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Construction et r

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Les roches accroch es de part et d'autre de la galerie de base sont abattues pour achever le b tonnage de la vo te (photo ci-dessous gauche) ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: Construction et r


1
Construction et rénovation du tunnel Maurice
Lemaire(1841-2008)
Exposition virtuelle réalisée à loccasion de la
réouverture du tunnel Maurice Lemaire
(28/09/2008)
Réalisation David BOUVIER Archiviste du Val
dArgent
2
Les premiers projets de percée des Vosges
(1840-1848)
Au 19e siècle, la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines
connaît une période de prospérité économique
grâce à son industrie textile florissante. Les
industriels locaux sintéressent de très près à
laménagement de la Route Nationale 59, afin de
faciliter les échanges commerciaux au-delà du
massif vosgien. Ouverte au 8e siècle, la route
du col de Sainte-Marie-aux-Mines a été réaménagée
dans son emprise actuelle en 1756 (voir tracé
rouge sur la carte). En raison de ses fortes
pentes (6 à 10), le col de Sainte-Marie
ralentit considérablement le trafic routier et le
transport des marchandises  en hiver, la neige
et le verglas le rendent infranchissable. Pour
faciliter la traversée des Vosges, plusieurs
projets sont envisagés - rectifier la route
du col, en créant des tracés plus longs mais
moins pentus (voir projets de tracés en 1840 et
1848 en bleu, violet et vert ci-contre) - percer
des tunnels (projets de 1841 et 1845) débouchant
à la Cudé coté vosgien. Mais la Révolution de
1848, qui marque lavènement de la 2e
République, met provisoirement un terme à ces
projets.
Archives départementales du Haut-Rhin, article 2
S 138 (carte de 1848)
3
Des projets freinés par les guerres (1866-1918)
Lidée dun tunnel transvosgien refait surface
après louverture de la ligne ferroviaire
Sainte-Marie-aux-Mines/Sélestat en 1864. 22
tracés sont imaginés, 8 mis à létude par le
Conseil des Vosges. Lun de ces projets prévoit
notamment la percée dun tunnel de 3,650 km dans
le vallon du Grand Rombach en 1866-1867. Mais la
guerre de 1870 et lannexion de lAlsace à
lAllemagne mettent un terme à tous ces projets.
Il faut attendre 1904-1905 pour que les
municipalités de Sainte-Marie-aux-Mines et
Saint-Dié relancent sérieusement lidée. Jules
Bourgeois, président de la Société industrielle
et commerciale, intervient auprès du  Comité
commercial franco-allemand . En 1909, des
comités locaux se forment dans les régions
concernées mais la Première guerre mondiale
retarde à son tour lavancée des démarches.
Projets de percée des Vosges en 1867, par la
construction dun tunnel dans le vallon du Grand
Rombach (Projet Muntz) ou par un tunnel de 2000
mètres sous le col (projet Mohler) Archives
municipales de Ste-Marie A/M, article 2 O 6.
4
Le projet de percée est relancé à lissue de la
1ère Guerre Mondiale
A la fin de la guerre, la question de la percée
des Vosges reprend toute son importance. Trois
projets de tunnel sont à lordre du jour  celui
de Saint-Maurice/Wesserling, celui de
Cornimont/Metzeral et celui de Saint-Dié/Sainte-Ma
rie. Pour faire avancer les choses, le conseil
municipal Sainte-Marien budgète successivement
les sommes de 600 000, 1 million et enfin 500 000
francs. Dans la foulée, Sélestat vote 500 000
francs de subvention. Sainte-Croix-aux-Mines,
Lièpvre et Rombach-le-Franc contribuent également
à leffort financier. A la demande du Général
Bourgeois, maire de Sainte-Marie-aux-Mines et
sénateur du Haut-Rhin, Paul Doumer, ministre des
travaux publics, dépose, le 19 juin 1920, une
proposition de loi concernant les trois projets
de percées auprès du sénat.
En 1923, le Général Bourgeois et Albert Koenig,
président de la Société industrielle, déposent
sur le bureau de M. le Trocquer, ministre des
travaux publics, le tracé provisoire du tunnel
Sainte-Marie/Lusse.
