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DU%20PROBLEME%20DE%20MOLYNEUX%20AU%20PROBLEME%20DE%20BACH-Y-RITA

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Autrement dit, la diff rence des sensations implique une diff rence des contenus ... avec le corps ; autrement dit, elle peut tre sentie, m me si elle ne peut pas ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: DU%20PROBLEME%20DE%20MOLYNEUX%20AU%20PROBLEME%20DE%20BACH-Y-RITA


1
DU PROBLEME DE MOLYNEUX AU PROBLEME DE
BACH-Y-RITA
  • Elisabeth Pacherie
  • Institut Nicod
  • EHESS-ENS

2
  • Quelle est la nature et lorigine de nos
    représentations spatiales ?
  • La perception visuelle a-t-elle un caractère
    immédiatement spatial ?
  • Différentes modalités sensorielles peuvent-elles
    être porteuses dune information spatiale commune
    ?
  • Quel est le rôle joué par la motricité dans la
    construction de représentations spatiales
    visuelles ou tactiles ?

3
1La formulation classique du problème de
Molyneux
4
  • Au dix-huitième siècle, le débat sur ces
    questions sest cristallisé autour du célèbre
    problème de Molyneux.
  • Il a fasciné les plus grands esprits du temps
    Locke, Berkeley, Hume, Leibniz, Condillac,
    Diderot, Voltaire, etc.
  • La plupart des philosophes du XVIIIème siècle
    établissaient un lien étroit entre théorie de
    lesprit et théorie de la science,
    linvestigation des pouvoirs ou facultés de
    lesprit étant censée nous éclairer sur le
    contenu possible ou à tout le moins sur les
    limites de la connaissance en général et de la
    connaissance scientifique en particulier.
  • La question de la connaissance de lespace par
    lesprit humain faisait lobjet dun intérêt
    dautant plus soutenu que les propriétés
    géométriques et spatiales jouaient un rôle
    fondamental dans la nouvelle physique galiléenne,
    puis newtonienne.

5
  • Supposez un aveugle de naissance, qui soit
    présentement homme fait, auquel on ait appris à
    distinguer par le seul attouchement un cube dun
    globe, du même métal et à peu près de la même
    grosseur, en sorte que lorsquil touche lun et
    lautre il puisse dire quel est le cube et quel
    est le globe supposez que le cube et le globe
    étant posés sur une table, cet aveugle vienne à
    jouir de la vue. On demande si en les voyant sans
    les toucher, il pourra les discerner, et dire
    quel est le globe et quel est le cube.
  • (Locke, Essai sur l'entendement humain, II, ix,
    8).

6
  • Berkeley
  • Dans lEssai pour une nouvelle théorie de la
    vision, le problème de Molyneux est explicitement
    mentionné et traité dans les sections 132-137,
    mais les capacités perceptives des aveugles-nés
    sont évoquées précédemment à plusieurs reprises
    et la réponse donnée par Berkeley se fonde sur
    des thèses déjà longuement discutées et
    argumentées dans les sections précédentes.

7
  • Selon Berkeley, les idées immédiates de la vue et
    du toucher sont totalement hétérogènes.
  • Les idées de la vue ne possèdent aucune
    spatialité intrinsèque.
  • Les idées spatiales ont leur source uniquement
    dans le toucher et le mouvement (essentiellement
    lexploration haptique et la proprioception).
  • Les idées visuelles ne renvoient que
    dérivativement à des idées spatiales.
  • Ce renvoi à des idées spatiales nest possible
    quau terme dun apprentissage au cours duquel
    nous avons appris à associer à certaines qualités
    de lexpérience visuelle ainsi quaux sensations
    de convergence et daccommodation diverses idées
    spatiales (de forme, de taille, de distance) qui
    ont leur origine dans le toucher.

8
  • Berkeley donne deux justifications du privilège
    accordé au toucher vis-à-vis de la vision dans la
    connaissance spatiale.
  • En premier lieu, les idées tactiles ont
    lavantage de la stabilité. Les idées tactiles de
    la forme et de la taille des objets extérieurs
    sont constantes, alors que les idées visuelles
    qui sont associées à un objet sont fluctuantes.
  • Deuxièmement, notre intérêt pour la réalité est
    pour Berkeley avant tout pragmatique. La réalité
    nous intéresse pour autant quelle affecte notre
    bien-être et donc influe sur notre comportement.
    Or nos sensations de plaisir et de peine
    dépendent de nos rencontres avec les qualités
    tangibles des corps extérieurs, non avec leurs
    qualités visibles.

9
  • Ce qui intéresse principalement Berkeley, ce ne
    sont pas les qualités phénoménales des
    différentes modalités perceptives, mais les
    informations sur la réalité qui peuvent ou non
    nous être directement données par lune ou
    lautre modalité. Pour Berkeley, seul le toucher
    nous donne un accès direct au réel.

10
  • Sont immédiates, au sens de Berkeley, les idées
    qui se produisent dans lesprit directement au
    terme dun processus purement physiologique ou
    organique, sans que la médiation de processus
    mentaux ou psychologiques soit nécessaire pour
    leur production.
  • Elles correspondent à ce que Helmholtz appellera
    plus tard les sensations, définies comme la
    contribution faite à notre expérience par les
    organes des sens préalablement à toute
    élaboration par lesprit.

