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Psychopathologie%20et%20d

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L'expert d termine quel type de personnalit est le plus susceptible de commettre tel acte en tablissant un profil psychologique ou psychopathologique. ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: Psychopathologie%20et%20d


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Psychopathologie et délinquance
  • Christophe.Adam_at_ulb.ac.be
  • 02/650.38.65. Bureau H5.132
  • Objectifs généraux
  • Traiter des liens entre psychopathologie et
    délinquance
  • Présenter de manière approfondie les différentes
    catégories psychopathologiques (sémiologie
    clinique) et leurs logiques sous-jacentes
  • Examen écrit questions ouvertes et fermées un
    cas clinique

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Psychopathologie et délinquanceIntroduction
générale
  • En tant que champ détude pluridisciplinaire,
    voire interdisciplinaire, la criminologie est
    traversée par des références à la psychiatrie, à
    la psychologie et à la psychopathologie, laquelle
    étudie de manière différentielle les maladies
    mentales.
  • le cours traite des rapports possibles entre
    psychopathologie et délinquance.
  • Sil existe des rapports entre les deux, comment
    peuvent-ils se nouer ? Selon quelles
    modalités spécifiques ?
  • Ne faut-il chercher que des rapports de causalité
    ou ceux-ci sont-ils dun autre ordre, plus
    complexes ?
  • Ce nest pas parce quun auteur commet un délit
    quil est atteint dun trouble ou dune maladie
    mentale !
  • Le trouble mental ou la maladie nexplique jamais
    directement et totalement la délinquance.

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Plan de lintroduction générale
  • 1. Comment aborder la matière?
  • 2. Partir de la psychopathologie pour aborder la
    délinquance implications du projet
  • 3. Principes directeurs en matière de
    psychopathologie

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Comment aborder cette matière ?
  • Labord de cette matière peut être réalisé à
    travers des démarches distinctes
  • Dans le système de justice pénale, le
    psychopathologue est souvent interpellé en tant
    quexpert à diverses étapes de la procédure
    pénale  des investigations policières en passant
    par le procès et même au-delà, dans des activités
    dévaluation ou de guidance.
  • Nous retracerons brièvement ces étapes où
    lexpert psychopathologue est susceptible
    dintervenir.
  • Les démarches évoquées répondent à certaines
    exigences cliniques et théoriques que nous
    pointerons également

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1. Comment aborder la matière?
  • 1.1. Deux démarches-types
  • 1.1.1. Première démarche
  • 1.1.2. Deuxième démarche
  • 1.2. Recours à lexpert psychopathologue
  • 1.3. Exigences théorico-cliniques de la démarche
    et formes de délinquance sans référence à la
    psychopathologie

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1.1. Deux démarches -types
  • Pour aborder ce domaine des rapports possibles
    entre psychopathologie et délinquance, on peut
    procéder de deux manières 
  • partir de la psychopathologie pour viser les
    manifestations délinquantes 
  • partir de la délinquance pour interroger ses
    significations psychopathologiques.
  • 1.1.1. Première démarche
  • Si on adopte la première démarche, on peut se
    demander selon quels processus les différentes
    formes psychopathologiques sont susceptibles
    dengendrer des comportements délinquants. Pour
    le psychopathologue, la question dune
    potentialité délinquante peut se poser en amont
    des passages à lacte dans une optique
    préventive, anticipative ou prédictive.

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  • 1.1.2. Seconde démarche
  • Dans la seconde démarche, on part de la
    délinquance effective pour dégager
    rétrospectivement et, en amont des passages à
    lacte, les processus psychiques ou
    psychologiques qui ont pu conduire à la
    délinquance.
  • Par exemple, lors dun procès, lexpert est
    invité à ce type de démarche. La question posée
    est celle du diagnostic différentiel, lui
    demandant de faire la part entre normalité et
    pathologie.
  • Mais aussi de dégager les sens et les raisons de
    ces conduites délinquantes à partir des formes
    répertoriées dans la nosographie (description des
    maladies, voyez infra pour une définition plus
    détaillée).