Carte des percées des Vosges en 1909. Sur la
dizaine de projets envisagés, seuls 3 sont encore
en concurrence en 1923. Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article Bib 16.
5
Les tracés envisagés par Laubi et Fischer
(1905-1909)
Avant ladoption définitive du projet, des
ingénieurs ont esquissé - dès la fin du 19e
siècle - les tracés envisageables pour la percée
des Vosges dans le secteur de Sainte-Marie-aux-Min
es. Originaire de Suisse, lingénieur Laubi
prévoit en 1905 le percement dun tunnel de base
de 5,3 km de long passant sous la montagne du
Pain de Sucre (tracé rouge). Ce projet nécessite
cependant laménagement dune voie ferrée
hélicoïdale en aval de la ville, telle quil en
existe en Suisse pour la traversée du col du
Gothard. Celle-ci est nécessaire pour permettre
au train de prendre suffisamment daltitude pour
la traversée du tunnel, dont lentrée se situe
sur les hauteurs dEchery. Lannée suivante,
lingénieur municipal Fischer propose 3 variantes
du tracé de Laubi, afin de réduire la longueur
des tunnels à percer (tracés bleu, vert et
violet).
Carte des projets Laubi et Fischer, établie en
1909. Archives municipales de Sainte-Mari-aux-Mine
s, article Bib 16.
6
Dernières études (1924-1933)
Dans les années 1920, lingénieur départemental
Burghardt reprend le dossier de la percée des
Vosges. Il estime absurde les projets antérieurs,
car ceux-ci sappuient sur des pentes trop fortes
(3), ralentissant considérablement la
circulation ferroviaire. Dès lors, il propose en
1924 la construction dune nouvelle ligne avec
une pente maximale de 1, afin de permettre la
circulation de trains à vitesse élevée.
La ligne envisagée débute à Colmar. Elle passe
par la vallée de la Weiss et traverse deux
tunnels. Un premier ouvrage souterrain de 3 km
près de Kaysersberg permet au train datteindre
lentrée du tunnel de base en aval dAlspach.
Long de 11,5 km, il relie le secteur de
Kaysersberg à Sainte-Marie-aux-Mines. De là, la
voie ferrée emprunte un nouveau tunnel de 8 km
pour déboucher à Lesseux. Si aucune suite nest
donnée à ce projet, il a néanmoins le mérite
dimposer le principe dun long tunnel de base au
détriment du tunnel de faîte, plus court mais à
laccès plus difficile. En 1930, le projet de
percée des Vosges est définitivement arrêté.
Celle-ci sera réalisée entre Sainte-Croix-aux-Mine
s et Lusse et mise en chantier en 1933.
Carte de synthèse du projet Burghardt Archives
municipales de Sainte-Marie-aux-Mines, article
Bib 16.
7
La Percée des Vosges (1933-1937)Vue en coupe du
tunnel
Le tunnel à percer mesure près de 7 kilomètres de
long. Sa pente est de 3 environ entre lentrée
de Lusse et celle des Halles. La galerie du
tunnel traverse plusieurs couches de roches dures
(gneiss et de granite) et des zones de failles
géologiques.
Vue en coupe du tunnel (1933) Archives
municipales de Sainte-Marie-aux-Mines, article 3
S 2
8
La Percée des Vosges (1933-1937)Installation du
chantier aux Halles
Plan des installations du chantier aux Halles à
Sainte-Croix-aux-Mines Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 2
9
La Percée des Vosges (1933-1937)Installation du
chantier aux Halles
Photos ci-contre. Ces vues représentent la
construction du hangar (bâtiment en arrière-plan)
et latelier de compression et de ventilation
(bâtiment au premier plan à droite) en
1933. Photo ci-dessous vue intérieure de
latelier de ventilation. Lair nécessaire à la
ventilation de la galerie est fabriqué à laide
de compresseurs puis acheminé par un gros tuyau
sortant de latelier.
Fonds Jobert, Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3.
