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La plupart des pays occidentaux ont men dans la seconde moiti du 20 me si cle ... Que nous enseignent les tensions actuelles du march du travail? ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: D


1
Démocratisation de lenseignement bilan et
perspectivesEric Maurin, EHESS, Ecole
dEconomie de Paris
  • Conférence CRAP, Lundi 3 novembre 2008.

2
Introduction
  • La plupart des pays occidentaux ont mené dans la
    seconde moitié du 20ème siècle dambitieuses
    politiques de démocratisation de lenseignement
    (école  unique , création de nouveaux
    baccalauréats).
  • Aujourdhui, ces politiques sont sévèrement
    remises en question
  • - à droite, résurgence des critiques
    traditionnelles étant donné la diversité des
    aptitudes innées, illusoire de vouloir imposer à
    tous le même enseignement secondaire. Contraint à
    une baisse dramatique du niveau général. Nuit
    également à la mobilité sociale, au sens où les
    plus doués des milieux populaires perdent la
    possibilité dêtre sélectionnés et daccéder aux
    institutions délite.
  • - à gauche, popularité croissante dune vision
    malthusienne de léconomie lécole produit un
    classement au sein de chaque génération, mais na
    aucun effet sur lévolution au fil des
    générations du nombre et de la nature des emplois
    créés dans léconomie. Dans ces conditions
    démocratisation déclassement et frustration.

3
Introduction (2)
  • Les bases empiriques de ces critiques sont
    extrêmement fragiles.
  • Il ne suffit pas de constater par exemple que les
    bacheliers daujourdhui nont pas accès aux
    mêmes statuts que les bacheliers dil y a
    quarante ans pour conclure à un échec de la
    démocratisation du bac. Cette comparaison ne dit
    rien sur lévolution de la valeur du bac. (on ne
    compare pas les mêmes personnes), encore moins
    sur limpact davoir élargi laccès au bac à de
    nouvelles populations sur le destin de ces
    populations.
  • De fait, la question très rarement posée et
    pourtant prioritaire quen serait-il aujourdhui
    de ces nouvelles générations si la
    démocratisation navait pas eu lieu, si une
    majorité avaient quitté lécole à 13 ou 14 ans
    comme dans laprès-guerre? Les situations à
    lentrée sur le marché du travail puis au cours
    de la vie serait-elle vraiment similaires à
    aujourdhui? Les inégalités selon lorigine
    sociale seraient-elles vraiment plus faibles?

4
Introduction (3)
  • Possible aujourdhui de proposer des éléments de
    réponse précis pour des sociétés aussi
    différentes que scandinave, anglaise, américaine,
    ou française. Conduit à une réhabilitation assez
    claire des réformes menées dans la deuxième
    moitié du XXème siècle dans pays occidentaux.
    Réformes ont clairement coïncidé avec une
    amélioration de la situation scolaire et
    salariale des générations nées au bon endroit au
    bon moment.
  • Faut-il continuer aujourdhui ? Possible
    également déclairer cette question à partir des
    données retraçant les évolutions contemporaines
    des inégalités devant le chômage ou la précarité
    entre salariés de niveau de diplôme différent.
  • Cette communication mettre à disposition une
    série darguments empiriques, solides mais peu
    connus, consolidant un diagnostic nuancé sur
    lœuvre de démocratisation scolaire aujourdhui
    accomplie et indiquant les voies dune poursuite
    de cet effort.

5
La réforme comme expérience sociale les
expériences scandinaves
  • Après guerre, enseignement secondaire tout aussi
    sélectif dans pays scandinaves quen France ou
    ailleurs énorme majorité des enfants quittent
    lécole à 13 ou 14 ans à la fin du primaire (6
    1 ou 2). Seule une toute petite minorité, issue
    des classes aisées, suit enseignement secondaire.
  • Idée dun collège unique nest pas moins
    contestée dans ces pays quen Europe continentale
    ou UK. Réforme par exemple plusieurs fois
    ajournée en Finlande.
  • A lépoque, pas clair pour de nombreux
    observateurs scandinaves quil soit pertinent
    dobliger les enfants de pêcheurs et de paysans à
    rester plus longtemps à lécole plutôt que
    commencer le métier de leurs parents dès la fin
    du primaire.

