Title: LE SECTEUR MUTUALISTE MAROCAIN FACE AU DEFI DE LA COUVERTURE SOCIALE
1- LE SECTEUR MUTUALISTE MAROCAIN FACE AU DEFI DE LA
COUVERTURE SOCIALE
Conférence Nationale sur lEconomie Sociale au
Maroc Rabat 15/11/2007
2 Secteur mutualiste face au défi de la couverture
sociale
- Composantes et financement du système de santé
marocain - Système mutualiste marocain
- Défis de la couverture sociale
- Comment relever ces défis ?
3- Composantes et financement du système de santé
marocain - Composantes
- Financement
4Système de santé marocain
Composantes
Secteur public
Secteur privé à but non lucratif
Secteur privé à but lucratif
Secteur traditionnel
Fiscalité
Ménages
Assurance Complémentaire
Assurance Maladie Obligatoire
Financement
5- Le système mutualiste marocain
- Architecture du système
- AMO dans le secteur public
- Cadre institutionnel
- Principes du système
- Place de la mutualité dans le système de santé
61. Architecture du système
Couverture médicale de base
AMO
RAMED
Régimes
- ? Actifs, retraités des secteurs
- public et privé et leurs Ayants
- droit
- Anciens résistants (Première étape)
- ? Travailleurs indépendants et
- Professions libérales
- ? Étudiants (Etapes suivantes)
? Personnes démunies non couvertes par un régime
dassurance maladie
Bénéficiaires
Secteur public CNOPS Mutuelles
Secteur privé
ANAM Gestion financière du RAMED
Organismes gestionnaires
CNSS
? État et Collectivités locales ? participation
des bénéficiaires
Cotisations salariales et patronales
Financement
- ANAM
- ?Conduire les négociations relatives aux
conventions avec les prestataires de soins - Veiller à léquilibre financier du régime
- Proposer les mesures de régulation et de
maîtrise des dépenses de soins
Encadrement et régulation
7 2. AMO dans le secteur public
Secteurs
Secteur de base
Secteur complémentaire
CNOPS
8 Mutuelles
Organismes
Délégation de gestion
Financement
Cotisations patronales et salariales
Cotisations salariales complémentaires
- Soins ambulatoires
- - Médicaments
- 70 du PPM
- - Autres soins
- 80 du tarif national de référence
- Assurance complémentaire
- Prévoyance
- Prestations médico-sociales
- Tiers payant
- - Hospitalisations
- - ALD
- - Médicaments coûteux
Prestations
83. Cadre institutionnel
- Date de création du secteur de la mutualité
- Début du 20ème siècle.
- Date de promulgation de la loi sur lAMO
- 18 août 2005.
- Cadre juridique
- Dahir n 1.5.187 du 12 novembre 1963 portant
statut de la mutualité. - Statuts des mutuelles et leurs règlements
intérieurs. - Règlements intérieurs des caisses autonomes et
des diverses uvres sociales des mutuelles. - Loi 65-00 portant code de la couverture médicale
de base. - Décrets dapplications de la loi 65-00.
- Statut de la CNOPS et ses règlements intérieurs.
- Mission
- Mener en faveur des assurés et de leurs
ayants-droit, une action de prévoyance, de
solidarité et dentraide tendant à la couverture
des risques pouvant atteindre la personne humaine.
94. Principes du Système
- Le système mutualiste marocain est guidé par les
principes suivants - La liberté qui se manifeste par
-
- La possibilité de se regrouper et de créer une
structure mutualiste autonome - La faculté d'adhérer ou non à une mutuelle
- La solidarité basée sur les valeurs de l'équité
et de l'égalité - Le but non lucratif des sociétés mutualistes et
de la CNOPS - La gestion démocratique du système par les
adhérents eux-mêmes en procédant à l'élection des
organes de décision - La gestion autonome des affaires des mutuelles
avec un contrôle peu contraignant de l'État qui
veille, toutefois, au respect de la législation
régissant les activités mutualistes et à
l'équilibre financier du système (solvabilité).
105. Place de la mutualité dans le système de santé
- Ce secteur regroupe plus dun million d'adhérents
et assure la couverture médicale de plus de 3
millions de bénéficiaires, soit plus de 10 du
total de la population marocaine - Il traite chaque année environ 2 millions de
dossiers de soins ambulatoires et débourse plus
de 740 millions de dirhams pour les couvrir - Il débourse chaque année plus de 1000 millions de
dirhams pour couvrir les frais de prises en
charge dans les structures sanitaires
conventionnées dans le cadre du tiers-payant avec
plus de 413 000 dossiers - Il assure la prise en charge, dans le cadre du
tiers-payant denviron 1800 nouveaux cas par
jour - Il prend en charge actuellement plus de 3800
dialysés et de 18 500 accords ALD
115. Place de la mutualité dans le système de santé
(suite)
- Les mutuelles ont procédé à la création et à la
gestion dunités de production de soins et
services et ce, afin de - lever l'obstacle que constitue l'avance des frais
financiers, - réguler le marché de la santé,
- développer la culture sanitaire.
