Title:
1 Réfléchir le lien dans loffre et le
parcours de soin
- Une nécessité ?
- Dr Lang Jean-Philippe
- Psychiatre / Addictologue
- CH Erstein /CHU de Strasbourg
- Journée du COPAAH Novembre 2013
2Une pathologie du/des liens ?
- Usagers SPA ont des difficultés daccès aux
soins, sont des patients avec une moindre
observance et alliance thérapeutique - - Patient difficile ou complexe ?
- - Patient à risque ou ayant des besoins
spécifiques ? - Pourtant pas plus attachant quun patient
addict si réponse apportée à ses manques et
besoins - Quelle évaluation de nos pratiques ?
3Une pathologie du/des liens ?
- Une pathologie du lien
- Aux autres attaches humaines insécures
- Aux comportement et SPA objets de
transition et non transitionnel - A soi capacité à maintenir une pensée et une
conduite structurantes dans le temps avec
acceptation de la patience et de la souffrance
(intolérance à frustration, immédiateté, respect
parole donnée) - Mais peut être aussi dans le soin apportée à
cette problématique - Une pathologie du lien avec loffre de soin ?
- Une pathologie du lien entres professionnels et
disciplines ? - Une pathologie du lien entre structures de soins,
médicosociales ?
4 Naturellement Dépendant
- Lhomme est naturellement fabriqué pour être
dépendant de lautre - Dépendance affective et corporelle Un
bébé (seul) ça nexiste pas Winnicot D.W. -
-
- Confronté à labsence et au manque dés les
premiers jours de vie et à une sinusoïde Manque
/ Désir /Plaisir / Apaisement - Devant acquérir une capacité à être bien seul /
une autonomie - Devant apprendre à se construire
- - Interpellé inévitablement dans sa
globalité ( corporelle et psychique ) ,ses liens
avec les autres et la société Manque / Besoin
vital de lamour et du regard de lautre/
solitude sereine/ interdépendance - - Interpellé dans sa capacité à se les
représenter et à sen accompagner pour se
sécuriser , sa Capacité dêtre seul C.
Audibert 2008 et les théories
de lattachement - Les conduites addictives sont aussi une
stratégie adaptative -
5Théories de lAttachement
- Milieu du XXème siècle John Bowlby ( 1907-1990)
- Importance des relations interpersonnelles et du
monde extérieur - Expériences relationnelles favorisent le
développement de Modèles Internes Opérants
(Internal working models Bowlby) qui une fois
intériorisés facilitent lexploration du monde
extérieur, la régulation des émotions et le
développement cognitif. - Attachement sécure/ insécure évitant/ insécure
ambivalent - Mary Salter Ainsworth
- Attachement est un besoin primaire Pulsion de
lattachement - Denis Anzieu 1979
- Attachement sécure vitale à la survie et à
lévolution de lespèce - - Continuité du concept chez lenfant et
ladulte - Berkeley Adult Attachement Interview /
Mary Main - Attachment History Questionnaire/Potthar
st 1990 - Adult Attachment Projective/George et
West 2001 - - Transmission intergénérationnelle des
types dattachements - - Compétences évolutives / état
desprit face à lattachement et connaissance
de soi -
6Attachement et addictions
- Corrélation entre trouble de lattachement et les
conduites addictives chez les jeunes femmes Burge
1997 ou chez les adolescents détachés ou
craintifs Allen 1996, Schindler 2005 - Sur-représentation des attachements insécures
chez les alcooliques adultes - De Rick Van Heule 2009
- Linsécurité dattachement est corrélée à un
degrés dalexythymie supérieure et à un plus
grand nombre de comorbidités psychiatriques - De Rick Van Heule 2007
7Capacité dêtre seul
- Aire dillusion domnipotence du bébé qui
jouit dune solitude sereine non menacée
durant la grossesse - Bonne gestion des présence et des absences par la
mère après la naissance désillusionne
progressivement le bébé et louvre vers ses
capacités ( jeu,créativité, curiosité..) Freud S. - Traumatisme de solitude avec une inscription
corporelle précoce crainte ,timidité,
sidération.. - Solitude en présence puis en absence est
nécessaire à lacquisition de la capacité à être
seul (CES) et dun vide psychique serein - Dépendance absolue (néoténie )
- Dépendance relative
- CES en présence attachements
sécures - CES en absence
- Indépendance ( relative ) Interdépendance
- /- Relation addictive Mc Dougall
Structure ? - /- Conduites addictives pansement
psychiques Jeammet -
-
8Conduites addictives ?
- Dans la crainte de manquer et de labandon il
est parfois nécessaire de saccrocher à une
conduite ou à un produit pour déjà avoir une
solution à ce manque éventuel - leurre psychique et pharmacologique au
traumatisme de la solitude -
- Remplissage avide (à vide) pour rechercher un
vide psychique serein mais plus anesthésié - leurre de complétude et de sérénité
- Conduite autocratique je fais ce que je veux
comme je veux quand je veux.. - Avec le produit et non avec soi et son
expérience - Leurre dautonomie
9Conduites addictives ?
- Une exacerbation des passions et des émotions à
laide de manies artificielles qui
aboutissent dans leur pathologie à ce que la
souffrance lié à lobjet de passion dépasse le
plaisir quil procure tout en restant moins
douloureux que ce qui terrorise - leurre de joie/bonheur
- relation humanisée avec un comportement ou
une substance - Ce peut être un choix au delà du principe de
plaisir . - On ne tombe peut être pas dedans sauf
peut être dans ses pièges - Des conduites autosensuelles qui apaisent la
douleur, limitent les souffrances et
délimitent corporellement les éprouvés
10implications cliniques ?
- La CA comme figure dattachement substitutive ?
