Title: Chapitre 1 : Le diagnostic des forces et des faiblesses de l
1Chapitre 1 Le diagnostic des forces et des
faiblesses de lentreprise
- Le diagnostic des forces et faiblesses de
lentreprise peut se faire selon deux approches
différentes - 1ère approche selon les grandes dimensions de
lactivité de lentreprise, la dimension
commerciale (marketing), la production, le
financement, recherche développement, la
gestion des ressources humaines, et les problèmes
dorganisation (adéquation de la structure et du
système dinformation en particulier). Cette
approche est en fait une approche fonctionnelle
doublée dune analyse de la structure de
lentreprise - 2ème approche selon les processus, de façon à
pallier les limites de la première approche.
2Intérêt de cette seconde approche
- Les dysfonctionnements les plus durables
apparaissent en effet souvent à la frontière de
différentes fonctions, là où les responsabilités
ne sont pas clairement départagées. - Lorsquun dysfonctionnement apparaît au cœur
dune fonction, il lui est fréquemment trouvé une
solution rapidement, car il relève clairement du
domaine de responsabilité du personnel encadrant
cette fonction. - Lorsque le problème apparaît à linterface de
deux fonctions, les responsables de chacune des
fonctions rejettent sur leurs collègues de
lautre fonction la responsabilité des
difficultés, ne serait-ce que parce quils
veulent consacrer lessentiel de leur attention
et de leur énergie à tout ce qui relève
clairement de leur domaine dautorité.
3Comment identifier et résoudre de tels
dysfonctionnements ?
- Par une approche selon les processus, visant à
décomposer lenchaînement des activités de
lentreprise, en partant de laval, le client que
lon cherche à satisfaire, en remontant vers
lamont, lachat aux fournisseurs. - Sattachant à comprendre lenchaînement des
activités, tout dysfonctionnement lié aux
relations entre fonctions apparaîtra, et pourra
faire lobjet de recherche de solutions.
4Section 1 Le diagnostic selon lapproche
fonctions / structure
- 1) Démarche générale
- Le diagnostic se fera par comparaison avec les
caractéristiques des principaux concurrents. - Sans trop approfondir pour linstant, car ce sera
lobjet des cours spécialisés de la formation,
signalons quels sont à chaque fois les principaux
points à étudier
5(No Transcript)
62) Sur les calculs de coûts
- On calcule trois niveaux de coûts coûts
dachat, coûts de production et coûts de revient - Coût dachat prix dachat charges
accessoires liées à lachat - Le prix dachat est lu sur facture du fournisseur
- Charges accessoires à lachat
- frais de transport sur achat,
- frais de fonctionnement du service achats,
- etc.
7Coût de production
- Coût de production coût dachat des matières et
composants utilisés charges de production - Charges de production
- dotation aux amortissements des équipements,
- salaires de production,
- énergie,
- etc.
8Coût de revient
- Coût de revient coût de production des produits
vendus charges de commercialisation - Charges de commercialisation
- salaires, commissions des vendeurs,
- publicité, promotion,
- transport sur ventes,
- etc.
9On distingue également coûts fixes et coûts
variables
- Les coûts fixes sont ceux qui, pour une capacité
de production donnée, sont dun montant global
constant quelle que soit la quantité produite
ils sont donc, pour une capacité de production
donnée, indépendants de la quantité produite. - Les coûts fixes unitaires, ou coûts fixes par
unité, décroîtront donc avec la quantité
produite, car CFu CF/q. - Les coûts variables sont les coûts dont le
montant global varie avec les quantités produites.
10Coûts fixes, coûts variables
- Un cas très particulier est celui où les coûts
variables (ou certains coûts variables) sont
proportionnels aux quantités produites CV
aq, a constante. - Dans ce cas, le coût variable unitaire est
constant (CV/q a). - Dans de nombreux cas, cette approximation est en
première approche satisfaisante (pour un calcul
grossier des coûts à prévoir pour un projet par
exemple).
