Mathesis, Mthode, Gomtrie II - PowerPoint PPT Presentation

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Mathesis, Mthode, Gomtrie II

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Un acteur et pas seulement un spectateur de la science en marche... R gle VII : ' Pour achever la science il faut parcourir une une toutes les ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: Mathesis, Mthode, Gomtrie II


1
Mathesis, Méthode, Géométrie II
  • Cours Master LOPHISS  Philosophie générale des
    sciences 
  • D. Rabouin (REHSEIS SPHERE UMR 7219 CNRS
    Paris)

2
  • Résumé des épisodes précédents
  • Complexité de ce quil faut entendre par
     philosophie cartésienne des mathématiques 
  • Un acteur et pas seulement un spectateur de la
    science en marche une pratique qui évolue malgré
    lapparente continuité des programmes
  • Tension entre les mathématiques comme modèle de
    certitude et lapproche  méthodique  qui
    suppose une réforme des sciences
  • (analyse et synthèse)
  • Une première solution la mathesis universalis
    et les remarques méthodologiques quon peut en
    tirer (exemple de linsertion des moyennes
    proportionnelles).

3
  • Règle VI Pour distinguer les choses les plus
    simples des autres embarrassées et pour les
    poursuivre avec ordre, il faut dans chaque suite
    de choses, où nous avons directement déduit les
    unes des autres quelques vérités, observer quel
    est le terme le plus simple, et comment tous
    les autres s'en éloignent plus, ou moins, ou
    également AT X, 381, 1-6.
  • Il faut commencer, dit Descartes, par
     recueillir les vérités qui se rencontrent
    delles-mêmes, et (de) voir ensuite peu à peu, si
    quelques autres se peuvent déduire de ces
    premières, et derechef dautres de celles-ci, et
    ainsi de suite  (384, 12-15).
  • Mais il ne sagit évidemment pas de sen tenir à
    un procédé synthétique, qui se contenterait de
    développer les données. Encore faut-il essayer de
    comprendre la raison de la plus ou moins facilité
    daccès à certaines vérités. Prenant lexemple
    simple dune suite de nombres en proportion
    continue (3, 6, 12, 24, 48), Descartes annonce
    alors 
  • ensuite de quoi, encore que toutes ces
    opérations soient transparentes, au point
    quelles paraissent presque puériles, pourtant à
    y réfléchir avec attention, je comprends, selon
    quelle raison toutes les questions, qu'on peut
    proposer touchant les proportions ou les
    rapports, des choses, sont enveloppées, et
    suivant quel ordre il faut les chercher cela
    seul renferme la somme de toute la science
    purement mathématique (385, 1-4).
  • La suite développe cet exemple
  • Ici une difficulté le rapport entre déduction
    indirecte et déduction directe (puis-je toujours
    revenir de lune à lautre ?)
  • Insister sur le fait que cette configuration est
    stable (Géométrie, Discours).

4
  • Mais, comme un homme qui marche seul et dans les
    ténèbres, je me résolus d'aller si lentement, et
    d'user de tant de circonspection et toutes
    choses, que, si je n'avançais que fort peu, je me
    garderais bien, au moins, de tomber. Même je ne
    voulus point commencer à rejeter tout à fait
    aucune des opinions, qui s'étaient pu glisser
    autrefois en ma créance sans y avoir été
    introduites par la raison, que je n'eusse
    auparavant employé assez de temps à faire le
    projet de l'ouvrage que j'entreprenais, et à
    chercher la vraie méthode pour parvenir à la
    connaissance de toutes les choses dont mon esprit
    serait capable.
  • J'avais un peu étudié, étant plus jeune, entre
    les parties de la philosophie, à la logique, et
    entre les mathématiques, à l'analyse des
    géomètres et à l'algèbre, trois arts ou sciences
    qui semblaient devoir contribuer quelque chose à
    mon dessein. Mais, en les examinant, je pris
    garde que, pour la logique, ses syllogismes et la
    plupart de ses autres instructions servent plutôt
    à expliquer à autrui les choses qu'on sait, ou
    même, comme l'art de Lulle, à parler, sans
    jugement, de celles qu'on ignore, qu'à les
    apprendre. Et bien qu'elle contienne, en effet,
    beaucoup de préceptes très vrais et très bons, il
    y en a toutefois tant d'autres, mêlés parmi, qui
    sont ou nuisibles ou superflus, qu'il est presque
    aussi malaisé de les en séparer, que de tirer une
    Diane ou une Minerve hors d'un bloc de marbre qui
    n'est point encore ébauché. Puis, pour l'analyse
    des anciens et l'algèbre des modernes, outre
    qu'elles ne s'étendent qu'à des matières fort
    abstraites, et qui ne semblent d'aucun usage, la
    première est toujours si astreinte à la
    considération des figures, qu'elle ne peut
    exercer l'entendement sans fatiguer beaucoup
    l'imagination et on s'est tellement assujetti,
    en la dernière, à certaines règles et à certains
    chiffres, qu'on en a fait un art confus et
    obscur, qui embarrasse l'esprit, au lieu d'une
    science qui le cultive.
  • Ce qui fut cause que je pensai qu'il fallait
    chercher quelque autre méthode, qui, comprenant
    les avantages de ces trois, fût exempte de leurs
    défauts. Et comme la multitude des lois fournit
    souvent des excuses aux vices, en sorte qu'un
    État est bien mieux réglé, lorsque, n'en ayant
    que fort peu, elles y sont fort étroitement
    observées ainsi, au lieu de ce grand nombre de
    préceptes dont la logique est composée, je crus
    que j'aurais assez des quatre suivants, pourvu
    que je prisse une ferme et constante résolution
    de ne manquer pas une seule fois à les observer.
  • Le premier était de ne recevoir jamais aucune
    chose pour vraie, que je ne la connusse
    évidemment être telle c'est-à-dire, d'éviter
    soigneusement la précipitation, et la prévention
    et de ne comprendre rien de plus en mes
    jugements, que ce qui se présenterait si
    clairement et si distinctement à mon esprit, que
    je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute.
  • Le second, de diviser chacune des difficultés que
    j'examinerais, en autant de parcelles qu'il se
    pourrait, et qu'il serait requis pour les mieux
    résoudre.
  • Le troisième, de conduire par ordre mes pensées,
    en commençant par les objets les plus simples et
    les plus aisés à connaître, pour monter peu à
    peu, comme par degrés, jusqu'à la connaissance
    des plus composés et supposant même de l'ordre
    entre ceux qui ne se précèdent point
    naturellement les uns les autres.
  • Et le dernier, de faire partout des dénombrements
    si entiers, et des revues si générales, que je
    fusse assuré de ne rien omettre.
  • Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et
    faciles, dont les géomètres ont coutume de se
    servir, Discours de la méthode II, AT VI, 17-19)