10
La Percée des Vosges (1933-1937)Installation du
chantier aux Halles
Vues sur le concasseur et sur latelier dagglos
aux Halles à Sainte-Croix-aux-Mines
(1934). Fonds Jobert, Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
11
La Percée des Vosges (1933-1937)Installation des
logements ouvriers
Etabli aux Halles, le chantier se prolonge
jusquà lentrée de Sainte-Croix-aux-Mines. Sur
la plateforme des Moules, les logements ouvriers
sétirent tout en longueur
Ci-contre le site des Moules avant
linstallation des logements ouvriers (1933)
Ci-dessous le même site, un an plus tard.
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
12
La Percée des Vosges (1933-1937)Installation du
chantier à Lusse
Tout comme à Sainte-Marie-aux-Mines, un vaste
chantier sinstalle devant la tête de Lusse
(1933-1934)
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
13
La Percée des Vosges (1933-1937) Les techniques
de percée
Schéma expliquant les diverses étapes de la
percée de la galerie du tunnel (1933) Fonds
Jobert, Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
14
La Percée des Vosges (1933-1937) les techniques
de creusement
La percée est réalisée à laide de pelles, de
pioches et de dynamite. Les déblais sont évacués
par des wagonnets, tractés par de petits trains.
En novembre 1934, les ouvriers ont creusé près de
2600 mètres de galerie (photo ci-contre).
Ci-dessus, train électrique servant au transport
des ouvriers en 1934. Ci-contre à gauche, vue
sur la cartoucherie où sont stockés les bâtons de
dynamite (1934).
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
15
La Percée des Vosges (1933-1937) Les techniques
de creusement
A plusieurs reprises, les ouvriers percent dans
des zones où coulent des sources deau. Les
infiltrations deau sont particulièrement
gênantes pour lavancée des travaux, surtout
lorsquelles saccumulent dans la galerie de
base. Les photos ci-dessous témoignent de la
rencontre dune venue deau à 2600 mètres de
lentrée de la galerie le 23/11/1934. Des pompes
électriques sont alors nécessaires pour
lévacuation des eaux (photo à gauche
ci-dessous).
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
16
La Percée des Vosges (1933-1937) Les techniques
de creusement
Pour la construction du tunnel, une première
galerie de base est percée, puis une seconde
galerie est aménagée au-dessus de la première
(1933-1934).
Galerie supérieure Galerie de base
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
17
La Percée des Vosges (1933-1937) les techniques
de creusement
La galerie supérieure est boisée à laide de
chevalements (photo à gauche), puis les ouvriers
procèdent à de grands abattages de part et
dautre de la galerie (photo de droite).
Progressivement se dessine la voûte naturelle du
tunnel.
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
18
La Percée des Vosges (1933-1937) les techniques
de creusement
A lissue des grands abattages, la voûte rocheuse
est cintrée avec des poutres métalliques (photo
ci-contre). Puis la voûte métallique est
étanchéifiée avec des planches en bois . Ensuite,
les ouvriers procèdent à l injection de ciment
entre la paroi rocheuse et la voûte artificielle
(photo ci-dessous, à gauche). Lorsque le ciment
a achevé de prendre prise, la voûte artificielle
est retirée. La partie supérieure du tunnel est
désormais consolidée (photo ci-dessous à droite).
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
19
La Percée des Vosges (1933-1937) les techniques
de creusement
La partie supérieure est achevée. Les ouvriers
creusent les roches séparant la galerie
supérieure de la galerie de base (photo
ci-contre) Les roches accrochées de part et
dautre de la galerie de base sont abattues pour
achever le bétonnage de la voûte (photo
ci-dessous à gauche). Sur la photo ci-dessous,
le bétonnage du tunnel est envoie dachèvement.
Le tunnel a acquis sa forme définitive.
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
20
La Percée des Vosges (1933-1937) Pose de la
voie ferrée (1937)
En mai 1937, les travaux de construction de la
galerie sont achevés. Les ouvriers procèdent à la
pose de la voie ferrée (photo ci-contre) puis au
démontage de la voie de service (photo
ci-dessous).
