Title: CONDUITE A TENIR DEVANT UN COMA Pr P.E. BOLLAERT
1CONDUITE A TENIR DEVANT UN COMAPr P.E. BOLLAERT
2CONDUITE A TENIR DEVANT UN COMA (1)
- TERMINOLOGIE
- 1. Définition du coma
- ? définition étymologique coma sommeil
profond, - - notions d'inconscience,
- - notions de disparition de comportement de
veille, - - notions de profondeur variable selon la
stimulation. - ? définition selon Jennett et Teasdale (GCS)
absence d'ouverture des yeux, absence d'émission
verbale, absence de réponse aux ordres.
3CONDUITE A TENIR DEVANT UN COMA (2)
- 2. Formes frontières
- ? confusion, obnubilation,
- - altération de la pensée,
- - altération d'intégration des stimuli,
- - altération de la mémoire,
- - tendance à la somnolence
- ? délire
- confusion mentale accompagnée de
manifestations hallucinatoires avec agitation - ? stupeur
- - patient sans activité spontanée,
- - réponse par des activités motrices limitées et
brèves dans le temps - ? mutisme akinétique,
- - état d'immobilité évoquant un état de veille,
- - absence quasi-totale d'activité mentale,
- - absence totale d'activité motrice spontanée,
- - absence de signes moteurs même sous
stimulation douloureuse.
4CONDUITE A TENIR DEVANT UN COMA (3)
- ? état végétatif
- - pas de conscience apparente de soi-même ou de
son environnement, - - régulation physiologique spontanée
satisfaisante (circulation, ventilation), - - cycles veille-sommeil apparemment peu
perturbés, - n.b. malade souvent aussi qualifié de coma
prolongél'état végétatif est l'évolution
naturelle de la plupart des comas sévères n'ayant
pas d'évolution favorable.
5CONDUITE A TENIR DEVANT UN COMA (4)
- 3. Diagnostic différentiel du coma
- ? état de non réponse psychogène
- (coma psychogène).
- ? syndrome de déefférentation (locked in
syndrome) - - conscience normale,
- - paralysie motrice généralisée
- (incluant les dernières paires crâniennes)
- - lésions du pied de la protubérance.
6Evaluation clinique (1)
- 1. Anamnèse
- ? souvent très difficile mais souvent capitale
permet d'apporter des arguments étiologiques dans
plus de la moitié des cas. - ? éléments à faire préciser
- - modes de début (brutal ou progressif),
- - déficit focal initial,
- - environnement,
- - notions éventuelles de traumatisme même bénin,
même plus antérieur au - début du coma,
- - pathologie chronique.
- 2. Examen neurologique
- ? palpation du crâne,
- ? recherche de syndrome méningé,
- ? évaluation du niveau de conscience,
- ? perceptivité relations verbales lors de
discours simples, - contenu et déroulement de la pensée.
7Evaluation clinique (2)
- ? réactivité aspécifique bruits, lumière
- ? réactivité douloureuse pressions
sus-orbitaires, pression du lit unguéal, - ? analyse de la réponse globale,
- Etablissement du score de Glasgow
- (cf tableau séparé).
- ? examen du tonus,
- - élément-clé du diagnostic différentiel entre
coma - et non réactivité psychogène hypo ou
hypertonie - très difficile à simuler.
- - exemple tonus membres supérieurs,
- - exemple tonus palpébral,
- - exemple tonus facial.
8Evaluation clinique (3)
- ? étude des réflexes,
- - réflexes ostéo-tendineux,
- - réflexes archaïques,
- - réflexes du tronc cérébral,
- ? réflexe fronto-orbiculaire,
- ? réflexe oculo-céphalique vertical,
- ? réflexe photomoteur,
- ? réflexe oculo-céphalique horizontal,
- ? réflexe oculo-cardiaque
- Importance des réflexes du TC pour le diagnostic
différentie entre coma métabolique et toxique, et
coma lésionnel, car reflet de la souffrance
axiale valeur pronostique souvent considérable.