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  • Dans cette seconde démarche, trois remarques
    importantes doivent être posées 
  • des comportements objectivement semblables
    peuvent correspondre à des pathologies très
    différentes 
  • aux comportements les plus graves ne
    correspondent pas nécessairement les troubles les
    plus graves, les plus profonds 
  • les faits ne sont jamais parlants en eux-mêmes et
    pour eux-mêmes, il sagit de les rendre parlants,
    autrement dit de les interpréter. Les faits
    réclament toujours une interprétation, ils ne
    sont jamais significatifs en eux-mêmes. Il faut
    donc nous méfier de cette idée selon laquelle les
    faits parleraient deux-mêmes

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1.2. Recours à lexpert psychopathologue
  • Dans la mesure où la criminologie constitue un
    champ où se rencontrent plusieurs disciplines
    scientifiques, le psychopathologue ne pourra
    jamais se limiter aux seules exigences de la
    psychopathologie. Il lui faudra apprendre à
    parler plusieurs langues disciplinaires. Si lon
    fait appel à ses compétences, cest pour les
    mettre au service de disciplines non
    scientifiques.
  • Ce recours aux savoirs des experts comporte des
    risques 
  • de détournement du sens de ce que va dire le
    psychopathologue car ses propos ne sont pas
    toujours utilisés dans un but scientifique. On
    peut parler alors dune  instrumentalisation 
    de lexpert.

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  • Lorsquon arrête un suspect, pour répondre à la
    question  est-il lauteur du crime ? A-t-il le
    profil psychologique pour commettre tel acte ? On
    peut aussi linterroger sur la crédibilité dune
    victime sur des actes de violence sexuelle.
    Est-ce que la personne est authentique ou
    affabule-t-elle ? Lexpert sera chargé dexaminer
    si les conséquences évoquées par la victime
    correspondent aux désordres post-traumatiques.

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  • On peut faire appel à lexpert à différentes
    étapes de la réaction formelle à la délinquance
  • Lors de la recherche du criminel  pour chercher
    à lidentifier, le spécialiste lit des indices
    pour induire des traits caractéristiques de
    lauteur (démarche appelée  profiling ). On
    essaie de reconstituer la logique des auteurs à
    agir. Lexpert détermine quel type de
    personnalité est le plus susceptible de commettre
    tel acte en établissant un profil psychologique
    ou psychopathologique. Parfois, on fait appel au
    psychologue pour voir sil y a un auteur ou
    plusieurs auteurs à lorigine de plusieurs actes.

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  • A moment de linstruction ou du procès. Il sagit
    alors dune démarche rétro- et prospective.
    Lexamen porte sur plusieurs choses  ce qui
    sest passé, sur ce que lintéressé est devenu,
    sur le traitement quil devrait suivre, sur son
    avenir, etc. Lexpert ne peut jamais déterminer
    avec certitude ce qui sest passé ! Il ne peut
    non plus savoir ce qui va se passer dans le futur
    mais cela nempêche pas quon puisse lui demander
    ce quil en pense. Est-ce que la personne a
    vraiment fait ce quon lui impute ? Fera-t-elle
    ce que lon craint la récidive ou ce que lon
    désire la réinsertion ?
  • Au-delà de la décision, il peut intervenir dans
    un rôle de suivi, de guidance, dévaluation des
    décisions (libération conditionnelle ou congé
    pénitentiaire).

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  • Le sens de lexpertise varie donc en fonction des
    étapes dans lesquelles elle est amenée à prendre
    place. Dans cette collaboration entre juriste et
    expert psychopathologue, une des difficultés
    majeures tient à la différence des catégories en
    droit pénal et en psychopathologie.
  • Par exemple, lorsque les textes parlent de
    démence, ils le font dans un sens qui nest plus
    adéquat au regard des références
    psychopathologiques.
  • Autre exemple  les notions de culpabilité et de
    responsabilité nont pas le même sens en droit et
    en psychologie. Lors dun procès, le débat entre
    juriste et psychologue risque dêtre biaisé par
    les conséquences entraînées par le diagnostic 
    le juriste peut vouloir éviter linternement
    parce que lintéressé ne sera pas condamné.
    Certains experts estiment que lintéressé doit
    être puni, dautres quil a besoin dun
    traitement. On peut ainsi  irresponsabiliser  le
    s responsables et  responsabiliser  les
    irresponsables simplement en fonction de lidée
    que lon se fait du sens de la peine ou de la
    mesure de défense sociale (en les déclarant soit
    pénalement irresponsables, soit pénalement
    responsables).

