lencontre des Serbes lors de la Seconde guerre
mondiale . - La fondation Veritas et son président Savo Strbac
qui déclarait récemment que les actes
daccusations contre les généraux croates étaient
loccasion idéale pour les Serbes de créer par
des procédés légaux une République serbe en
Croatie . Ce dernier se félicitait également de
laccusation contre le général Gotovina, celle-ci
permettant une relecture de lhistoire pour
faire de la guerre patriotique croate une
guerre criminelle et dagression . - Lorganisation AID sous létroit contrôle du
Parti de laction démocratique, mouvement
nationaliste musulman dAlija Izetbegovic. - Bob Stewart (commandant du bataillon anglais de
la FORPRONU) ce dernier déclarait peu après le
massacre de Musulmans à Ahmici, sans connaître
les résultats de lenquête bloody Croats,
bloody Croats ( sanglants Croates, sanglants
croates )
5La vérité historique bafouée
- Actuellement, le Tribunal pénal international
pour lex-Yougoslavie (TPIY) opère une relecture
de lhistoire, en menant une campagne destinée à
dénigrer la guerre de défense menée par la
Croatie et à placer cette dernière sur un pied
dégalité avec la Serbie.
- Aujourdhui, le concept juridique de criminel de
guerre a éludé la distinction entre agresseur et
agressé pour les placer sur le même plan.
6Une justice inefficace
- Les accusations lancées par le TPIY pour les
crimes commis pendant la guerre de Croatie
rendent justice uniquement à 711 victimes. Ce
bilan n'atteint pas 300 victimes en ne prenant en
compte que les criminels personnellement
impliqués dans les meurtres et exécutions. - Les généraux croates accusés par le TPIY sont,
quant à eux, mis en cause pour les meurtres de
250 Serbes au total.
7Des crimes impunis
- Aucun acte daccusation na été émis pour
- Le massacre de Skabrnje Dans ce village, les
membres des forces paramilitaires serbes ainsi
que de lArmée populaire yougoslave (JNA -
Jugoslavenska Narodna Armija), alors sous le
commandement de Ratko Mladic, procédèrent au
massacre de civils croates de manière cruelle.
Dans les tous premiers jours puis durant toute
loccupation, 80 habitants de Skabrnje périrent,
victimes de lagresseur serbe. Les autorités
croates rassemblèrent une importante
documentation relative aux crimes commis à
Skabrnje et les remirent aux enquêteurs du TPIY. - Le bombardement de Vukovar, écrasé pendant trois
mois sous un déluge de 800 000 obus (soit plus de
projectiles que nen reçu toute la
Yougoslavie durant la Seconde guerre mondiale). - Pour le meurtre de Croates à Benkovac (105
morts), Lovas (140 morts), Tovarnik (250 morts),
Jakobovac (300 morts), Tordinci (208 morts), Dalj
(300 morts), Bogdanovac (300 morts), Celijama,
Osijek, Nova Gradiska, Okucani, Novska, Pakrac,
Glina, Petrinja, Nadine, Zadar, Biograd, Lovas,
Dubrovnik.
8Vukovar, un crime oublié
- Le 18 novembre 1991, Vukovar, paisible cité
slavone située sur les rives du Danube, tombait
aux mains des forces serbes après trois mois de
bombardement incessant. A lentrée des forces
serbes dans la ville, Vukovar est totalement
détruite. Les écoles, hôpitaux ainsi que les
monuments historiques nont pas été épargnés. Les
forces serbes se rendent dès lors coupables de
crimes atroces, torturant et massacrants sans
distinctions défenseurs et habitants de la ville.
Au total, 1700 personnes ont trouvé la mort
durant le siège de Vukovar ( dont 1100 civils)
auxquels sajoutent plus 4000 blessés, et
plusieurs milliers de personnes disparues. Plus
de 5000 personnes ont été emmenées dans des camps
en Serbie où elles ont été victimes de
traitements atroces et où la plupart ont péri. - Le TPIY na émis dactes daccusation que pour le
massacre de 261 prisonniers à Ovcara. Le
pilonnage de la ville ainsi que les autres crimes
commis à loccasion de la prise de la ville sont
ignorés par le Tribunal de La Haye.
