thorie des organisations et thorie de lactivit collective

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théorie des organisationset théorie de
lactivité collective
Philippe Lorino cerisy 2006

• la notion de processus
• en gestion

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•  Lacte humain est un texte potentiel 
• Mikhail Bakhtine (1)
• Contexte
• Le succès historique du terme processus en
  gestion
• Quelques caractéristiques fondamentales de la
  notion
• Conclusion sur les enjeux
• Voprosy literatury , cité par Todorov T.
• dans Mikhail Bakhtine, le principe dialogique

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• Quelques éléments de contexte
• Les disciplines économie-gestion,
• Mon parcours de recherche

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le contexte des disciplines économie-gestion

• Economie relations inter-organisationnelles
  (notamment marchés) mettant en jeu des flux de
  valeur, gestion étude des organisations, de
  laction collective instrumentée
• Les deux disciplines se sont fondées
  historiquement (modèle de la mécanique
  rationnelle, Cournot) sur le paradigme
  décisionnel (séparation décision comme traitement
  dinformation et action comme réalisation dun
  plan, sujet rationnel fin-moyens processeur
  dinformation, collectif construit comme
  coordination de sujets rationnels, instruments
  comme externalisations de représentations
  internes du monde)
• Le paradigme décisionnel est une forme du
  paradigme représentationnel
• Le recours au paradigme décisionnel permet de se
  débarrasser de lactivité vue comme exécution
  dune décision ( dun plan)

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mon parcours de recherche

• Démarche de recherche partant de questionnements
  pratiques sécurité dans le bâtiment, gestion des
  compétences dans les télécoms, transformation des
  pratiques hospitalières liée à lintroduction de
  nouveaux outils de gestion
• Pour mon interrogation sur les techniques et les
  instruments de gestion (contrôle budgétaire,
  comptabilité, indicateurs) recours à la théorie
  du signe de Peirce, théorie de lenquête de
  Dewey, focalisation croissante sur le concept
  dactivité collective à partir de la théorie de
  lactivité de Vygotski et du concept de
  dialogisme bakhtinien, références plus propres au
  champ des organisations Weick, March

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Le point de départ de la réflexion la vogue
du terme processus en gestion depuis 25 ans
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la notion de processus en gestion

• Ensemble dactivités liées entre elles par des
  interactions fortes, se conjoignant pour
  produire une transaction avec le monde
• Exemple 1 réalisation de ses achats par une
  centrale EDF un technicien de maintenance A
  définit un besoin dachat, un gestionnaire de
  stock vérifie la disponibilité de la pièce, un
  contrôleur de gestion vérifie la disponibilité
  budgétaire, un acheteur identifie les
  fournisseurs potentiels et négocie une commande,
  un comptable X saisit la transaction, un
  technicien de maintenance B réceptionne la pièce
  et vérifie sa conformité technique, un comptable
  Y paye le fournisseur.
• Exemple 2 conception dune nouveau modèle de
  voiture par un bureau détudes automobile
  intervention de designers, dingénieurs détudes
  mécaniciens, électroniciens, etc., dingénieurs
  de production, de contrôleurs de gestion, de
  qualiticiens pour aboutir à un nouveau concept
  de véhicule fabricable et vendable.
• Exemple 3 conception dun chantier de bâtiment
  traduction des exigences du client en devis, plan
  de construction (délais, coûts, séquencement des
  opérations), choix de technologies (modes
  constructifs, équipements), constitution
  déquipes, choix de fournisseurs et
  sous-traitants, dispositifs spatiaux (accès, etc.)

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la vogue de la notion de processuset sa
perspective historique

• Années 80 démarches de Qualité Totale,
  procédures de certification fondées sur la
  modélisation de lorganisation en processus,
  tournant le dos aux modèles fonctionnels
  (métiers) classiques
• Années 80 démarches activity-based costing
  puis re-engineering de processus fondées sur
  la modélisation en processus (simplification de
  lorganisation, meilleure compréhension des
  facteurs de coûts)
• Années 90-2000 émergence et diffusion rapide des
  logiciels intégrés de gestion (ERP, ex. SAP), qui
  intègrent les flux dinformation de lentreprise
  autour dune base de données unique selon un
  modèle de processus
• Années 2000 ( post-Enron ) démarches de
  maîtrise des risques fondées sur lanalyse et la
  mise sous contrôle des processus (ex. loi
  Sarbanes-Oxley aux Etats-Unis)
• Que signifie cette vogue qui est
  manifestement plus quune mode?