11Seuil de rentabilité ou point mort
- La connaissance des coûts fixes et des coûts
variables permet de déterminer le seuil de
rentabilité, i.e., pour une période donnée, le
niveau dactivité minimal permettant de cesser
denregistrer des pertes. - Seuil de rentabilité (ou point mort )
quantité produite et vendue à partir de laquelle,
pour une période donnée, lentreprise cesse de
faire des pertes. - Cest donc la quantité q telle que CA CF CV
- soit la quantité q telle que pq CF f(q)
- équation dont la solution dépend de la forme de
la fonction f, fonction des coûts variables. - Chiffre daffaires critique chiffre daffaires
à partir duquel, pour une période donnée,
lentreprise cesse de faire des pertes.
12Economies de croissance / Economies déchelle
- Economies de croissance exemple chiffré
- Capacité de production 50 mille unités par mois
- Coûts fixes 1 million par mois
- Coûts variables unitaires 70
- Mois t1 40 mille unités produites
- Mois t2 50 mille unités produites
- Calculez les coûts unitaires pour chacun de ces
deux mois.
13Economies de croissance
- date t1 40.000 unités produites (mois de
janvier par exemple). - Coût total (1.000.000 ) (70 40.000
unités), soit Coût total 3.800.000 - Coût unitaire (1.000.000 / 40.000 unités)
70 - Coût unitaire 95 , soit coûts fixes unitaires
coûts variables unitaires. - date t2 50.000 unités produites (mois de
février par exemple). - Coût total (1.000.000 )(70 50.000 unités)
4.500.000 - Coût unitaire (1.000.000 / 50.000 unités)
70 - Coût unitaire 90
- Il y a une économie de 5 par unité, liée au
fait que lon répartit les coûts fixes globaux
sur des quantités plus importantes
14Economies de croissance / Economies déchelle
- Economies de croissance baisse du coût de
production unitaire liée à une meilleure
utilisation de la capacité de production
disponible. Cette baisse résulte dune diminution
des coûts fixes unitaires il y a une meilleure
répartition des coûts fixes sur de plus grandes
quantités. - Cette notion doit se distinguer de celle
déconomies déchelle, qui elle implique un
changement déchelle, i.e. de capacité de
production.
15Economies déchelle
- Lentreprise investit
- Capacité de production 75.000 unités / mois
(50) - Coûts fixes 1.220.000 par mois (22)
- Coûts variables 70 q
- Mois t3, si production de 75 mille unités
- coût total (1.220.000 ) (70 75.000
unités) 6.470.000 - Coût unitaire (1.220.000 / 75.000 unités)
70 86,27 - Il y a économie, de 3,73 par unité, liée au
fait que lon travaille à plus grande capacité de
production
16Doù proviennent les économies déchelle ?
- Il y a "économies déchelle" lorsque
laugmentation de la capacité de production
permet de réduire les coûts unitaires. Cela sera
en particulier le cas lorsque laugmentation
relative (ou taux de croissance) de la capacité
de production (ici 50 ) est plus forte que
laugmentation relative des coûts fixes (ici 22
). - Comment cela est-il possible ? Cest parce quen
augmentant la capacité de production, on peut
introduire des équipements différents, plus
sophistiqués, et modifier lorganisation du
travail.
17- En effet, si lon avait doublé la capacité de
production en construisant une deuxième usine
identique à la première, il ny aurait pas eu
économies déchelle au niveau de la production.
Les coûts fixes totaux auraient doublé, les coûts
variables unitaires auraient été inchangés, donc
pour une production de 100.000 unités, on aurait
eu - Coût unitaire (2.000.000 / 100.000 unités)
70 90 , comme à la date t2. - On aurait dans ce cas augmenté la capacité de
production sans dégager déconomies déchelle.
18Economies / déséconomies déchelle
- La recherche déconomies déchelle ne se traduit
pas toujours par le résultat escompté.
Laugmentation de la capacité de production peut
se traduire par une augmentation du coût
unitaire, bref une déséconomie déchelle. - Une telle déséconomie peut résulter de deux
phénomènes - du fait que lon ne parvient pas à utiliser la
nouvelle capacité à un niveau suffisant (calculez
le coût unitaire si en t3 la production nest que
de 55 mille unités exemple Fos sur Mer) - ou du fait dune explosion des coûts de gestion
(donc ici des coûts fixes) du fait des
difficultés à gérer de grands ensemble complexes
(General Motors, Ford, dans les années 90s)
193) Eléments danalyse financière
- Les techniques danalyse financière se sont
considérablement sophistiquées de façon à mieux
maîtriser les risques (dinsolvabilité, et de
dégradation de la rentabilité). Elle seront
étudiées dans le cours spécialisé danalyse
financière. - Comment peut se conduire un diagnostic financier
simplifié ? Le stratège comme le commercial
doivent savoir réaliser un tel diagnostic, avant
même de faire appel au spécialiste de la finance.
