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CHAPITRE 3

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Les conomistes n o-keyn siens admettent que les chocs qui engendrent les fluctuations peuvent provenir aussi bien de l'offre que de la demande. ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: CHAPITRE 3


1
CHAPITRE 3
  • La résurgence des idées keynésiennes

2
La pensée keynésienne en crise.
  •   Le modèle keynésien orthodoxe et la synthèse
    néoclassique ont été attaqués au cours des années
    1970. Il est maintenant devenu évident pour le
    courant keynésien dominant que la critique des
    nouveaux classiques représente un défi beaucoup
    plus puissant et potentiellement plus destructeur
    que celui, déjà ancien, des monétaristes.
  •  Lorthodoxie monétariste se présentait
    elle-même comme une alternative au modèle
    keynésien standard, elle n'apparaît pas comme une
    remise en cause radicale.

3
  •   Malgré ces développements, vers 1978, LUCAS et
    SARGENT envisageaient la " macro-économie après
    les keynésiens ". Selon eux, le modèle keynésien
    ne pouvait plus être rapiécé. Les problèmes
    étaient bien trop fondamentaux et liés en
    particulier à des bases micro-économiques
    inadéquates qui supposaient le non-ajustement des
    marchés  et également l'incorporation, dans les
    modèles keynésiens et monétaristes, d'une
    hypothèse sur la formation des anticipations
    incohérentes avec le comportement de maximisation
    (l'hypothèse d'anticipations adaptatives plutôt
    rationnelles).

4
  • Dans un article intitulé " The Death of Keynesian
    Economics  Issues and Ideas ", LUCAS (1980) est
    allé jusqu'à affirmer que " les gens se sentaient
    offensés quand ils étaient qualifiés de
    keynésiens.
  • Dans les séminaires de recherche, la théorisation
    keynésienne n'était plus prise au sérieux,
    l'assistance se mettait à bavarder et à rire "
    (cité dans MANKIW, 1992).
  • Mais, à cette époque, aux USA, les vieux
    économistes keynésiens posaient déjà la
    question  " KEYNES est-il bien mort ? " (cf.
    TOBIN, 1977).

5
La résurgence de la pensée keynésienne ?
  • BLINDER a parlé de " KEYNES après LUCAS " (1986),
    de " décadence et grandeur de l'économie
    keynésienne " (1988a) et plus récemment a
    prétendu qu' " une restauration keynésienne est
    en marche " (1992b). HOWITT (1986) a commenté le
    " retour des keynésiens ", MANKIW (1992) affirme
    que l'économie keynésienne s'est " réincarnée "
    et THIRLWALL (1993) pense que nous sommes les
    témoins d'une " renaissance keynésienne ".

6
  • En réponse à sa propre question, TOBIN (1977) a
    fourni une réponse sans équivoque dans son essai,
    The Future of Keynesian Economics (cité par
    SNOWDON)
  • " L'une des raisons de l'avenir de l'économie
    keynésienne est que les théories alternatives des
    fluctuations n'en ont aucun. ... Je me hasarde
    à prévoir qu'aucune des deux variétés des
    théories du cycle économique proposées par la
    nouvelle macro-économie classique ne sera
    considérée comme une explication crédible des
    fluctuations économiques d'ici quelques années .

7
  • La persistance d'un chômage élevé en Europe au
    cours des années 1980 et 1990 a également apporté
    une " crédibilité accrue à la théorie et à la
    politique économique keynésienne " (TOBIN, 1989).
    Quand on demanda à Paul SAMUELSON si KEYNES était
    mort, il répondit " Oui, KEYNES est mort. Tout
    comme EINSTEIN et NEWTON " (SAMUELSON, 1988).

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  • Les nouveaux classiques ont résolu la tension
    entre la micro-économie néoclassique et la
    macro-économie keynésienne en abandonnant cette
    dernière.
  • Les modèles néo-keynésiens sont très
    différents, de bien des façons, de leurs
    lointains cousins des années 1960. En
    reconstruisant les fondations micro-économiques
    de l'économie keynésienne, les théoriciens
    néo-keynésiens ont établi un programme de
    recherche visant à rectifier les défauts
    historiques qui imprégnaient le vieux modèle
    keynésien (SNOWDON et VANE, 1994).