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  • Mais il faut toujours prendre en compte le point
    de vue du délinquant. Il a parfois dautres
    attentes par rapport à lexpert que simplement
    détablir son profil psychologique.
  • Le délinquant peut aussi nourrir lespoir de se
    faire aider dans la recherche dune explication
    de son propre comportement.
  • Il peut aussi avoir lespoir que cette
    signification pourra être reconnue en elle-même,
    ce qui rendrait justice à ce quil est.
  • Il ne faut surtout pas négliger ces attentes
    quon a parfois peine à imaginer dans le cadre de
    la justice pénale.

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1.3. Exigences théorico-cliniques de la démarche
et formes de délinquance sans référence à la
psychopathologie
  • Quest-ce que cette démarche exige de la part de
    lexpert en psychopathologie ?
  • Quoi quil en soit du mandat, de sa mission et de
    lélaboration de son avis final, il faut dabord
    procéder à une démarche dinvestigation pour
    connaître les enjeux du  drame  du point de vue
    de tous les protagonistes (on retrouve ici lidée
    dun drame qui se joue toujours à plusieurs).
  • Cest au spécialiste de décider des méthodes à
    utiliser pour mener cet examen. Il ne peut sen
    tenir à la seule prise en compte des facteurs
    psychiques ou psychologiques, il doit toujours
    tenir compte de linteraction entre ce facteur et
    dautres facteurs. Pourquoi cette victime ?
    Pourquoi tel délit ? Quels sont les éléments qui
    ont provoqué le passage à lacte ?

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  • Lorsquon se place du point de vue de la
    psychopathologie, peut-on faire correspondre une
    diversité de formes de perturbation à la
    délinquance ? La référence à la psychopathologie
    permet de différencier des types de délinquance
    qui ne doivent rien à la gravité des faits mais
    se définissent toujours selon le sens quils
    prennent pour le délinquant.
  • Certaines formes de délinquance nimpliquent pas
    quon se réfère à la psychopathologie pour les
    comprendre. Il sagit de 
  • 1) la délinquance occasionnelle  ne correspond
    pas à une perturbation importante ni à un trouble
    exceptionnel. Par exemple, un vol lors dune
    guindaille détudiants.
  • 2) La délinquance réactionnelle  venant en
    réponse à un événement perturbant. Par exemple,
    une suite de vols après un deuil.
  • 3) La délinquance  accident de parcours  
    survient lors dun passage difficile dans la
    vie. Par exemple, les coups et blessures suite à
    une rupture amoureuse.

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  • 4) La délinquance sociopathique  les processus
    en cause sont normaux mais lintéressé appartient
    à un milieu où la délinquance fait partie des
    normes.
  • 5) Le syndrome carentiel  la délinquance
    appartient à lensemble des manifestations
    symptomatiques résultant dun développement
    marqué par la carence affective et relationnelle
    dans la petite enfance. La délinquance nest
    quun des nombreux signes du tableau clinique.

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1.4. Les étapes de la démarche du psychopathologue
  • Généralement, la démarche du psychopathologue se
    déroule en trois étapes 
  • 1) examen du système des catégories pénales selon
    lesquelles les comportements en cause peuvent
    être appréhendés.
  • 2) Examen des correspondances entre les
    comportements criminalisés et le système de
    nosographie psychopathologique (que lon abordera
    plus loin).
  • 3) Confronter les catégories pénales et
    psychopathologiques tout en sachant quelles ne
    se recouvrent pas.

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  • Cette troisième étape doit nous conduire à
    exprimer des réserves
  • un comportement ne permet jamais de définir une
    catégorie nosographique 
  • on ne peut passer de la qualification dun
    comportement à la qualification dune personne au
    sens où quelquun serait réduit à ses actes
  • un comportement ne renvoie jamais à un profil
    unique. Une même catégorie pénale peut rassembler
    un très grand polymorphisme de conduites
  • lorsquon analyse ces comportements, on doit
    prendre en compte dautres facteurs que
    psychiques, autrement dit tous les éléments de la
    scène interpersonnelle (liens familiaux, sphère
    professionnelle, etc.)
  • le recours à un tel comportement peut venir
    remplir une fonction très différente selon la
    dynamique psychologique du sujet. Par exemple, le
    même type de vol chez lun et chez lautre ne
    prendra pas le même sens.

