Title: Centre du livre et de la lecture PoitouCharente Les publics au cur des mdiathques La Rochelle, 14 ma
1Centre du livre et de la lecture
Poitou-CharenteLes publics au cur des
médiathèques La Rochelle, 14 mai 2009
Réfléchir pour agir La vision dun professionnel
des bibliothèquessur les rapports actuels des
bibliothèques aux publics et sur la nécessaire
évolution des pratiques professionnelles des
bibliothécaires
Dominique Lahary dom.lahary_at_orange.frhttp//www
.lahary.fr/pro http//lahary.wordpress.com
2Paroles dusagers
- La bibliothèque, outil du lien social
Un colloque à Villiers-le-Bel le 11 décembre
2009 organisé par le Conseil général du Val
dOise avec de 50 délus locaux à la
tribune préparé par des visites et des films
3La bibliothèque, outil du lien social
Lomme (Nord) 28000 habitants, 12000 inscrits
4La bibliothèque, outil du lien social
5La bibliothèque, outil du lien social
Lomme (Nord) 28000 habitants, 12000 inscrits On
a essayé de ressembler aux gens tout simplement.
Ce qui nous intéresse cest vraiment de voir les
parents, les enfants sinstaller confortablement,
sallonger sur les tapis, sur les coussins,
raconter des histoires, se servir vraiment du
lieu comme sils étaient chez eux, cest le
leur. Mario Alonso et Nathalie Bailly,
bibliothécaires
6La bibliothèque, outil du lien social
Lomme (Nord) 28000 habitants, 12000 inscrits
Je vous dis cest un échange la bibliothèque,
cest un petit peu comme le café de village ou
chez le boulanger et les commerçants du
quartier. Pour moi ça permet de rompre ma
solitude, le personnel est très sympa et moi je
viens essentiellement pour faire linformatique,
Internet et pour lire les magazines. Je
trouve ça bien dêtre ouvert le dimanche matin,
pour moi cest vraiment une volonté douvrir au
public. Des usagers
7La bibliothèque, outil du lien social
Signy-lAbbaye (Ardennes) 1360 habitants, 1600
inscrits
8La bibliothèque, outil du lien social
9La bibliothèque, outil du lien social
Signy-lAbbaye (Ardennes) 1360 habitants, 1600
inscrits On entend des rires, des jeunes qui
discutent, qui font leurs devoirs parce que la
maison elle est conçue comme ça, jai envie
de dire que cest une bibliothèque où il y a du
bruit.. Cest une médiathèque mais cest aussi un
centre social. Xavier Risselin, animateur,
directeur de la médiathèque
10La bibliothèque, outil du lien social
Signy-lAbbaye (Ardennes) 1360 habitants, 1600
inscrits Quand on sennuie un peu, on vient
voir, on est bien accueilli, on discute, on parle
un petit peu de tout et puis après on fait un
tour dans la bibliothèque, et donc je trouve ça
très sympathique. On vient des fois avec pas
trop le moral et on ressort on a le sourire.
Des usagers
11La bibliothèque, outil du lien social
Usagers du Val dOise
Usagers du Val dOise
Des lieux de rencontre et des lieux de vie, il
ny en a pas tant que ça, cest un point de
rencontre rare et on en profite.
Je viens plus en bibliothèque car vu que je
nai pas internet chez moi, ça permet de me
connecter sur le site du lycée, si jai besoin de
prendre des documents ou de parler avec des
amis.
Un lieu convivial où toutes les générations se
rencontrent, et puis on se voit entre amis, les
enfants voient leurs camarades de classe, cest
vraiment un lieu très plaisant.
12La bibliothèque, outil du lien social
Usagers du Val dOise
Depuis que je viens ici, je prends des livres,
jemprunte des CD, je fais mes exposés. Cest le
seul endroit où je viens, en fait, à part le
collège.
Je suis contente dêtre là, ça me fait passer
une après-midi dabord et puis je vois du monde,
même si je parle pas aux gens ce nest pas
grave.
Aujourdhui je suis venu principalement car
jai imaginé quil y avait laccès wifi dans une
bibliothèque.
13La bibliothèque, outil du lien social
Usagers du Val dOise
Cest bien davoir ça dans un village de petite
taille. Et puis, à force de venir, on rencontre
des gens quon ne connaissait pas avant.
14- Manzoni n'écrivit pas(1) pour plaire au public
tel qu'il était, mais pour créer un public auquel
son roman ne pouvait pas ne pas plaire. - Umberto Eco Apostille au Nom de la Rose
Jy reviendrai
(1) Son magnifique roman Les fiancés
15Plan
- Introduction
- Préambule quest-ce quun métier ?