5
  • Quelle extension pour le modèle mathématique ?
  • Règle VII Pour achever la science il faut
    parcourir une à une toutes les choses, qui
    touchent à notre dessein, par un mouvement
    continu et nulle part interrompu de la pensée, et
    les comprendre dans un dénombrement suffisant et
    fait selon l'ordre AT X, 387, 10-13
  • Règle VIII Si dans la suite des choses à
    chercher sen présente une, que notre entendement
    ne puisse regarder assez bien, il faut sarrêter
    là, et il ne faut point examiner les suivantes,
    mais sabstenir dun travail superflu 
  •  les trois règles précédentes prescrivent
    lordre et lexpliquent celle-ci montre, quand
    il est tout à fait nécessaire, et quand il est
    utile seulement  (392, 14-16).
  • Cette règle va bien au-delà que déviter aux
     commençants  à ne pas perdre leur temps avec
    des questions insolubles  elle appelle à un
    examen critique de la raison, dont il nest pas
    moins important de connaître les pouvoirs que les
    limites (393, 3-21).

6
  • Premier Exemple la recherche de lanaclastique
  • ( la ligne () dans laquelle les rayons
    parallèles se réfractent, de manière quaprès la
    réfraction ils se coupent tous en un point )
  • Si, en un mot, quelqu'un qui a étudié la
    Mathématique seulement demande cette ligne, qu'on
    nomme en Dioptrique anaclastique, (), il
    remarquera sans doute aisément, suivant les
    cinquième et sixième règles, que la détermination
    de cette ligne dépend de la proportion,
    qu'observent les angles de réfraction avec les
    angles d'incidence mais il ne sera pas capable
    d'en poursuivre la recherche, puisqu'elle ne
    concerne pas la Mathesis, mais la Physique, il
    sera ici contraint de s'arrêter au seuil ().
  • Si au contraire un homme, qui n'a pas étudié la
    Mathématique seulement, mais qui, suivant la
    première règle, désirerait chercher la vérité
    dans tout ce qui se présente, est tombé dans la
    même difficulté, il trouvera en outre, que cette
    proportion entre les angles d'incidence et de
    réfraction dépend encore du changement de ces
    angles mêmes selon la variété des milieux et
    derechef que ce changement dépend de la façon,
    dont le rayon pénètre à travers tout le diaphane,
    et que la connaissance de cette pénétration
    suppose que la nature de l'action de la lumière
    soit aussi connue enfin que pour entendre bien
    l'action de la lumière il faut savoir ce qu'est
    en général une puissance naturelle, ce qui à la
    fin est dans toute cette suite le terme le plus
    absolu AT X, 393, 22 - 395, 4.
  • Une conséquence importante Lidée de
     méthode  ne sappuie donc pas sur la mathesis
    au sens où elle aurait comme visée une
     mathématisation  des phénomènes

7
  • Descartes contre Galilée
  • Je trouve en général quil philosophe beaucoup
    mieux que le vulgaire, en ce quil quitte le plus
    quil peut les erreurs de lÉcole et tâche à
    examiner les matières physiques par des raisons
    mathématiques. En cela je maccorde entièrement
    avec lui et je tiens quil ny a dautre moyen
    pour trouver la vérité.
  • Mais il me semble quil manque beaucoup en ce
    quil fait continuellement des digressions et ne
    sarrête point à expliquer tout à fait une
    matière ce qui montre quil ne les a pas
    examinées par ordre et que, sans avoir considéré
    les premières causes de la nature, il a seulement
    cherché les raisons de quelques effets
    particuliers et ainsi, quil a bâti sans
    fondement
  • (à Mersenne 11 octobre 1638, AT II, 380)

