Title: LE SYNDROME MYOG
1LE SYNDROME MYOGÈNE
2PLAN
- Introduction
- Diagnostic clinique
- Analyse topographique
- Diagnostic paraclinique
- Diagnostic différentiel
- Diagnostic étiologique
- Conclusion
3INTRODUCTION
4- En 1868, Duchenne de Boulogne rapportait les
1ères études dune maladie musculaire qui porte
depuis son nom. - Depuis et jusquaux années 1960, la définition du
syndrome myogène va graviter autour de deux
arguments essentiels - 1- Lenquête génétique (basée sur
lInterrogatoire) - 2- Lexamen clinique
- Ces deux simples données ont permis à Walton et
Natrass en 1954, de proposer une classification
des maladies musculaires, relativement complète
pour lépoque.
5- Cependant de nombreuses entités (amyotrophies des
ceintures par exemple) trouvaient difficilement
une place stable dans cette classification,
oscillant entre atteinte neurogène et atteinte
myogène. - Depuis, les progrès technologiques
(éléctrophysiologiques, histochimiques, de la
génomique, de limagerie médicale et de la
biologie moléculaire) ont permis daffiner le
diagnostic dune atteinte musculaire primitive - Actuellement, le diagnostic de Syndrome myogène
ou Syndrome myopathique, nécessite un faisceau
darguments anamnestiques, cliniques et
paracliniques que nous allons essayer de préciser.
6DIAGNOSTIC CLINIQUE
7A/Principaux symptômes
- Classiquement un syndrome myogène va
comporter - Un Déficit moteur
- Une amyotrophie
- Labsence daréflexie et de troubles sensitifs
- Cette définition simple est loin de refléter
tous les cas - De nombreuses variantes peuvent se présenter
81. Le déficit moteur (1)
- Baisse de la force musculaire
- Coté de 0 à 5 selon la classification du Medical
Research Council (MRC) - 0 Pas de mouvement
- 1 Ébauche de contraction
- 2 Mouvement actif après élimination
de la gravité - 3 Mouvement actif contre gravité.
- 4 Mouvement actif contre faible
résistance - 5 Mouvement et force musculaire
normale.
9Le déficit moteur (2)
- Parfois seule une fatigabilité est rapportée
- - Diminution de la capacité à courir
- - Difficulté - à monter les escaliers
- - Soulever des charges
lourdes - - Se raser ou se
coiffer - - A se relever d'une
position accroupie - - Fréquence des chutes
- Parfois il est noté une amélioration paradoxale
de la fatigabilité à la poursuite de l'effort - Dans certains cas il peut exister un déficit
aigu transitoire /- sévère ( paralysies
dyskaliémiques)
102. L'amyotrophie
- Peut manquer au début de l'évolution ou dans
certaines affections musculaires peu sévères. - Peut être d'individualisation difficile en cas
d'adipose cutanée importante - Parfois, on peut observer des boules
intramusculaires à la contraction traduisant une
atrophie focalisée au sein d'un muscle
113. Les réflexes
- Les réflexes ostéotendineux
- - Habituellement conservés
- - Peuvent être abolis lorsque le déficit
moteur est - ancien et sévère.
- Les réflexes idiomusculaires
- - Volontiers abolis
- - Sensibilité et spécificité faibles.
12B/ Signes associés
- Systématiquement recherchés
( Enrichissent la sémiologie et orientent
le diagnostic étiologique) - Deux types
- 1/ Signes traduisant toujours latteinte
musculaire striée - 2/ Signes traduisant latteinte dautres
organes
13Signes associés traduisant latteinte
musculaire striée
141. Rétractions
- Elles sont responsables de déformations
articulaires - - Au niveau du triceps sural, elles
entraînent la
classique marche en équin - - Au niveau des muscles du bras, elles
entraînent un flexum du coude - - Au niveau des muscles paravertébraux,
entraînent un rigid spine
syndrome - Toujours préciser la date d'apparition par
rapport à l'évolution de la maladie (intérêt dans
le Dg. étiologique) - - Très fréquentes au cours des myopathies
évoluées, elles perdent leur intérêt
diagnostique. - - Lorsqu'elles sont précoces, elles
constituent un indice étiologique précieux.