- 1. La répudiation ?
- 2. Les racines du malentendu
- 3. Tout est présentation
- 4. Deux réfutations
- 5. De quoi lusager est le nom
- 6. Vive la politique !
- Postambules
- Conclusion ?
16Introduction
? Baisse des prêts et sentiment de crise
du modèle ? Succès des lieux et poursuite des
projets politiques
17- Préambule
- Les trois métiers
18Les 3 métiers
Trois métiers
19Les 3 métiers
Trois métiers
20Les 3 métiers
Trois métiers
-
- Lentreprise La GRH
- Lidentité professionnelle
21Les 3 métiers
Trois métiers
- Lentreprise La GRH
- Lidentité professionnelle
Là, ça coince !
22Les 3 métiers
Quatre métiers ?
- Lentreprise La GRH
- Lidentité professionnelle
Le statut
23Les 3 métiers
Quatre métiers ?
- Lentreprise La GRH
- Lidentité professionnelle
Là, ça coinceénormément !
Le statut
24 25Biblio-fr, 6 janvier 2006
- Objet Je craque, ou le non-métier
Plus ça va plus mon métier de bibliothécaire
s'apparente à celui de garde-chiourme ! Je me
balade en permanence avec un trousseau de clés
sur moi (toilettes, caissons de bureau etc.nombre
de nos effets personnels ayant été dérobés), et à
la moindre inattention, le moindre relâchement
c'est le bazar !
26Biblio-fr, 6 janvier 2006
- Objet Je craque, ou le non-métier
Je passe plus de temps à faire de la discipline
qu'à renseigner ou orienter le lecteur lambda,
j'ai davantage l'impression d'être caissière de
supermarché à qui on "balance" nonchalamment sa
carte de lecteur sans un mot , ou bien encore de
faire du baby -sitting "tu restes là...je
vais faire les courses..je reviens" ( le plus
souvent 2 voire 3 heures après !!)...
27Biblio-fr, 6 janvier 2006
- Objet Je craque, ou le non-métier
A l'occasion (pas si rare) on devient également
technicien de surface (papiers divers,
chouine-gomme, mouchoirs) à ramasser après le
passage des lecteurs qui disposent pourtant de
nombre de poubelles.
28Biblio-fr, 6 janvier 2006
- Objet Je craque, ou le non-métier
Caissière, Baby-sitter, surveillante générale,
technicienne de surface...y'a pas ! Le métier est
varié ! Mais bon quand on entre dans la
profession on se doute que ce genre d'incidents
vont arriver ce dont on se doute moins c'est
qu'on ne va plus faire que cela ! Rassurez-moi,
chez vous aussi c'est comme ça ou bien il
subsiste quelque havre de paix ?
29Je craque les mots-clés
Plus ça va plus mon métier de bibliothécaire
s'apparente à celui de garde-chiourme ! Je me
balade en permanence avec un trousseau de clés
sur moi (toilettes, caissons de bureau etc.nombre
de nos effets personnels ayant été dérobés), et à
la moindre inattention, le moindre relâchement
c'est le bazar ! Caissière, Baby-sitter,
surveillante générale,technicienne de
surface...y'a pas ! Le métier est varié ! Mais
bon quand on entre dans la profession on se doute
que ce genre d'incidents vont arriver ce dont on
se doute moins c'est qu'on ne va plus faire que
cela ! Rassurez-moi, chez vous aussi c'est
comme ça ou bien il subsiste quelque havre de
paix ?
30Je craque le vécu
caissière
bibliothécaire
havre de paix
mon métier
baby-sitter
gens de ménage
renseignerorienter
surveillant
souhaité
subi
Jette hors de la poubelle
balance sa carte
bazar
sans un mot
usager
31Je craque le positionnement
bibliothécaire
Rassurez-moi !
souhaité
subi
usager
32A bas le consommateur !
- Les bibliothécaires déplorent ce comportement
de consommateurs des personnes venant à la
bibliothèque comme au supermarché. - Les bibliothèques et leurs publics, enquête dans
le Rhône, à Arles et à Chambéry, Enssib, s.d.
33A bas le consommateur !
- Ce n'est pas en transformant
nosétablissements en temples de la consommation
culturelle ouverts 7 jourssur 7 ("Fnac
gratuites") que l'on rendra le public plus
cultivé . - Message à biblio-fr, 21 décembre 2005(débat
Ouverture le dimanche )
34A bas le consommateur !