6
Les expériences scandinaves
  • La vraie spécificité scandinave les réformes
    scolaires y ont été conçues en même temps que le
    protocole permettant dévaluer leurs effets.
  • En Suède, en Norvège ou en Finlande, lécole
    unique na pas été mise en place partout dans le
    pays en même temps, mais de manière
    volontairement décalée dans le temps dune région
    à lautre.
  • Rend possible de comparer le destin de personnes
    nées au même moment, dans le même pays, ayant
    traversé la même histoire économique, mais
    scolarisés les unes dans lancien système, les
    autres dans le nouveau système.
  • Les individus que le hasard a fait naître dans
    une région réformée de façon anticipée ont-ils eu
    de meilleurs destins que ceux nés au même moment,
    dans le même pays, mais dans une région non
    encore réformée.

7
Expérience suédoise (1)
  • Réforme en question mélange dallongement des
    études et dintégration. Nombre dannées de
    scolarité obligatoire passe à 9 ans pour tout le
    monde (soit jusquà 16 ans). Abolition de la
    sélection à 11 ans sur la base des résultats
    scolaires. Tout le monde dans les mêmes
    établissements secondaires. Aide spécifique pour
    familles ayant à compenser une entrée plus
    tardive de leurs enfants dans la vie active.
  • Protocole un quart des municipalités passent à
    ce système de façon anticipée (ex. cohorte née
    en 1948). Une agence nationale créée pour
    loccasion sélectionne les municipalités passant
    de façon anticipée en sorte quelles soient
    représentatives de lensemble des municipalités.
  • Autre spécificité scandinave la qualité des
    registres administratifs (et la qualité de
    laccès à ces registres!). Permet de comparer de
    façon extrêmement précise les carrières
    salariales des différentes générations selon la
    municipalité de naissance et donc selon le type
    de système éducatif fréquenté.

8
Expérience suédoise (2)
  • Méthode analyser lévolution au fil des
    générations des différences de scolarité et de
    salaire entre municipalités réformées de façon
    anticipée et municipalités réformées plus
    tardivement (Meghir et Palme, AER, 2002).
  • Exemple de ce que lon peut faire
  • Génération 1948 une partie de cette génération
    (A) grandit dans réforme anticipée et va à
    lécole unique, lautre (B) partie non.
  • Génération 1953 tout le monde va à lécole
    unique, municipalités A comme municipalités B.
  • Question observe-t-on un décrochage ou un
    rattrapage (scolaire et/ou salarial) de la partie
    A par rapport à B entre les générations 1948 et
    1953.

9
Expérience suédoise (3)
  • Impact sur les destins scolaires comme prévu, la
    réforme a un effet très net sur le nombre
    dannées détude de la population,
    particulièrement sur les enfants dorigine
    modeste.
  • Impact sur les carrières salariales la réforme
    a également un effet positif sur les salaires
    moyens reçus au cours de la vie active. En
    moyenne 1 année détude 11 de salaire à
    chaque âge de la vie.
  • Résultat moins attendu effets salariaux très
    différents selon la catégorie de la population.
    Effet positif très fort sur la moitié des enfants
    des catégories modestes qui réussissent le mieux
    dans le primaire (les  doués  des milieux
    modestes), effet positif faible sur la moitié des
    enfants des catégories modestes qui réussissent
    mal dans le primaire, effet nettement négatif
    pour la minorité denfants issus des milieux
    aisés. Effet moyen masque ainsi une combinaison
    deffets très différents. La mise en concurrence
    avec les  doués  des milieux modestes a fait
    reculer les positions salariales des enfants
    dorigine aisée.