- ( Rétractions du triceps sural et du biceps
brachial au cours de la dystrophie musculaire
d'Emery-Dreifuss, précédant même l'apparition du
déficit )
152. Hypertrophie musculaire
- Due à laugmentation du nombre et de la taille
des fibres, le plus souvent compensatrice. - Classique au niveau des mollets
- Peut concerner les muscles deltoïdes, triceps
surauxou encore la langue (macroglossie). - Parfois généralisée aspect herculéen
- Savoir la différencier
- - D'une pseudo-hypertrophie (transformation
fibreuse du muscle). - - Du classique aspect en boule
- Sur le plan diagnostic étiologique, elles
évoquent - - Les dystrophinopathies
- - Parfois certains syndromes myotoniques
(myotonie congénitale de Thomsen)
16Figure 1. Dystrophinopathie de Becker
173. Douleurs musculaires
- Les crampes Contraction musculaire douloureuse
survenant au repos ou à l'effort. Le muscle est
douloureux et induré. - ( A différencier des phénomènes myotoniques
qui ne sont - généralement pas douloureux)
- Les myalgies de repos Très fréquentes
- - Le plus souvent sintégrant dans le cadres
de myalgies psychogènes diffuses et migratrices - - Parfois organiques, dans le cadre de
myopathies inflammatoires (volontiers associées à
des arthralgies) - Les myalgies déclenchées à l'effort
le
syndrome d'intolérance musculaire à l'effort - - Toujours rechercher une myoglobinurie
(urines brun foncé après effort) voire une
rhabdomyolyse associée. - - Rares, rencontrées au cours de certaines
myopathies métaboliques - ( glycogénoses. Ex la maladie de Tarui)
184. Myotonie
- Se définie par une lenteur à la décontraction
musculaire. - Le plus souvent active et spontanée, apparaissant
après certains efforts. ex lorsquon serre la
main du malade cette dernière reste agrippée à
celle de l'examinateur. - Le plus souvent, augmentée par le froid,
améliorée par la répétition du geste.
- Elle est volontiers déclenchée à la percussion du
muscle (myotonie mécanique), bien visible sur la
loge thénar. - Il faut toutefois la différencier du myo-œdème
gonflement musculaire localisé et persistant
après percussion (hypothyroïdie). - Il faudra en préciser la topographie
- - Certaines sont distales
- - Certaines localisée au niveau de
l'extrémité céphalique - - Certaines massives entraînant une
véritable tétanisation responsable de chutes au
démarrage (myotonie de Thomsen)
195. Atteinte cardiorespiratoire
- Latteinte cardiaque
- Doit être systématiquement recherchée.
- Elle conditionne souvent le pronostic vital
- A une valeur pour le diagnostic étiologique.
- On peut rencontrer des troubles du rythme ou une
myocardiopathie (plus souvent dilatée
qu'hypertrophique) - Elle est particulièrement fréquente dans les
dystrophinopathies.
20- Latteinte respiratoire
- Secondaire à l'atteinte du diaphragme et/ou des
muscles intercostaux, voire de la commande
centrale. - Elle apparaît de façon très insidieuse par une
hypoventilation nocturne avec céphalées matinales
et hypersomnie diurne. - Elle se rencontre au cours de nombreuses maladies
musculaires, souvent à un stade avancé de
l'affection. - Dans certains cas, elle est très précoce voire
révélatrice (glycogénose de type 2).
21Signes associés traduisant latteinte dautres
organes
221. Atteinte du système nerveux périphérique et/ou
central
- Une neuropathie périphérique associée à une
maladie musculaire s'accompagne d'une aréflexie
ou de troubles sensitifs - - Cette association peut se voir dans
certaines myopathies inflammatoires, en
particulier les myosites à inclusions - - On rappelle que l'association d'une
aréflexie et d'un déficit moteur pur proximal
doit faire éliminer d'abord une amyotrophie
spinale - Une atteinte du système nerveux central associée
à une maladie musculaire est également possible.
- - Une épilepsie, des myoclonies ou un
syndrome cérébelleux évoque classiquement une
mitochondriopathie
232. Autres organes
- La cataracte (myotonie de Steinert)
- Les atteintes rétiniennes (mitochondriopathies)
- Une surdité (mitochondriopathies)
- Des signes cutanés (myopathies inflammatoires
type dermatomyosites) - Une résistance à l'insuline et/ou une
dysthyroïdie (maladie de Steinert) - Les signes digestifs
- - Fréquents au cours des myopathies sévères
dues à l'immobilisation (constipation). - - Une stase gastrique ou des troubles de la
motilité intestinale sont parfois observés en cas
d'atteinte associée de la musculature lisse.