- Les nouveaux usagers font, dit-on, un usage
consumériste de la médiathèque. Or, dune part,
ils sont comme on les a faits, comme sont les
étudiants de luniversité, leurs parents quand
ils font leurs courses, les téléspectateurs
devant leur poste dautre part, la média-
thèque, ce faisant, nest pas utilisée selon une
conception si différente de celle qui a présidé à
sa réalisation. Il est un peu contradictoire
dexciter lappétit, surtout de ceux qui ont
faim, et de leur faire grief de dévorer 1. - Jean-Luc Gautier-Gentès, La fréquentation des
bibliothèques municipales, BBF 2003 n2
35A bas le consommateur !
- Comme beaucoup dentre nous, jentends et je
lis souvent des remarques désabusées sur les
usagers qui se comportent comme des
consommateurs, privilégiant leur intérêt privé à
lintérêt collectif, réclamant des best-sellers
et délaissant les uvres de création, exigeant
toujours plus de DVD et de musique et ignorant la
richesse des collections imprimées, refusant de
quitter leur connexion Internet alors que le
temps qui leur est imparti est échu . - Dominique Peignet, La bibliothèque peut-elle
survivre à ses consommateurs ? BBF 2005 n1
36Mais ne serait-ilPas pourtant plus simple que le
gouvernement Dissolve lePeuple et En désigne
un autre ?
37- 2.
- Les racines du malentendu
382. Les racines du malentendu
- ? La collection au coeur
- La collection locale au coeur
- la logique de lappropriation symbolique
39La collection au coeur
- Textes statutaires
- Bibliothéconomie
- Bâtiments
- Tout ramène à la collection !
40Textes statutaires
- Conservateurs
- constituent, organisent, enrichissent, évaluent
et exploitent les collections de toute nature des
bibliothèques. - sont responsables de ce patrimoine
- organisent laccès du public aux collections et
la diffusion des documents à des fins de
recherche, dinformation ou de culture - Les catalogues des collections sont établis sous
leur responsabilité - peuvent participer à la formation des
professionnels et du public
41Textes statutaires
- Bibliothécaires
- participent à la constitution, à lorganisation,
à lenrichissement, à lévaluation, à
lexploitation et à la communication au public
des collections de toute nature des
bibliothèques. - concourent aux tâches danimation et de formation
42Textes statutaires
- AQC
- responsabilités particulières dans le
traitement, la mise en valeur, la conservation
des collections, la recherche documentaire et la
promotion de la lecture publique
43Textes statutaires
- Assistants (FPT)
- assurent les travaux courants dans les
établissements ou services où ils sont affectés
44Textes statutaires
-
- Adjoints du patrimoine
- sont chargés de participer à la mise en place et
au classement des collections et dassurer leur
équipement, leur entretien matériel ainsi que
celui des rayonnages
45La collection au coeur
- ? Une vision culturelle et éducative
? La prescription ? Lacquisition ? La mise en
ordre ? classement ? indexation
? Un idéal encyclopédique
46La collection au coeur
- ? Écart avec dautres traditions nationales
? Politique de la demande ? Vision sociale ?
Centre dinformation communautaire
47La collection locale au coeur
- Lencyclopédisme en poupée russe
- Tout avoir à la maison
- Ne demandez pas ce qui nest pas en rayon
- La plus belle bibliothèque ne veut offrir que ce
quelle a
48La collection locale au cur ?
- Répondre à chaque demande, ou à défaut la
réorienter - Code de déontologie du bibliothécaire,ABF, 2003
49Lappropriation symbolique
- Nexiste
- Nest légitime
- Nest proposé
- que ce que le bibliothécaire a
- identifié
- sélectionné
- décrit
- équipé
50Lappropriation symbolique
- Na de sens
- que celui exprimé par le bibliothécaire
- Doù
- le tatouage des documents
- linouïe persistance du catalogage local
- le temps passé à indexer localement
51- 3.
- Tout estreprésentation
523. Tout est représentation
- ? Élus
- Bibliothécaires
- Population
53Représentations des élus
- Révérence pour la culture lettrée ?
- Vision éducative laccès au savoir ?
- Vision urbaine ?
- Vision sociale ?