9
Section 1 Les différents courants keynésiens
  • Y a-t-il un renouvellement du courant keynésien ?
    La nouvelle économie keynésienne est un nouveau
    courant de pensée qui se réclame de KEYNES.
  • Nous savons que ce dernier auteur a donné lieu à
    de nombreuses interprétations  en 1980, E. Roy
    WEINTRAUB parlait, non sans humour, du " 4827è
    examen du système de KEYNES " en précisant 
    " Malheureusement, il n'existe pas de vue
    communément acceptée sur ce que KEYNES a
    réellement accompli " (WEINTRAUB, Fondements
    micro-économiques, Econonomica, 1980, p39).
  • Il existe de nombreuses obédiences keynésiennes,
    nous essaierons d'en donner une classification en
    reprenant la typologie de ABRAHAM-FROIS.

10
  • Un premier courant peut être déterminé  il
    s'agit de celui du keynésianisme de longue
    période. Les deux auteurs principaux de cette
    école sont HARROD et DOMAR. Ils ont essayé de
    prolonger dans le long terme l'analyse de KEYNES
    qui est essentiellement de courte période.
  • Le deuxième courant est celui de l'école de
    Cambridge ou plus exactement des
    post-cambridgiens étant donné que KEYNES
    enseignait dans cette université britannique.
    Nous pouvons souligner le fait que dores et déjà,
    cette classification est source de difficultés
    car HARROD était l'un des disciples les plus
    fidèles de KEYNES. Les auteurs de cette école
    sont préoccupés par les interactions entre les
    phénomènes de croissance, de crises et ceux
    relatifs à la répartition en tentant de concilier
    les idées de KEYNES, de MARX et de KALECKI. Les
    auteurs les plus importants sont naturellement N.
    KALDOR et J. ROBINSON auxquels nous pouvons
    rattacher les travaux plus récents de L.
    PASINETTI et de P. GAREGNANI sans oublier
    l'importance de la contribution de P. SRAFFA.

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  •         Le troisième courant est très connu
    puisqu'il s'agit de l'école de la synthèse
    classico-keynésienne. Les auteurs essaient de
    réconcilier et même de faire la synthèse entre
    les apport de KEYNES et ceux de WALRAS. Cette
    école a été particulièrement dominante durant les
    années 60, elle comprend notamment HICKS, HANSEN,
    SAMUELSON, SOLOW, TOBIN, KLEIN, MODIGLIANI ...
    dont beaucoup sont Prix Nobel.
  •         Il existe aussi un quatrième courant,
    dit parfois " néo-keynésien " qui s'est développé
    durant les années 70  cette école a parfois été
    dénommée " équilibres à prix fixes " ou encore,
    " école du déséquilibre ". Le groupe d'auteurs
    appartenant à cette école s'est intéressé aux
    fondements micro-économiques de la
    macro-économie. Ce groupe d'auteurs a eu un écho
    favorable en Europe (surtout en France et en
    Belgique du fait de la notoriété de E. MALINVAUD
    et J. DREZE),

12
Section 2 Les nouveaux keynésiens.
13
  • La nouvelle économie keynésienne s'est développée
    en réaction à la crise théorique traversée par
    l'économie keynésienne orthodoxe dénoncée par
    LUCAS au cours des années 1970.
  • La tâche monumentale dévolue aux théoriciens
    keynésiens consistait à remédier aux défauts
    théoriques et aux incohérences du vieux modèle
    keynésien, ce qui impliquait de construire une
    théorie de l'offre globale où les rigidités de
    prix et de salaires pouvaient être rationalisées.

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  • La nouvelle économie classique postule
    l'ajustement continu des marchés, ce qui fait que
    l'économie ne peut jamais être contrainte par une
    insuffisance de la demande effective. De ce fait,
    pour beaucoup d'économistes, la marque
    distinctive de l'économie keynésienne est
    l'absence d'ajustement continu du marché.
  • Dans l'ancienne synthèse néoclassique, comme
    dans la nouvelle version du modèle keynésien,
    l'incapacité des variations de prix à ajuster
    suffisamment vite les marchés implique que les
    chocs sur la demande et l'offre se traduisent par
    des effets réels importants sur la production et
    l'emploi.