24Autres organes
- Les déformations ostéoarticulaires
- - Une scoliose, une hyperlordose, des
déformations thoraciques liées au déficit
musculaire et aux troubles de la statique
secondaires. - - Des anomalies ostéoarticulaires propres à
la myopathie (chondrodystrophie myotonique de
Schwartz-Jampel un rétrécissement de la fente
palpébrale, une chondrodysplasie, une dysmorphie
faciale) - Une asthénie, un amaigrissement inexpliqué, un
fébricule, un syndrome sec ou des arthralgies
Se voient dans les des myopathies inflammatoires,
sintégrant dans le cadre de connectivites.
25ANALYSE TOPOGRAPHIQUE
26Que peut elle apporter au diagnostic ?
- La précision de la répartition topographique du
déficit moteur permet d'inclure la présentation
clinique dans un cadre ou une formule
syndromique. - Ce regroupement est depuis de nombreuses années
le critère majeur de classification des maladies
musculaires. - Il faut aussi noter la symétrie de l'atteinte
musculaire (lasymétrie élément important au
diagnostic de la FSH de Landouzy-Déjerine ) - Noter également la sélectivité de latteinte.
27I/ Forme des ceintures
- La plus habituelle mais celle qui a le moins de
spécificité diagnostique. - Le déficit débute le plus souvent aux membres
inférieurs, avec une faiblesse initiale des
fléchisseurs et extenseurs de la hanche, puis des
muscles des cuisses responsables d'une
gêne lors de la marche rapide et de la montée des
escaliers. - On appréciera cette atteinte proximale par les
difficultés à se relever de la position assise
(signe du tabouret)
ou du sol (manoeuvre de Gowers). - La démarche est dandinante, les chutes parfois
fréquentes. - Exceptionnellement, le début est scapulaire avec
scapulae alatae et déficit des muscles abducteurs
de l'épaule (deltoïde) - Devant un déficit progressif des ceintures, il
faut discuter une forme pseudomyopathique
d'amyotrophie spinale ou un syndrome de
Lambert-Eaton.
28II/Formes faciales
- L'atteinte isolée des muscles du visage reste
exceptionnelle. - En revanche, elle s'observe le plus souvent avec
d'autres signes cliniques dans de nombreuses
myopathies - Au début, latteinte faciale est rapportée par
linterrogatoire le patient
dort les yeux ouverts - Puis, le déficit s'aggrave progressivement avec
signe de Charles Bell, voire inocclusion quasi
constante et réaction conjonctivale secondaire. - Le déficit facial inférieur s'accompagne au début
de difficultés à siffler ou à gonfler les joues
et évolue ensuite vers une atteinte plus
prononcée avec faciès figé et inexpressif. - L'atteinte de l'orbiculaire des lèvres
s'accompagne d'une éversion de la lèvre
inférieure avec sourire transversal et
asymétrique. - L'atrophie des muscles masséters et temporaux
donne un aspect d'allongement du visage
(dystrophie myotonique de Steinert)
29Figure 2. Faciès typique au cours d'une
dystrophie myotonique de Steinert
30III/Formes facio-scapulo-humérales
- Lasymétrie de l'atrophie musculaire est un
critère de grande importance - L'atteinte faciale est caractéristique et se
traduit par une atteinte des orbiculaires des
lèvres et des yeux. - Aux membres supérieurs, il existe un décollement
de l'omoplate ou scapulae alatae (atrophie du
muscle Grand dentelé dit fixateur de lomoplate)
contrastant singulièrement avec le respect du
deltoïde, et une atrophie humérale et surtout du
long supinateur. - Aux membres inférieurs, l'atteinte est plus
tardive sauf dans certains cas atypiques
atrophie jambio-péronière avec aspect du tibia en
lame de sabre
31(No Transcript)
32IV/Formes oculaires
- Habituellement les atteintes oculomotrices se
manifestent par un ptosis ou une diplopie. - Il faut éliminer en premier lieu une myasthénie
(principal diagnostic différentiel) en
recherchant un caractère fluctuant de cette
sémiologie. - En cas d'ophtalmoplégie dorigine myopathique,
certaines particularités cliniques sont
évocatrices - - Antécédents familiaux de ptosis ou de
myopathies - - Le ptosis est fréquent, volontiers
inaugural, entraînant le rejet de la tête en
arrière, et associé dans certains cas à une
contraction permanente des muscles frontaux avec
élévation des sourcils. - - La diplopie est souvent absente (due à la
symétrie de latteinte) ou d'installation
insidieuse, contrastant avec une ophtalmoplégie
sévère. - - La présence de signes associés (atteinte
musculaire squelettique, une myotonie ou une
cardiopathie)
33Figure 3. Ptosis au cours d'une
mitochondriopathie
34V/Formes distales
- Présentation singulière pour une myopathie et
peut orienter le clinicien à tort vers une
neuropathie. - Toujours vérifier l'absence de troubles sensitifs
et d'aréflexie. - Ce dernier élément n'est pas toujours
discriminant (en cas de neuropathie associée). - Le muscle pédieux est volontiers conservé dans
les myopathies distales, contrastant avec une
atrophie des muscles sus-jacents (jambier
antérieur ou les jumeaux) - Alors quen cas d'atrophie musculaire d'origine
neuropathique, on a nécessairement une atrophie
voire une disparition des petits muscles
intrinsèques du pied. - Devant une forme distale, on évoque
- - Une dystrophie myotonique de Steinert
-
35Figure 4. Forme distale avec atrophie des muscles
de la loge postérieure de la jambe.