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le processus comme figure de lactivité
collective conjointe dans lorganisation

• Le flou de la notion maillage, caractère
  normatif ou descriptif, schématisation ou
  actualisation, modes danalyse
• Mais toujours coopération dactivités locales,
  qui se caractérisent par leur complémentarité
  fonctionnelle et non leur similitude, pour
  atteindre un certain type de résultat porteur de
  sens
• Le processus est, par définition, hétérogène en
  termes de compétences et dactivités il
  constitue une activité hétérologique
  (Bakhtine), dans le sens où il fait intervenir
  une multiplicité de genres professionnels
  dactivité
• Le caractère hétérologique du processus met au
  premier plan les questions dintelligibilité
  mutuelle et de production du sens
• Il se définit par sa nature transactionnelle
  produire X , concevoir Y , transporter Z de
  A à B , facturer les prestations XYZ

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une archéologie de la notion de processus

• Origines sciences de lingénieur, le processus
  de fabrication taylorien
• Le taylorisme tente de réduire le processus à sa
  base technique (instrumentations de tous types
  descriptions textuelles et normées des modes
  opératoires gammes, procédures, procédés)
• Par réaction, dans les années 70-80, différents
  courants mettent en avant la subjectivité des
  acteurs (épaisseur psychologique des sujets
  motivations, climat relationnel)
• Ce sont des praticiens qui vont, pour des raisons
  de performance (qualité-coût-délai), se pencher
  de manière spécifique sur lactivité collective
  conjointe (les interactions et leur lien avec la
  transaction intramondaine ), à travers la
  notion de processus
• Au moment où lintérêt des praticiens se focalise
  sur lactivité conjointe (processus), les
  chercheurs se centrent sur lactivité commune
  (communautés de pratiques, genres
  professionnels)

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• Quelques caractéristiques fondamentales
• de la notion de processus
• et des pratiques correspondantes
• Dialogisme,
• Médiation instrumentale,
• Enquête et constitution dun chronotope,
• Dimension évaluative

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1. processus et dialogisme

• Le contenu intrinsèque de lactivité de chaque
  acteur du processus est adressé aux autres
  acteurs du processus et dépend de lhistorique de
  la relation et des situations concrètes de
  coopération il sapparente à un énoncé dont
  le matériau linguistique serait la base
  technique (instrumentation au sens large)
• Exemple le technicien de maintenance dEDF
  définit son besoin dachat pour lapprovisionneur
  du bureau dà côté (ancienne organisation) ou
  pour un comptable situé à 80 km (nouvelle
  organisation) le timing de sa demande intègre
  lanticipation des absences du destinataire, etc.
  La modification des situations de coopération
  déstabilise les activités de chacun.
• Les situations sont souvent complexes,
  incertaines, et appellent de limprovisation
  collective.
• Chaque acteur du processus fait sens de la
  situation dans léchange avec les autres, en
  intégrant ce quils disent, ont dit, diront, ce
  quils font, feront, ce quils ne disent pas, ce
  quils ne font pas, et les éléments
  socio-spatio-temporels du contexte (importance du
  hors-champ de tout ce quils reconstituent
  de la situation sans y avoir un accès direct)
• Exemple chantier de bâtiment, fréquence de
  tournée du chef de chantier

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2. activité collective et médiation instrumentale

• Toute activité, et toute activité collective,
  sont médiatisées par des instruments qui ont une
  fonction sémiotique langage(s), outils
  (Vygotski), outils techniques ou gestionnaires
• Comme artefacts objectifs (matériels ou
  informationnels), les instruments font signe et
  sont interprétés en usages par les acteurs
• A ces artefacts sont donc associées des habitudes
  (au sens de Peirce) dusage, de nature générique,
  qui sont traduites en utilisations effectives,
  singulières, situées les utilisations
  effectives peuvent transformer les habitudes
  dusage
• Les instruments contraignent lactivité
  collective, sans la déterminer ils sont toujours
  interprétés en situations
• Les instruments habilitent lactivité en ouvrant
  de nouveaux champs dinterprétation et daction
  (voir lecture de lactivité en délais ou en
  coûts)
• Ils ont des rôles multiples lien du singulier au
  générique, mise à distance réflexive, bases de
  coopération, configuration du cadre
  socio-spatio-temporel de lactivité collective
  (chronotope)

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3. enquête réflexive et chronotope

• Les acteurs construisent parfois des interactions
  (généralement verbales) réflexives sur le
  processus dans lequel ils sont engagés, soit dans
  le temps même de laction, soit dans des
  suspensions
• Il y a donc un second processus qui se fait plus
  ou moins jour activité collective sur
  lactivité collective , un processus denquête
  (Dewey), de nature narrative les acteurs se
  racontent les uns aux autres ce quils font
  ensemble
• Le déclenchement en est abductif il y a des
  difficultés à résoudre, des améliorations à
  produire
• En fait, cest le processus denquête qui définit
  et construit le processus opératoire primaire il
  en détermine notamment la configuration
  socio-spatio-temporelle (qui, où, de quand à
  quand?), le chronotope de lenquête comme
  narration collective (Bakhtine) avant lenquête,
  le processus est une invention du chercheur,
  du manager ou du consultant
• Le caractère hétérologique du processus alimente
  la créativité abductive (coopération de genres
  différents)