9Une politique dagression récompensée
- La politique serbe lors des conflits bosniaques
et croates a été entérinée par les accords de
Dayton. En effet, ces derniers, en créant une
Republika Srpska en Bosnie-Herzégovine,
viennent récompenser la politique agressive menée
par les Serbes. Comme le dit A. Finkielkraut,
cest comme juger les crimes commis par les
nazis à Nuremberg et simultanément donner Prague
et Varsovie à lAllemagne .
10La criminalisation des actions de libération du
territoire croate
- Aujourdhui, le TPIY met en cause les officiers
croates les plus méritants pour la libération du
territoire croate en loccurrence les généraux
Ademi, Bobetko et Ademi Gotovina. Au lieu de
procéder à une individualisation de la
culpabilité, le TPIY à travers laccusation puis
le jugement des combattants croates les plus
méritants pour la défense du territoire croate,
souhaite stigmatiser et incriminer tout un
peuple, coupable du crime dautodétermination ,
pour reprendre lexpression utilisée par Alain
Finkielkraut. Chaque crime doit être puni
cependant il nest pas légitime den faire
supporter le fardeau à tout un peuple en
accablant ses héros.
11Faire échec à la dangereuse stratégie serbe
- La stratégie adoptée par les Serbes de Croatie
consistait à assurer la pérennité de leurs
conquêtes et contraindre le gouvernement croate à
limmobilisme, en menaçant celui-ci de
représailles sil tentait de reconquérir les
territoires occupés. Leur potentiel militaire
ainsi que la position géo-stratégique de la
Croatie leur permettaient en effet de menacer
directement les infrastructures indispensables à
la survie de lEtat croate les grandes villes
croates notamment Zagreb, Zadar, Sibenik, Split
et Dubrovnik (leur population, leurs bâtiments
officiels et leurs complexes industriels), la
route Karlovac-Rijeka ( la seule voie de
communication terrestre reliant lIstrie et
Rijeka au reste du pays), et le détroit de
Maslenica ( de la maîtrise de cette zone
dépendait la progression de lArmée croate vers
le Sud du pays). - La Croatie se devait donc dentreprendre des
opérations de reconquêtes rapides et efficaces
permettant de faire échec à cette stratégie dite
des menaces réelles.
12Les actions de libération mises en cause
- Lopération Poche de Medak lancée en
septembre 1993, cette opération a permis à Zagreb
de reprendre le contrôle de la poche de Medak
(composée des villages de Divoselo, Pocitelj et
Licki Citluk), zone à partir de laquelle les
séparatistes serbes bombardaient Gospic. Les
généraux Bobetko et Ademi sont mis en cause pour
leur participation à cette opération. - Lopération Tempête (Oluja) lancée en août
1995 après quatre années de négociation
infructueuses avec les séparatistes serbes,
laction Tempête a permis de libérer les
régions de Kordun, Dalmatinska Zagora et Lika
ainsi que la poche de Bihac, assiégée par les
Serbes durant 1201 jours. En représailles, ces
derniers bombardèrent aveuglément les principales
villes croates dont Zagreb, Karlovac, Sisak et
Sibenik. Le général Gotovina est mis en cause
pour sa participation à cette action.