11
  • A la distinction entre idées immédiates et
    médiates, produits dun processus purement
    physiologique et produits dun processus ou
    interviennent des opérations proprement mentales,
    fait exactement écho la distinction entre
    processus non susceptibles dêtre modifiés par
    lapprentissage et processus susceptibles de
    lêtre.
  • Ce présupposé de la fixité des sensations
    explique que la quasi-totalité des philosophes
    qui se sont intéressés au XVIIIe siècle à la
    question de Molyneux, aient admis que laveugle
    nouvellement opéré verrait, au sens où il aurait
    des sensations visuelles par hypothèse semblables
    à celles des autres hommes.

12
  • La thèse essentielle sur laquelle repose la
    réponse négative de Berkeley à la question de
    Molyneux est que lexpérience visuelle
    autrement dit les sensations visuelles na en
    elle-même aucun contenu spatial.
  • En termes plus berkeleyiens, les idées détendue,
    de figure et de mouvement ne constituent pas
    lobjet propre et immédiat de la vue, puisque
    tout ce qui est proprement perçu par la faculté
    visuelle se réduit aux seules couleurs, à leurs
    variations et aux différents degrés dombre et de
    lumière (1985, 156, p. 280).
  • Les plans ne sont pas plus que les solides
    lobjet immédiat de la vue. Ce que nous voyons au
    sens strict, ce ne sont pas des solides, ni même
    des plans diversement colorés, mais cest
    seulement une diversité de couleurs (1985, 158,
    p. 281).

13
  • La comparaison quétablit le dernier paragraphe
    de lEssai avec le langage est éclairante
  • De même que les sons dune langue nont en
    eux-mêmes aucune connexion nécessaire avec les
    significations qui leurs sont attachées, de mêmes
    les idées purement visuelles nont en elles-mêmes
    aucune connexion nécessaire avec les idées
    spatiales
  • De même, par conséquent, que cest seulement au
    terme dun apprentissage que nous associons à des
    sons donnés des significations déterminées, de
    même cest seulement au terme dun apprentissage
    que nous associons aux perceptions visuelles des
    idées spatiales

14
  • (3) De même que les règles de structuration du
    langage nont pas à être de même nature que les
    règles et lois qui gouvernent les relations entre
    les entités signifiées par le moyen du langage,
    de même le mode de structuration de nos
    perceptions visuelles na pas à être de même
    nature que le mode de structuration (géométrique)
    des propriétés spatiales et enfin
  • (4) De même quil peut être extrêmement difficile
    voire impossible à quelquun dentendre
    prononcer à ses oreilles les mots de sa langue
    maternelle sans les comprendre ... et de
    séparer le sens du son (1985, 159, p. 182), de
    même, il peut être quasi-impossible de séparer
    les idées visuelles des idées spatiales
    auxquelles elles ont depuis le plus jeune âge été
    associées via le toucher.

15
  • Donc, pour en revenir au problème de Molyneux,
    demander si laveugle recouvrant la vue serait
    capable sans les toucher de distinguer le cube et
    la sphère est équivalent, du point de vue de
    Berkeley, à demander si une personne entendant
    pour la première fois les mots servant à désigner
    les cubes et les sphères dans une langue quil
    ignore, saurait immédiatement quel mot désigne
    quoi.

16
  • Leibniz le raisonnement du géomètre
  • Laveugle nouvellement opéré soumis au test
    devrait pouvoir aboutir à la bonne réponse par le
    raisonnement, en exploitant le fait que dans le
    globe il ny a pas de points distingués du côté
    du globe même, tout y étant uni et sans angles,
    au lieu que dans le cube, il y a huit points
    distingués de tous les autres (Leibniz, Nouveaux
    Essais sur l'Entendement Humain, II, ix, p. 114).
  • Leibniz précise toutefois que pour que
    laveugle-né use de cet expédient, il faut quil
    ait été instruit préalablement de ce quil a
    devant lui un cube et une sphère, sans quoi il ne
    saviserait pas spontanément de faire le lien
    entre les impressions visuelles quil reçoit et
    ces idées.

17
  • Condillac voir et regarder
  • Il ne suffit pas de répéter, daprès Locke, que
    toutes nos connaissances viennent des sens si
    je ne sais pas comment elles en viennent, je
    croirai quaussitôt que les objets font des
    impressions sur nous, nous avons toutes les idées
    que nos sensations peuvent enfermer, et je me
    tromperai. ... Il semble quon ne sache pas
    quil y a de la différence entre voir et regarder
    et cependant nous ne nous faisons pas des
    idées, aussitôt que nous voyons nous ne nous en
    faisons quautant que nous regardons et que nous
    regardons avec ordre, avec méthode. En un mot, il
    faut que nos yeux analysent car ils ne
    saisiront pas lensemble de la figure la moins
    composée, sils nen ont pas observé toutes les
    parties, séparément, lune après lautre, et dans
    lordre où elles sont entre elles. (1754, III,
    III, p. 170)

18
  • Lun des objets principaux de Condillac était de
    répondre à la question suivante si toute notre
    connaissance du monde nous vient de nos
    sensations, et si toutes les sensations sont
    simplement des modifications de notre esprit,
    comment pouvons-nous justifier lexistence du
    monde externe ?
  • Cette question en recouvre en fait deux
  • la question proprement épistémologique de la
    justification de notre croyance au monde externe.
  • la question plus psychologique consistant à
    expliquer comment il se fait que nous croyons à
    lexistence dun monde externe doté dune
    certaine organisation spatiale.
  • Alors que lon peut penser que limmatérialisme
    de Berkeley constitue une réponse à la question
    épistémologique, les considérations déroulées par
    Condillac dans le Traité des Sensations visent
    plutôt à répondre à la seconde question.