8
  • Règle VIII, un deuxième exemple,  le plus
    excellent de tous   que pouvons-nous
    connaître ? 
  • Ainsi donc rien ne peut être ici plus utile que
    de chercher, ce qu'est la connaissance humaine et
    jusqu'où elle s'étend. C'est pourquoi nous
    embrassons maintenant ceci même en une question
    unique, dont nous jugeons bon par les règles déjà
    traitées de faire l'examen avant toutes les
    autres et c'est ce que doivent faire une bonne
    fois dans la vie chacun de ceux qui aiment tant
    soit peu la vérité parce que cette recherche
    contient les vrais instruments du savoir et la
    méthode tout entière AT X, 397, 27-398, 5.
  • Curieux nous navons donc pas suivi la voie qui
    permet de partir des  vrais instruments du
    savoir  et nous navons donc pas  la méthode
    tout entière .

9
  • La  méthode  comme processus évolutif
  • On peut donc comparer cette méthode à ceux
    d'entre les arts mécaniques, qui n'ont nul besoin
    du secours de quelques autres, mais tirent
    d'eux-mêmes la manière dont il convient de
    fabriquer leurs propres instruments. Si quelqu'un
    voulait en effet exercer l'un d'entre eux, par
    exemple, celui du forgeron, mais qu'il soit
    démuni de tous les instruments, au début il
    serait certes contraint d'employer une pierre
    dure, ou quelque masse grossière de fer en guise
    d'enclume, de se choisir un caillou en lieu de
    maillet, d'assujettir des bois en tenailles, et
    d'en rassembler selon la nécessité d'autres de
    cette sorte ceux-ci une fois préparés, il
    n'entreprendra point aussitôt de forger des épées
    ou des casques, ni rien de ce qu'on fabrique avec
    du fer, à l'usage d'autrui mais avant toutes
    choses, il se forgera des maillets, une enclume,
    des tenailles, et tout le reste des outils
    nécessaires AT X, 397, 4-16.
  • Conclusion 1 la mathesis universalis comme
    instrument  naturel  à partir duquel on peut
    construire des instruments (mathématiques et
    philosophiques) plus élaborés.

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  • un nouveau programme quels sont les différents
    genres de connaissance et, corrélativement, quels
    sont les genres dobjets connus (à venir
    première ébauche dans la Règle XII) ?
  • Descartes ne peut totalement échapper à cette
    tâche au moment de passer aux applications de la
    partie méthodologique consacrée aux
     propositions simples , cest-à-dire au
    traitement des  questions  (Règle XIII et
    suivantes)
  • Une ébauche de théorie de la connaissance (RXII)
  • Trois types de  natures simples 
     intellectuelles ,  matérielles  ou
     communes  AT X, 419, 6-420, 2.
  • Le critère distinctif est lintervention de
    limagination, qui nest pas légitime dans le
    premier cas (nec ulla fingi potest idea corporea
    quae repraesentet), alors quelle est nécessaire
    dans le second (non nisi in corporibus esse
    cognoscuntur).
  • Lanalyse mathématique na donc pas de légitimité
    à traiter les premières, puisquelle travaillera
    exclusivement avec l aide de limagination 
    cf. Règle XIV AT X, 438, 12 ut autem etiam
    imaginationis utamur adjumento. Justification du
    schématisme à partir de la Règle XII
  • On peut certes considérer quune partie de cette
    méthode ressortit aux  natures communes  (parmi
    lesquelles figurent les axiomes mathématiques).
    Cest vraisemblablement le cas du traitement le
    plus élémentaire des proportions, tel quil est
    proposé dans la première partie du traité. Mais
    quoi quil en soit, et comme y a insisté la Règle
    IV, la valeur exemplaire de la mathesis pour
    lensemble des connaissances ne pourra donc
    valoir quà un niveau élémentaire. Dans le
    traitement des questions proprement dites, le
    recours à limagination servira de ligne de
    partage.