54Représentations des bibliothécaires
- Les contenus au centre
- Le bibliothécaire au centre
55Représentations de lapopulation
- La culture lettrée
- pour moipas pour moi
- Le livre
- La modernité
- Lutilité
56Bonus
- Représentation du/de la bibliothécaire
57Cancer
58Capricorne
59Au total
- La bibliothèque est saturée de représentations
- La bibliothèque est lobjet (la victime ?) dune
distillation - la bibliothèque
- la lecture
- la lecture sur papier
- la lecture de livres
- la lecture de livres de
fiction - la lecture de
littérature légitime
60 611. Deux réfutations
- ? La bibliothèque est dans la même posture que le
créateur - La bibliothèque est hors marché
62- Manzoni n'écrivit pas(1) pour plaire au public
tel qu'il était, mais pour créer un public auquel
son roman ne pouvait pas ne pas plaire. - Umberto Eco Apostille au Nom de la Rose
(1) Son magnifique roman Les fiancés
63La bibliothèque est dans la même posture que le
créateur
- Le créateur impose
- ou lindustrie culturelle cherche à vendre
- La bibliothèque propose et répond à la demande
- Elle est dans une posture exceptionnelle dans le
champ de laction culturelle publique
64La bibliothèque est dans la même posture que le
créateur
- Le créateur impose
- ou lindustrie culturelle cherche à vendre
- La bibliothèque propose et répond à la demande
- Elle est dans une posture modestedans le champ
de laction culturelle publique
65La bibliothèque est hors marché
- La bibliothèque nest pas un service marchand
- du point de vue de loffre
- Mais elle est dans un univers de concurrence
- du point de vue de la demande
66La bibliothèque est hors marché
- Le public met en concurrence
- Commodité
- Rapidité
- Exhastivité
- Coût
- La médiathèque à lépreuve de la concurrence
- Logiques dusage et sources dapprovisionnement
67- 5.
- De quoi lusagerest le nom
68Nommer lusager
? Vision culturelle / livresque ? Acteur de sa
pratique individuelle
69Nommer lusager
? Linscrit
? Vision administrative ? Administré
70Nommer lusager
? Linscrit
? Lusager
? Vision de service public ? Administré
71Nommer lusager
? Linscrit
? Lusager
? Ladhérent
? Vision associative ? Fidèle
72Nommer lusager
? Linscrit
? Lusager
? Ladhérent
? Le client
? Vision consumériste ? Roi
73Le consommateur !
? Nest pas sujet de la collection
mais acteur de ses demandes ? Perturbe le
bibliothécaire collectionneur par
ses désirs impérieux ? Veux tout, tout
de suite
74Le consommateur veut tout, tout de suite
? Tout ce qui lintéresse lui en ce moment
précis ? Tout de suite sinon il va ailleurs
75Figures de lusager
- ? Qui dit primat de la collection
dit secondat de lusager ? Lusager est le
produit de la collection
76Figures de lusager
- ? Lusager, produit de la collection
? Les bibliothèques attirent le
public qui leur ressemble
77Figures de lusager
- ? Lusager, produit de la collection
? Les bibliothécaires attirent le
public qui leur ressemble
? Refus de la segmentation au
profit du sujet abstrait
78- à stigmatiser le "refus de la segmentation"
des bibliothécaires de lecture publique, on
oublie que la bibliothèque publique est - devrait
être - un espace public de partagé que, dans
son principe même, elle ne segmente pas,
s'adressant autant à l'individu dans son
exception singulière qu'à des masses
homogénéisées par une analyse typologique . - Dominique Lahary, Marketing des bibliothèques et
des centres de documentation par Jean-Michel
Salaün note de lecture, Bulletin dinformations
de lABF no158, 1er trimestre 1993 -
Je renie ce texte !
79Déconstruire lusager
- ? Les cercles concentriques
? La segmentation
? Lindividualisation
? La médiation
? Que font les vrais gens des bibliothèques
?
80La segmentation
? Classes dâges ? Quartiers ? Catégories
socio-professionnelles ? Personnes
handicapées ?