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2. Partir de la psychopathologie pour aborder la
délinquance  implications du projet
  • Si lon admet que la délinquance doit être
    étudiée dans ses dimensions psychiques et
    psychologiques, cela ne signifie pas pour autant
    que lon soit conduit à sengager dans le champ
    de la psychopathologie. Si lon décide néanmoins
    de suivre ce chemin, il faut alors se poser une
    série de questions et répondre à certaines
    exigences.
  • Quels sont les phénomènes délinquants qui peuvent
    être considérés comme relevant de la
    psychopathologie ?
  • Quest-ce quune psychopathologie en général et
    une psychopathologie de la délinquance en
    particulier ?
  • Comment définit-on ce champ dans labord des
    phénomènes dont il relève ? Quelles sont les
    exigences scientifiques dune psychopathologie
    digne de ce nom ?

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2. Partir de la psychopathologie pour aborder la
délinquance
  • 2.1. Une psychopathologie de la délinquance
  • 2.2. Une psychopathologie scientifique et
    rigoureuse nosologie, nosotaxie, nosographie et
    nosognosie
  • 2.2.1. Nosologie
  • 2.2.2. Nosotaxie
  • 2.2.3. Nosographie
  • 2.2.4. Nosognosie
  • 2.3. Les significations du terme  pathos  pour
    une authentique patho-logie
  • 2.3.1. Signification du substantif
  • 2.3.2. Le verbe  pathein 
  • 2.3.3. La conception originelle du pathos
  • 2.4. Le drame de Gina (témoignage audiovisuel)
  • 2.5. Le drame de Gina sous langle dune
    psychopathologie
  • 2.5.1. Questionnement multiple à partir dune
    conception originelle du pathos
  • 2.5.2. Un nécessaire dépassement de la démarche
    étiologique
  • 2.5.3. Une nécessaire distinction entre
    culpabilité et responsabilité
  • 2.5.4. Aristote et le tragique
  • 2.5.5. La notion de crise chez Viktor Von
    Weizsäcker
  • 2.5.6. Les aspects de la crise chez Gina
  • 2.5.7. Les représentations scientifiques et
    non-scientifiques de la maladie

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2.1. Une psychopathologie de la délinquance
  • De quoi dépend la décision dinclure ou dexclure
    le comportement dans le champ de la
    psychopathologie ? Est-ce la réaction sociale qui
    en décide ? Existe-t-il des critères
    scientifiques pour considérer que tel ou tel type
    de délinquance relève du champ de la
    psychopathologie ?
  • Si lon prend lexemple de lhomosexualité, dans
    le monde occidental, il tend à disparaître des
    codes pénaux et des manuels de psychiatrie. Alors
    que cette forme de sexualité a longtemps été
    considérée doublement comme une infraction et une
    maladie1. Est-ce que la  pathologisation  de
    lhomosexualité est uniquement politique ?
    Relève-t-elle de l  homophobie  (peur et haine
    à légard des homosexuels) et des mécanismes de
    défense qui jouent dans cette réaction à une
    sexualité interrogeant la norme sociale au sens
    de la sexualité la plus fréquente qui est
    hétérosexuelle ? Exemple du DSM

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  • On peut se demander comment tracer les limites de
    lensemble des phénomènes délinquants qui
    relèvent de la psychopathologie et comment
    déterminer des critères définitoires et
    différentiels. A propos de quels comportements
    peut-on parler de psychopathologie ? A propos de
    quelles données cliniques ?

