Title: Analyse conomique du droit des contrats le 17 janvier 2006
1Analyse économique du droitdes contratsle 17
janvier 2006
- Problématique générale
- Justifications économiques des structures
contractuelles types - Analyse économique du droit en matière
dinexécution
2Problématique généraleFonction sociale et
économique du droit des contrats
- Offrir un cadre juridique pour des transactions
socialement acceptables - Validité du consentement nullité en cas de
violence, derreur, de dol, de lésion - Validité de lobjet et de la cause nullité si
illicéité - Offrir des règles supplétives facilitant des
transactions a priori collectivement utiles
(Coase), c.a.d. - Optimisant lallocation des ressources
productives et des risques (ex. composante
assurance dans le contrat de travail) - Maximisant la création de valeur
3Le contrat efficace idéal
- Maximise la création de valeur en
- Spécifiant les obligations réciproques pour tous
les états du monde possibles - Prévoyant des sanctions parfaites
- Conditions information parfaite et coûts de
transaction négligeables permettant danticiper
parfaitement les résultats de la transaction
ainsi que les éventuels ajustements des
obligations aux évènements extérieurs aléatoires
4Natures et conséquences de limperfection de
linformation
- En pratique, information inévitablement
imparfaite, incertaine et/ou asymétrique - Conséquences sur les contrats réels
- Contrats inévitablement incomplets (impossible de
spécifier exhaustivement les obligations
contingentes) - Théorie des coûts de transaction la forme
contractuelle réalisant une gestion efficace de
lincomplétude et des éventuelles difficultés
darbitrage dépend de la spécificité des actifs
-ampleur investissements anticipatifs non
réutilisables- (routine vs besoin d autorité)
et de la fréquence des transactions (autorité
externe vs interne) - Contrats potentiellement malformés (erreur, dol,
lésion) et exposés au risque dinexécution - Questions pour le droit
- Réduction efficace des risques de malformations?
- Efficacité des sanctions (inexécution)?
5Différentiation des structures contractuelles/de
gouvernance Williamson (1985)
besoin croissant dautorité
besoin croissant de rapprocher lautorité des
acteurs directs
- Facteurs de spécificité des actifs
- Montant des investissements matériels/immatériels
dédiés - Conditions/contraintes de localisation dans
espace temps (ex. constructeur
auto/sous-traitant) - Williamson, o. (1985), The Economic
Institutions of Capitalism. New York Free Press.
Contrats relationnels (avec autorité)
6Les problèmes contractuels types en situation
dinformation imparfaite
- Asymétrie dinformation (A informé, B non)
- Sur la qualité intrinsèque du co-contractant
comment discriminer les bons des mauvais et
éviter la sélection adverse nuisant aux
transactions? - Assurance (qualité du risque de lassuré?)
- Banques (probabilité de défaillance de
lemprunteur?) - Sur la qualité de ses efforts (aléa moral) si la
contribution de A est masquée par un bruit
extérieur, comment linciter à leffort ?(ex
assurance, délégation de service public,
prestation de service, métayage, ..) - Occurrence dévènements imprévus (pour les 2
parties) - La flexibilité/obligations peut être mutuellement
avantageuse notion de violation efficace - Se pose la question du bon équilibre
sécurité/flexibilité au regard des
investissements anticipatifs
7La sélection adverse, où quand les mauvais
produits chassent les bons lapologue dAkerlof1
- Les vendeurs se différencient par la qualité q ?
0,1 de leur véhicule doccasion, inconnue des
acheteurs. - Le prix de réservation des vendeurs (min.
acceptable) est pvq q10000 euros celui des
acheteurs (max. acceptable) est paq
3/2q10000 euros (doù, si qualité q connue,
transaction possible et mutuellement avantageuse)
Prix max. acceptable compte tenu de lincertitude
qualité
Qualité nulle
Qualité excellente
Qualité Vendeurs (véhicules)
1
3/2qm
0
qm1/2
Marché non viable2
premiers vendeurs quittant le marché baisse de
qm, cercle vicieux et finalement disparition du
marché
1 Akerlof G. A. (1970), The market for lemons
quality, uncertainty and the market mechanism,
Quaterly Journal of Economics, vol. 84, p.
488-500 2 Vérifier que linstauration dun
contrôle qualité pourrait viabiliser le marché à
condition quelle réussisse à en écarter au moins
1/3 des véhicules de plus mauvaise qualité.