11
je remarque premièrement la différence qui est
entre l'imagination et la pure intellection ou
conception. Par exemple, lorsque j'imagine un
triangle, je ne le conçois pas seulement comme
une figure composée et comprise de trois lignes,
mais outre cela je considère ces trois lignes
comme présentes par la force et l'application
intérieure de mon esprit  et c'est proprement ce
que j'appelle imaginer. Que si je veux penser à
un chiliogone, je conçois bien à la vérité que
c'est une figure composée de mille côtés, aussi
facilement que je conçois qu'un triangle est une
figure composée de trois côtés seulement  mais
je ne puis pas imaginer les mille côtés d'un
chiliogone, comme je fais les trois d'un
triangle, ni, pour ainsi dire, les regarder comme
présents avec les yeux de mon esprit. Et quoique,
suivant la coutume que j'ai de me servir toujours
de mon imagination, lorsque je pense aux choses
corporelles, il arrive qu'en concevant un
chiliogone je me représente confusément quelque
figure, toutefois il est très évident que cette
figure n'est point un chiliogone, puisqu'elle ne
diffère nullement de celle que je me
représenterais, si je pensais à un myriogone, ou
à quelque autre figure de beaucoup de côtés  et
qu'elle ne sert en aucune façon à découvrir les
propriétés qui font la différence du chiliogone
d'avec les autres polygones. Que s'il est
question de considérer un pentagone, il est bien
vrai que je puis concevoir sa figure, aussi bien
que celle d'un chiliogone, sans le secours de
l'imagination  mais je la puis aussi imaginer en
appliquant l'attention de mon esprit à chacun de
ses cinq côtés, et tout ensemble à l'aire, ou à
l'espace qu'ils renferment. Ainsi je connais
clairement que j'ai besoin d'une particulière
contention d'esprit pour imaginer, de laquelle je
ne me sers point pour concevoir  et cette
particulière contention d'esprit montre
évidemment la différence qui est entre
l'imagination et l'intellection ou conception
pure. Descartes Meditations métaphysiques VI
12
  • Lanalyse mathématique (XIV-XXI)
  • Règle XIV justification du schématisme et de
    son universalité (recours à la Règle XII).
    Analyse des éléments nécessaires à la bonne
    position dun problème ( question )
    détermination des dimensions, choix dune unité,
    détermination des rapports (deux chapitres
     ordre et mesure ).
  • A partir de la Règle XV, Descartes expose les
    premiers éléments dun calcul géométrique dans
    lequel les objets (grandeurs ou nombres) sont
    représentées par des longueurs et des rectangles
    ou ? on oublie trop souvent cette alternative ?
    des points et des réseaux de points (453-454).
  • Ce schématisme étant posé, il est possible den
    proposer une traduction dans un symbolisme
    algébrique (XVI), ce qui permettra de consigner
    les raisonnements sans alourdir le travail de
    limagination

13
REGLE XIV nous n'aurons pas peu de profit, si
nous transportons ce, que nous entendons pouvoir
être dit des grandeurs en général, à cette espèce
de grandeur, qui sera la plus facilement et la
plus distinctement de toutes dépeinte dans notre
imagination et que ce soit l'étendue réelle du
corps abstraite de tout autre chose, sauf de ce
qu'elle est figurée, cela suit de ce qu'on a dit
à la Règle XII, où nous avons conçu que la
fantaisie elle-même avec les idées qui y existent
n'est rien d'autre, qu'un vrai corps réel et
étendu et figuré. Ce qui est aussi évident par
soi, puisqu'en aucun autre sujet on ne fait voir
plus distinctement toutes les différences des
proportions (quod per se etiam est evidens, cum
in nullo alio subjecto distinctius omnes
proportionum differentiae exhibeantur) car bien
qu'une chose puisse être dite plus ou moins
blanche qu'une autre, et même un son plus ou
moins aigu qu'un autre, et ainsi du reste, nous
ne pouvons cependant déterminer exactement
(exacte definire), si cet excès consiste en une
proportion double, ou triple, etc., sinon avec
une certaine analogie (per analogiam quamdam)
avec l'étendue du corps figuré RXIV, AT X, 441,
4-20.
14
REGLE XV
15
(No Transcript)
16
REGLE XVI
17
La fin de la partie rédigée des Regulae la
Règle XVIII sarrête sur le problème de
linsertion dune moyenne
18
La fin de partie rédigée  Cest pourquoi il
vaut la peine dexposer ici, comment tout
rectangle se peut transformer en ligne, et
réciproquement une ligne ou même un rectangle en
un autre, dont un côté soit désigné, ce qui est
très aisé pour les Géomètres () Et bien que ce
soit connu même par des enfants en Géométrie, je
veux lexposer pourtant, de peur de paraître
omettre quelque chose  (et la suite manque !)
Mais pour transformer un rectangle en carré (ce
qui, en termes modernes, revient à trouver la
racine carré ou moyenne proportionnelle), on a
besoin du cercle ! (on le voit bien ici dans la
version  visuelle  dEuclide II, 14 ci-contre,
proposée par Byrne à la fin du XIXe s.)
19
Insérer une moyenne proportionnelle il faut le
cercle ! (Euclide VI, 13, dans la version Byrne)
20
La Géométrie (1637)
21
La Géométrie le cercle entre dans le
schématisme géométrique
22
La géométrie réalise-t-elle, en ladaptant,
lextension de la mathesis universalis ?
  • A Ciermans qui propose en 1638 le titre de
    mathesis pura pour la Géométrie, Descartes oppose
    de la manière la plus claire une fin de non
    recevoir 
  •  car je n'ai expliqué en ce traité-là pas une
    des questions qui appartiennent proprement à
    l'Arithmétique, ni même de celles où l'on
    considère l'ordre et la mesure, comme a fait
    Diophante, mais bien davantage je n'y ai point
    traité du mouvement, quoi que la mathématique
    pure, au moins celle que j'ai le plus cultivée,
    en fasse son principal objet . A Ciermans, 23
    mars 1638 AT II, 70-71, trad. Clerselier (1663).