- Ces unités appelées uvres sociales sont
composées, pour les huit mutuelles de - 5 Cliniques de chirurgie,
- Une centaine de Cabinets Dentaires,
- Un Centre d'hémodialyse,
- Un Laboratoire d'analyses médicales,
- Un Centre de consultations,
- Un Centre Optique,
- Un Centre de Diagnostic (endoscopie, échographie,
angiographie, radio panoramique etc. ...), - Un Centre de Rééducation Psychopédagogique pour
handicapés mentaux, - Un centre pour handicapés mentaux et moteurs,
- Une Pharmacie.
12Tanger
El Houcima
Implantation géographique
Berkane
Nador
Tétouan
Larache
Chaouen
Oujda
Kenitra
Sidi Kacem
Mehdia
Rabat,Sale
Meknès
Khémisset
Taounate
Témara
Fès
Casablanca
Khénifra
Sefrou
Bouarfa
Ifrane
CNOPS ET MUTUELLES Quelles adaptations pour
gérer lAssurance Maladie Obligatoire
Beni Mellal
El-jadida
Errachidia
Settat
Kalaa Sraghna
Safi
Ouarzazate
Marrakech
Essaouira
Agadir
Taroudant
Tiznit
Guelmim
Tantane
Laâyoune
Smara
Légende
Dakhla
Structures déjà existantes
Structures en cours de mise en place
Lagouira
Structures prévues pour 2006
13- Les défis de la couverture sociale
- Faiblesses et contraintes
- Points faibles
- Contraintes imposées par lAMO
- Contraintes de notoriété et dimage
- Forces et opportunités
- Points forts
- opportunités
14 Défis de la couverture sociale
- La réforme du paysage mutualiste marocain,
marquée notamment par la séparation entre la
couverture médicale de base, devenue obligatoire,
et la couverture complémentaire qui relève
toujours du régime facultatif, est venue
chambouler les données habituelles des organismes
mutualistes. Elle constitue, désormais, pour eux
un ensemble de défis quils doivent relever pour
survivre. -
- Ceci consiste à déceler et à confronter les
contraintes, les opportunités, les forces et les
faiblesses du secteur, à définir les orientations
générales qui permettraient de relever le défi de
la couverture sociale et à traduire ces
orientations dans le cadre de projets à mettre en
uvre.
151. Points faibles des mutuelles
- Difficultés financières dues à la faiblesse des
cotisations du secteur complémentaire et des
caisses autonomes de la plupart des mutuelles. - Dépendance totale des mutuelles à l'égard des
adhérents et des praticiens du secteur de la
santé, ce qui rend difficile toute maîtrise des
coûts. Cette situation s'aggrave davantage avec
l'absence dune politique de lutte contre la
fraude. - Insuffisance des mécanismes de régulation mis en
place dans la relation des organismes mutualistes
avec les producteurs de soins - Absence d'indicateurs de qualité.
- Non respect, par certains praticiens, des tarifs
fixés et des règles du code de déontologie. - Insuffisance des moyens de contrôle.
161. Points faibles des mutuelles (suite)
- La centralisation accrue de la gestion des
affaires administratives des mutuelles et de la
CNOPS. - La gestion des unités mutualistes de production
des soins et des services par une logique
administrative pure et simple. - L'existence d'une mosaïque de mutuelles,
générales et de services, avec absence - de mécanismes de mutualisation des ressources et
des moyens, - dun système de conventionnement formalisé qui
permettraient de faire bénéficier les adhérents
de lensemble des prestations offertes par les
diverses mutuelles.
172. Contraintes imposées par lAMO
- Le caractère obligatoire de la couverture
médicale de base implique pour la CNOPS et les
mutuelles un afflux dadhésions de jeunes et de
vieux, en activité ou retraités, auquel elles
doivent faire face tant sur le plan financier
quau niveau organisationnel et logistique. - De nouvelles obligations légales sont imposées
aux mutuelles et à la CNOPS qui doivent se
préparer, sur les plans comptable,
organisationnel, logistique et financier, pour
sy conformer. Parmi ces obligations - le paiement des prestations maladie dans un délai
maximum de 3 mois pour les assurés et de 6 mois
pour les structures sanitaires conventionnées, - les différents contrôles financier, comptable et
technique auxquels sont soumises ces
institutions, - la nouvelle réglementation prudentielle quelles
doivent observer dans les domaines financier et
comptable.