9Evaluation clinique (4)
- ? Position et mouvements spontanés des yeux
- - déviation conjuguée fixée unilatérale des
yeux lésions hémisphériques sévères (pathologie
ischémique cérébrale valeur pronostique). - - mouvements d'errance oculaire coma en
général léger, tronc cérébral fonctionnel -
10Evaluation clinique (5)
- ? fonctions végétatives,
- ? ventilation certains types de respiration
traduisent des lésions du tronc cérébral, - - ventilation de Cheyne-Stockes,
- - hyperventilation neurogène centrale,
- ? recherche hypo ou hyperthermie
- ?recherche désordres cardiovasculaires
végétatifs. - ? Fonctions motrices
- - comportement moteur spontané,
- - myoclonies ou convulsions.
11Evaluation clinique (6)
- 3. Examen général
- Ne doit pas être omis
- Rechercher notamment
- - odeur de l'haleine (alcool, acétone, foetor
hepaticus), - - signes d'hypertension portale,
- - aspect cutané,
- signes d'endocrinopathie
- L'évaluation des paramètres vitaux devra bien
entendu être soigneuse et répétée (pouls, T.A.,
fréquence respiratoire, température, SpO2).
12EXAMENS PARACLINIQUES UTILES EN URGENCE (1)
- 1. Comas sans signes neurologiques focaux ou de
latéralisation et sans signes méningés. - Il s'agit principalement de comas métaboliques
ou toxiques. - L'examen tomodensitométrique cérébral est
rarement urgent en revanche, un certain nombre
d'examens simples éventuellement orientés selon
l'anamnèse et l'examen clinique doivent être
pratiqués en urgence - - glycémie (),
- - ionogramme,
- - gaz du sang,
- - azotémie, créatinémie, ammoniémie,
- - calcémie,
- - acétonurie,
- - toxiques (incluant HbCO, psychotropes,
- stupéfiants).
13EXAMENS PARACLINIQUES UTILES EN URGENCE (2)
- Les comas pouvant entrer dans cette catégorie
sont les suivants - - comas hypoglycémiques,
- - encéphalopathies respiratoires,
- - encéphalopathies hyponatrémiques,
- - acidocétoses diabétiques,
- - comas hyperosmolaires,
- - comas toxiques,
- - encéphalopathies anoxiques,
- - encéphalopathies satellites d'états infectieux
graves - (encéphalopathies du choc septique).
14EXAMENS PARACLINIQUES UTILES EN URGENCE (3)
- 2. Comas avec syndrome méningé sans signes focaux
- Deux possibilités
- a) contexte infectieux évident (histoire
clinique, hyperthermie) P.L. immédiate. - b) suspicion d'hémorragie méningée sans signes
infectieux évidents le scanner est ici
préférable à la ponction lombaire qui devra être
faite secondairement en cas d'anomalies si cet
examen est non concluant. Si scanner non
rapidement disponible ( à 1 heure P.L.
immédiate). - - diagnostic étiologique
- hémorragie méningée,
- hémorragie cérébro-méningée,
- méningite bactérienne comateuse,
- méningo-encéphalite herpétique,
- accès pernicieux palustre,
- abcès cérébral à pyogènes.
15EXAMENS PARACLINIQUES UTILES EN URGENCE (4)
- 3. Comas associés à des signes focaux (à l'examen
ou dans - l'anamnèse), à un traumatisme ou avec début
très brutal. - - l'examen tomodensitométrique s'impose ici en
urgence. - Diagnostic étiologique
- - coma de cause vasculaire,
- accident vasculaire cérébral hémorragique,
- accident vasculaire cérébral ischémique,
- thrombophlébite cérébrale,
- hématome sous-dural chronique,
- hématome et infarctus de la fosse cérébrale
postérieure, - - coma de cause tumorale,
- - coma de cause infectieuse.
16EXAMENS PARACLINIQUES UTILES EN URGENCE (5)
- 4. Comas avec crises convulsives.
- Trois possibilités
- a) état de mal épileptique chez un épileptique
d'équilibration difficile en l'absence de
signes de focalisation ou d'éléments cliniques
particuliers, l'examen scanographique n'est pas
urgent et le traitement symptomatique s'impose
dans un premier temps, - b) il s'agit d'un état de mal épileptique
inaugural l'examen tomodensitométrique s'impose
en urgence en même temps que le traitement
symptomatique. - c) il peut s'agir chez un épileptique chronique
d'un événement nouveau la prudence doit être la
règle et le scanner peut alors s'imposer.
17TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE DES COMAS (1)
- 1. Assurer le maintien d'une ventilation adéquate
(normoxie, normo ou légère hypocapnie) - - libération des voies aériennes,
- - mise en position de sécurité,
- - ventilation assistée à considérer dès que GCS
8 de façon durable ou existence de signes de
détresse respiratoire ou difficultés de
libération des voies aériennes supérieures.
18TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE DES COMAS (2)
- 2. assurer le maintien d'un état circulatoire
adéquat - - lutter contre l'hypotension et les chutes
- intempestives de pression artérielle (),
- - respecter habituellement l'hypertension
souvent - constatée à la phase initiale du coma,
notamment - vasculaire.
- 3. éliminer ou traiter une hypoglycémie sans
aucun - a priori.
- - dosage glycémie,
- - épreuve thérapeutique au moindre doute.
19TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE DES COMAS (3)
- 4. arrêter les crises comitiales dès que
possible, benzodiazépines injectables (valium ou
rivotril i.v. lente sous surveillance stricte). - 5. contrôle de la température centrale.
- 6. donner de la vitamine B1 si alcoolisme.
- 7. discuter les antidotes dans comas toxiques
- - flumazénil pour intoxication aux
benzodiazépines, - - naloxone pour morphino-mimétiques.
- 8. éviter les facteurs susceptibles d'augmenter
la pression intra-crânienne (toux, agitation,
position). - 9. protéger les yeux.
- 10. Rechercher une rhabdomyolyse posturale
(clinique, - CPK).
20Annexes encadrés de synthèse
21Echelle de Glasgow ou GCS (Glasgow coma scale)
(1)
- Ouverture des yeux (E) 1. jamais 2. à la
douleur 3. au bruit et à la parole 4.
spontanément. - Meilleure réponse verbale (V) 1. pas de
réponse 2. sons incompréhensibles 3.paroles
inadéquates 4. paroles désorientées, confuses
5. réponses orientées normales). - Meilleure réponse motrice (M) 1. aucune réponse
motrice 2. extension stéréotypée 3. flexion
stéréotypée 4. réaction d'évitement en flexion
5. réponse orientée localisatrice de la douleur
6. réponse motrice à la commande.
22Echelle de Glasgow ou GCS (Glasgow coma scale)
(2)
- Remarques le score de Glasgow est la somme des
trois sous-totaux assortis de leurs détails.
Exemple, score de Glasgow à 12 (E 4, V 4, m 4). - La valeur pronostique du score de Glasgow est
certaine pour les comas traumatiques, probable
pour les comas neurovasculaires lésionnels, nulle
pour les comas métaboliques et toxiques. - Le score de Glasgow n'a été validé que pour des
stimuli douloureux incluant la pression du lit
sus-unguéal à l'aide d'un stylo ou la pression de
la région sus-orbitaire les autres
stimulinociceptifs ne sont pas valides pour la
réalisation de ce score.
23Lexamen des yeux au cours du coma (1)
- Il donne des renseignements inestimables sur la
réalité, le type (métabolique ou toxique, ou
lésionnel), la localisation et le pronostic du
coma). - A) Réalité du coma
- - résistance à l'ouverture des yeux,
- - clignement palpébral (perdu très rapidement au
cours du coma vrai), - - mouvements lents de bascule des paupières,
- (non simulables),
- - mouvements lents d'errance des globes
oculaires (non simulables).
24Lexamen des yeux au cours du coma (2)
- B) Caractère métabolique ou toxique par
opposition au caractère lésionnel du coma. - - étude des réflexes du tronc cérébral,
- - anisocorie avec mydriase bilatérale fixée
(évocatrice d'engagement - temporal),
- - déviation tonique horizontale fixée lésions
hémisphériques graves, - - taille spontanée et réactivité de la pupille
(pupille petite fixée lésions protubérantielles
probables petite pupille fixée également dans
l'intoxication aux opiacés mydriase dans
l'intoxication aux - atropiniques).
25Eléments dorientation devant un coma métabolique
ou toxique (1)
- A) Eléments généraux
- - début progressif (confusion mentale)
- - absence de signes focaux,
- - réflexes du tronc cérébral longtemps conservés,
- signes extra-neurologiques d'orientation.