23
  • la lettre à Mersenne du 27 juillet 1638
  • Mr des Argues m'oblige du soin qu'il lui plaît
    d'avoir de moi, en ce qu'il témoigne être marri
    de ce que je ne veux plus étudier en Géométrie.
    Mais je n'ai résolu de quitter que la Géométrie
    abstraite, c'est-à-dire la recherche des
    questions qui ne servent qu'à exercer l'esprit
    et ce afin d'avoir d'autant plus de loisir de
    cultiver une autre sorte de Géométrie, qui se
    propose pour questions l'explication des
    phénomènes de la nature. Car s'il lui plaît de
    considérer ce que j'ai écrit du sel, de la neige,
    de l'arc-en-ciel etc., il connaîtra bien que
    toute ma Physique n'est autre chose que Géométrie
    AT II, 268. Nous soulignons.
  • Vers la mathesis pura et abstracta
  • Cf. Frédéric De Buzon 1996, La mathesis des
    Principia remarques sur II, 64 , dans
    Jean-Robert Armogathe et Giulia Belgioioso,
    Principia Philosophiae (1644-1994) atti del
    Convegno per il 350 anniversario della
    pubblicazione dell'opera, Naples, Vivarium, p.
    303-320.
  • les raisons dun abandon.

24
  • Et en toutes les neuf années suivantes, je ne fis
    autre chose que rouler çà et là dans le monde,
    tâchant d'y être spectateur plutôt qu'acteur en
    toutes les comédies qui s'y jouent et faisant
    particulièrement réflexion, en chaque matière,
    sur ce qui la pouvait rendre suspecte, et nous
    donner occasion de nous méprendre, je déracinais
    cependant de mon esprit toutes les erreurs qui
    s'y étaient pu glisser auparavant. Non que
    j'imitasse pour cela les sceptiques, qui ne
    doutent que pour douter, et affectent d'être
    toujours irrésolus car, au contraire, tout mon
    dessein ne tendait qu'à m'assurer, et à rejeter
    la terre mouvante et le sable, pour trouver le
    roc ou l'argile ()
  • Et de plus, je continuais à m'exercer en la
    méthode que je m'étais prescrite car, outre que
    j'avais soin de conduire généralement toutes mes
    pensées selon ses règles, je me réservais de
    temps en temps quelques heures, que j'employais
    particulièrement à la pratiquer en des
    difficultés de mathématique, ou même aussi en
    quelques autres que je pouvais rendre quasi
    semblables à celles des mathématiques, en les
    détachant de tous les principes des autres
    sciences, que je ne trouvais pas assez fermes,
    comme vous verrez que j'ai fait en plusieurs qui
    sont expliquées en ce volume. ()
  • Toutefois ces neuf ans s'écoulèrent avant que
    j'eusse encore pris aucun parti, touchant les
    difficultés qui ont coutume d'être disputées
    entre les doctes, ni commencé à chercher les
    fondements d'aucune philosophie plus certaine que
    la vulgaire. Et l'exemple de plusieurs excellents
    esprits, qui, en ayant eu ci-devant le dessein,
    me semblaient n'y avoir pas réussi, m'y faisait
    imaginer tant de difficulté, que je n'eusse
    peut-être pas encore si tôt osé l'entreprendre,
    si je n'eusse vu que quelques-uns faisaient déjà
    courre le bruit que j'en étais venu à bout. Je ne
    saurais pas dire sur quoi ils fondaient cette
    opinion et si j'y ai contribué quelque chose par
    mes discours, ce doit avoir été en confessant
    plus ingénument ce que j'ignorais, que n'ont
    coutume de faire ceux qui ont un peu étudié, et
    peut-être aussi en faisant voir les raisons que
    j'avais de douter de beaucoup de choses que les
    autres estiment certaines, plutôt qu'en me
    vantant d'aucune doctrine. Mais ayant le cur
    assez bon pour ne vouloir point qu'on me prît
    pour autre que je n'étais, je pensai qu'il
    fallait que je tâchasse, par tous moyens, à me
    rendre digne de la réputation qu'on me donnait
  • et il y a justement huit ans, que ce désir me fit
    résoudre à m'éloigner de tous les lieux où je
    pouvais avoir des connaissances, et à me retirer
    ici, en un pays où la longue durée de la guerre a
    fait établir de tels ordres, que les armées qu'on
    y entretient ne semblent servir qu'à faire qu'on
    y jouisse des fruits de la paix avec d'autant
    plus de sûreté, et où parmi la foule d'un grand
    peuple fort actif, et plus soigneux de ses
    propres affaires que curieux de celles d'autrui,
    sans manquer d'aucune des commodités qui sont
    dans les villes les plus fréquentées, j'ai pu
    vivre aussi solitaire et retiré que dans les
    déserts les plus écartés.
  • DM III, AT VI, 28-31

25
  • lettre à Mersenne d'octobre 1629, où le
    philosophe déclare, après avoir mentionné le
    projet d'un traité sur les Météores Pour la
    Raréfaction je suis d'accord avec ce Médecin et
    ai maintenant pris parti touchant tous les
    fondements de la Philosophie AT I, 25