182. Contraintes imposées par lAMO (suite)
- Impossibilité de cumuler la gestion de la
couverture médicale de base avec la gestion
détablissements médicaux et/ou paramédicaux. A
cet effet - la CNOPS a du se dessaisir de la clinique
mutualiste quelle gérait, - les mutuelles réfléchissent aux modalités
juridiques et techniques les plus opportunes pour
répondre à cette contrainte. - Lentrée en vigueur de la loi sur lAMO a mis en
concurrence directe les organismes gestionnaires
de la couverture complémentaire avec les
assurances privées. Ces dernières étant en avance
par rapport aux mutuelles quant à - leur expérience et à leur savoir-faire dans le
domaine, - la modernisation de leurs structures.
193. Contraintes de notoriété et dimage
- Ces contraintes nont pas attendu la
promulgation dune loi pour surgir, elles se sont
manifestées au fil du temps, par un changement
des comportements des divers acteurs, notamment - les adhérents prise de conscience et plus
dexigences, - les mutuelles développement dun esprit de
concurrence entre elles, - la tutelle plus de présence,
- les producteurs de soins lobbying.
- Ces changements exigent des mutuelles et de la
CNOPS de simposer par une meilleure image et une
plus grande notoriété qui leur permettraient de
gagner des avantages concurrentiels à un moment
où - la compétitivité intègre, petit à petit, les
préoccupations du secteur de la mutualité au
Maroc, - la mondialisation est imminente et népargnera
pas ce secteur, - Les technologies de linformation et de la
communication gagnent du terrain et se
développent à grande vitesse.
204. Points forts du système
- C'est un système basé sur la solidarité entre les
mutualistes - La cotisation est fonction des moyens de chacun,
- Les prestations et services sont accordés en
fonction des besoins, sans être soumis à un
plafond. - C'est un système où la cotisation est
individuelle et la couverture est familiale. - C'est un système démocratique qui permet aux
adhérents dassurer eux mêmes la gestion de leurs
affaires. - Cest un système présent sur tout le territoire
marocain.
214. Points forts du système (suite)
- C'est un système qui participe au développement
du réseau marocain de la santé, notamment celui
du secteur privé (financement et création
duvres sociales). - Cest un système qui a accumulé une expérience
riche et diversifiée et un savoir faire dans le
domaine de la couverture médicale et de la
prévoyance sociale. - Certains organismes qui relèvent de ce secteur se
sont préoccupés de moderniser leurs structures et
leurs méthodes et techniques de gestion depuis
longtemps déjà et ont atteint des niveaux très
avancés dans ce processus. Les normes et les
standards sont donc en cours de construction dans
ce secteur.
225. Opportunités du système
- Portefeuille dadhérents très important qui
bénéficient davantages et dacquis que les
assurances privées ne peuvent offrir à leurs
assurés. - Important afflux des adhérents qui sinscrivent
en masse au secteur complémentaire des mutuelles
alors que cest un régime qui demeure facultatif.
Ceci exprime lexistence dun marché potentiel
très important quil convient de préserver et de
développer. - Volonté politique de favoriser le secteur social
ainsi que sa rénovation à travers la mise en
place de structure de régulation et de contrôle
qui pourraient aider les organismes du secteur à
mieux maîtriser leur gestion.
235. Opportunités du système (suite)
- Richesse du secteur en potentialités
dinnovations et de créativité quil faut
exploiter en centrant lintérêt des institutions
mutualistes sur leurs métiers. - Développement dune coopération au niveau
international et possibilité de profiter des
expériences et du savoir faire étrangers pour
améliorer le secteur. - Développement de stratégies, par certaines
mutuelles, qui dénotent de la prise de conscience
de lensemble des manuvres qui gèrent les
interactions internes et externes et qui
influencent directement lenvironnement dans
lequel évolue le secteur.
24- Comment relever le défi de la couverture sociale?
- Rôle de lEtat
- Rôle de la CNOPS
- Rôle des mutuelles
- Rôle des producteurs de soins
25Comment relever le défi ?
- La problématique actuelle de la mutualité
marocaine est de - conserver et consolider les acquis,
- surmonter les faiblesses,
- faire face aux contraintes,
- profiter des points forts et des opportunités,
- accompagner le changement par une adaptation aux
nouvelles réalités du secteur. - Cet accompagnement doit être inséré dans une
vision globale intégrant tous les partenaires et
répartissant les rôles entre eux. Il sagit de - l'État,
- la CNOPS,
- les mutuelles,
- les producteurs de soins.