- Essayer de remplacer le produit par du lien
humain, les sensations sans lendemain par des
sentiments/émotions constructifs et structurants - Le thérapeute comme figure dattachement ?
- - Accepter cette dépendance voir la créeraux
conditions de travailler lautonomisation en
retour - - Contrat de soin individualisépar individu
- - Etre un peu plus quempathique et
disponible - - Evaluer les besoins et choisir
conjointement la hiérarchisation de leur
modalités de réponse -
- Le réseau/parcours de soin comme figure
dattachement ? - Discours intégratif non excluant, commun,
informé et cohérent pour que le parcours devienne
en lui même psychothérapique et structurant -
- Une prise en charge ou une prise en
soin pour aider à se prendre en charge ?
11Des pratiques de soins intégrés ?
- Soins conjoints, articulés et hiérarchisés en
Psychiatrie générale, Addictologie,
Réhabilitation psychosociale et en soins
Somatiques - Soins ni séquentiels, ni parallèles leviers
réciproques - Elaboration dun projet de prise soin en
fonction dune évaluation systématisée des
besoins et d'un projet de vie - Limitent la co-errance et favorisent la cohérence
dun soin transdisciplinaire
12 Observations cliniques pluridisciplinaires
Tests biologiques, psychologiques,
neuropsychologiques et évaluations
addictologiques
Auto évaluation (ELADEB)
Bilan social
Projet de vie
Évaluation qualitative
Évaluation quantitative
Confrontation interdisciplinaire des données
BILAN BIO- PSYCHO- SOCIAL
PROJET DE SOINS INTEGRES
QUALITE DE VIE OPTIMALE DE LA PERSONNE
13Intégrées à une filière de soins spécifique
- CSAPA, ELA, ELSA, UF addictologie niveau 2 et 3
- Service Expert de lutte contre les hépatites,
service de médecine - Service de psychiatrie unité spécifique
intersectorielle, équipe de liaison de
psychiatrie spécialisée en addictologie - ( ELPA)
- Les services durgences
- Les CSSRA
- Les futurs ex réseaux
- Filières plus spécifiques ? Maternité, troubles
cognitifs, Hépatites et VIH, rehabilitation
psycho sociale, lien ville hôpital
14Intégrées à un parcours de soin
- Développer un parcours de soin cohérent avec
partenaires MCO/Psychiatrique/médico-sociaux - Favoriser ladhésion durable dans un parcours de
soin structurant pouvant en lui même être
psychothérapique - Règle du CQFD
- Coherent
- Qualité
- Fiable
- Durable
- En sinterrogeant toujours sur lamont/aval ,
lavant /après - En sinterrogeant sur le respect dune ligne de
conduite constructive et le respect des
partenaires - Quelles modalités de coordination ?
15Intégrés à des pratiques de soin au
quotidien..
- EXAMEN DADMISSION
- Recherche systématisée des conduites à risques
et des CA à ladmission - Proposition systématisée de dépistage du VIH et
autres IST.. - EVALUATION IINFIRMIERE SYSTEMATISEE
- Utilisation des toxiques urinaires ( admission
suivi, NAP) - Autoquestionnaires ( AUDIT, CAST, Fagerstrom,
ECAB) - Screening bilan neuropsychologique MOCA
- Echelle ELADEB projet de vie
- BILAN BIOLOGIQUE DADMISSION SYSTEMATISE
- COURRIERS DE SORTIE et ECHANGES TELEPHONIQUES
-
16Quelles soins psychothérapiques?
- Pas une thérapie supérieure aux autres
- Multiplier les attaches possibles
- Attaches reste imprévisibles
- Plus efficients à plusieurs que seul aux
conditions dindividualiser le soin et de
communiquer en cohérence - - Psychothérapies individuelles
- psychanalyse, TCC, affirmation de soi,
relaxation, psychoéducation,thérapies par
médiations ( art, sport,) - -Psychothérapies groupales
- Systémie familiale
- Thérapie par médiations
- -Psychoéducation/ éducation thérapeutique
- - Ateliers de réductions des risques
-
- Une offre de soin large à proposer sans
préjugés à des usagers qui par définition sont
plus attachants si on répond à leur manque/
besoin
17Intégrées à lEvaluation de nos Pratiques
Professionnelles
- Etude un jour donné 237 patients de 18-80 ans
- gt80 de participation des patients présents
le jour J - Hospitalisation à temps complet et
Hospitalisation de jour de 3 secteurs de
psychiatrie adulte -
- Recherche des conduites à risque, statuts
sérologiques connus et proposition dun bilan
biologique sérologique le jour J le cas
échéant - Benassi S. Lang JPh. Thèse de médecine.
Université de Strasbourg 2009
18Résultats
- Quelles populations ?
- Schizophrénie et troubles délirants 51,5
- Trouble de lhumeur 16
- Trouble névrotiques 6,3
- Quelles conduites à risques ?
- 72,3 des patients ont au moins 1 facteur de
risque ! - Usage vie entière de SPA IV (5,8), nasal (10,7)
- Rapports non protégés(55,8),Piercing/tatouage(30
) - CMU (11,3), Incarcération (10,4), proche
atteint (7,8). -
19Résultats
- Quelles prévalences virales ?
- AC anti VHC 2,9 3-4 x pop. générale
- (dont 1/6 en soin pour hépatite C)
- Ag HBs 0,92 pop. générale
- AC anti HBc 7,37 pop. générale
- Pas de VIH
- Quel état vaccinal/VHB ?
- 31 de couverture vaccinale le jour J
- 44 chez usagers SPA IV et sniff
- 50 des VHC non vaccinés
20Quels bilans dadmission à ajuster ?
21- Merci pour votre attention !