26
  • A Mersenne 15 avril 1630
  •  Cela ne m'empêchera pas d'achever le petit
    traité que j'ai commencé mais je ne désire pas
    qu'on le sache, afin d'avoir toujours la liberté
    de le désavouer et j'y travaille fort lentement,
    parce que je prends beaucoup plus de plaisir à
    m'instruire moi-même, que non pas à mettre par
    écrit le peu que je sais. J'étudie maintenant en
    chimie et en anatomie tout ensemble, et apprends
    tous les jours quelque chose que je ne trouve pas
    dedans les livres. 
  • Fin annoncée 1633
  •  Que si vous trouvez étrange de ce que j'avais
    commencé quelques autres traités étant à Paris,
    lesquels je n'ai pas continués, je vous en dirai
    la raison 
  •  Pour des problèmes, je vous en enverrai un
    million pour proposer aux autres, si vous le
    désirez mais je suis si las des mathématiques,
    et en fais maintenant si peu d'état, que je ne
    saurais plus prendre la peine de les soudre
    moi-même 
  • Réponse à une question de Mersenne sur la
    condensation et la raréfaction
  •  Mais toutes les difficultés de physique
    touchant lesquelles je vous ai mandé que j'avais
    pris parti, sont tellement enchaînées, et
    dépendent si fort les unes des autres, qu'il me
    serait impossible d'en démontrer une, sans les
    démontrer toutes ensemble ce que je ne saurais
    faire plutôt ni plus succinctement que dans le
    traité que je prépare. 

27
Pour votre question de théologie, encore qu'elle
passe la capacité de mon esprit, elle ne me
semble pas toutefois hors de ma profession, parce
qu'elle ne touche point à ce qui dépend de la
révélation, ce que je nomme proprement théologie
mais elle est plutôt métaphysique et se doit
examiner par la raison humaine. Or j'estime que
tous ceux à qui Dieu a donné l'usage de cette
raison, sont obligés de l'employer principalement
pour tâcher à le connaître, et à se connaître
eux-mêmes. C'est par là que j'ai tâché de
commencer mes études et je vous dirai que je
n'eusse su trouver les fondements de la physique,
si je ne les eusse cherchés par cette voie. Mais
c'est la matière que j'ai le plus étudiée de
toutes, et en laquelle, grâces à Dieu, je me suis
aucunement satisfait au moins pensai-je avoir
trouvé comment on peut démontrer les vérités
métaphysiques, d'une façon qui est plus évidente
que les démonstrations de géométrie je dis ceci
selon mon jugement, car je ne sais pas si je le
pourrai persuader aux autres. Les 9 premiers mois
que j'ai été en ce pays, je n'ai travaillé à
autre chose. AT I, 144
28
  • Petit excursus le dispositif des Méditations
    (1641/1647)
  • MÉDITATIONS TOUCHANT LA PREMIÈRE PHILOSOPHIE
  • Dans lesquelles l'Existence de Dieu et la
    Distinction Réelle entre l'Ame et le Corps de
    l'Homme sont Démontrées
  • A Messieurs les Doyens et Docteurs de la Sacrée
    Faculté de Théologie de Paris
  • Messieurs,
  • La raison qui me porte à vous présenter cet
    ouvrage est si juste, et, quand vous en
    connaîtrez le dessein, je m'assure que vous en
    aurez aussi une si juste de le prendre en votre
    protection, que je pense ne pouvoir mieux faire,
    pour vous le rendre en quelque sorte
    recommandable, qu'en vous disant en peu de mots
    ce que je m'y suis proposé. J'ai toujours estimé
    que ces deux questions, de Dieu et de l'âme,
    étaient les principales de celles qui doivent
    plutôt être démontrées par les raisons de la
    philosophie que de la théologie car bien qu'il
    nous suffise, à nous autres qui sommes fidèles,
    de croire par la foi qu'il y a un Dieu, et que
    l'âme humaine ne meurt point avec le corps,
    certainement il ne semble pas possible de pouvoir
    jamais persuader aux infidèles aucune religion,
    ni quasi même aucune vertu morale, si
    premièrement on ne leur prouve ces deux choses
    par raison naturelle. Et d'autant qu'on propose
    souvent en cette vie de plus grandes récompenses
    pour les vices que pour les vertus, peu de
    personnes préféreraient le juste à l'utile, si
    elles n'étaient retenues, ni par la crainte de
    Dieu, ni par l'attente d'une autre vie
  • C'est pourquoi j'ai pensé qu'il ne serait point
    hors de propos, que je fisse voir ici par quels
    moyens cela se peut faire, et quelle voie il faut
    tenir, pour arriver à la connaissance de Dieu
    avec plus de facilité et de certitude que nous ne
    connaissons les choses de ce monde AT IXa, 4