10
Expérience Finlandaise (1)
  • Jusquau début des années 1970, vaste majorité
    des enfants fFinlandais passent (42 ou 3)
    années de primaire et sortent à 13 ou 14 ans de
    lécole.
  • Après débats houleux et ajournements, école
    unique même enseignement primaire et
    secondaire, dans mêmes établissements, jusquà 16
    ans.
  • Comme en Suède, la réforme mise en oeuvre en
    sorte de rendre évaluation rigoureuse possible
    le pays est divisé en 6 régions et une région
    seulement est réformée chaque année entre 1972
    (génération 1961) et 1977 (génération 1966), du
    Nord au Sud, dEst en Ouest. On commence en 72
    dans la région du Grand Nord, on finit en 77 dans
    la région dHelsinki.
  • Protocole permet de tester si le passage à
     lécole unique dans une région saccompagne
    dune montée ou dune baisse des inégalités
    scolaires et sociales entre enfants nés dans des
    milieux sociaux différents, par rapport aux
    régions voisines.

11
Expérience Finlandaise (2)
  • Résultats qualitativement similaires à ce que
    lon observe en Suède le passage à lécole
    unique favorise spécifiquement les enfants issus
    des milieux les plus pauvres.
  • Les chercheurs ayant eu accès aux données
    administratives finlandaises montrent que le
    passage à lécole unique saccompagne dune
    baisse dun quart environ du lien entre revenu
    des parents et revenu des enfants. (dans lancien
    système, 10 de revenu parental implique 2,9
    de revenu enfant, dans le nouveau 10 parental
    implique 2,2 enfant seulement).
  • Expérience norvégienne, même type de protocole,
    même diagnostic effet positif sur les salaires,
    effet plus net dans les familles les plus
    pauvres.

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Expérience anglaise abolition des grammar
schools
  • Ce qui vaut dans les sociétés scandinaves,
    égalitaires et centralisés, vaut- il ailleurs en
    Europe et notamment au Royaume-Uni ?
  • Expérience anglaise après guerre, système
    ultra-élitiste du Eleven-test et des Grammar
    Schools, abandonné sous linitiative des
    travaillistes à partir du milieu des années 1960.
    Débat toujours extrêmement vif.
  • Système éducatif très décentralisé (LEAs).
    Labandon sest fait dans un grand désordre (par
    rapport aux scandinaves), selon des modalités et
    un agenda différent dans chaque LEA.
  • Deux panels extrêmement intéressants NCDS
    (génération 1958) et BCS (génération 1970).
    Permettent de tester si lévolution des résultats
    scolaires à 16 ans a été similaire selon que le
    LEA avait mis ou non la réforme en place entre
    les deux générations (et le degré auquel mis en
    œuvre).

13
Evolution des scores à 16 ans selon le degré de
 comprehensivisation 

14
Evolution des scores à 11 ans selon le degré de
 comprehensivisation 
15
Abolition des grammar schools et mobilité sociale
  • Système des grammar schools être bon élève
    plutôt que moyen dans le primaire a peu deffets
    sur la scolarité et la carrière des élèves issus
    de milieux modestes (quel que soit leur niveau,
    très peu vont en grammar) en revanche, très
    importants effets sur les élèves issus de milieux
    favorisés (dès quils ont le niveau, ils vont en
    grammar).
  • Après labolition être bon élève plutôt que
    moyen a le même effet quel que soit le milieu
    social dorigine, sur la scolarité, mais
    également sur les performances ultérieures.
  • Abolition du système des grammar schools a ainsi
    contribué à réduire les inégalités entre enfants
    dorigines sociales différentes, notamment au
    moment de ladolescence.
  • Toute une partie de lopinion britannique reste
    pourtant aujourdhui convaincue que labolition
    de la sélection a été contre-productive.

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Abolition des grammar schools et mobilité sociale
  • Derrière cette conviction les décennies de
    réforme du grammar school system sont une période
    où la mobilité sociale a baissé en Angleterre.
  • Examen attentif des données (Blanden, Machin)
    lessentiel de la montée des inégalités est tout
    entier perceptible à 11 ans, avant le collège.
  • La baisse de la mobilité sociale coïncide en fait
    avec la montée de la pauvreté enfantine dans les
    années 70 et 80 en Angleterre (multipliée par
    deux entre NCDS et BCS par exemple).
  • Baisse de la mobilité sociale effet de la
    montée de la pauvreté des enfants, mitigé de
    leffet contraire de la réforme.
  • Leçon de portée très générale montée ou baisse
    des inégalités sociales selon lorigine sociale
    tendent à être interprétées de façon mécanique
    selon  lécole devient plus ou moins injuste .
    En fait, évolution du système éducatif nest
    quun élément parmi dautre déterminant
    lévolution des inégalités selon lorigine
    sociale. Exemple RU très frappant.