Il est intéressant de noter que le gabarit du
tunnel autorise linstallation de deux voies
ferrées. Au final, une seule voie a été posée,
car la SNCF souhaitait observer lévolution du
trafic ferroviaire avant de se prononcer pour la
pose dune seconde voie.
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
21
La Percée des Vosges (1933-1937)les travaux à
lextérieur du tunnel
Construction du coffrage de lentrée tunnel coté
Sainte-Marie-aux-Mines (1937)
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
22
La Percée des Vosges (1933-1937)les travaux à
lextérieur du tunnel
En mai 1937, le tunnel est achevé coté
Sainte-Marie-aux-Mines (ci-contre) et à Lusse
(ci-dessous)
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
23
La Percée des Vosges (1933-1937) La construction
des ouvrages dart
Parallèlement au creusement de la galerie du
tunnel, plusieurs ouvrages dart sont construits
pour le tracé de la nouvelle ligne de chemin de
fer. Parmi ces ouvrages figurent la construction
de deux viaducs pour le franchissement de la
route entre Sainte-Marie-aux-Mines et
Sainte-Croix-aux-Mines, puis un autre qui
franchit la rivière de la Lièpvrette. Les photos
de cette diapositive montrent laménagement du
premier viaduc surplombant la route (1934-1937).
Ce viaduc a été démoli en 2003 lors de
laménagement de la plateforme des Moules.
Ci-contre le site du viaduc routier avant les
travaux daménagement (1933). Ci-dessous
construction (mai 1934) et achèvement du viaduc
(1937)
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
24
La Percée des Vosges (1933-1937) La construction
des ouvrages dart
Construction du 2e viaduc surplombant la
Lièpvrette (1934-1937). Celui-ci a une longueur
de 22 mètres, et il permet de raccorder la
nouvelle voie ferrée à lancienne, en amont de
Saint Blaise. Ci-contre aménagement du talus
pour le passage de la voie ferrée sur la
plateforme des Moules et construction des
échaffaudages du viaduc de 22 mètres de long
(décembre 1934). Ci-dessous à gauche état
davancement du viaduc en avril 1935 Ci-dessous
le viaduc est achevé (1937). En arrière-plan
circule un train à vapeur sur lancienne ligne de
chemin de fer. Celle-ci longeait le cimetière
Saint Guillaume.
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
25
La Percée des Vosges (1933-1937)Construction
dune nouvelle gare
Construite en 1864, lancienne gare de
Sainte-Marie-aux-Mines était établie à proximité
de léglise dite Sur-le-Pré à Sainte-Marie-aux-Min
es (voir photo ci-contre), sur le site de
lactuelle avenue Zeller. Jugée trop proche des
installations ferroviaires, léglise fut
finalement démolie vers 1880 pour agrandir la
gare. Dès 1905, lingénieur Laubi préconisait
le déplacement de la gare sur le site des Halles,
en vue de la construction du tunnel et afin de
dégager des terrains de disponible pour
lextension de la ville de Sainte-Marie-aux-Mines.

Gare originelle de Sainte-Marie-aux-Mines en
1868, avec léglise Sur-le-Pré en arrière-plan
Reproduction Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines.
Eglise Sur-le-Pré avant sa démolition, vers 1880.
Noter la présence du hangar à locomotive à coté
de léglise. Photo extraite du Messager des
Vosges illustré, année 1904.
Entrée de la gare de Sainte-Marie-aux-Mines,
située au carrefour de Ribeauvillé (1933-1937).
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
26
La Percée des Vosges (1933-1937) La construction
dune nouvelle gare
Suite à louverture du tunnel, une nouvelle gare
est construite sur le site des Halles en 2 phases
pour linauguration de 1937, seuls les abris et
les quais sont aménagés (photo-dessous à gauche).
La construction de la gare définitive démarre en
mars 1938 (photo ci-dessous à gauche), et elle
sera achevée quelques mois plus tard (photo
ci-dessous à droite dessin de larchitecte) La
gare originelle sera complètement démantelée,
lors de la construction des immeubles de lavenue
Zeller au début des années 1950.