29
  • Davantage, sachant que la principale raison, qui
    fait que plusieurs impies ne veulent point croire
    qu'il y a un Dieu, et que l'âme humaine est
    distincte du corps, est qu'ils disent que
    personne jusqu'ici n'a pu démontrer ces deux
    choses quoique je ne sois point de leur opinion,
    mais qu'au contraire je tienne que presque toutes
    les raisons qui ont été apportées par tant de
    grands personnages, touchant ces deux questions,
    sont autant de démonstrations, quand elles sont
    bien entendues, et qu'il soit presque impossible
    d'en inventer de nouvelles si est-ce que je
    crois qu'on ne saurait rien faire de plus utile
    en la philosophie, que d'en rechercher une fois
    curieusement et avec soin les meilleures et plus
    solides, et les disposer en un ordre si clair et
    si exact, qu'il soit constant désormais à tout le
    monde, que ce sont de véritables démonstrations.
    Et enfin, d'autant que plusieurs personnes ont
    désiré cela de moi, qui ont connaissance que j'ai
    cultivé une certaine méthode pour résoudre toutes
    sortes de difficultés dans les sciences méthode
    qui de vrai n'est pas nouvelle, n'y ayant rien de
    plus ancien que la vérité, mais de laquelle ils
    savent que je me suis servi assez heureusement en
    d'autres rencontres j'ai pensé qu'il était de
    mon devoir de tenter quelque chose sur ce sujet.
  • Tout ainsi que dans la géométrie il y en a
    plusieurs qui nous ont été laissées par
    Archimède, par Apollonius, par Pappus, et par
    plusieurs autres, qui sont reçues de tout le
    monde pour très certaines et très évidentes,
    parce qu'elles ne contiennent rien qui, considéré
    séparément, ne soit très facile à connaître, et
    qu'il n'y a point d'endroit où les conséquences
    ne cadrent et ne conviennent fort bien avec les
    antécédents néanmoins, parce qu'elles sont un
    peu longues, et qu'elles demandent un esprit tout
    entier, elles ne sont comprises et entendues que
    de fort peu de personnes de même, encore que
    j'estime que celles dont je me sers ici, égalent,
    voire même surpassent en certitude et évidence
    les démonstrations de géométrie
  • AT IXa, 6-7

30
  • Retour à la lettre du 15 avril 1630 les vérités
    éternelles
  • Mais je ne laisserai pas de toucher en ma
    Physique plusieurs questions métaphysiques, et
    particulièrement celle-ci Que les vérités
    mathématiques, lesquelles vous nommez éternelles,
    ont été établies de Dieu et en dépendent
    entièrement, aussi bien que tout le reste des
    créatures.
  • C'est en effet parler de Dieu comme d'un Jupiter
    ou Saturne, et l'assujettir au Styx et aux
    Destinées, que de dire que ces vérités sont
    indépendantes de lui. Ne craignez point, je vous
    prie, d'assurer et de publier partout, que c'est
    Dieu qui a établi ces lois en la nature, ainsi
    qu'un roi établit des lois en son royaume. Or il
    n'y en a aucune en particulier que nous ne
    puissions comprendre si notre esprit se porte à
    la considérer, et elles sont toutes mentibus
    nostris ingenitæ, ainsi qu'un roi imprimerait ses
    lois dans le cur de tous ses sujets, s'il en
    avait aussi bien le pouvoir. Au contraire nous ne
    pouvons comprendre la grandeur de Dieu, encore
    que nous la connaissions. Mais cela même que nous
    la jugeons incompréhensible nous la fait estimer
    davantage ainsi qu'un roi a plus de majesté
    lorsqu'il est moins familièrement connu de ses
    sujets, pourvu toutefois qu'ils ne pensent pas
    pour cela être sans roi, et qu'ils le connaissent
    assez pour n'en point douter.
  • On vous dira que si Dieu avait établi ces
    vérités, il les pourrait changer comme un roi
    fait ses lois à quoi il faut répondre qu'oui, si
    sa volonté peut changer. Mais je les comprends
    comme éternelles et immuables. Et moi je juge
    le même de Dieu. Mais sa volonté est libre.
    Oui, mais sa puissance est incompréhensible et
    généralement nous pouvons bien assurer que Dieu
    peut faire tout ce que nous pouvons comprendre,
    mais non pas qu'il ne peut faire ce que nous ne
    pouvons pas comprendre car ce serait témérité de
    penser que notre imagination a autant d'étendue
    que sa puissance. J'espère écrire ceci, même
    avant qu'il soit 15 jours, dans ma physique mais
    je ne vous prie point pour cela de le tenir
    secret au contraire je vous convie de le dire
    aussi souvent que l'occasion s'en présentera,
    pourvu que ce soit sans me nommer car je serai
    bien aise de savoir les objections qu'on pourra
    faire contre, et aussi que le monde s'accoutume à
    entendre parler de Dieu plus dignement, ce me
    semble, que n'en parle le vulgaire, qui l'imagine
    presque toujours ainsi qu'une chose finie
  • Mais à propos de l'infini, vous m'en proposiez
    une question en votre lettre du 14 mars, qui est
    tout ce que j'y trouve de plus qu'en la dernière.
    Vous disiez que s'il y avait une ligne infinie,
    elle aurait un nombre infini de pieds et de
    toises, et par conséquent que le nombre infini
    des pieds serait 6 fois plus grand que le nombre
    des toises. Concedo totum. Donc ce dernier
    n'est pas infini. Nego consequentiam. Mais un
    infini ne peut être plus grand que l'autre.
    Pourquoi non? Quid absurdi? principalement s'il
    est seulement plus grand in ratione finita, ut
    hic ubi multiplicatio per 6 est ratio finita, quæ
    nihil attinet ad infinitum. Et de plus, quelle
    raison avons-nous de juger si un infini peut être
    plus grand que l'autre, ou non? vu qu'il
    cesserait d'être infini, si nous le pouvions
    comprendre. Conservez-moi l'honneur de vos bonnes
    grâces. Je suis
  • AT I, 145-147