8Remèdes contractuels à la sélection adverse
- Préparation du contrat obligation de délivrer de
linformation - Contenu du contrat
- Clauses de renégociation
- Menu de contrats discriminants à travers une
double différentiation prix quantité ou
qualité - Ex assurance
- CHR Prime élevée franchise faible, destiné aux
hauts risques - CBR Prime faible franchise élevée, destiné aux
bas risques - Mais distorsions économiques inévitables
- Réduction de la qualité des prestations destinées
aux bons clients/partenaires (ex conditions
dissuasives dapports personnels pour les
prêts à taux réduits) - Prime dincitation (rente informationnelle)
concédée aux mauvais clients/partenaires pour
les dissuader complètement de choisir le contrat
des bons
9La double différenciation dans le cas de
lassurance
Valeur marginale subjective du risque
Prime marginale dassurance
RH
A
C
- Contrat RH
- couverture de 0 à 100
- Prime PRH
- Contrat RB
- couverture de MF à 100
- prime à PRB
PRH
B
PRB
RB
MF
M montant éventuel du sinistre (max100)
100
Franchise pour les contrats à faible prime
- Condition de discrimination AgtB
- Rente informationnelle A C
10Aléa moral, où larbitrage entre les objectifs
(1) dincitation à leffort et (2) dassurance
face à laléa externe lapologue du commercial
- Hypothèses
- la qualité du portefeuille client est inconnue
des deux parties - le manager ne peut observer que le résultat de
son commercial - le salaire (fixe) de réservation du commercial
(emploi alternatif) est de 40 000 (effort
faible) ou 50 000 (effort normal)
Marge commerciale brute en fonction du
portefeuille client et de leffort commercial (R)
- Questions
- -1) Quel est le niveau deffort commercial
collectivement efficace? - 2) que va-t-il se passer si le manager propose
simplement un fixe de 50 000 - 3) dans lhypothèse dun commercial neutre au
risque, quelle est la méthode dindexation
optimale (pour le manager toujours supposé
neutre au risque) de la rémunération aux
résultats (R)? - 4) Comment faut-il modifier le salaire, fixe et
variable, dun commercial averse au risque?
Comment varie le salaire moyen? Pourquoi?
11Réponses
- 1) Effort normal
- Gain (moyen) 0.5170 0.530 100
- Coût (dopportunité) du travail 50
- Surplus collectif 100 50 50
- Or, Effort faible perte collective de 10 (40 -
30) - 2) Avec ce fixe, le commercial acceptera lemploi
proposé. Son intérêt bien compris linclinera
cependant à un effort faible il bénéficiera
ainsi dun surcroît de qualité de vie que lon
peut évaluer à 10 (50 - 40 ), sans risquer dêtre
confondu par son employeur parce quil est
protégé par le bruit conjoncturel. - 3) La rémunération incitative minimale doit
assurer au commercial un revenu moyen de 50, mais
à la condition de fournir un effort normal. La
formule Salaire 30 (si R30) ou 70 (si
R170) répond à ces contraintes. - 4) Un commercial averse au risque acceptera une
rémunération indexée aux résultats à la condition
que son espérance de gain dépasse strictement 50
dans une mesure dépendant de lampleur de
lincertitude salariale et de son aversion au
risque. Le plus efficace pour lemployeur sera
daugmenter le fixe (par ex. de 30 à 40) ce qui
pourrait lobliger à revoir à la hausse
lindexation aux résultats afin de maintenir la
progressivité nécessaire à lincitation. Cela
nest ici pas nécessaire car le bonus à leffort,
bien que diminué de 200,5(70-30) à
150,5(70-40), reste incitatif (i.e. supérieur
au coût de leffort 10). Cet exemple illustre
deux aspects de la perte defficacité que ne
peuvent éviter les contrats optimaux (entre un
Principal et un agent) en présence daléa moral
(1) la nécessité pour le principal de consentir
une certaine prime de risque compensant la clause
dindexation et (2) la nécessité dun compromis
entre, dun côté, le montant de lassurance à
offrir et, de lautre, les inconvénients que
celle-ci entraîne en termes de surcoût
dincitation ou de perte deffet dincitation
(par ex., un fixe au-dessus de la limite
inférieure des résultats possibles nencourage
pas les petits efforts).
pour simplifier lécriture, les trois zéros
indiquant les milliers sont omis
12Remèdes contractuels à laléa moral
- Surveillance et sanction
- Contrôle aléatoire (ex conformité norme
vestimentaire des franchisés) - Contrôle ciblé (ex qualité de service des
franchisés dont la clientèle est majoritairement
occasionnelle) - Pénalités
- Rupture du contrat (à double tranchant si
investissement spécifique, doù opportunisme
résiduel) - Punition mesurée ( dissuasive , évitant la
rupture) - Incitation (substitut complément positif à
la sanction) - Critère defficacité rapprocher si possible
(mesure contribution individuelle?) la
rémunération de leffort de sa productivité
marginale - Indexation aux résultats (compromis
incitation/assurance) paramétrage prédéterminé,
répartition dune cagnotte par ordre de mérite,
référence à benchmark - Indexation aux moyens (si mesurables!)
- Intéressements non monétaires (grade, image,
prestige, )
13Analyse économique du droit en matière
dinexécution délibérée
- Deux questions, la règle assure-t-elle que
- linexécution ne frappe que les mauvais
contrats? - Les investissements anticipatifs (sans valeur
alternative) sont raisonnablement protégés? - Les règles envisageables
- Contractuelles
- Prévoir lajustement des obligations en fonction
dévènements aléatoires critiques (ex clauses de
renégociation et dindexation au prix du pétrole
dans les contrats gaziers à long terme) - clauses pénales, ex. cautions (remise
dotages ), mais posent problème! - Clauses supplétives (droit des contrats)
- Exécution forcée en nature
- Indemnités
- Bénéfice escompté
- Dommages directs et indirects
- Dommages directs
14Analyse économique du choix dexécuter ou non la
livraison dune machine commandée par B auprès de
A
- Maximisation du bénéfice collectif ex-post (après
IB, investissement spécifique ayant pour effet
daugmenter GB) - Max Bcontrat , Brupture
- Bc gain social GB(IB)
- coût social CA
- BA ( p -CA) BB( GB(IB) -p)
- GB(IB) - CA
-
- Linexécution permet un accroissement du bénéfice
collectif si se présente à A une opportunité de
livraison alternative à B de valeur GC telle que - GC gt GB(IB)
15Comparaison des règles