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  • Dans un modèle keynésien, les déviations de la
    production et de l'emploi par rapport à leurs
    valeurs d'équilibre sont parfois importantes et
    prolongées et sont sans aucun doute considérées
    comme préjudiciables au bien-être économique.
    Ainsi que GORDON (1993) l'a souligné, " l'attrait
    de l'économie keynésienne découle du malheur
    criant des travailleurs et des entreprises durant
    les récessions et les dépressions. Les
    entreprises et les salariés ne se comportent pas
    comme si la réduction de la production et des
    heures de travail était le résultat d'un choix
    volontaire ".

16
Les propositions et les caractéristiques
centrales de la nouvelle économie keynésienne.
  • MANKIW et ROMER (1991) définissent l'économie
    néo-keynésienne par référence aux réponses que
    cette théorie apporte aux deux questions
    suivantes.
  • Première question  La théorie viole-t-elle la
    dichotomie classique ? Autrement dit, est-ce que
    la monnaie est neutre ?
  • Deuxième question  La théorie postule-t-elle que
    les imperfections réelles des marchés sont
    essentielles pour la compréhension des
    fluctuations économiques ?

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  • Au sein des écoles dominantes, seuls les nouveaux
    keynésiens répondent par l'affirmative à ces deux
    questions.
  • La non-neutralité de la monnaie découle de la
    lenteur d'ajustement des prix, et les
    imperfections de marché expliquent cette lenteur.
  • Une différence cruciale entre les modèles des
    nouveaux classiques et des nouveaux keynésiens
    concerne le mode de fixation des prix.

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  • Par opposition aux preneurs de prix (" price
    takers ") qui peuplent les modèles des nouveaux
    classiques, les modèles néo-keynésiens supposent
    un mode de fixation des prix en monopole, plutôt
    qu'un mode concurrentiel, par les entreprises.
  • Bien que la théorie de la concurrence
    monopolistique ait été développée indépendamment
    par ROBINSON (1933) et CHAMBERLAIN (1933) avant
    la publication de la Théorie générale de KEYNES,
    ce n'est que récemment que les théoriciens
    keynésiens du courant dominant ont sérieusement
    commencé à incorporer la concurrence imparfaite
    dans les modèles de non-ajustement des marchés.
    De ce point de vue, les post-keynésiens étaient
    en avance.

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Le rôle des anticipations rationnelles
  • La plupart des modèles néo-keynésiens supposent
    que les anticipations sont rationnelles. Dans ce
    domaine, la révolution des années 1970 opérée par
    les nouveaux classiques a profondément influencé
    la macro-économie en général. Cependant, certains
    des keynésiens les plus connus (BLINDER, 1987 
    PHELPS, 1992) ainsi que des économistes
    monétaristes (LAIDLER, 1992b) restent critiques à
    l'égard des fondements théoriques et des preuves
    empiriques de l'hypothèse des anticipations
    rationnelles.

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  • De ce fait, bien que l'intégration des
    anticipations dans les modèles néo-keynésiens
    soit devenue la norme, il n'en va pas
    nécessairement toujours ainsi.
  • Si les économistes keynésiens ont un intérêt
    commun pour l'amélioration de l'analyse de
    l'offre dans leurs modèles, ils sont très
    partagés sur la question de la politique
    économique, des questions telles que le débat
    entre les politiques discrétionnaires et
    l'application de normes fixes, ou la conduite des
    politiques budgétaires et monétaires.

21
  • Ainsi, si les nouveaux keynésiens considèrent les
    chocs sur la demande et sur l'offre comme des
    sources potentielles d'instabilité (BLANCHARD et
    QUAH, 1989), ils sont en partie d'accord avec les
    théoriciens du cycle économique réel sur la
    capacité d'une économie de marché à absorber de
    tels chocs et à maintenir le plein-emploi. Par
    ailleurs, les nouveaux keynésiens partagent aussi
    la conception de KEYNES selon qui le chômage
    involontaire est à la fois possible et
    vraisemblable.

22
  • Les nouveaux keynésiens conçoivent un monde
    théorique nouveau, caractérisé par des
    imperfections de marché, des marchés incomplets,
    un facteur travail hétérogène et des asymétries
    d'information, et peuplé d'agents préoccupés
    d'équité. De ce fait, le monde macro-économique
    " réel " vu par les nouveaux keynésiens est
    caractérisé par des difficultés de coordination
    et des externalités macro-économiques.