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France les grandes étapes de la démocratisation
scolaire
  • Réforme française encore plus compliquée à
    évaluer (pas de NCDS et BCS).
  • Lente et progressive mise en place dun
    enseignement primaire et secondaire unifié
    ( collège unique ) à partir des années 1950
    jusquau début des années 1980.
  • 43 de sans diplôme au sein de la génération
    1946 et moins de 30 au sein de la génération
    1965.
  • Démocratisation du bac et de laccès à
    luniversité à la fin des années 1980.
  • 35 de bacheliers au sein de la génération 1965
    et plus de 60 au sein de la génération 1975.

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Débat
  • Ces politiques de démocratisation ont-elles
    réellement eu un effet sur la qualité des emplois
    des générations qui en ont bénéficié?
  • Ou bien nont-elles contribué quà une inflation
    de parchemins au sein des générations
    successives?
  • La formation initiale a de forts rendements
    privés, mais a-t-elle un quelconque rendement
    social?
  • Chacun a intérêt à investir dans sa formation
    initiale, mais que gagne-t-on, collectivement, à
    cette compétition?

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Débat
  • Ce qui est bien connu les personnes diplômées
    sont mieux payées, ont accès à de meilleures
    situations que les non diplômées (7 à 10 de
    bonus salarial par année détude) .
  • Ce qui fait débat linterprétation à donner à
    cet avantage des diplômés sur le marché du
    travail et partant, la pertinence de diffuser la
    formation initiale dans la population.
  • En caricaturant, deux modèles dinterprétation
    celui selon lequel formation initiale produit
    bien un surcroît de capacités valorisées par le
    marché du travail (école émancipatrice, grand
    rendement social) et celui selon lequel cela ne
    produit quune information sur les capacités
    préexistantes des personnes (école
    classificatrice, pur rendement privé). Dans ce
    second cas rendement social a priori faible.

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Débat difficile à trancher empiriquement
  • Au sein dune cohorte, quel que soit le bon
    modèle
  • bonus salarial des diplômés rendement social
    effet de sélection scolaire.
  • Si expérience contrôlée (ou quasi expérience)
    dans laquelle on accorde surplus de formation
    initiale à un petit groupe tiré au sort au sein
    dune cohorte
  • bonus salarial des diplômés rendement social,
    si et seulement si modèle est  capital
    humain .
  • Si bon modèle est  signal , alors les tirés au
    sort bénéficient toujours de leffet de sélection
    scolaire. Le débat reste alors ouvert, même dans
    ce cas de figure idéal.

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Débat difficile à trancher empiriquement
  • Une solution comparer des groupes également
    sélectionnés  du point de vue scolaire, mais
    clairement identifiables par les employeurs et
    ayant reçu des niveaux de formation initiale
    différents (ex des cohortes successives).
  • Problème des comparaisons de cohortes il faut
    pouvoir supposer que la politique scolaire est le
    principal déterminant de lévolution des
    situations professionnelles moyennes au fil des
    cohortes.
  • Une sophistication possible analyse des
    inégalités au sein des cohortes entre
    sous-groupes définis non pas par leur niveau de
    formation, mais par leur degré de sélection
    scolaire.

22
Les enseignements de la réforme du collège unique
  • La réforme processus à lissue duquel
    lensemble dune génération bénéficie de droit
    dun même enseignement primaire et secondaire
    gratuit jusquà 16 ans.
  • Processus extrêmement long des  ordres  
    scolaires daprès guerre jusquà la fin de la
    pré-orientation en 5e au milieu des années 1980.
    Résistance idéologique très forte.
  • Principales étapes loi Berthoin (1959), loi
    Capelle-Fouchet (1962-1963), réforme Haby (1975),
    quasi abolition de lorientation en 5e au milieu
    des années 1980 (Chevènement).
  • Point clef pour notre analyse le système de
    sélection des élites scolaires (grandes écoles et
    plus généralement le supérieur long) reste
    largement à lécart de ce mouvement.