13Lopération Poche de Medak
- En octroyant le statut de zone rose à la Poche de
Medak, les Nations-Unies sengageait à désarmer
les parties au combat avant son retour sous
contrôle croate dès le déploiement de la FORPRONU
en 1992. Au lieu de cela, cette zone continua de
constituer un poste avancé des lignes serbes. Cet
état de fait était préoccupant pour Zagreb en
effet, les Serbes, en occupant la Poche de Medak
contrôlait le mont Velebit, et se trouvait ainsi
en position de couper la Croatie en deux et
menaçait ainsi son existence. - Zagreb entrepris dès lors de libérer cette partie
de son territoire par la force. En quatre heures,
lArmée croate repris le contrôle de la Poche de
Medak. En représailles, les forces serbes
pilonnèrent aveuglément les villes croates tuant
trente personnes, et en blessant une centaine
d'autres. La FORPRONU imposa au gouvernement
croate dévacuer sous huit jours les territoires
récemment libérés. Au cours de ce retrait de
lArmée croate, vingt-neuf civils et cinq soldats
serbes furent tués. Le général Bobetko limogea
deux officiers des unités impliquées dans les
exactions. Les généraux Bobetko et Ademi sont mis
en cause pour leur participation à cette
opération.
14La criminalisation de lopération Poche de
Medak
- A travers les acte daccusations émis contre les
généraux croates Ademi et Bobetko, le bureau de
laccusation du TPIY considère laction
entreprise pour la libération de la Poche de
Medak comme une entreprise illégale qui avait
pour but la commission de crimes à grandes
échelles. Selon laccusation, cette opération
aurait été motivée par des considérations
politiques, raciales ou religieuses . - Cette formulation est inacceptable dans la mesure
où elle ne vise pas uniquement les crimes avérés
dont les auteurs doivent être punis. Au
contraire, elle remet en cause le caractère
légitime de l'action Poche de Medak en
réduisant ses objectifs à la commission dactes
criminels.
15Lopération Tempête
- Lopération militaire Tempête mise en cause
était également une opération militaire légitime
qui a permis à la Croatie de mettre fin à cinq
ans doccupation et dassurer le salut de 230 000
bosniaques assiégés pendant 1201 jours à Bihac. - La zone occupée par les Serbes sétendait, au
nord, à environ 50 km de Zagreb, au sud, elle
atteignait presque l'Adriatique. Selon Paul
Garde, depuis cette zone, les Serbes menaçaient
la capitale, les principaux complexes
industriels, la côte adriatique et les
communications. Cette situation était supportable
tant que ces mêmes Serbes étaient pris à revers
par les Bosniaques de Bihac. Une fois Bihac
tombée, c'est un bloc serbe compact qui se serait
étendu depuis la frontière macédonienne jusqu'au
coeur de la Croatie, rendant le pays
indéfendable. Dès lors, Zagreb déclancha le 5
août 1995 laction Tempête , assurant ainsi la
survie de la jeune République de Croatie.
16La criminalisation de lopération Tempête
- Dans lacte daccusation dressé contre le général
Gotovina, le bureau de laccusation considère
laction Tempête comme une entreprise
illégale ayant pour but la commission de crimes à
grandes échelles dont le meurtres de Serbes, la
destruction de leurs biens ainsi que le nettoyage
ethnique et la persécution de 150 000 à 200 000
dentre eux. - Les allégations de lacte daccusation sont
inexactes. Tout dabord du déclenchement de
laction Tempête dépendait la survie de
lEtat croate. Par ailleurs, le 4 août 1995
(cest-à-dire le premier jour de laction
Tempête ), le Président de la République
serbe de Krajina, Milan Martic, a ordonné
lévacuation des civils serbes, comme le révélera
plus tard la presse serbe. Le journal Politika du
25 avril 1996 a ainsi publié une ordonnance en
date du 4 août 1995 qui prévoit lévacuation de
la population serbe de Krajina et qui est signée
par Milan Martic
17Les opérations Tempêtes et Maestral et la
libération du territoire bosniaque
- Confronté à lintensification du siège de Bihac,
Alija Izetbegovic en appela à la Croatie afin que