20- Il sagit de calculer un petit nombre de ratios,
ou rapports, quil sagit de bien interpréter.
Les uns sont des ratios de structure du bilan,
les autres des ratios de rentabilité. - Pour chaque ratio, nous signalons quel niveau il
est supposé respecter pour être jugé acceptable
par un préteur (banque par exemple) ou un
actionnaire. - Toutefois, ces normes ne sont quindicatives,
dans la mesure elles peuvent varier dun secteur
à lautre, où les évolutions importent autant que
les niveaux, nous lavons dit, et où chaque ratio
contribue à une appréciation globale de la
situation financière de lentreprise.
21a) Les ratios de structure du bilan
- 1. Ratio dautonomie financière
-
- capitaux propres / dettes financières (gt 1)
- Ce ratio mesure la capacité de lentreprise à
faire face à ses dettes financières sur la base
de ses ressources propres. - Par dettes financières, on désigne celles qui
sont à légard des banques, autres institutions
de crédit, et à légard des marchés financiers
(obligations par exemple), par opposition aux
dettes dexploitation, de court terme, qui seront
pour leur part prises en considération dans le
calcul du ratio de liquidité générale, présenté
ci-dessous.
22- 2. Ratio de financement des investissements
- Capitaux permanents / immobilisations
- Norme supérieur à 1, sauf secteurs
particuliers (grande distribution notamment). - Les immobilisations sont en effet par nature des
emplois stables, qui doivent être financés par
des ressources stables, capitaux propres et
dettes financières (capitaux permanents
capitaux propres dettes financières). - En outre, lexcédent des capitaux permanents sur
les immobilisations, ou fonds de roulement,
permettra de financer le besoin en fonds de
roulement, qui lui est aussi un besoin stable, ou
permanent, de financement de lentreprise.
23Quappelle-t-on besoin en fonds de roulement ?
- Cest la différence entre lactif circulant
dexploitation (stocks, créances clients,
liquidités minimales requises par lexploitation
quotidienne) et le passif circulant
dexploitation (dettes fournisseurs et dettes
fiscales et sociales, qui se renouvellent
automatiquement du fait de lexploitation de
lentreprise). - Dans la plupart des cas, le besoin en fonds de
roulement est positif, car la valeur des biens
stockés et vendus (créances clients) est
supérieure à la valeur achetée aux fournisseurs
et aux dettes fiscales et sociales. - Il faut alors une ressource stable pour financer
ce besoin en fonds de roulement, doù la
nécessité davoir des capitaux permanents
supérieurs aux immobilisations.
24- Si le fonds de roulement est supérieur au besoin
en fonds de roulement, lentreprise dégagera une
trésorerie nette positive, quelle placera en
valeurs mobilières de placement par exemple. - A défaut elle dégagera une trésorerie nette
négative (découvert bancaire par exemple), qui se
traduira par des charges financières dégradant sa
rentabilité. - La grande distribution constitue un cas
particulier, les clients payant immédiatement des
marchandises que le distributeur a acheté à
crédit. Le besoin en fonds de roulement des
grands distributeurs est donc structurellement
négatif.
25- 3. Ratio de liquidité générale.
- Actif circulant / dettes à court terme
- Norme supérieur à 1, de façon à ce que
lentreprise puisse faire face à ses dettes à
court terme avec des actifs liquides, cest à
dire aisément transformables en liquidités.
264. Capacité de remboursement des dettes
financières.