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Premier âge évolution des diplômes entre
générations 1946-1966
24
Les enseignements de la réforme du collège unique
  • Entre les cohortes 1946 et 1964, système des
    grandes écoles et proportion de la population
    sélectionnée dans ce système très stable (1 si
    définition stricte et 4,5 si lâche).
  • Lorigine sociale des élèves de grandes écoles
    très stable également sur cette plage de
    générations.
  • En revanche, pour tous les GE0, cest une
    période de fort allongement des études et de
    diffusion de qualifications professionnelles
    secondaires courtes (CAP, BEP).
  • Question lécart salarial observé dans les
    années 1990, entre les GE1 et les GE0 est-il
    plus faible pour les cohortes dont les GE0 ont
    reçu davantage de formation intiale?

25
Différentiel salarial très grandes écoles-reste
du monde, générations 1946-1974
26
Evolution du différentiel GE non GE (1946-64)
27
Résultats
  • Ecart salarial GE-nonGE se réduit régulièrement
    denviron 6,5 entre génération 1946 et 1964.
  • La sélectivité des GE na pourtant pas décru,
    mais en revanche la proportion de diplômés sest
    accrue régulièrement (denviron 13 points en 18
    générations) au sein de la population non-GE.
  • Si on interprète le 6,5 comme leffet du 13
    points, cela suggère un impact denviron 50 des
    diplômes qui se sont diffusés sur les salaires.
  • En terme dannées études, le rendement social
    dune année détude supplémentaire est évalué
    entre 5 et 9.

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Remarque de conclusion sur collège unique
  • Argument fréquemment avancé peut-être ne
    faut-il pas revenir à système dantan (que
    ferait-on denfants de 14 ans sur le marché du
    travail?), mais sans doute à une école davantage
    différenciée, avec des filières mieux marquées
    dès le début du collège.
  • Comparaison internationale de lévolution des
    performances moyennes et des inégalités de
    performance entre 11 et 16 ans (Hanushek,
    Wossman)
  • les inégalités selon le milieu dorigine
    augmentent clairement dautant plus entre 11 et
    16 ans que le système est sélectif stratifié. Les
    performances moyennes augmentent en revanche
    dautant plus que le système est intégré
    (compréhensif) même si leffet est moindre que
    sur les inégalités.

29
Deuxième âge démocratisation du bac et accès à
luniversité
  • Fin des années 1980 achèvement du collège
    unique (réduction des redoublements, suppression
    effective pré-orientation 5e, 95 dune
    génération en 3e vs 70 au début années 80).
  • Création du bac pro (1987), 100 000 nouveaux bac
    pro entre 87 et 93.
  • La dépense par élève dans le secondaire croît 3
    fois plus vite entre 1987 et 1993 que dans les
    années précédentes et ultérieures.
  • Multiplication des places en universitaire
    technologique court et notamment STS 100 000
    entre 87 et 93.

30
Evaluation de la démocratisation du lycée
  • Autre évaluation possible de cette seconde phase
    (i.e., autre que celle sappuyant sur le
    différentiel GE-nonGE) tirer parti du fait
    quelle sest déroulée sur une plage de temps
    plus courte et a inscrit des inflexions nettes
    dans lévolution des niveaux déducation en
    France que le passage au collège unique.
  • Cohortes 1959-1964 bac croît de 0,8 point
    par cohorte.
  • Cohortes 1964-1972 bac croît de 2,5 points
    par cohorte.
  • Cohortes 1972-1978 bac croît de 1,95 point
    par cohorte.