soit instaurée une coopération militaire plus
étroite entre lArmée de Bosnie-Herzégovine et
lArmée croate. Ainsi en août 1995, larmée
croate déclencha lopération Tempête qui permit
de libérer 23 du territoire bosniaque jusque là
occupé par les forces serbes. Cette opération mis
un terme au siége de Bihac, déclarée zone de
sécurité par les Nations Unies mais que les
Occidentaux se sont révélés incapables de
protéger. LArmée croate assura ainsi le salut de
230 000 Bosniaques assiégés pendant 1201 jours. - LArmée de Bosnie-Herzégovine éprouvant des
difficultés à maîtriser la zone sétendant à
lEst et au Sud de Bihac, lArmée croate
déclencha lopération Maestral. Cette opération
permit la libération de Drvar, Kljuc, Sipovo,
Mrkonjic et Jajce. - Une paix plus juste aurait pu être conclue si les
Nations-Unis ne sétaient pas levées comme un
seul homme pour enjoindre à Zagreb darrêter sa
progression alors que les forces croates
sapprêtaient à entrer dans Banja Luka. Cette
intervention des Occidentaux a permis aux forces
serbes de conserver leurs conquêtes acquises lors
des massacres de Srebrenica, Zepa, Gorazde
18Laction Tempête selon
- Florence Hartmann (porte-parole du bureau de
laccusation du TPIY) Les Serbes ont planifiés
lévacuation de la KrajinaChaque réfugié peut
affirmer que la population sest retirée à la
demande des autorités serbes de Croatie . - Peter Galbraith (ancien ambassadeur des
Etats-Unis en Croatie) Il n y pas eu de
nettoyage ethnique durant lopération
Tempête Il est impossible de chasser des gens
qui sont déjà partis . - Alain Finkielkraut (philosophe français) La
Croatie n'a pas conquis mais libéré des
territoires vitaux pour son économie comme pour
sa sécurité, et situés à l'intérieur de ses
propres frontièresLes Croates ont répondu à
l'appel pressant du gouvernement de Bosnie et
sauvé, avec les troupes bosniaques, l'enclave
musulmane de Bihac encerclée par les Serbes et
sacrifiée, comme les autres zones de sécurité,
par la communauté internationale . - Paul Garde (professeur émérite à lUniversité de
Provence) L'ONU a failli au devoir qui était
le sien, la Croatie l'a rempli à sa place. Elle a
fait, pour Bihac au moins, ce que nous avions
promis et pas osé. Son action rend notre inaction
encore plus honteuse. Est-ce pour cela que
certains la réprouvent ?
19La stigmatisation dune guerre juste
- En refusant de condamner lidéologie serbe qui
est à lorigine de tous les conflits de
lex-Yougoslavie et de distinguer agresseur et
agressé puis en stigmatisant le rôle de la
Croatie en tant quagresseur, le TPIY créé dans
linconscient collectif lidée selon laquelle il
ny a pas eu de guerre dagression ou de défense
mais seulement des actions criminelles de part et
dautre. Chaque Etat a le droit et même le devoir
de libérer les parties occupées de son
territoire. Remettre en cause la légitimité dune
telle guerre de défense en la qualifiant
dagression, cest nier à la Croatie le droit à
lautodéfense et à lautodétermination. - Une telle attitude conduit à la relativisation de
lagression subie par la Croatie, amoindrit la
culpabilité de Milosevic et empêche la prise de
conscience par le peuple serbe des erreurs du
passé.
20 On a rêvé d'un monde juste où ne régneraient
que le droit et le devoir, et d'où la nécessité
serait bannie. L'ONU, par son inaction et sa
lâcheté en Bosnie, par ses reculades permanentes
devant la loi du plus fort, par sa diabolique
persévérance à renvoyer dos à dos l'agresseur
serbe et les victimes croates et bosniaques, a
tué, pour longtemps sans doute, ce rêve.La
Croatie, faible, menacée, dévastée, se soumet à
la nécessité tout en revendiquant son droit et en
accomplissant son devoir. Les reproches qui lui
sont adressés sont puérils, si on songe à la
situation objective. Ils sont écoeurants, si l'on
pense aux états de service de ceux qui les
formulent. On a honte que les dirigeants français
soient de ce nombre Paul Garde, Professeur
émérite à lUniversité de Provence