Fonds Jobert Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines, article 3 S 3
27
La Percée des Vosges (1933-1937)Démontage des
installations avant linauguration
En juin et juillet 1937, les installations du
chantier sont démontées puis la gare de
Sainte-Marie-aux-Mines est pavoisée pour
linauguration.
Démontage des installations sur le site des
Halles, vue prise le 15 juin 1937 Fonds Jobert,
archives municipales de Sainte-Marie-aux-Mines,
article 3 S 3.
Le même site, pris en photo le 6 août 1937, jour
de linauguration. Fonds Jobert, archives
municipales de Sainte-Marie-aux-Mines, article 3
S 3.
28
La Percée des Vosges (1933-1937)Inauguration du
tunnel
Le 8 août 1937, un autorail franchit le tunnel et
sarrête à la nouvelle gare de Sainte-Marie-aux-Mi
nes. A son bord, le Président de la République
Albert Lebrun vient inaugurer le tunnel devant
une foule venue en nombre. Pour marquer cet
événement, Maurice Burrus finance la confection
dun tunnel en chocolat, mesurant 4 mètres de
haut et 6 mètres de longueur. Les enfants de la
vallée de Sainte-Marie-aux-Mines nen feront
quune bouchée Maurice Burrus finance également
la réalisation dun livret souvenir de
linauguration, dont sont extraites les photos de
cette diapositive.
Ci-dessus arrivée de lautorail présidentiel
(1937) Ci-contre accueil dAlbert Lebrun à la
gare de Sainte-Marie-aux-Mines (1937)
29
Un tunnel transformé en usine souterraine
(1943-1944)
Lexploitation du tunnel est de courte durée.
Suite à lirruption de la 2nde Guerre Mondiale,
lAlsace est occupée par lAllemagne. En 1943,
les nazis transforment le tunnel en usine
souterraine. Surnommée Markich Gross Kellerei,
cette usine fabrique des pièces pour des moteurs
davions et de fusées V1. Elle emploie des
centaines de déportés, dont un grand nombre sont
originaires de Slovénie. La population locale
tente daméliorer le sort des déportés par de
petits gestes (fournitures de nourriture lors du
passage des déportés, soutien moral). A lissue
de la guerre, un groupe de survivants remercie
officiellement la ville de Sainte-Marie-aux-Mines
pour laide apportée par ses habitants. Cet
échange constituera le point de départ du
jumelage avec la commune slovène de Trzic,
réalisé en 1966.
Passage des déportés à la hauteur du 5 rue Wilson
(1943-1944) Reproduction Archives municipales
de Sainte-Marie-aux-Mines
30
Un tunnel à lorigine dun jumelage(1966 à nos
jours)
En 1966, le jumelage entre Trzic et
Sainte-Marie-aux-Mines est officialisé. Cette
commune slovène a en effet connu une situation
analogue à celle de Sainte-Marie-aux-Mines
Trzic est également desservie par un tunnel
passant sous le massif de la Lubjana, et qui fut
transformé en usine souterraine durant le conflit
mondial. Lors des festivités du jumelage, les
maires des deux communes séchangèrent des
cadeaux le maire de Trzic reçut de Paul Baumann
un tableau représentant lentrée du tunnel
sainte-marien. De même, un monument commémoratif
fut inauguré sur le pont surplombant lentrée du
tunnel. En 1976, le monument fut déplacé devant
lentrée du tunnel devenu routier. Il y fut
rajouté une mosaïque représentant un couple
dAlsaciens et un couple de Slovènes vêtus de
leurs costumes traditionnels respectifs.
Photos Fonds du comité de jumelage, Archives
municipales de Sainte-Marie-aux-Mines, article 4
S 3 et suivants
Plaquette souvenir du jumelage (1966)
Inauguration du monument devant le tunnel
ferroviaire (1966)
Inauguration de la mosaïque devant le tunnel
routier (1976)
Remise du tableau au maire de Trzic (1966)
31
Vers la transformation du tunnel (1950-1973)
Le tunnel est remis en service à lissue de la
2nde Guerre Mondiale. Cependant, le trafic
ferroviaire nest pas à la hauteur des attentes
de la SNCF, car il est concurrencé par
lautomobile. De surcroît, des infiltrations
deau détériorent louvrage  en hiver, les eaux
de ruissellement se transforment en glace et
rendent la circulation des trains de plus en plus
difficile.