19
  • Ce sont les mouvements exploratoires et notamment
    les déplacements oculaires qui interviennent dans
    lanalyse des sensations qui permettent de
    conférer à celles-ci une organisation spatiale.
  • Laveugle nouvellement opéré qui recevrait
    passivement des sensations visuelles ne saurait
    donc distinguer la sphère du cube. En outre, dans
    la mesure où analyser nos sensations nest pas
    quelque chose que nous sachions spontanément
    faire, il faut à laveugle le temps dapprendre à
    regarder et observer correctement.

20
  • Toutefois, la raison dernière pour laquelle
    Condillac répond négativement à la question de
    Molyneux nest pas quil faut du temps pour
    apprendre à regarder, mais plutôt que la
    reconnaissance de lexistence dun monde
    extérieur et lexploration active de
    lenvironnement dépendent dune expérience
    préalable du toucher (ce qui chez Condillac
    inclut la proprioception) et du mouvement.
  • En premier lieu donc, le toucher est le seul
    sens qui juge par lui-même des objets extérieurs
    (1754, II, p. 89), cest-à-dire, pour Condillac,
    qui nous donne par lui-même lidée quexistent
    hors de nous des corps étendus.
  • Par elles-mêmes, les sensations visuelles
    napparaissent que comme des modifications de
    lâme et ne donnent pas lidée dun monde
    extérieur.

21
  • Condillac insiste sur deux propriétés des corps
    quil juge essentielles
  • Les corps sont des continus formés par la
    contiguïté dautres corps étendus
  • Ils sont impénétrables, au sens où deux corps ne
    sauraient occuper le même lieu.
  • Lidée dimpénétrabilité nous est donnée à
    travers la sensation de solidité que nous
    éprouvons au contact dun corps solide. Cette
    sensation de solidité, nous léprouvons dabord
    en touchant notre propre corps et en nous
    éprouvant ainsi à la fois comme touchant et
    touché.
  • Cest parce que le propre dune telle sensation
    est de représenter à la fois deux choses qui
    sexcluent lune hors de lautre (1754, II, p.
    103) que lâme ne pourra la percevoir comme une
    simple modification delle-même et devra former
    lidée de quelque chose hors delle-même.

22
  • Si une exploration ordonnée est un prérequis pour
    une expérience spatiale visuelle, lordre en
    question ne peut être dérivé de lexpérience
    purement visuelle il doit être prédonné. Pour
    Condillac, il lest dans la proprioception, en
    tant que mode de connaissance des mouvements de
    notre propre corps.

23
  • Diderot
  • Il nest pourtant pas certain quune conception
    active de la perception visuelle spatiale doive
    conduire à lidée dune dépendance nécessaire de
    la perception visuelle spatiale vis-à-vis du
    toucher. Une autre option est esquissée par
    Diderot dans la Lettre aux Aveugles.
  • Diderot a le mérite de mettre en évidence une
    nouvelle option relativement au problème de
    Molyneux celle dune réponse négative qui ne
    reposerait pas sur le déni dune spatialité
    intrinséque à la vision, mais sur lidée que,
    pour quil puisse y avoir perception spatiale,
    loeil doit dabord sinstruire, même sil peut
    en principe le faire en autodidacte.

24
  • Diderot convient de ce que, dans les faits, le
    toucher joue un grand rôle dans linstruction de
    lœil. Mais il refuse en revanche dadmettre
    quen principe il ne puisse en aller autrement
    Cependant, je ne pense nullement que lœil ne
    puisse sinstruire, ou, sil est permis de parler
    ainsi, sexpérimenter de lui-même. Pour sassurer
    par le toucher, de lexistence et de la figure
    des objets, il nest pas nécessaire de voir
    pourquoi faudrait-il toucher, pour sassurer des
    mêmes choses par la vue ? ... On conçoit sans
    peine que lusage dun des sens peut être
    perfectionné et accéléré par les observations de
    lautre mais nullement quil y ait entre leurs
    fonctions une dépendance essentielle (1749
    851).