- Dettes financières / capacité dautofinancement
- La capacité dautofinancement est le montant des
liquidités dégagées par lactivité de
lentreprise, et qui reste disponible pour le
remboursement des dettes ou la réalisation
dinvestissements nouveaux. - Il sagit en fait du bénéfice net dimpôt et de
la participation des salariés aux fruits de
lexpansion, augmentée de la masse des dotations
aux amortissements et provisions. - Ce ratio donne le nombre dannées quil faudrait
pour rembourser les dettes financières si la
totalité de la capacité dautofinancement, ou
CAF, était affectée à cet usage.
27b) Les ratios de rentabilité.
- 1. Rentabilité commerciale.
- On parle de rentabilité commerciale lorsquelle
est calculée par rapport au chiffre daffaires de
lentreprise. Elle indique combien lentreprise
gagne par unité (Euro, Dollar) de chiffre
daffaires. - On peut la calculer
- sur la base du résultat dexploitation, si lon
veut mesurer lefficience de lentreprise dans
son activité elle même, - ou sur la base du résultat net, pour une vision
plus globale, tous éléments pris en compte
(charges et produits financiers liés à sa
structure dendettement, charges et produits
exceptionnels, etc).
28- a. rentabilité commerciale dexploitation
- Résultat dexploitation / CAHT
- b. rentabilité commerciale nette
- Résultat net / CAHT
292. Rentabilité des capitaux.
- Il sagit alors de mesurer la rentabilité des
capitaux engagés. - c. rentabilité financière
- Résultat courant avant IS / capitaux propres
- On se place ici du point de vue des actionnaires,
qui engagent dans lentreprise les capitaux
propres. Ce ratio sappelle en anglais le R.O.E.
(Return on Equity).
30d. rentabilité économique.
- Résultat courant avant IS / (Actif immobilisé
BFR) - On calcule ici la rentabilité de lensemble des
capitaux mobilisés dans lentreprise, quils
soient apportés par les actionnaires ou par des
préteurs. Ce ratio sappelle en anglais le
R.O.I., ou Return on Investment.
31Directives pour la suite du projet de stratégie
- Attention au respect des règles de citation !
- Le premier travail est excessivement centré sur
lentreprise, ce qui est normal - Dépasser ce stade pour la suite du travail
- Étudier systématiquement la concurrence,
présenter lentreprise face à la concurrence - Exploiter chaque concept fondamental du cours
comme une piste de réflexion pour le projet - Faire une analyse financière
324) Le diagnostic technologique
- La notion de technologie est plus large que celle
de technique, et implique une réflexion, une
combinaison pensée, maîtrisée, améliorée à laide
des apports de la science. - Il existe plusieurs typologies, plusieurs grilles
de classification des technologies
33Classification ADL (Arthur D. Little) en 3 types
(1)
- Technologie de base technologies qui sont
largement répandues dans une activité, et qui ne
constituent plus les fondements de la concurrence
(Stratégor). - Technologies clés technologies ayant un impact
majeur sur la position concurrentielle dune
firme, dans une activité donnée (Stratégor). - Technologies émergentes technologies au stade de
lexpérimentation, susceptibles de modifier à
lavenir les conditions de la concurrence dans
une activité (Stratégor). - Technologies embryonnaires technologies au stade
de la recherche et maîtrisées par très peu
dentreprises, à la fois prometteuses et risquées.
34Classification de J. MORIN, LExcellence
Technologique, Publi-Union, 1985
- Technologie de produit contenue dans le produit
final. - Technologie de procédé contenue dans le
processus de fabrication. - Technologie de gestion contenue dans le
processus de résolution de problèmes de
conception, dorganisation, de commercialisation.
35- Lévaluation des technologies de lentreprise se
fera du double point de vue - - de leur incidence dans le jeu concurrentiel,
- - du degré de maîtrise que lentreprise a de ces
technologies en comparaison de ses concurrentes. - Cette démarche conduit de nombreux auteurs à
proposer de matrices atouts/attraits ,
permettant dévaluer le portefeuille des
technologies de lentreprise.
36(No Transcript)
37Section 2 lapproche par les processus
- Lapproche intégrée sest développée en un
premier temps à partir du développement des
méthodes de production en flux tendus ( 1). - Elle concerne désormais la totalité de
lentreprise, avec les concepts de chaîne de
valeur et de reengineering (reconfiguration en
français, 2).