Gel des eaux dans le tunnel en décembre 1952
Fonds Adam / Médiathèque du Val dArgent
Dans les années 1960, Maurice Lemaire, directeur
de la SNCF et député des Vosges, propose de
transformer le tunnel ferroviaire en tunnel
routier. Cette proposition provoque un vif débat
entre les partisans du ferroutage, afin de
maintenir lactivité ferroviaire, et les
partisans dun tunnel routier à part entière. Au
final, ces derniers lemportent.
Une convention signée entre le Ministère de
léquipement, la SNCF et la Société du tunnel de
Sainte-Marie entérine cette reconversion. Cette
dernière société est présidée par Guy Naudo,
maire de Lièpvre et président du SIVOM de la
vallée de Sainte-Marie-aux-Mines. Le 2 juin 1973,
le dernier train SNCF circule dans le tunnel.
Deux jours plus tard démarrent les travaux de
reconversion
Maurice LEMAIRE Fonds Adam / Médiathèque du Val
dArgent
Guy NAUDO Fonds Adam / Médiathèque du Val
dArgent
32
La transformation en tunnel routier(1973-1976)
Les travaux de transformation sont multiples. Ils
consistent tout dabord en la dépose des rails et
du ballast, et en la réalisation dune chaussée,
dun drainage et dun écoulement des eaux. De
surcroît, laménagement du tunnel routier
nécessite la construction dune usine de
ventilation, déquipements de surveillance,
déclairage et de signalisation. La voûte de
galerie est recouverte de 1374 chapeaux de béton,
fixés par des tirants métalliques. Ils servent à
protéger la chaussée des eaux dinfiltration et à
la circulation de lair vicié et de lair frais
apporté par les usines de ventilation. Le coût
des travaux sélève à 130 millions de francs à
lépoque.
Ci-dessus Dépose du ballast Photo Schneider /
Reproduction Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines
Pose des chapeaux de béton coté Lusse Photo
Schneider / Reproduction Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines
Usine de ventilation coté Sainte-Marie-aux-Mines
et vue des souffleries Photos JM Valentin /
Reproduction Archives municipales de
Sainte-Marie-aux-Mines
33
Inauguration et exploitation du tunnel routier
(1976-2000)
Le 28 mars 1976, le tunnel est officiellement
inauguré en présence du président de la
République Valéry Giscard dEstaing. La gestion
du tunnel est tout dabord assurée par la Société
du tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines. Faible au
départ, le trafic dans le tunnel va croissant.
Entre 1977 et 1987, 5 millions et demi de
véhicules empruntent le tunnel. Néanmoins, la
Société du tunnel ne parvient à assumer seule
lentretien et la gestion de louvrage. La
société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône est
associée à la société du tunnel de
Sainte-Marie-aux-Mines dès le début des années
1980, puis elle en devient lunique gestionnaire.
Suite à lincendie dans le tunnel du Mont Blanc
en 1999, un audit des tunnels français est
réalisé. Il pointe les problèmes de sécurité du
tunnel Maurice Lemaire. Fermé au poids lourd en
2000 puis à la circulation en 2004, le tunnel
bénéficie de travaux de remise aux normes entre
2004 et 2008.
Inauguration du tunnel routier par le Président
de la République Valéry Giscard dEstaing et
Maurice Lemaire (1976) Reproduction Archives
municipales de Sainte-Marie-aux-Mines
Circulation des poids lourds dans le tunnel
Photos JM Valentin / Reproduction Archives
municipales de Sainte-Marie-aux-Mines
34
Mise en sécurité du tunnel (2004-2008)Le
percement de la galerie de sécurité
Une galerie de sécurité a été percée en parallèle
de la galerie du tunnel existante. Les 800
premiers mètres ont été creusés à lexplosif, car
la couche rocheuse était composée de gneiss
altéré  cette roche est en effet trop peu solide
pour permettre au tunnelier de fonctionner
correctement.