25
  • Typologie des réponses possibles
  • au problème de Molyneux.
  • Problème de Molyneux

La perception visuelle a en elle-même un contenu
spatial Carré visuel Carré tangible
La perception visuelle n'a pas en elle-même de
contenu spatial Carré visuel ? Carré tangible
26
  • La perception visuelle n'a pas en elle-même de
    contenu spatial
  • Carré visuel ? Carré tangible

La relation entre carré visuel et carré tangible
peut être inférée à partir de propriétés
mathématiques qu'ils partagent. (Leibniz) OUI
La relation entre carré visuel et carré tangible
doit être apprise. (Berkeley, Condillac) NON
La relation entre carré visuel et carré tangible
est innée. OUI
27
  • La perception visuelle a pas elle-même de contenu
    spatial
  • Carré visuel Carré tangible

Les idées spatiales nous sont immédiatement
données dans les sensations OUI
Les idées spatiales résultent de l'analyse de nos
sensations. (Diderot) NON
28
2 Le problème de Bach-y-Rita ou lindépendance
des sensations et des perceptions
29
  • Le débat contemporain sur le problème de Molyneux
    interprète celui-ci comme portant sur le
    caractère modal ou amodal de la perception
    spatiale et de ce point de vue prolonge
    directement le débat des Lumières.
  • Ce nest pas dire toutefois que tous les auteurs
    saccordent sur une même interprétation de
    lenjeu exact de la question de Molyneux, puisque
    la distinction entre amodalité et spécificité
    modale peut prendre plusieurs sens.

30
  • Différentes thèses de spécificité des modalités
  • (SM1) Propriétés éprouvées Les propriétés des
    objets dont nous faisons l'expérience dans les
    différentes modalités sensorielles et auxquelles
    renvoient les jugements immédiatement fondés sur
    les données fournies par chacune de ces modalités
    sont elles-mêmes spécifiques d'une modalité au
    sens où elles sont déterminées par les
    caractéristiques subjectives spécifiques des
    sensations propres à cette modalité. Autrement
    dit, la différence des sensations implique une
    différence des contenus représentationnels.
    Ainsi, par exemple, la forme telle que nous
    l'éprouvons par le toucher et la forme telle que
    nous l'éprouvons par la vue sont donc des
    propriétés distinctes. (Berkeley)

31
  • (SM2) Codage A chaque modalité correspond un
    mode spécifique de codage de l'information qui
    détermine les relations de similitude et de
    différence entre perceptions particulières.
  • Par exemple, les principes qui nous font classer
    des formes comme semblables ou différentes sur la
    base de sensations tactiles pourraient être
    différents des principes de classification que
    nous employons pour des formes visuelles.
  • (SM2) est compatible avec la négation de (SM1)

32
  • (SM3) Types de propriétés spatiales Les
    modalités diffèrent relativement aux types de
    propriétés spatiales sur lesquelles elles nous
    informent. Par exemple, l'ouïe ou l'odorat ne
    nous informent pas sur la forme des objets.
  • (SM3) compatible avec la négation de (SM1) ou
    (SM2)

33
  • (SM4) Propriétés diagnostiques exploitées pour
    reconnaissance et identification Les modalités
    différent quant aux propriétés exploitées pour la
    reconnaissance et l'identification d'objets
    particuliers ou de types d'objet. Par exemple, la
    reconnaissance tactile des chats exploitent
    propriétés de texture, de température, de
    distribution des masses, tandis que la
    reconnaissance visuelle exploite propriétés de la
    structure des surfaces.
  • (SM4) compatible avec négation de (SM1)-(SM3).

34
  • (SM5) Processus Les processus que sous-tendent
    la perception spatiale dans les différentes
    modalités sont distincts. Par exemple,
    informations exploitées par diverses
    computations, algorithmes utilisés à diverses
    étapes, nature séquentielle ou parallèle du
    traitement, etc.
  • (SM5) compatible avec négation de (SM1)-(SM4).

35
  • (SM6) Véhicules Les véhicules de représentation
    spatiale différent selon les modalités
    (//image/phrase ou //phrase dans une
    langue/phrase dans une autre). Par exemple, on
    soutient souvent que le véhicule de la perception
    haptique des formes suppose un ordre séquentiel
    des unités de représentation, à la différence de
    la perception visuelle des formes.
  • (SM6) peut être associée à (SM2) mais peut aussi
    être jugé compatible avec la négation de (SM1)-
    (SM5).

36
  • (SM7) Phénoménologie il existe des différences
    phénoménologiques entre modalités relativement à
    la manière dont les propriétés spatiales et
    physiques sont éprouvées. Ces différences
    phénoménologiques sont distinctes des différences
    évoquées précédemment et sont irréductibles à
    celles-ci.
  • (SM7) est compatible avec négation de
    (SM1)-(SM6).

37
  • Variante moderne du problème de Molyneux
    problème de Bach-y-Rita
  • Dans la deuxième moitié des années 1960,
    Bach-y-Rita et ses collègues (Bach-y-Rita et al.,
    1969 White et al., 1970, Bach-y-Rita, 1972,
    Collins et al., 1973) ont mis au point un système
    de substitution visuo-tactile (SSVT) destiné aux
    aveugles. Ce système est constitué en premier
    lieu dune caméra vidéo, que le sujet peut
    manipuler à sa guise.
  • Cette caméra est couplée à un mécanisme de
    transduction, qui convertit limage produite par
    la caméra en une représentation cutanée isomorphe
    sous forme dune configuration de vibrations
    produite par une matrice de 400 vibrateurs placée
    sur la peau du sujet, généralement dans le dos ou
    sur labdomen.