31
Proportion de bacheliers cohortes 1959-1978
32
Evaluation de la démocratisation du lycée
  • Question ces inflexions ont-elles modifié le
    rythme de création demplois de cadres et
    professions intermédiaires offerts par les
    entreprises aux salariés en début de vie active
    (emplois cadre et PI mesure de revenu
    permanent, peu sensible au smic).
  • Proportion de cadres et professions
    intermédiaires 4 à 5 ans après la sortie de
    lécole
  • Cohortes 1959-64 cadre et PI croit de 0,2
    point/cohorte.
  • Cohortes 1964-72 cadre et PI croit de 0,9
    point/cohorte.
  • Cohortes 1972-1978 cadre et PI croit de 0,6
    point/cohorte.

33
Proportion de cols blancs 4-5 ans après la sortie
de lécole
34
Rapports entre surcroît de (bac. et ) et
surcroît de cols blancs
35
Réforme française synthèse
  • Dans la mesure où les inflexions à la hausse,
    puis à la baisse de la proportion de cadres et
    professions intermédiaires à lentrée sur le
    marché du travail sont bien le reflet des
    inflexions de la politique éducative, on obtient
    une évaluation très similaire pour chacune des
    deux inflexions
  • un surcroît de 10 points de bacheliers au sein
    dune cohorte génère un surcroît denviron 3,9
    points de cadres ou professions intermédiaires au
    sein de cette cohorte 4-5 ans après la sortie de
    lécole.
  • Explication profonde léconomie se renouvelle
    sans cesse, vision malthusienne, statique,
    complètement dépassée. Il se crée et se détruit
    chaque année un volume considérable demplois,
    bien plus considérable que ne le laissent
    supposer évolutions nettes (quand 0 en net,
    cest léquilibre entre 8 de nouveaux créés et
    8 danciens détruits). Les formes que prennent
    ces renouvellements, la nature des emplois
    nouveaux qui se créent dépendent crucialement du
    niveau de qualification des personnes présentes
    sur le marché du travail et particulièrement des
    nouveaux venus.

36
Quelques remarques de méthode
  • La comparaison de générations entières
    successives (par opposition à des comparaisons
    within générations) mesure bien un effet social
    (par opposition à effet privé).
  • Il sagit dune analyse des rendements sociaux
    moyens sur la période de la réforme, pas de leur
    évolution (confusion extrêmement fréquente entre
    débat sur le niveau des rendements et sur leur
    évolution)
  • Evolution du rendement social concept plus
    délicat encore à définir (la population
     formée  change) et à mesurer (il faut deux
    expériences et non plus une seule) que le
    rendement moyen sur une période.
  • En tous cas, pas appréhendable à travers
    lévolution des bonus salariaux et statutaires
    dont bénéficient les diplômés ou à travers
    lévolution de la situation professionnelle des
     jeunes  (les 15-24 ans par exemple) en
    période dexpansion scolaire, ces méthodes
    captent mécaniquement leffet de lévolution de
    la sélection scolaire. Interprétation donc très
    difficile.

37
Quelques remarques de méthode
  • Pour les générations du début des années 1960,
    les bacheliersle meilleur tiers des élèves Pour
    les générations du milieu des années 1970, les
    bachelierstout le monde sauf le tiers le plus
    faible.
  • En 15 générations, la sélection dont la
    population de bacheliers est le résultat sest
    ainsi considérablement relâchée. Dans ces
    conditions, le fait que la proportion de cadres
    et professions intermédiaires parmi les
    bacheliers 4 ou 5 ans après la sortie de lécole
    soit passée de 55 à 50 sinterprète très
    difficilement. Ne dit rien sur ce que nous
    mesurons effet pour les nouveaux bacheliers
    davoir bénéficié du nouveau système plutôt que
    de lancien.
  • Même type de problème quand on raisonne sur les
    actifs de 15-24 ans. En période dallongement des
    temps de formation initiale, cette population
    représente une fraction bien plus faible
    scolairement en fin de période quen début de
    période.