36VI/Formes dites bulbaires
- Le déficit des muscles pharyngolaryngés se
manifeste par une dysphagie, une dysphonie - - Rarement inaugurale et isolé
- Plus volontiers rencontré à un stade évolué de la
maladie. - Il en constitue un élément de gravité (perte de
poids, survenue de pneumopathie de déglutition) - - Il faudra savoir éliminer une myasthénie ou
une sclérose latérale amyotrophique. - Latteinte pharyngée est classique au cours de la
myopathie oculo-pharyngée. - Rencontrée également au cours de la myosite à
inclusions - On peut citer aussi le déficit du muscle
sterno-cléido-mastoïdien (au cours de la myotonie
de Steinert ou la myopathie FSH )
37VII/Formes para-vertébrales
- Le déficit des muscles paravertébraux s'observe
au cours de l'évolution de nombreuses myopathies,
sans spécificité étiologique particulière. - - Le déficit des muscles paravertébraux
cervicaux s'accompagne d'une chute de la tête - - Le déficit des muscles axiaux dorsolombaires
saccompagne de - Difficultés de relèvement d'une position
allongée - D'une incapacité pour se retourner dans son
lit - Une cyphoscoliose est fréquente
- Plus exceptionnelles, les formes débutant par une
atteinte prédominante de ces muscles, - - Responsables d'un syndrome de la tête
tombante - Rencontrées dans certaines myopathies
inflammatoires - Une telle présentation inaugurale peut aussi se
rencontrer au cours de la myasthénie et la
sclérose latérale amyotrophique
38DIAGNOSTIC PARACLINIQUE
391. Enzymes musculaires
- Leur élévation est le reflet de la nécrose de la
fibre musculaire - Il est préférable de se limiter à la créatine
kinase (CK), - Cette analyse doit être faite à distance d'un
traumatisme (EMG par exemple) et de tout effort
(48 à 72 heures) - A noter quon peut observer une élévation des CK
- - Au cours de certains syndromes neurogènes
(sclérose latérale amyotrophique, amyotrophie
spinale) - - En cas de dysthyroïdie
- - Au cours de la prise de certains médicaments
(statines par exemple) - Inversement le dosage des enzymes musculaires
peut se normaliser à un stade évolué d'une
myopathie. - D'une manière générale, la normalité des enzymes
musculaires ne doit pas remettre en cause le
diagnostic de myopathie et une élévation modérée
du taux nest très spécifique.
402. Electromyogramme
- N'est pas systématique
- Surtout utile dans les cas où l'examen clinique
ne permet pas de différencier entre une atteinte
neurogène et une atteinte myogène. - Le tracé myopathique est caractéristique
- Au repos
- un silence électrique avec parfois des aspects
neurogènes (fibrillation, potentiels lents
positifs) dus à la fragmentation des fibres
musculaires isolées de leur innervation. - À la contraction volontaire
- les unités motrices sont sollicitées au
maximum un tracé trop riche contrastant
avec des potentiels de durée brève (inférieure à
4 ms) et d'amplitude diminuée
41Electromyogramme
- La normalité de l'EMG ne doit pas remettre en
doute le diagnostic de myopathie si il ya une
forte suspicion clinique. - On peut observer des tracés mixtes voire purement
neurogènes (les myosites à inclusions) - Inversement, sans myopathie sous-jacente, on peut
observer d'authentiques tracés myogènes au cours
de la myasthénie ou du syndrome de Lambert-Eaton. - L'EMG peut révéler l'existence d'une
myotonie (décharges spontanées en salves). - Les vitesses de conduction nerveuses ainsi que
les latences distales sont en principe normales.