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exemple la conception du chantier de BTP

• Déclenchement abductif il y a trop daccidents
  dans notre activité, dans notre entreprise
• Mise en place dune enquête collective sur la
  manière dont la conception du chantier influe sur
  sa sécurité
• De quoi est fait le processus? Qui y intervient?
  Quel en est le référentiel de sens? De proche en
  proche, le processus peut couvrir la totalité du
  monde
• Exemples faut-il inclure larchitecte dans
  lenquête? Certains collectifs répondent non
  (le processus se réalise à conception
  architecturale donnée sens notre activité,
  cest de construire vite, bien et sûrement
  louvrage quon nous indique, quel quil soit ),
  dautres répondent oui (le processus intègre
  loptimisation de louvrage au regard de la
  sécurité, du délai et du coût de réalisation
  sens notre activité, cest aussi de concevoir
  louvrage avec lachitecte, car notre expérience
  fait de nous des contributeurs utiles à la
  conception ).
• Tentative dautoconfrontation du collectif à son
  activité collective conjointe, voire
  dautoconfrontation croisée

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Retenus pour la phase étude de prix
Internes au service études de prix
Ingénieur études
Prestataire méthodes
BET
Corps de métiers
Directeur développement
Chef de service études
Chiffreur
Client
Échanges informels
Identifie et analyse un besoin
Prépare un groupement si chantier important
Réalise le DCE
Analysent le DCE avt de répondre
DCE (dt proviennent DQE et délais de construction)
DCE
Décomposent ouvrage en lots
Lancent des consultations
Ouvrages élémentaires et délais
Ouvrages élémentaires et délais
Réalisent 1 phasage et 1 planning du chantier
Construisent 1 offre en intégrant une marge de
négociation
Constitue le dossier doffre indice 0
Estime par expérience, et chiffre (BDD) main
duvre et matériel
Estime les ratios béton et acier
Dossier offre indice 0
Quantités armature béton
Chiffre béton et armature
Quantités et prix unitaires
Construisent le PRC
Offres chiffrées
Offre  margée 
Vérifient le dossier doffre et valident le prix
de vente en  réunion darrêt de prix  en fixant
les  majorateurs  (contribution aux frais
fixes, assurance, marge)
Sélectionne une offre
DCE et Marché signé
Transfèrent le dossier à la direction de chantier
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4. importance de la dimension évaluativedans
lactivité collective conjointe

• Le déclenchement (écart abductif par rapport à
  une attente, donc possibilité de repérage) et la
  progression de lenquête (reconstruction continue
  de linterprétation possibilités de repérages
  dans la progression) supposent des lectures
  évaluatives
• Lénoncé est pourvu de valeurs, alors que la
  langue est étrangère au monde axiologique
  (Bakhtine) on transposera ce constat sur le
  processus, pourvu de valeurs (sécurité, qualité,
  rapidité, coût, respect environnemental) alors
  que la base technique du processus en est
  dépourvue.
• Lévaluation de performance du processus tient
  lieu de ce que Bakhtine dénomme évaluation
  sociale les fournisseurs sont en retard, mais
  sont-ils trop souvent en retard?
• Doù le rôle fondateur des instruments
  dévaluation dans lémergence et le
  fonctionnement des processus.

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conclusion différentes catégories denjeux

• Enjeux théoriques faire migrer les sciences des
  organisations du paradigme décisionnel-représentat
  ionnel au paradigme actionnel en développant la
  conceptualisation de lorganisation comme
  activités collectives
• Enjeux méthodologiques le chercheur ne peut
  produire une compréhension des situations
  daction quen sy impliquant son implication
  modifie le chronotope de lactivité collective
  étudiée il entre dans une relation dialogique
  avec les acteurs de son terrain il ne peut
  produire une connaissance externe ou
  transcendante du phénomène, mais il peut en
  construire une compréhension , au sens de
  traduction de lexpérience dans une perspective
  axiologique entièrement autre (Bakhtine) doù
  le recours à des méthodesd enquête
  coopérative (enquête menée par une communauté
  denquête impliquant les acteurs du terrain comme
  co-chercheurs , dans une visée collective,
  exigeant du chercheur quil facilite lémergence
  de la communauté denquête), instrumentées par
  des modèles à vocation purement heuristique
• Enjeux pratiques le rôle du manager comme
  expert de lenquête et non expert de
  lactivité

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Merci de votre patience !