38
  • Le problème de Molyneux dans sa version originale
    présente de graves inconvénients pratiques.
    Lidée que létude des aveugle-nés venant de
    recouvrer la vue puisse nous éclairer sur la
    caractère spatial ou non-spatial de la perception
    visuelle repose sur lhypothèse plus que douteuse
    que léquipement sensoriel de laveugle
    congénital soit intact et prêt à fonctionner au
    premier instant de la vision. Faute de garantie
    sur ce point, il est impossible de déterminer si
    laveugle qui ne discerne pas le cube de la
    sphère ne le fait pas parce que linformation
    visuelle quil obtient par les yeux ne porte pas
    sur les propriétés spatiales de lenvironnement
    ou bien parce que son système sensoriel,
    fonctionnant mal, nest pas capable dobtenir
    cette information spatiale.

39
  • Un des grands avantages du SSVT est de
    court-circuiter cette difficulté en rendant
    disponible au sujet une information
    essentiellement visuelle sans avoir à passer par
    les yeux. Dans le cas de lutilisation du SSVT
    comme dans celui de la vision ordinaire,
    linformation qui arrive au sujet est
    linformation sur les objets véhiculée par la
    lumière et dans les deux cas cette information
    est présentée et extraite de la même manière.

40
  • Liste non exhaustive, de similitudes
  • Une image est formée par une lentille sur une
    surface bi-dimensionnelle.
  • La surface contient des éléments discrets
    (vibrateurs bâtonnets et cônes) qui réagissent
    à lentrée.
  • Les surfaces contiennent des cellules nerveuses,
    qui sont connectées aux régions de la surface
    (champs récepteurs) et qui envoient des signaux
    électriques au cerveau.
  • Le système de formation de limage (oeil caméra
    de télévision) peut être déplacé à volonté,
    soumettant limage à des transformations.

41
  1. Plus généralement, dans les deux systèmes la
    source de stimulation nest pas nécessairement en
    contact avec le corps autrement dit, elle peut
    être sentie, même si elle ne peut pas
    nécessairement être touchée.
  2. En conséquence de (e) la perception peut être
    interrompue par linterposition dobjets entre le
    spectateur et lobjet vu.

42
  • Que se passe-t-il lorsque des aveugles sont
    équipés du SSVT?
  • Ils deviennent très rapidement au terme de 5 à
    15 heures de pratique en moyenne capables de
    distinguer des objets et de décrire leur
    arrangement spatial, dévaluer correctement la
    taille, la distance, la rotation, lorientation
    et autres phénomènes tri-dimensionnels qui sont
    présentés.
  • Ils réagissent par un comportement de défense à
    lapproche soudaine dun objet dans le champ de
    la caméra.
  • Ils répondent aux illusions visuelles testées
    (par exemple, leffet de cascade) de la même
    façon que les voyants.
  • Au bout de quelques heures de pratique, les
    stimuli perçus sont localisés par le sujet dans
    le monde extérieur, en face de lui, et non au
    contact de la peau, autrement dit, ils sont
    perçus comme distaux.

43
  • Les résultats obtenus jusquici indiquent la
    grande importance des mouvements auto-générés de
    lobservateur. Lorsquil leur est demandé
    didentifier des formes statiques avec la caméra
    fixe, les sujets éprouvent de grandes difficultés
    mais quand ils sont libres de tourner la caméra
    pour explorer les figures, la discrimination est
    rapidement établie. Avec la caméra fixe, les
    sujets rapportent leurs expériences en termes de
    sensations sur le dos, mais quand ils déplacent
    la caméra sur les agencements 11 , ils rapportent
    leur expérience en termes dobjets localisés
    extérieurement en face deux. Le mouvement de la
    caméra est ici analogue au mouvement des yeux
    dans la vision et ce résultat soulève la
    possibilité intéressante que la localisation
    externe des percepts puisse dépendre, de manière
    critique, de ces mouvements. (White et al., 1970
    25).

44
  • Quelle leçon tirer de ces résultats vis-à-vis du
    problème de Molyneux ?
  • Ils semblaient aller dans le sens de loption
    suggérée par Diderot, à savoir que la vision nous
    donne par elle-même des informations sur les
    propriétés spatiales de lenvironnement, mais
    quelle a néanmoins besoin pour ce faire dun
    apprentissage.
  • Pour que cette conclusion soit confirmée, il faut
    montrer
  • (1) quil est raisonnable dattribuer à
    lutilisateur du SSVT une expérience visuelle, et
  • (2) que lespace visuel n'a pas un caractère
    dérivé par rapport à lespace tactile ou à
    l'espace moteur.

45
  • Dans la mesure où lon veut décrire
    lutilisateur du SSVT comme faisant usage de son
    sens du toucher, les objets sentis ne sont pas
    ceux qui se trouvent en face de la caméra de
    télévision, mais les vibrateurs mis au contact de
    sa peau. Si, au contraire, on considère que les
    objets quil sent sont ceux qui sont balayés par
    la caméra, il est certainement plus plausible de
    les décrire comme (en un sens) vus, les croyances
    ainsi acquises comme (en un sens) visuelles
    (Heil 1983 16).