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2.2. Une psychopathologie scientifique et
rigoureuse  nosologie, nosotaxie, nosographie et
nosognosie
  • Une psychopathologie correspond toujours
    nécessairement à une prise de position sur quatre
    plans.
  • Ces plans sont toujours en rapport étroit les uns
    avec les autres, ce qui signifie quune prise de
    position sur lun entraîne des effets sur les
    trois autres. Cette prise de position, pleinement
    assumée, est dautant plus essentielle quon
    parle à lheure actuelle de courant dit
     athéorique , ce qui constitue un profond déni
    des conceptions théoriques toujours à lœuvre
    dans une démarche psychopathologique.
  • Lorsquon saffirme  a-théorique , on a alors
    la pire théorie de toutes  celle qui nous
    permettrait déviter les débats didées en
    supprimant les conflits décole alors quils
    donnent à la matière son caractère vivant.
    Certains voient dans ce courant la mort même de
    la pensée dans le domaine de la psychiatrie,
    allant même jusquà dire, sans doute en
    exagérant, que ce courant est lui-même criminel.

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  • Sans aller jusque là, il faut reconnaître que le
    célèbre Manuel statistique et diagnostique des
    troubles mentaux mieux connu sous labréviation
    DSM , vendu partout dans le monde et
    prétendument a-théorique, ne remplit pas les
    conditions pour être qualifié de
    psychopathologie. Ce nest pas une
    psychopathologie, cest un outil qui permet de
    classer des troubles et des personnes dans ces
    troubles.
  • Il permet aussi de mener des recherches
    scientifiques parce quil suppose un langage
    commun au sens où les différentes entités qui le
    composent feraient consensus parmi les
    scientifiques.
  • Enfin, il permet de mettre en rapport différents
    domaines  celui des assurances (notamment celui
    de la maladie comme invalidité), de lindustrie
    pharmaceutique, des traitements, etc. On pourrait
    le voir comme une sorte de  logiciel  qui code
    linformation pour relier ces différents domaines
    et permettre des échanges entre eux.

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  • Avant de préciser ces plans, il faut remarquer
    que cest le terme  nosos  et non  pathos 
    comme dans pathologie qui est utilisé ici.
  • Ces deux termes ne signifient pas exactement la
    même chose, même si on peut les considérer comme
    synonymes.
  •  Nosos  a un sens plus technique car il renvoie
    au vocabulaire technique de la médecine de lâme
    chez les Grecs et est employé pour qualifier une
    maladie reconnue, nommée.
  • En revanche,  pathos  na pas seulement un sens
    médical, cest un terme plus large comme nous le
    verrons en détail plus loin. Il est utilisé en
    médecine pour décrire des symptômes isolés ou des
    effets dune maladie qui nest pas encore
    reconnue, qui na pas encore reçu un nom.

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  • 2.2.1. Nosologie 
  • Le terme grec Nosos désigne la maladie. Ce plan
    renvoie à la conception scientifique de la
    maladie dans ses rapports avec la non-maladie,
    cest-à-dire avec la santé ou la normalité. Une
    conception de lhomme malade et de lhomme sain
    est toujours à lœuvre dans toute
    psychopathologie

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  • 2.2.2. Nosotaxie
  • Le terme grec  taxis  désigne la
    classification, soit la mise en ordre rationnel
    et systématique des différentes formes de
    maladies. Lorsquon parle de  nosotaxie , on
    vise la façon dont les maladies sont agencées les
    unes par rapport aux autres.
  • Une authentique nosotaxie ne peut se suffire
    dune juxtaposition des entités morbides
    (synonyme du terme  maladie ) au sens où on les
    superpose les unes sur les autres comme une sorte
    de château de cartes des maladies mentales. Nous
    avons ici affaire à lidée dun système où tout
    tient ensemble dans des relations complexes.
  • Dès lors, lorsque lon parle dune forme de
    maladie, il faut toujours nécessairement la
    situer en rapport aux autres. Par exemple, on ne
    peut pas parler de manie sans évoquer la
    dépression, ni de perversion sans faire référence
    à la névrose. Dans cette optique, les maladies
    nexistent jamais que les unes par et en rapport
    aux autres.

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  • 2.3. Nosographie
  • Le vocable grec  graphia  renvoie à laction de
    décrire. Il sagit du plan descriptif des
    maladies en  tableaux cliniques  rassemblant
    une série de signes et de symptômes
    caractéristiques qui permettent didentifier la
    maladie. Cela étant, il faut se méfier de ces
    tableaux car des maladies différentes peuvent
    donner des symptômes semblables. Il est par
    exemple difficile de faire la part entre
    lhyperactivité et la dépression chez lenfant
    car les deux maladies peuvent donner lieu à des
    signes dagitation motrice.