423. Imagerie musculaire
- Le scanner
- Permet d'étudier avec précision le volume des
muscles, établissant ainsi une véritable
cartographie de l'atrophie musculaire. - Permet également danalyser la densité du muscle
qui apparaît plus ou moins réduite - Peut mettre en évidence des calcifications
intraparenchymateuses (dermatomyosite de
l'enfant). - Il permet détudier un muscle hypertrophique et
de le différencier dune pseudohypertrophie - Il aide à apprécier l'asymétrie ou la sélectivité
de l'atteinte musculaire, éléments précieux pour
le diagnostic étiologique. - Enfin, il permet le choix du site de la biopsie.
43Imagerie musculaire
- LIRM
- Indiquée au cours des myopathies inflammatoires
(hypersignaux intramusculaires en relation avec
l'inflammation focale) - Elle permet aussi de localiser au mieux le site
de la biopsie - Elle est parfois utile pour suivre l'efficacité
du traitement (réduction du nombre
d'hypersignaux) au cours des myosites
444. Biopsie musculaire
- Permet daffirmer le diagnostic dune atteinte
musculaire et de préciser létiologie. - Le choix du site de prélèvement n'est pas neutre.
- Il est indispensable de choisir un muscle
suffisamment pathologique pour être informatif,
mais pas trop atrophié afin de ne pas aboutir à
une biopsie blanche (prépondérance de la
dégénérescence fibroadipeuse) - Pour cela, on dispose de l'analyse clinique et
éventuellement de l'imagerie musculaire. - Les muscles habituellement prélevés sont le
deltoïde, le biceps brachial et le quadriceps.
45Biopsie musculaire
- Technique de prélèvement
- Le plus souvent, il s'agit d'une biopsie à ciel
ouvert sous anesthésie locale. - Elle reste la technique de référence car elle
permet de prélever une quantité de tissu
musculaire suffisante - Certaines équipes utilisent la biopsie à
l'aiguille - Cune technique moins traumatisante mais avec
ses limites l'exploration se fait à l'aveugle
et la quantité de tissus prélevés est moins
importante.
46Biopsie musculaire
- Analyse histologique
- Histopathologie conventionnelle
- Montre des fibres atrophiques disséminées
avec parfois des fibres hypertrophiques.
Elle peut
montrer des inclusions, des lésions propres aux
mitochondriopathies (fibres rouges déchiquetées,
des vacuoles ou des signes d'inflammation. - Histoenzymologie
- Différencie les types de fibres I, IIA et IIB
- Elle étudie certaines enzymes de dégradation
ou de régénération.
47- Microscopie électronique
- Elle n'est pas systématique, elle recherche
notamment certaines inclusions spécifiques. - Immunohistochimie
- Technique simple, rapide et moderne, elle
utilise de nombreux anticorps monoclonaux
spécifiques afin de déterminer les protéines
anormales. - Biochimie
- Elle est réservée à la recherche d'une
myopathie métabolique et à l'exploration de la
chaîne respiratoire des mitochondries.
48Figure 5. Muscle normal
49Figure 6. Dystrophie musculaire de Duchenne
Atrophie musculaire, fibrose
interstitielle et involution adipeuse.
Nécrose-régénération des fibres.
505. Génétique moléculaire
- La recherche d'une mutation sur un gène se fait
dans le tissu musculaire ou dans le sang. - On analyse lADN nucléaire ou mitochondrial
- L'identification des gènes en cause, lorsqu'elle
est possible, déchiffre le défaut génétique
primaire.
516. Autres explorations
- La recherche d'un syndrome inflammatoire (vitesse
de sédimentation, électrophorèse des protéines
sériques...) ou d'autoanticorps (anticorps
antinucléaires) est importante pour le diagnostic
des myopathies inflammatoires. - Un bilan thyroïdien est systématique chez
l'adulte. - Le dosage du rapport lactate/pyruvate est
important en cas de maladies mitochondriales. - Le dosage de la kaliémie en cas de déficit
musculaire transitoire (dans le cadre des
paralysies dyskaliémiques)
52Autres explorations
- Un test deffort (sous ischémie ou lépreuve
deffort sur bicyclette ergométrique) - Utile devant un tableau dintolérance à
leffort dont elle peut préciser le mécanisme - - Labsence délévation de lacide lactique
est en faveur dune glycogénose
- Une
hyperlactacidémie (travail en anaérobie) évoque
un dysfonctionnement mitochondrial. - Le bilan cardiologique et l'exploration
fonctionnelle respiratoire au cours du diagnostic
mais surtout au cours du suivi (pronostic vital).
53DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
54Le syndrome neurogène
- Troubles sensitifs
- Aréflexie
- Réponse idiomusculaire conservée
- Fasciculations
- EMG tracé pauvre de grande amplitude
- Biopsie musculaire normale
55La myasthénie
- Apparition et aggravation à leffort
- EMG Décrément
- Biopsie musculaire plaque motrice altérée
- Dosage des anticorps anti-récepteurs
dacétylcholine - Sensibilité aux anticholinestérasiques.
56DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
57Enquête étiologique
- Préciser la qualité des symptômes, la
topographie du déficit, la symétrie et la
sélectivité. - Préciser lâge dapparition et le profil
évolutif en saidant de repères biographiques
(période néonatale, âge des acquisitions
motrices, gymnastique scolaire, aptitude au
service national) - Un début précoce suivi d'une relative
stabilité évoque le profil évolutif d'une
myopathie congénitale. - Inversement, un début un peu plus tardif après
un développement initial normal évoque plutôt une
dystrophie musculaire. - Lexistence éventuelle dantécédents familiaux
et le mode de transmission Faire larbre
généalogique - L'origine ethnique ( certaines myopathies sont
associées à des isolats géographiques Île de la
Réunion, Pays Basque, tziganes...)
58Classification des maladies musculaires
- Basée sur 3 principaux éléments
- La génétiques
- La topographie
- Lhistopathologie
- 2 grands groupes
- Myopathies dorigine génétique
- Myopathies acquises.
59I. Myopathies dorigine génétique
- A/ Les dystrophies musculaires
- Dues à la destruction progressive des fibres
musculaires du fait dune altération primaire - A-1/ Dystrophies musculaires non myotoniques
- Liées à lX Maladie de Duchène/ Maladie de
Beker - Maladie dEmery Dreifus
- Myopathies facio-scapulo-humérales de
Landouzy-Déjerine - Myopathies des ceintures
- Myopathies distales
- Myopathies scapulopéronières
- Myopathies oculopharyngées
- Dystrophies musculaires congénitales
- A-2/ Dystrophies musculaires myotonique maladie
de Steinert
60Myopathies dorigine génétique
- B/ Les myopathies congénitales non dystrophiques
- Dues à une anomalie du développement et de la
maturation des fibres pendant la période fœtale
(ex maladie de Thomsen) - C/ Les myopathies métaboliques
- Dues à un dysfonctionnement
- De la voie de dégradation des sucres
(glycogénoses) - Du métabolisme des graisses (lipidoses)
- De la chaîne respiratoire (maladies
mitochondriales).
61II. Myopathies acquises
- Surviennent sur un muscle antérieurement sain
- A/ Myopathies inflammatoires
- Polymyosites
- Dermatomyosites
- Myosites à inclusions
- B/ Myopathies toxiques et médicamenteuses
Statines /
Coticoides/ Antirétroviraux - C/ Myopathies endocriniennes
Dysthyroidies / Maladie de
Cushing - D/ Myopathies infectieuse
- Myosites virales / Myosites parasitaires
62CONCLUSION
- L'analyse clinique reste déterminante pour
aboutir à la reconnaissance dune myopathie. - Elle conduit obligatoirement à une analyse
topographique afin dinscrire cette myopathie
dans un sous groupe prédéfini. - Cette description topographique peut être affinée
par les examens radiologiques - ( scanner et IRM)
63- Le dosage des enzymes musculaires est
systématique, même si un taux normal n'exclut pas
le diagnostic - L'électromyogramme confirme le plus souvent le
syndrome myogène mais est surtout important pour
identifier une neuropathie ou une myotonie
associée - La biopsie musculaire reste l'élément clé dans
l'identification précise d'une maladie musculaire - Enfin, une étude génétique vient parfois
confirmer définitivement le diagnostic.
64- Il est même possible que la génétique moléculaire
permettra dans les années à venir le diagnostic
des maladies musculaires avant même leur
apparition ( puces à ADN) - Cependant, rien ne remplacera lanalyse
sémiologique et le raisonnement du clinicien.
65MERCI