46
  • Critère des stimuli Cest le critère que défend
    Heil. La distinction entre les sens est fondée
    sur la différence entre les types de stimulations
    physiques exploités pour en tirer de
    linformation. Daprès lui, par conséquent, voir
    suppose une activité dextraction dinformation à
    partir des rayons lumineux il y a audition
    lorsquune créature extrait de linformation à
    partir dondes de compression de certains types
    lodorat et le goût impliquent lextraction
    dinformation à partir de caractéristiques
    chimiques de lenvironnement ... le toucher
    fait intervenir la capacité à obtenir de
    linformation sur les choses par lintermédiaire
    de certains types de contact mécanique (1983
    8).

47
  • Casati et Dokic 1994 ce critère nest toutefois
    pas parfait en ce quil ne permet pas de
    distinguer entre perception visuelle et
    perception thermique, puisque dans les deux cas,
    le milieu semble être celui des radiations
    électro-magnétiques.
  • Lobjection nest toutefois pas nécessairement
    dirimante, dans la mesure où radiations
    lumineuses et radiations thermiques se
    distinguent malgré tout par leur longueur donde
    et leur bande de fréquence.

48
  • Sensation et perception
  • Gibson (1966) opère une distinction entre
    linformation contenue dans une expérience et les
    aspects qualitatifs de ces expériences et, par
    suite, entre deux manières de concevoir les sens
  • comme canaux de sensations, essentiellement
    passifs, qui sont les sources des qualités
    conscientes de lexpérience
  • comme des systèmes perceptifs, essentiellement
    actifs, qui extraient ces informations et sont
    sources de connaissances sur sur le monde.
  • Gibson souligne en outre labsence de relation
    nécessaire entre sensation et perception.

49
  • Linformation sur le monde est contenue dans les
    propriétés structurelles invariantes des stimuli.
    Lobjet de la perception est donc dextraire
    cette information en détectant ces invariants.
    Dans ce processus de détection, le mouvement joue
    un rôle important. Les systèmes perceptifs sont
    susceptibles dapprentissage, cet apprentissage
    ayant pour effet de permettre une détection plus
    exacte, plus complète et plus rapide des
    invariants présents dans une stimulation.

50
  • Berkeley, dun côté, Gibson et Bach-y-Rita de
    lautre, saccordent sur le fait que la fonction
    principale de la perception est de nous fournir
    des informations sur lenvironnement. Il en
    découle que pour eux, le problème principal dune
    théorie de la perception nest pas dexpliquer
    pourquoi les choses ont lapparence phénoménale
    quelles ont, mais de quelle manière les sens
    nous informent sur le monde.
  • Le deuxième point commun important de ces auteurs
    est dassocier perception des propriétés
    objectives de lenvironnement et invariance.
    Ainsi, Berkeley lie la prééminence quil accorde
    aux idées tactiles par rapport aux idées
    visuelles au fait que les premières mais non les
    secondes sont constantes et Gibson rend compte de
    lextraction dinformation en termes de détection
    dinvariances.

51
  • Différences capitales. Ni Berkeley, ni les
    auteurs du XVIIIe siècle, à lexception peut-être
    de Thomas Reid (1785), ne songent à contester
    lidée que la perception se fonde sur la
    sensation.
  • A lopposé, Gibson insiste sur la séparabilité de
    la sensation et de la perception et sur
    lindépendance de la perception vis-à-vis des
    sensations. Pour Gibson, les fluctuations des
    sensations visuelles associées à la perception
    dun objet à différentes distances ne donnent
    aucune raison de douter du caractère
    immédiatement spatial de la perception visuelle,
    puisque précisément la perception ne dépend pas
    de la sensation.

52
3Le rôle du mouvement dans la perception
spatiale.
53
  • Posé en termes gibsoniens, le problème de la
    spatialité de la perception visuelle se décompose
    en deux questions
  • La question de la présence dune information
    spatiale sous forme dinvariants de structure
    dans le stimulus visuel.
  • La question de la capacité des organismes à
    extraire cette information.

54
  • Il est généralement reconnu que Gibson a démontré
    que linformation spatiale contenue dans les
    stimuli visuels était beaucoup plus riche quon
    ne lavait pensé avant les travaux systématiques
    quil a menés et quelle était ainsi suffisante
    pour donner une représentation non-ambiguë des
    propriétés spatiales de lenvironnement. Si tel
    est le cas, il semblerait donc que Gibson ait
    raison contre Berkeley.

55
  • La démonstration de Gibson repose sur la
    substitution à la notion classique de stimulus
    visuel conçu comme étant limage formée par la
    lumière sur la rétine à un instant donné dune
    notion plus riche, celle de la rangée optique
    (optic array) et de ses transformations.
  • Cette redéfinition de la notion de stimulus
    visuel a pour conséquence dinclure le mouvement
    dans le stimulus puisque lune des sources
    principales des transformations de la rangée
    optique sera le mouvement du spectateur.
  • La question de la spatialité intrinsèque à la
    perception visuelle ne recevra donc une réponse
    positive que pour autant quen élargissant ainsi
    la notion de stimulus visuel, on ne se donne pas
    subrepticement des idées spatiales déjà
    constituées. Doù la nécessité délucider le rôle
    exact joué par le mouvement dans la perception
    visuelle.