31
  • Lettre à Mersenne, 27 mai ou 3 juin 1630
  • Vous me demandez in quo genere causæ Deus
    disposuit æternas veritates. Je vous réponds que
    c'est in eodem genere causæ qu'il a créé toutes
    choses, c'est-à-dire ut efficiens et totalis
    causa.
  • Car il est certain qu'il est aussi bien auteur de
    l'essence comme de l'existence des créatures or
    cette essence n'est autre chose que ces vérités
    éternelles, lesquelles je ne conçois point émaner
    de Dieu, comme les rayons du soleil mais je sais
    que Dieu est auteur de toutes choses, et que ces
    vérités sont quelque chose, et par conséquent
    qu'il en est auteur. Je dis que je le sais, et
    non pas que je le conçois ni que je le comprends
    car on peut savoir que Dieu est infini et
    tout-puissant, encore que notre âme étant finie
    ne le puisse comprendre ni concevoir de même que
    nous pouvons bien toucher avec les mains une
    montagne, mais non pas l'embrasser comme nous
    ferions un arbre, ou quelqu'autre chose que ce
    soit, qui n'excédât point la grandeur de nos
    bras car comprendre, c'est embrasser de la
    pensée mais pour savoir une chose, il suffit de
    la toucher de la pensée. Vous demandez aussi qui
    a nécessité Dieu à créer ces vérités et je dis
    qu'il a été aussi libre de faire qu'il ne fût pas
    vrai que toutes les lignes tirées du centre à la
    circonférence fussent égales, comme de ne pas
    créer le monde. Et il est certain que ces vérités
    ne sont pas plus nécessairement conjointes à son
    essence, que les autres créatures. Vous demandez
    ce que Dieu a fait pour les produire. Je dis que
    ex hoc ipso quod illas ab æterno esse voluerit et
    intellexerit, illas creavit, ou bien (si vous
    n'attribuez le mot de creavit qu'à l'existence
    des choses) illas disposuit et fecit. Car c'est
    en Dieu une même chose de vouloir, d'entendre, et
    de créer, sans que l'un précède l'autre, ne
    quidem ratione. AT I, 152-153

32
Le Monde ou traité de la Lumière (édition 1677)
33
  • Bien que la mer ne soit pas infinie, ceux qui
    sont au milieu sur quelque vaisseau peuvent
    étendre leur vue, ce semble, à l'infini et
    toutefois il y a encore de l'eau au delà de ce
    qu'ils voient. Ainsi, encore que notre
    imagination semble se pouvoir étendre à l'infini
    et que cette nouvelle matière ne soit pas
    supposée être infinie, nous pouvons bien
    toutefois supposer qu'elle remplit des espaces
    beaucoup plus grands que tous ceux que nous
    aurons imaginés. Et même afin qu'il n'y ait rien
    en tout ceci où vous puissiez trouver à redire,
    ne permettons pas à notre imagination de
    s'étendre si loin qu'elle pourrait mais
    retenons-la tout à dessein dans un espace
    déterminé, qui ne soit pas plus grand, par
    exemple, que la distance qui est depuis la Terre
    jusques aux principales étoiles du firmament, et
    supposons que la matière que Dieu aura créée
    s'étend bien loin au-delà de tous côtés, jusque à
    une distance indéfinie. Car il y a bien plus
    d'apparence et nous avons bien mieux le pouvoir
    de prescrire des bornes à l'action de notre
    pensée, que non pas aux uvres de Dieu Le Monde
    VI, AT XI, 32, 12 - 33, 3.

34
  • Ajoutons à cela que cette matière peut être
    divisée en toutes les parties et selon toutes les
    figures que nous pouvons imaginer et que
    chacune de ses parties est capable de recevoir en
    soi tous les mouvements que nous pouvons aussi
    concevoir. Et supposons de plus que Dieu la
    divise véritablement en plusieurs telles parties,
    les unes plus grosses, les autres plus petites,
    les unes d'une figure, les autres d'une autre,
    telles qu'il nous plaira de les feindre. Non pas
    qu'il les sépare pour cela l'une de l'autre, en
    sorte qu'il y a ait quelque vide entre deux
    mais pensons que toute la distinction qu'il y met
    consiste dans la diversité des mouvements qu'il
    leur donne, faisant que, dès le premier instant
    qu'elles sont créées, les unes commencement à se
    mouvoir d'un côté, les autres d'un autre les
    une plus vite, les autres plus lentement (ou
    même, si vous voulez, point du tout) et qu'elles
    continuent par après leur mouvement suivant les
    lois ordinaires de la Nature AT XI, 34, 1-18.

35
  • Conclusion
  • Stabilité de certains éléments (méthode, rôle de
    la certitude), mais évolution profonde et des
     fondements  philosophiques et de la pratique
    scientifique qui laccompagne
  • Merci !
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