381) Production les processus au cœur des flux
tendus
- La gestion de la production en flux tendus, ou
juste à temps, vise à réduire les stocks de
matières, de composants, den-cours et de
produits finis - Développée par Toyota des années 50s aux années
70s, qui recherchait à réduire son endettement - Elle sest généralisée au Japon dans les années
70s, puis aux USA et en Europe depuis le milieu
des années 80.
39a) Objectifs des flux tendus
- En organisation traditionnelle (années 50s, 60s),
les stocks permettent daméliorer le taux
dengagement de machines coûteuses (recherche
déconomies déchelle) - Mais les stocks coûtent cher et conduisent à un
fort degré dendettement - Après le premier choc pétrolier, ils savèrent
être un véritable handicap - Ceux qui produisent avec peu de stocks
renouvellent souvent les modèles face au
ralentissement de la croissance de la demande - Les autres sont tentés découler les stocks de
pièces et de composants avant de renouveler leurs
modèles
40b) Comment tendre les flux ?
- Les machines ne peuvent plus tomber en panne.
Solution maintenance préventive - Les pièces produites ne peuvent plus être
défectueuses qualité totale, par la maintenance
préventive, et en recombinant exécution et
contrôle - Certains ouvriers doivent être polyvalents
- Les fournisseurs doivent eux-mêmes travailler en
flux tendus
41(No Transcript)
422) Chaîne de valeur et reconfiguration de
lentreprise
43- Cest sur cette base que se sont développés les
méthodes de Reconfiguration de lentreprise
(Reengineering en anglais, nous lavons vu). - Pour chaque activité élémentaire, se demander
quelle est la valeur apportée au client, et la
comparer à la valeur consommée par lactivité - Trois solutions abandonner, faire autrement,
faire faire (ou externaliser)
44Lexternalisation
- Avantages attendus
- On va bénéficier des économies déchelle
accumulées par le fournisseur qui sert de
nombreux clients - On bénéficie de ses efforts de formation du
personnel, de lexpertise accumulée - Limites
- Coûts de transaction , au sens de la théorie
des coûts de transaction, O. E. Williamson (1975,
1985, 1995), cest-à-dire coûts de négociation et
de gestion de la relation pour se protéger du
risque dopportunisme - Ayant négligé ce problème, trop dorganismes
externalisant enregistrent une baisse de qualité
de la prestation - Ce nest pourtant pas une fatalité
45Section 3 lanalyse du portefeuille dactivités
de lentreprise
- 1) Notion de Domaine dactivité stratégique
- Les entreprises sont fréquemment diversifiées,
cest-à-dire quelles ont plusieurs activités - Le groupe PSA (Peugeot Citroën) fabrique des
voitures, des cycles, de loutillage - Bic fabrique des produits jetables (stylos à
bille, rasoirs, briquets), des planches à voile,
du prêt-à-porter (marque Guy Laroche) - Distinguons produits (approche marketing) et
activités (approche stratégie) - Le produit se définit par rapport à son usage,
par rapport aux services quil rend au client - Lactivité se définit par rapport aux compétences
requises
46- On appelle activité, ou domaine dactivité
stratégique, la production et la vente dun
ensemble de produits ou services faisant appel
aux mêmes compétences fondamentales, ou facteurs
clés de succès. - Chez Bic, trois DAS
- produits jetables (stylos à bille, rasoirs,
briquets), compétences en production de masse et
en distribution de masse, - des planches à voile,
- du prêt-à-porter (marque Guy Laroche)
47Quel intérêt de regrouper des produits différents
dans un même DAS ?