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  • 2.2.4. Nosognosie
  • Le terme  gnosos  traduit laction de connaître
    et reconnaître les phénomènes à étudier, ce qui
    implique à la fois une méthode et une
    méthodologie (la méthodologie étant létude de la
    méthode elle-même).

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  • Ces quatre termes renvoyant à la notion de
    maladie ne sont pas les seuls à qualifier
    techniquement le champ des phénomènes. On parle
    aussi souvent de blocages, de troubles ou de
    perturbations. On peut aussi parler de problème
    critique non résolu.
  • Dautres termes sont aussi utilisés, construits
    notamment avec le préfixe  Dys - comme dans
    dysfonctionnement.  Dys  vient du grec  Dus 
    signifiant deux choses  dune part, lidée de
    difficulté, dembarras, et, de lautre, lidée de
    manque, de défaut, de mal, de mauvais état. On
    peut également faire référence au préfixe  Dé -
    traduisant une altération, un devenir  autre 
    jusquà une transformation dans son contraire. On
    retrouve ici lidée de défaire ce qui a été fait,
    de perdre ce qui a été acquis ou ce qui restait à
    faire. Exemples de terme  désordre,
    désorganisation, dérangement, déséquilibre,
    démence.

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  • A travers tous ces termes, il est question
    daller mal  le fonctionnement même de
    lexistence est en souffrance. Cela étant, il ne
    faut jamais perdre de vue que le fait daller
    mal, dêtre malade, ne soppose pas au fait
    daller bien, dêtre en bonne santé. Il sagit
    toujours bien de relativiser lopposition
    tranchée entre normal et pathologique. Quest-ce
    que la maladie ? Simplement un état de
    non-santé ? Ne sagit-il pas davantage, de
    manière plus complexe, de la capacité de tomber
    malade et de dépasser un tel état ? La maladie
    nest-elle pas déjà une certaine tentative de
    guérison, visant à retrouver un nouvel
    équilibre ? La santé est peut-être aussi tout ce
    que nous mettons en place comme manières de nous
    défendre contre la maladie.
  • Dès lors, notre conception est dynamique et non
    plus statique, nous retrouvons alors lesprit
    même des tout premiers médecins. En outre, il
    faut pouvoir sinterroger sur ce quest un
     homme sain  car cest là un mythe. Nous avons
    tous notre lot de failles, de difficultés, de
    hauts et de bas dans la vie.

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2.3. Les significations du terme  pathos  pour
une authentique patho-logie
  • Il faut ici revenir sur le sens de ce terme chez
    les grecs pour comprendre sa densité originelle
    et surtout mesurer la perte de complexité
    actuelle lorsque lon le mobilise dans des sens
    beaucoup plus restreints. Faisons ainsi le pari
    quen retrouvant ses significations profondes,
    oubliées, voire même ignorées, cela nous
    permettra dêtre plus rigoureux quant aux
    implications dune étude du pathos et de ses
    logiques. Il sagit donc dun substantif
    exprimant ce que lon vit intérieurement, tout ce
    qui peut affecter le corps et lesprit, et la
    manière dont le sujet est capable dy faire face.

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  • 2.3.1. Significations du substantif
  • - celui dépreuve  cest lexpérience subie.
  • - celui dévénement fortuit  cest ce qui nous
    tombe dessus en simposant à nous.
  • - celui détat dâme  lâme est agitée de
    lextérieur par lévénement fortuit et de
    lintérieur par nos propres passions.
  •  Pathos  va donc semployer pour dire ce qui
    arrive, lexpérience subie, le malheur qui frappe
    et lémotion de lâme (littéralement  lâme mise
    en mouvement). Le vocable désigne aussi ce que
    les expressions de ces émotions peuvent avoir
    dempathique ou de dramatique (pathétique).