23
  • L'un des problèmes posés par les développements
    néo-keynésiens est que leur programme de
    recherche est dépareillé (COLANDER, 1988). En
    fait, il n'y a pas de modèle néo-keynésien
    unifié, mais plutôt une multiplicité
    d'explications de la rigidité des salaires et des
    prix, et de leurs conséquences macro-économiques.
  • Les différents éléments de la nouvelle école
    keynésienne insistent sur les formes et les
    causes des imperfections de marché et sur leurs
    conséquences macro-économiques. Cependant, ces
    nombreuses explications ne sont pas mutuellement
    exclusives et sont souvent complémentaires.

24
Section 3 Les théories néo-keynésiennes du cycle
économique.
  • Les économistes néo-keynésiens admettent que les
    chocs qui engendrent les fluctuations peuvent
    provenir aussi bien de l'offre que de la demande.
  • Cependant, les nouveaux keynésiens soutiennent
    qu'il existe des frictions et des imperfections
    au sein de l'économie, qui amplifient ces chocs
    et dont il résulte d'importantes fluctuations du
    volume de la production et de l'emploi. Pour les
    nouveaux keynésiens, ce qui importe n'est pas
    tant de connaître l'origine de ces chocs que de
    savoir comment l'économie y répond.

25
Les rigidités nominales
  • Dans la nouvelle économie keynésienne, la
    recherche sur les fluctuations connaît deux
    tendances. L'approche dominante souligne
    l'importance des rigidités nominales. La seconde
    approche poursuit les travaux de KEYNES (1936) et
    de TOBIN (1975) et explore l'impact
    potentiellement déstabilisant de la flexibilité
    des salaires et des prix.

26
  • Nous allons les examiner successivement. Prenons
    la figure suivante. La partie (a) illustre
    l'impact d'une baisse de l'offre de monnaie, qui
    déplace la demande globale de DG0 à DG1. Si une
    combinaison de coûts d'étiquettes et de rigidités
    réelles conduit à un niveau de prix rigide P0, le
    déclin de la demande déplacera l'économie du
    point E0 au point en E1 sur la partie (a). La
    baisse de la production réduit la demande de
    travail. Sur la partie (c), la courbe de demande
    de travail effectif (DLe) montre la quantité de
    travail nécessaire pour produire différents
    niveaux de production.

27
  • Comme l'indique le diagramme, la quantité L1 de
    travail est nécessaire pour obtenir le volume Y1
    de production. Les prix et le salaire réel étant
    fixés respectivement à P0 et w0, les entreprises
    quittent la courbe de demande virtuelle, DL, pour
    se situer sur la courbe de demande de travail
    réelle indiquée par NKL1 sur la partie (d).
  • Au taux de salaire rigide w0, les entreprises
    souhaitent recruter L0 travailleurs, mais elles
    ne peuvent pas écouler sur le marché la
    production supplémentaire qui serait engendrée
    par ces travailleurs additionnels. Le choc sur la
    demande a produit une augmentation du chômage
    involontaire de L0 - L1. La courbe d'offre à
    court terme des nouveaux keynésiens OGCT (P0) est
    parfaitement élastique au niveau des prix fixés.
    Finalement, la pression à la baisse des prix et
    des salaires déplacera l'économie du point E1 au
    point E2 partie (a), mais ce processus peut
    être beaucoup trop long.

28
Impact d'un choc sur la demande globale dans le
modèle néo-keynésien.
29
Les rigidités des prix
  • C'est pour cela que les économistes
    néo-keynésiens préconisent, comme KEYNES, des
    mesures permettant de ramener la courbe de
    demande vers E0. Il est donc clair que dans le
    modèle néo-keynésien, les chocs monétaires ne
    sont pas neutres à court terme, bien que la
    monnaie reste neutre à long terme, comme
    l'indique la courbe d'offre globale qui est
    verticale à long terme (OGLT).
  • L'impuissance des entreprises à réduire les prix,
    même si à terme cela bénéficierait à toutes, est
    un exemple d'échec de coordination.