38
Proportion de diplômés du supérieur long
39
Proportion de Cadres (4 à 6 ans après sortie de
lécole)
40
Faut-il poursuivre louverture?
  • Ce qui valait dans les années 1980 ne vaut pas
    nécessairement aujourdhui. De fait, une nouvelle
    étape dans la démocratisation concernerait de
    nouvelles franges de la population, pour
    lesquelles les effets à attendre sont peut-être
    plus faibles (mais peut-être plus forts aussi).
  • Que nous enseignent les tensions actuelles du
    marché du travail?
  • Avec le renouvellement des générations, la part
    des diplômés (bac et plus) dans la population
    active (dans loffre de travail) continue
    mécaniquement daugmenter, chez les H comme chez
    les F. Environ 5 points de bac2 entre début des
    années 1990 et début des années 2000.
  • En parallèle, pour les employeurs le coût de
    lemploi dun (bac et plus) par rapport au coût
    de lemploi dun non bachelier est très stable
    dans le temps (cf baisse de charges ciblées sur
    non qualifié). Rapport de 1 à 2.

41
Faut-il poursuivre louverture? (2)
  • Si la demande des entreprises restait inchangée,
    on devrait donc assister à une hausse relative du
    chômage et de la précarité des (bac et plus) par
    rapport aux non bacheliers (ils restent aussi
     chers  quavant mais sont de plus en plus
    nombreux à se disputer les places offertes par
    les entreprises leur situation relative devrait
    séroder).
  • Or cest exactement le contraire que lon
    constate la situation des (bac et plus) dans
    lemploi tend à saméliorer par rapport à celle
    des non bacheliers. Ils sont de plus en plus
    nombreux en compétition, mais en comparaison avec
    les non bacheliers, de moins en moins exposés au
    chômage et aux emplois instables (entre 1990 et
    2002, la proba. de contrat instable a cru de 60
    pour les non bacheliers par rapport aux bac et
    plus)
  • Très cohérent avec ce que lon observe dans la
    plupart des autres pays développés la demande
    de travail des entreprises tend à se déformer au
    profit des personnes les mieux diplômées et au
    détriment des personnes les moins diplômézs.
    Evolution récente polarisation, décrochage des
    diplômes intermédiaires.

42
Autres formes deffets purement sociaux de
léducation
  • Aux Etats-Unis (travaux dE. Moretti), recherches
    démontrent que lorsquune loi élève lâge minimum
    de fin de scolarité dans un état par rapport aux
    états voisins, non seulement le niveau
    déducation de la population de cet état sélève
    par rapport à celle des états voisins (ce qui
    est attendu, effet direct de la réforme), mais
    les taux globaux dincarcération et de
    criminalité tendent simultanément à diminuer très
    sensiblement dans cet état par rapport aux
    voisins. Coïncidence suggérant effet très positif
    de léducation sur le niveau de violence et de
    criminalités dans une société.
  • Aux Etats-Unis toujours, recherches démontrent
    quun même type dentreprises (au sens même
    niveau de diplôme et dexpérience des salariés
    employés) tendent à être plus productives quand
    elles sont implantées dans une ville où la
    population est par ailleurs mieux formée. La
    productivité et les revenus générés par une
    entreprise dépendent non seulement du niveau de
    formation des salariés quelle emploie, mais
    également de celui des personnes de la localité
    dans laquelle elle interagit.

43
Eléments de conclusion débats en cours
  • tout ne va pourtant pas très bien
  • Maternelle bilan  social  positif, bilan
     scolaire  plus mitigé.
  • Remédiation Politiques zones prioritaires vs
    politiques individualisées (redoublement, SEN).
    Solution à la hollandaise ?
  • Collège pilotage par résultats (socle commun)
    plus que moyens?
  • Carte scolaire, concurrence, libéralisation.
    Expériences étrangères ne laissent rien espérer
    de très bon. Problème de civilisation. Pour
    autant comment permettre aux bonnes pratiques de
    se définir localement et de se généraliser?
  • Transition lycée/université politique de
    soutien en première année?
  • Dualisme de lenseignement supérieur sans
    doute lun de nos problèmes de fond. Surdétermine
    les comportements de nombreux acteurs, parents et
    professeurs.
  • Politiques sociales et performances scolaires
    seule véritable voie vers une plus grande justice
    scolaire?
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