? Viser la population
81Lindividualisation
- ? Lindividu réel, non le sujet abstrait
? Tendance sociologique lourde
? Individualisation du service
tant que le service public est ? en mesure
dassumer ? légitime
82La médiation
- ? La simple mise à disposition ne suffit pas
? Médiation de la collection
? Lire, écouter, voir nécessitent des
compétences
? Littéracie
83Les territoires
- Libre parcours
- On na jamais toute
- sa population
- Complémentarité et dialectiqueentre
bibliothèques de proximité et bibliothèques
attractives -
84 85La ronde de laction publique
Objectifs
Analyse
Exécution
Impact
86La ronde de la politique publique
Politique
Vision
Objectifopérationnel
Aide àla décision
Analyse
Exécution
Impact
Professionnel
87 88- On ne saurait se satisfaire dusagers satisfaits
89- On ne va pas à la bibliothèque par obligation
90- Plus il y a dinfidèles
- plus il y a de mécontents
- plus cest bon signe
91- Si quiconque entrant dans une bibliothèque ny
découvre rien qui ne lui soit déjà familier
92- alors il lui est signifié, jose dire avec
violence, que cet endroit nest pas pour lui
93- Désormais, il n'est plus important qu'un
document ne figure pas dans la bibliothèque,
étant donné qu'on peut l'obtenir aisément
l'information. - Maurice B. Line Accéder ou acquérir une
véritable alternative pour les bibliothèques ? ,
BBF, 1996, n1
94 95uniforme
Le personnel de la bibliothèque cenrale
dAmsterdam chargé de renseigner le public porte
un uniforme
96affichemystère
Qui communique avec cette affiche ?
97affichemystère2
La banque postale(abribus parisien,mai 2009)
98- Postambule
- c) Je ne craque pas
99Biblio-fr, 11 janvier 2006
- Re Je craque, ou le non-métier
Quel drôle de message que voilà...
Effectivement, ce que vous décrivez là est un
des aspects du métier de bibliothécaire, enfin,
en tout cas, à mon humble avis. Je ne pense pas
que faire respecter la discipline dans ses locaux
soit garde-chiourmesque. Je trouve même ce terme
un peu insultant pour le public que vous
accueillez dans vos murs. Mais ayant travaillé
dans des quartiers très durs, (vraiment très
durs) je peux comprendre votre agacement. Cela
dit, même au comble de la fatigue physique et
morale, je ne me suis jamais fait la réflexion
que ça n'était pas mon métier.
100Biblio-fr, 11 janvier 2006
- Re Je craque, ou le non-métier
Donner des limites, des repères, un mode
d'emploi, le sens du respect des autres fait
partie de notre métier, à mon sens, et relève
même, plus largement, de la fonction de l'adulte.
Et c'est aussi la fonction que je trouve la plus
valorisante. Après tout, nous gérons un espace de
rencontres et de brassage. Il faut faire prendre
l'alchimie.
101Biblio-fr, 11 janvier 2006
- Re Je craque, ou le non-métier
En ce qui concerne l'attitude de certains
lecteurs qui nous considèrent comme des
caissières de supermarché, là encore, ça fait
partie de notre métier. Et si je fais appel à mes
souvenirs, je crois bien que je fréquentais la
bibliothèque municipale de cette façon là. Ou en
tous cas d'une façon qui pouvait laisser penser
ce que vous pensez. En même temps, j'avais autant
de respect pour la caissière de mon supermarché
que pour la bibliothécaire.
102Biblio-fr, 11 janvier 2006
- Re Je craque, ou le non-métier
Et même si nos conversations se limitaient à
"bonjour-voilà je veux ça-merci-au revoir", c'est
le droit de tout lecteur et de tout consommateur
de ne pas avoir envie de conseils, de ne pas être
dans son jour, de ne pas se greffer un sourire
permanent au visage. On ne connaît pas l'histoire
des gens. Je pense que tout le monde a droit à
l'impersonnalité. Et qu'un bibliothécaire ne vaut
ni plus ni moins de sourire qu'un caissier de
supermarché.
103Biblio-fr, 11 janvier 2006
- Re Je craque, ou le non-métier
Quant à ceux qui manquent carrément d'amabilité
(en 10 ans et beaucoup de bibliothèques
différentes, j'en ai rencontré très peu), je suis
toujours plus aimable qu'eux. C'est aussi un
aspect du service public en général. Je ne suis
pas en train de dire qu'il faut jouer la carpette
et se laisser marcher dessus, mais garder le
calme en toutes circonstances. Et en ce qui
concerne le troisième point que vous évoquez, et
bien oui... on fait le ménage. Etant donné qu'il
n'est pas fait 3 fois par jour par des gens dont
c'est le métier, et que, oui, le public que vous
accueillez n'a pas forcément le respect des
lieux.
104Biblio-fr, 11 janvier 2006
- Re Je craque, ou le non-métier
Alors oui, on ramasse les papiers, on décolle
les chewing-gum de sous les tables, on fais
sécher les chaises pleines de pipi de bébé, on
nettoie les livres d'autres sécrétions et résidus
non identifiés, on passe l'aspirateur si
nécessaire... Bref, on met les deux mains dedans.