En novembre 2004, le tunnelier, conçu par
lentreprise allemande Herrenknecht, est livré en
pièces détachés et monté sur le site des Halles.
Cette machine est équipée de vérins qui exercent
une très forte pression contre la roche, afin de
stabiliser la machine. Une fois la machine
stabilisée, la tête de coupe avance de plusieurs
centimètres en broyant la roche au passage.
Répétée plusieurs milliers de fois, cette
manœuvre autorise une avance rapide du
tunnelier  en lespace de 18 mois, la percée de
la nouvelle galerie est achevée. Le percement
terminé, les ouvriers procèdent au bétonnage et à
la finition de la galerie.
Percement de la galerie de sécurité à lexplosif
(avril 2004) Photo J.Antenat
Le montage du tunnelier est achevé (janvier 2005)
Photo J.Antenat
Le tunnelier arrive à Lusse le 2 juin 2006 -
Photo J.Antenat
La galerie de sécurité est achevée (2008) -
Photo J.Antenat
35
Mise en sécurité du tunnel (2004-2008)Travaux
sur la galerie principale
Dimportants travaux de mise aux normes se sont
déroulés dans la galerie principale. Le premier
gros chantier consista en la dépose des 1374
caissons de ventilation fixés tout le long de la
voûte. En effet, leur présence était jugée
dangereuse, car en cas dincendie prolongée, les
caissons menaçaient de seffondrer. A cet effet,
des machines et des camions spécifiques, équipés
de plateaux élévateurs, ont été conçus afin de
soulever les caissons de béton, puis de les
transporter jusquà la plate-forme des Moules.
Là, ceux-ci sont dépollués, nettoyés puis
concassés en gravats. Le dernier caisson est
déposé le 1er décembre 2004.
Camion équipé dun plateau élévateur pour le
transport des caissons (2004) Photo José Antenat
Destruction des caissons après nettoyage (2004)
Photo David Bouvier
Voûte du tunnel après enlèvement des caissons
(2004) - Photo José Antenat
Usine de nettoyage et de dépollution des caissons
à la plateforme des Moules (2004) Photo David
Bouvier
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Mise en sécurité du tunnel (2004-2008)Travaux
sur la galerie principale
Entre 2005 et 2008, les ouvriers entreprennent
les travaux détanchéité de la voûte, de
réfection de léclairage, de la chaussée et des
systèmes de ventilation. De même, entre 2006 et
2008, les sas reliant la galerie principale à la
galerie de sécurité sont creusés et aménagés. Les
derniers mois sont consacrés à linstallation de
la signalisation intérieure et aux tests des
équipements. Le tunnel est fin prêt pour la
réouverture, fixée au 1er octobre 2008
Percée des sas de sécurité (2008) Photo J.
Antenat
Réfection de léclairage (2008) Photo J. Antenat
Réfection de létanchéité de la voûte (2008)
Photo J. Antenat
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Sources et bibliographie
Articles et ouvrages de référence Inauguration
du tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines-Lusse .
Sainte-Marie-aux-Mines Editions Cellarius,
1937. GUERRE (Robert), HORTER (Jacques), JUNG
(Georges), PATRIS (Jean-Paul). La carte postale,
miroir du Val de Lièpvre. Colmar Editions Do
Bentzinger, 1997. HORTER (Jacques).  De la
nécessité dun tunnel transvosgien , dans le 30e
Cahier de la Société dhistoire du Val de
Lièpvre, 2008. QUINCIEU (André).   Histoire
dun tunnel , dans 1er Cahier de la Société
dhistoire du Val de Lièpvre, 1963, p.41-44.
Télévision Locale du Val dArgent (TLVA) /
HECKEL (Nicole). Emission Rétrovision le tunnel
de Sainte-Marie-aux-Mines. Sainte-Croix-aux-Mines
TLVA, 2000.
Archives et photographies Archives
départementales du Haut-Rhin Archives municipales
de Sainte-Marie-aux-Mines Fonds Adam /
Médiathèque du Val dArgent Photographies José
Antenat.
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