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  • 2.3.2. Le verbe  pathein 
  • Le terme provient du verbe  Pathein , verbe
    daction signifiant 
  • - lactivité de recevoir une sensation, une
    impression, dencaisser leffet produit sur soi 
  • - lactivité de subir en tant que patient 
  • - lactivité dendurer les faits produits mettant
    à lépreuve nos capacités à supporter
  • - lactivité de souffrir, déprouver cette
    souffrance, la supporter et ladmettre.
  • Les mots français issus de cette parenté
    étymologique sont  apathie (pas capable de
    souffrance), empathie, psychopathie, sympathie

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  • 2.3.3. La conception originelle du pathos
  • Si nous avons tant insisté sur le sens originel
    du mot  pathos , cest parce que les grecs en
    avaient une conception particulièrement vivante,
    dynamique et processuelle. Cette conception sest
    considérablement réduite et figée dans
    lévolution des savoirs et des disciplines
    concernés par la psychopathologie, de plus en
    plus savantes. Retrouvons dès lors linspiration
    des premiers médecins.
  • Lorsque nous envisageons le pathos, nous avons
    affaire à lidée dun processus temporel, dun
    drame en train de se produire, dune épreuve
    existentielle. Le sujet de ce drame qui est
    toujours un drame à plusieurs protagonistes se
    retrouve dans un processus de métamorphose, de
    changement, une transformation sopère. Le sujet
    est en passage, en devenir.  Pathos  désigne à
    la fois ce que lon éprouve et ce qui nous
    éprouve dans notre puissance personnelle,
    sollicitant du même coup nos capacités à réagir.

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  • Cette puissance personnelle est celle du  devoir
    être ,  pouvoir être  et  vouloir être , ce
    sont les trois catégories pathiques. Le sujet
    séprouve lui-même quant à ce quil doit, veut et
    peut être. Dans les épreuves que nous traversons,
    nous pouvons nous redécouvrir.
  • La signification première de pathos est ce à
    partir de quoi et vers quoi un être est passé, en
    voie dévolution. On retrouve ici lidée forte de
    passage, de transition entre un point de départ
    et ce qui va résulter de lévolution en cours.
    Pathos exprime lidée dêtre en train de se
    faire, en cours. Ce processus de changement peut
    transformer le sujet positivement dans le sens
    dune amélioration, croissance, épanouissement
    ou négativement dans le sens dune
    détérioration.
  • Ce processus nest pas à décrire de
    lextérieur mais du point de vue même de
    lintéressé qui léprouve, en tant quil en est
    le siège.
  • Ce premier sens de passage va se restreindre au
    fil du temps. En effet, il va désigner une
    évolution toujours du plus être vers un moins
    être, la transition dun bien être vers un mal
    être, de la santé à la maladie. De plus en plus,
     pathos  signifiera souffrance, maladie mais
    tout de même en gardant cette idée de processus
    et de capacité dy faire face, de faire avec.

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  • Nous avons évoqué que pathos renvoyait à lidée
    dun drame vécu par le sujet. Comment ne pas nous
    souvenir ici que les anciens grecs sont les
    inventeurs de la tragédie où le héros tragique
    représente la figure éminente du pathos. Le
    destin dŒdipe dans la tragédie de Sophocle Œdipe
    Roi est exemplaire  voilà que ce héros criminel
    passe du sommet de la gloire au malheur, de la
    fortune à la révélation des crimes quil a
    commis. Il tue son père Laïos et épouse sa mère
    Jocaste. Dans la tragédie apparaît la possibilité
    de la psyché de saltérer mais aussi dêtre
    lartisan de son propre destin et malheur. Etant
    spectateur de la tragédie où un autre, en
    loccurrence le héros du drame, passe de
    linfortune au malheur, nous pouvons nous
    identifier à ce héros et libérer au dehors
    certains affects qui menaçaient au-dedans notre
    propre intégrité psychique. Nous revivons ainsi
    notre propre malheur à travers un autre, héros du
    drame

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  • A partir de ces significations originelles dont
    il importe de retrouver linspiration, il sagira
    toujours dêtre capable de ressaisir le drame
    faisant passer quelquun à la délinquance ou au
    crime, déclairer selon quelles logiques propres
    au pathos la dramatique du sujet singulier se
    joue-t-elle

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2.4. Le drame de Gina  témoignage audiovisuel
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