Et là encore, c'est une question de respect,
quand on gère un équipement, d'offrir au public
un endroit digne.
105Biblio-fr, 11 janvier 2006
- Re Je craque, ou le non-métier
Et ben non. Les bibliothèques municipales,
contrairement à l'imaginaire populaire, ne sont
pas des havres de paix, avec des vieilles dames
en chignons vissées sur leurs chaises en train de
rentrer des signes cabalistiques dans leurs
ordinateurs, en jetant un oeil courroucé de temps
en temps à trois pauvres étudiants dont les
stylos grattent trop fort le papier. Bon, là
d'accord, j'exagère, mais avouez que je ne suis
pas loin.
106Biblio-fr, 11 janvier 2006
- Re Je craque, ou le non-métier
Eh ben oui. Les bibliothèques municipales
accueillent tous et toutes, sans distinction, et
personne n'utilise le lieu de la même façon, ne
s'adresse à nous de la même façon, ni ne cherche
la même chose. Et je vais vous dire un truc...
C'est ça qu'est bien. Finalement, si je fais ce
métier, je crois que c'est, bien sûr parce que
j'aime les livres, mais que je préfère les gens.
107Biblio-fr, 11 janvier 2006
- Re Je craque, ou le non-métier
Maintenant, ne désespérez pas... Il y a sûrement
des endroits (du type bibliothèques d'étude ou ce
genre de choses) qui correspondent à vosattentes
! Comme vous l'avez dit très justement, le métier
est varié et chaque professionnel peut trouver sa
place au gré de ses envies et de son
évolution. Mais ce que vous avez décrit, avec un
peu d'amertume, c'est bien le métier de
bibliothécaire, le plus chouette du monde et
c'est mon métier. Mon oui-métier. Bon courage à
vous ! Amicalement, Caroline.
108Je ne craque pas les mots-clés
Donner des limites, des repères, un mode
d'emploi, le sens du respect des autres fait
partie de notre métier, à mon sens, et relève
même, plus largement, de la fonction de l'adulte.
Et c'est aussi la fonction que je trouve la plus
valorisante. Après tout, nous gérons un espace de
rencontres et de brassage. Il faut faire prendre
l'alchimie. Et même si nos conversations se
limitaient à "bonjour-voilà je veux ça-merci-au
revoir", c'est le droit de tout lecteur et de
tout consommateur de ne pas avoir envie de
conseils, de ne pas être dans son jour, de ne pas
se greffer un sourire permanent au visage. On ne
connaît pas l'histoire des gens. Je pense que
tout le monde a droit à l'impersonnalité. Et
qu'un bibliothécaire ne vaut ni plus ni moins de
sourire qu'un caissier de supermarché.
109Je ne craque pas les mots-clés
Quant à ceux qui manquent carrément d'amabilité
(en 10 ans et beaucoup de bibliothèques
différentes, j'en ai rencontré très peu), je suis
toujours plus aimable qu'eux. C'est aussi un
aspect du service public en général. Je ne suis
pas en train de dire qu'il faut jouer la carpette
et se laisser marcher dessus, mais garder le
calme en toutes circonstances. Et en ce qui
concerne le troisième point que vous évoquez, et
bien oui... on fait le ménage. Etant donné qu'il
n'est pas fait 3 fois par jour par des gens dont
c'est le métier, et que, oui, le public que vous
accueillez n'a pas forcément le respect des
lieux. Alors oui, on ramasse les papiers, on
décolle les chewing-gum de sous les tables, on
fais sécher les chaises pleines de pipi de bébé,
on nettoie les livres d'autres sécrétions et
résidus non identifiés, on passe l'aspirateur si
nécessaire... Bref, on met les deux mains dedans.
Et là encore, c'est une question de respect,
quand on gère un équipement, doffrir au public
un endroit digne.
110Je ne craque pas le vécu
bibliothécaire
Offrir unendroit digne
Donner des limites
mon oui-métier
souhaité
subi
Personne nutilise de la même façon
Espace de rencontre
Droit à limpersonnalité
usager
111Je ne craque pas le vécu
bibliothécaire
Offrir unendroit digne
Donner des limites
mon oui-métier
Personne nutilise de la même façon
Espace de rencontre
Droit à limpersonnalité
usager
112Je ne craque pas le positionnement
bibliothécaire
usager
113Je ne craque pas le positionnement
bibliothécaire
usager
Cest ça quiest bien !
114 115Une transplantation cardiaque pour le métier ?
?