- Parce que cest au niveau du DAS, et non de
chaque produit, que se définit la stratégie - Une stratégie repose sur des forces et
faiblesses. Il faut consolider certaines forces,
cest-à-dire des compétences, compenser certaines
faiblesses, donc acquérir des compétences que
lon na pas - Il convient de raisonner au niveau de lensemble
des produits affectés par telle ou telle
compétence
48Domaine dactivité stratégique (DAS)
- Notion introduite par General Electric, aux USA,
à la fin des années 60, pour mieux gérer ses
activités et produits si divers. - On parle en anglais de Strategic Business Unit
(SBU) - On va distinguer segmentation marketing et
segmentation stratégique (identification des DAS)
49- Segmentation marketing
- Concerne chaque produit de lentreprise
- Vise à diviser les acheteurs en groupes à besoins
homogènes (habitudes, comportements dachat
homogènes) - Permet dadapter le produit au consommateur
(marketing mix produit, prix, promotion, place)
- Segmentation stratégique
- Concerne les activités de lentreprise prises
dans son ensemble - Répartit les produits en groupes homogènes du
point de vue des compétences requises
(technologie, production, conception, type de
clients servis, réseaux de distribution, mêmes
concurrents) - Permet de révéler des
- opportunités de création ou dacquisition de
nouvelles activités - nécessités de développement ou dabandon
dactivités actuelles
502) Le portefeuille dactivités de lentreprise
- Le portefeuille dactivités de lentreprise,
cest-à-dire lensemble de ses DAS, est-il
satisfaisant ? Faut-il se désengager de certaines
activités ? Faut-il se diversifier, i.e.
sengager dans de nouvelles ? - Pour répondre, deux questions majeures
- Pour chaque activité, se demander si elle est
rentable, et à bon potentiel (de croissance, de
rentabilité) - Se demander sil y a des synergies entre les
différentes activités
51Synergies
- On dit quil y a synergie entre deux activités A
et B si elles sont exploitées de manière plus
efficiente ensemble que séparées. - Efficience efficacité (i.e. atteinte
dobjectifs) avec économie des moyens - Deux activités sont en synergie si
- elles partagent des moyens, donc des coûts
- ou elles sapportent des débouchés lune à lautre
52Un outil à manier avec précautions, la matrice du
BCG
- Dans les années 70, le Boston Consulting Group a
mis au point un outil à grand succès, sa matrice
dactivités. - Elle permet un diagnostic de la qualité du
portefeuille dactivités dune entreprise. - Les concurrents du BCG ont copié lidée et
proposé à leur tour des variantes, présentées
dans tous les bons manuels
53- La matrice du BCG classe les activités de
lentreprise en 4 catégories, sur la base de 2
critères - la part de marché relative de lentreprise pour
cette activité - si elle est supérieure à 1, lentreprise a
accumulé plus déconomies déchelle que ses
concurrents, donc cette activité dégage de fortes
liquidités - Sinon, faute déconomies déchelle suffisante,
lactivité génère peu de liquidités - le taux de croissance du marché pour cette
activité - un marché à forte croissance requiert
dimportants moyens financiers si lentreprise
veut conserver (ou améliorer) sa part de marché
relative - sur un marché mûr à faible croissance, les
besoins dinvestissements sont sans doute limités
54- Les prescriptions stratégiques diffèrent selon
chaque catégorie dactivités - Activités poids mort (dogs en anglais)
- génèrent peu de liquidités, mais en requièrent
peu faibles perspectives de croissance - si possible se désengager en vendant à un
concurrent - Activités dilemmes (question mark )
- gros besoins de liquidités, alors que lactivité
en génère peu - accroître si possible la part de marché relative,
sinon se désengager - Activités vedettes (stars)
- Gros besoins de liquidités, mais lactivité en
génère beaucoup fort potentiel de croissance - Maintenir ou renforcer ses positions
- Activité vache à lait (cash cow)
- Génèrent beaucoup de liquidités alors quelles en
requièrent peu. - Rationaliser pour obtenir encore plus de
liquidités. Réinvestir ces liquidités dans les
activités vedettes, voire les dilemmes
55Pourquoi à utiliser avec précautions ?
- Parce que la matrice du BCG repose sur deux
hypothèses fortes, pas toujours vérifiées - Absence de synergies autres que financières entre
activités. On suppose que lon peut se désengager
dune activité sans que cela naffecte les autres - Economies déchelle fortes, ce qui nest pas le
cas de toutes les activités. Il y a parfois même
fortes déséconomies déchelle - Cela explique quelle soit beaucoup moins
utilisée aujourdhui quil y a une vingtaine
dannées - De nombreux groupes sétaient constitués par
croissance conglomérale dans les années 60 et 70,
sans recherche de synergies fortes entre
activités. La matrice du BCG sappliquait alors
fort bien