56
  • La rangée optique est définie comme la
    projection sphérique dune configuration
    géométrique de lumière ambiante autour dun point
    dobservation. Elle existe donc objectivement
    indépendamment de lexistence dun observateur.
    Elle constitue un stimulus potentiel qui devient
    actuel lorsquun œil se trouve au point
    dobservation. Toutefois, on ne doit pas
    identifier stimulus actuel et stimulus potentiel
    à un instant donné, car un stimulus actuel est
    étendu dans le temps à un stimulus actuel peut
    donc correspondre une série de transformations de
    stimuli potentiels, qui peut être soit leffet
    dun déplacement de lœil (mouvement de
    lobservateur), soit leffet dun changement dans
    lenvironnement.

57
  • Un stimulus actuel possède donc à la fois une
    structure simultanée la configuration de la
    rangée optique à un instant donné et une
    structure successive donnée par les
    transformations de la rangée optique. Pour
    Gibson, si linformation spatiale contenue dans
    un stimulus est en partie donnée dans ses
    invariants statiques, elle lest néanmoins
    surtout par ses invariants dynamiques.
    Limportance du mouvement tient donc en tout
    premier lieu à son rôle dans la production de ces
    invariants.

58
(No Transcript)
59
(No Transcript)
60
  • Son insistance sur le rôle du mouvement ne fait
    pas de Gibson un défenseur de la théorie motrice
    de la perception spatiale, au sens où une telle
    théorie fait consister lapprentissage de la
    perception spatiale visuelle en la mise en place
    de corrélations entre stimuli visuels et idées
    motrices, telles quen présence de tels ou tels
    types dobjet dans son champ visuel, le sujet
    déclenche un programme moteur adapté.
  • Gibson prend soin de distinguer entre deux types
    de mouvements
  • les mouvements exploratoires dont l'objet est
    dobtenir des stimulations de lenvironnement en
    vue de la perception
  • les mouvements performatifs qui servent à la
    réalisation des comportements au sens ordinaire
    du terme.

61
  • Toutefois, il faut encore demander si l'utilité
    du mouvement dans la détection des invariants
    spatiaux n'a pas pour condition préalable la
    capacité de distinguer
  • entre les transformations de la rangée optique
    qui déroulent des mouvements de lobservateur et
    les transformations liées à des changements dans
    lenvironnement et,
  • les déplacements simplement passifs de
    lobservateur de ses mouvements auto-générés.
  • Et il faut aussi se demander si la capacité à
    opérer ces distinctions nimplique pas que
    lobservateur dispose déjà de représentations
    spatiales.

62
  • On peut reprocher à Gibson de navoir pas bien
    perçu la différence des rôles joués par les
    déplacements passifs et les déplacements actifs.
  • Il insiste sur la nécessité du mouvement pour la
    mise en évidence de certains des invariants
    structurels du stimulus visuel, mais ne semble
    pas appréhender toute limportance du mouvement
    spontané pour la localisation dans le monde
    extérieur des invariants identifiés.
  • En revanche, Bach-y-Rita et ses collègues sont
    très sensibles au rôle important joué par le
    mouvement actif.

63
  • Bach-y-Rita et ses collègues font lhypothèse
    quune corrélation précise de la translation de
    lentrée avec le mouvement auto-généré du senseur
    est la condition nécessaire et suffisante dune
    attribution des phénomènes observés à un monde
    extérieur stable et qu'inversement un défaut de
    correspondance entre la translation de la rangée
    dinput et les mouvements auto-générés du senseur
    devraient résulter en des expériences attribuées
    soit à des conditions non-rigides de
    lenvironnement externe, soit à des phénomènes
    dont lorigine perçue est interne à
    lobservateur" White et al., 1970 25).

64
  • Il semble quune petite correction de cette
    hypothèse simpose il est plausible que
    lexistence dune corrélation précise entre les
    transformations de linput et les mouvements
    auto-générés soit une condition nécessaire, mais
    cette condition nest pas suffisante, car ce qui
    est crucial ce nest pas simplement que la
    corrélation existe, mais encore quelle soit
    détectée comme telle.
  • En termes gibsoniens, cette corrélation peut être
    tenue pour un invariant dordre supérieur et
    lhypothèse de Bach-y-Rita serait ou devrait être
    que la perception du monde externe comme tel
    dépend de la détection de cet invariant.
  • Cette conception du rôle du mouvement présente de
    fortes affinités avec la théorie qua développée
    Poincaré du rôle du mouvement dans la
    représentation de lespace.

65
  • Le problème de Poincaré est dexpliquer comment
    nous sommes capables de construire un espace
    représentationnel qui soit une bonne
    approximation de lespace géométrique sur la base
    de nos espaces sensoriels, lespace visuel,
    lespace tactile et lespace moteur, étant donné
    que leurs caractéristiques sont très éloignées
    des caractéristiques de lespace géométrique qui
    est continu, infini, tridimensionnel, homogène et
    isotrope.
  • La réponse de Poincaré à ce problème consiste à
    considérer quil ne faut pas chercher lorigine
    de lespace représentatif quasi-géométrique dans
    nos sensations prises isolément mais dans les
    lois suivant lesquelles ces sensations se
    succèdent.