261. Rôle de lEtat
- Veiller au respect, par toutes les mutuelles et
par la CNOPS, de la législation et de la
réglementation régissant le secteur, notamment la
démocratisation de leurs instances, en procédant
à l'organisation des élections de leurs organes
de décision. - Veiller à la sauvegarde de la solvabilité
financière du secteur par un contrôle strict des
finances des mutuelles et de la CNOPS. -
- Mettre en place des mécanismes de régulation dans
la relation des mutuelles et de la CNOPS avec les
producteurs de soins comprenant notamment des
indicateurs de qualité et des sanctions en cas de
non qualité ou de non respect des tarifs fixés
et/ou des règles du code de déontologie.
271. Rôle de lEtat (suite)
- Engager une réforme des CHU et des hôpitaux
publics en vue de leur permettre d'augmenter leur
capacité d'accueil des mutualistes et de créer
une concurrence seine et loyale aux opérateurs
privés. - Veiller à la mise en uvre opérationnelle du
RAMED pour la prise en charge, dans ce cadre, du
reste de la population non encore couverte et ce,
afin de réduire les fraudes pratiquées sur le
secteur. - Mener une réflexion sur les possibilités
d'étendre le système mutualiste au monde rural.
282. Rôle de la CNOPS
- Créer et développer des relations et un climat de
partenariat avec les mutuelles et bannir toute
relation de société mère à filiale ou de siège
social à agence. - Chercher les meilleures solutions possibles pour
mutualiser les ressources et les moyens du
secteur de la couverture médicale de base et
veiller à la mise en uvre de ces solutions. - Formaliser et officialiser les relations au
niveau opérationnel liant la CNOPS aux mutuelles
tout en veillant à systématiser ces relations et
à les rendre plus fluides.
292. Rôle de la CNOPS (suite)
- Uniformiser les procédures liant la CNOPS aux
mutuelles pour éviter le favoritisme. - Mettre en place des canaux de communication entre
les diverses structures de la CNOPS et des
mutuelles et veiller à les maintenir
opérationnels et à les développer. - Veiller à la modernisation de ses structures et
de ses techniques et moyens de gestion en mettant
en place et en pérennisant un système de
changement et damélioration continu et en
plaçant au cur de ses préoccupations lintérêt
des assurés.
303. Rôle des mutuelles
- Démocratiser les instances de décision et
respecter la législation, la réglementation et
les statuts régissant le secteur. - Abandoner la logique administrative
bureaucratique au profit dune nouvelle approche
de gestion basée sur le management
entrepreneurial et l'esprit d'entreprise et ce,
tout en respectant les principes et les valeurs
du secteur social.
313. Rôle des mutuelles (suite)
- Adopter une nouvelle stratégie globale axée sur
trois principaux impératifs - Centrer lintérêt sur les adhérents,
- Se recentrer sur les métiers principaux,
- Se positionner par rapport à lenvironnement.
- Procéder à la modernisation des structures et ce
notamment à travers - La réingénierie des processus en adoptant
lapproche client, - Linstauration dun processus damélioration
continue des SI, - La revue totale des politiques des ressources
humaines.
323. Rôle des mutuelles (suite)
- Elaborer un plan stratégique à long terme ayant
comme objectifs - Le regroupement des mutuelles en une fédération
avec création de structures à léchelon régional
pour mutualiser les ressources et les moyens du
secteur complémentaire et décentraliser et
déconcentrer la gestion. - La réorganisation des uvres sociales de toutes
les mutuelles avec un double objectifs - Eviter les doubles emplois et les gaspillages
afin de rationaliser les investissements et de
réduire les dépenses de fonctionnement - Envisager des formules de gestion privatives et
autonomes (contrats programmes, concessions aux
opérateurs privés marocains et/ou étrangers) - Lextension des uvres sociales en partenariat
avec les autres intervenants dans le domaine de
la santé (État, collectivités locales, opérateurs
privés nationaux et étrangers) selon les
orientations de la carte sanitaire nationale.
334. Rôle des producteurs de soins
- Veiller au respect des normes de la qualité et
des règles de la déontologie de la profession. - Participer à la maîtrise des coûts et à
l'économie des dépenses, pour permettre aux
mutuelles de réorienter les ressources
disponibles à l'amélioration de leurs prestations
et à la contribution au développement du secteur
de la santé en général.
34Conclusion
- Dans un pays en voie de développement, où la
couverture sanitaire a toujours été considérée
comme un privilège de certaines couches sociales,
le système de la mutualité a toutes les chances
de participer au développement du secteur de la
santé et au bien être des citoyens. - La mutualité marocaine, dont l'existence remonte
à près d'un siècle, fait partie désormais du
patrimoine culturel national et représente une
expérience à valoriser et à développer. Mais
lensemble des mutuelles et la CNOPS, aidées par
les partenaires des secteurs public et privé,
doivent se mettre au diapason pour accompagner
les changements, relever le défi de la couverture
sociale et de la mondialisation et maintenir
ainsi en bonne santé un secteur qui a toujours
financé le secteur de la santé public et privé.
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