26Eléments dorientation devant un coma métabolique
ou toxique (2)
- B) Eléments spécifiques
- - coma hypoglycémique variabilité des signes
cliniques, signes sympathiques attention à la
possibilité de formes avec déficit focal associé
de début brutal (diagnostic différentiel avec AVC
hémorragique). - - acidocétose diabétique coma peu profond (
obnubilation que coma), hyperventilation, odeur
acétonique, cétonurie, glycosurie)
27Eléments dorientation devant un coma métabolique
ou toxique (3)
- - coma hyperosmolaire grande déshydratation
associée, hyperglycémie. - - coma hypoosmolaire hyponatrémie, coma très
souvent précédé ou accompagné de convulsions à
toujours suspecter chez un malade en institution
psychiatrique (potomane) diagnostic sur
l'ionogramme. - - coma hypercalcémique coma peu profond,
déshydratation souvent importante hypercalcémie
majeure à l'ionogramme. - - encéphalopathie respiratoire coma précédé
d'astérixis sur un terrain d'insuffisance
respiratoire chronique gaz du sang.
28Eléments dorientation devant un coma métabolique
ou toxique (4)
- encéphalopathie hépatique coma précédé d'un
astérixis, hypertonie extrapyramidale fréquente,
hyperventilation, foetor hepaticus, signes
extra-neurologiques. - - coma endocrinien exceptionnel il peut être
évoqué devant une prostration sévère avec
discrète hyponatrémie, hyperkaliémie,
hypotension, douleurs abdominales rechercher
aussi un coma hypopituitaire avec dépilation
généralisée, peau fragile, sèche, hypothermie,
hypoglycémie associée
29Eléments dorientation devant un coma métabolique
ou toxique (5)
- - coma toxique
- penser systématiquement à l'HbCO devant un
coma brutal non expliqué en présence d'un
appareil de combustion (coma dans une salle de
bains, dans une cuisine, dans une cave, dans un
garage), - doser l'HbCO au moindre doute.
- - coma par surdoses de morphinomimétiques y
penser devant un coma calme avec bradypnée, et
myosis serré importance du maniement des
antidotes en urgence pour éviter l'intubation.
30Principaux réflexes du tronc cérébral (1)
- Topographiquement de haut en bas
- ? réflexe fronto-orbiculaire homolatéral
- - fermeture palpébrale après percussion
glabellaire. - ? réflexe oculo-céphalique vertical ("yeux de
poupée") mouvements conjugués des yeux dans le
sens vertical en sens inverse du mouvement
imprimé de flexion-extension de la tête. - ? réflexe photo-moteur contraction pupillaire à
la stimulation lumineuse.
31Principaux réflexes du tronc cérébral (2)
- ? réflexe cornéen fermeture de la paupière par
stimulation cornéenne. - ? réflexe oculocéphalique horizontal mouvements
conjugués des yeux dans le sens horizontal, en
sens inverse du mouvement imprimé de rotation de
la tête. - ? réflexe oculo-cardiaque ralentissement
cardiaque après compression des globes oculaires. - N.B. la recherche des réflexes
oculo-céphaliques est contre-indiquée en cas de
suspicion de traumatisme du rachis cervical.
32Références
- Coma non traumatique, orientation diagnostique
B. BROCHET, Revue du Praticien 1998 48,
2295-2299. - Coma non traumatique, orientation diagnostique,
D. PERROTIN, C.D.Rom, "références universitaires"
Revue du Praticien, tome 1 (de septembre 1995 à
décembre 1998). - Troubles de la conscience, in Réanimation
Médicale, Collège National des Enseignants de
Réanimation Médicale, Ed. Masson, Paris, 2001, pp
1133-1144.
33Comas non traumatiques
- Références
- 1. Coma non traumatique, orientation
diagnostique. - B. BROCHET, Revue du Praticien 1998, 48
2295-2299. - 2. Coma non traumatique, orientation
diagnostique. - D. PERROTIN, C.D. Rom, "références
universitaires". - Revue du Praticien, tome 1, (de septembre 1995 à
- décembre 1998).
- 3. Troubles de la conscience, in Réanimation
Médicale, Collège National desEnseignants de
Réanimation Médicale. - Ed. Masson, Paris, 2001, pp 1133-1144.