66
  • La construction de l'espace trouve son origine
    dans la possibilité de distinguer deux types de
    changements de nos impressions.
  • Le passage dun ensemble dimpressions A à un
    ensemble dimpressions B correspond à un
    changement de position de lobjet qui cause ces
    impressions, s'il est possible de restaurer
    lensemble dimpressions A en faisant des
    mouvements qui nous replacent vis-à-vis de
    lobjet dans la situation relative initiale. Il y
    a donc changement de position lorsquil est
    possible de corriger une modification qui sest
    produite et de rétablir létat initial par une
    modification inverse.
  • Il y a changement d'état lorsquune telle
    correction n'est pas possible.

67
  • Par essais et erreurs, nous apprenons quels
    mouvements volontaires sont susceptibles de
    compenser quels changements. Cest parce que
    cette association par compensation exprime
    sensiblement une loi de groupe, le groupe des
    mouvements rigides, que lespace représentatif
    ainsi acquis constitue une approximation de
    lespace géométrique.

68
  • Cela veut-il dire quen apprenant de lexpérience
    quand des changements dimpressions sensorielles
    sont susceptibles dêtre compensés par des
    mouvements volontaires et par quels mouvements,
    nous apprenons en fait à transférer aux
    représentations de la vue ou du toucher des
    notions spatiales déjà présentes dans la
    représentation des mouvements ?
  • Poincaré refuse une telle interprétation. Par
    représentation des mouvements, il nentend pas la
    représentation des mouvements dans lespace, mais
    la représentation des sensations musculaires qui
    les accompagnent et qui en elles-mêmes ne
    présupposent pas la notion despace.

69
  • En résumé, selon Poincaré, lespace ne nous est
    donné ni dans nos représentations sensorielles,
    ni dans nos représentations motrices. Lespace
    est toutefois construit sur la base de ces
    représentations.
  • Cette construction suppose
  • que soient considérées non simplement des
    ensembles de sensations simultanées, mais des
    suites de sensations
  • que soient considérées à la fois des suites de
    sensations externes (visuelles, tactiles, etc.)
    et des suites de sensations de mouvement et
  • quune association par compensation mette en
    corrélation des suites de sensations
    extéroceptives avec des suites de sensations
    musculaires.
  • Lassociation par compensation permet ainsi la
    construction ou lextraction des invariants du
    groupe des mouvements rigides. En réalisant un
    modèle sensible de ce groupe, lassociation
    construit un espace représentatif qui constitue
    une approximation sensible de lespace
    géométrique.

70
  • La théorie de Poincaré semble donc permettre de
    donner un contenu précis à ce qui est évoqué de
    manière vague lorsque lon parle de processus
    actifs dextraction dinvariants et que lon dit
    que nos représentations spatiales sont le produit
    de tels processus.

71
  • Gibson pour mieux comprendre Poincaré Ce que
    montre la description par Poincaré des espaces
    visuel, tactile et moteur, cest lhétérogénéité
    des modes de structuration de linformation
    spatiale dans les stimuli associés aux
    différentes modalités, plus précisément cest
    lhétérogénéité de la structuration de
    linformation dans les ensembles de sensations
    simultanées des différentes modalités.
  • En revanche, le mode de structuration dynamique
    des stimuli est le même quelle que soit la
    modalité concernée cest ce qui rend possible
    lassociation par compensation et ce qui explique
    pourquoi lespace visuel et lespace tactile sont
    un seul et même espace.

72
  • Pourquoi penser que les concepts spatiaux doivent
    être construits plutôt qu'innés?
  • Si lon sen tient à lhypothèse innéiste, on ne
    pas expliquer comment le traitement des stimuli
    du SSVT peut donner lieu à une représentation
    spatiale constituant une interprétation correcte
    de linformation délivrée. Si lhypothèse
    innéiste était juste, les stimuli ne devraient
    pas pouvoir être interprétés autrement que comme
    des configurations tactiles , des dessins sur
    la peau.
  • En revanche, les résultats de Bach-y-Rita
    sexpliquent facilement dans une hypothèse à la
    Poincaré, puisque dans cette optique, quelle que
    soit la modalité considérée, cest le même
    processus dassociation par compensation qui
    permet la construction dune représentation
    spatiale. Que les stimuli visuels présentés
    tactilement ne donnent pas lieu aux mêmes
    représentations spatiales que les stimuli
    tactiles ordinaires tient à ce que lassociation
    par compensation ne dégage pas les mêmes
    invariants dans les deux cas.

73
4.Conclusion
74
  • Si les invariants spatiaux sont principalement
    détectables dans la structure dynamique des
    stimuli et si la structuration dynamique des
    stimuli est la même pour toutes les modalités,
    nos représentations spatiales perceptives en tant
    quelle résultent de la détection de ces
    invariants dynamiques sont en principe
    compatibles entre elles.
  • Le problème de Bach-y-Rita et son illustre
    ancêtre, le problème de Molyneux, apparaissent
    alors susceptibles de recevoir une solution
    positive.
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