30
Léchec de coordination
  • Un échec de coordination caractérise une
    situation où les agents atteignent un résultat
    qui est inférieur pour eux tous, parce qu'il
    n'existe pas d'incitations privées permettant aux
    agents de choisir ensemble les stratégies qui
    produiraient un résultat meilleur (et préféré)
    (cf. MANKIW, 1994).
  • L'inaptitude des agents à coordonner avec succès
    leurs activités dans un système décentralisé
    provient du fait qu'aucune entreprise n'est
    incitée à réduire isolément son prix et à
    augmenter sa production, étant donné l'inaction
    supposée de toutes les autres.
  • Or, comme la stratégie optimale d'une firme
    dépend des stratégies optimales adoptées par les
    autres, il existe une complémentarité
    stratégique, puisque toutes gagneraient à ce que
    les prix soient réduits et la production
    augmentée (ALVI, 1993). Pour beaucoup
    d'économistes keynésiens, la cause fondamentale
    de l'instabilité macro-économique vient des
    problèmes de coordination (cf. BALL et ROMER,
    1991  LEIJONHUFVUD, 1992).

31
  • La seconde variété de théories néo-keynésiennes
    du cycle économique suggère que la rigidité des
    prix et des salaires ne constitue pas le
    principal problème.
  • Même si les salaires et les prix étaient
    pleinement flexibles, la production et l'emploi
    seraient très instables. En effet, il se peut
    même que les rigidités des prix réduisent
    l'ampleur des fluctuations, un point déjà
    souligné par KEYNES dans le chapitre 19 de la
    Théorie générale. Cette question a été
    reconsidérée à la suite de l'article de TOBIN
    (1975).

32
Limportance des rigidités réelles
  • TOBIN lui-même reste très critique à l'égard des
    nouveaux keynésiens qui continuent à privilégier
    les rigidités nominales (TOBIN, 1993) et
    GREENWALD et STIGLITZ ont fortement influencé le
    développement de modèles néo-keynésiens du cycle
    économique qui ne reposent pas sur l'inertie des
    prix et des salaires nominaux, mais où les
    rigidités réelles jouent un rôle important.

33
  • Dans le modèle de GREENWALD et STIGLITZ (1993a,
    1993b), on postule que les entreprises ont une
    aversion pour le risque. Les imperfections des
    marchés financiers engendrées par l'asymétrie de
    l'information empêchent beaucoup d'entreprises
    d'accéder au marché boursier.
  • Les firmes rationnées ne peuvent diversifier que
    partiellement leurs risques. Leur dépendance plus
    grande vis-à-vis de l'émission d'actions
    nouvelles les rend plus vulnérables à la
    faillite, en particulier au cours d'une récession
    où la courbe de demande de la plupart des
    entreprises est déplacée vers la gauche.

34
  • Confrontée à une telle situation, la firme
    rationnée qui a une aversion pour le risque
    préférera réduire sa production, parce que les
    incertitudes dues à la flexibilité des prix sont
    bien plus grandes que celles provenant des
    ajustements de quantités.
  • GREENWALD et STIGLITZ pensent que, à mesure de
    l'augmentation de la production des entreprises,
    la probabilité de faillite augmente, et puisque
    le dépôt de bilan entraîne des coûts, ceux-ci
    seront pris en compte dans les décisions de
    production de la firme.

35
Le risque de faillite
  • Le coût marginal de faillite mesure les coûts
    supplémentaires attendus qui découlent de la
    faillite. Au cours d'une récession, le risque
    marginal de faillite augmente, et les entreprises
    qui ont une aversion pour le risque y répondent
    par une réduction du volume de production
    qu'elles sont disposées à offrir pour chaque prix
    (les salaires étant donnés). Tout changement de
    valeur nette des entreprises, ou de leur
    perception du risque, exercera un impact négatif
    sur leur inclination à produire et déplacera vers
    la gauche la courbe d'offre globale intégrant le
    risque.

36
La rigidité du niveau des prix
  • Il s'ensuit que les récessions provoquées par la
    demande induisent probablement des déplacements
    vers la gauche de la courbe d'offre globale. Il
    se peut que l'effet combiné de ces facteurs
    laisse le niveau des prix inchangé, même s'il n'y
    a pas, dans ce modèle, de frictions empêchant
    l'ajustement. Selon toute vraisemblance, la
    flexibilité des prix aggrave la situation, dans
    la mesure où elle accroît l'incertitude. Dans le
    modèle de GREENWALD et STIGLITZ, l'offre et la
    demande globales sont interdépendantes et la
    " dichotomie entre chocs sur la demande et
    chocs sur l'offre n'est au mieux que
    trompeuse " (GRENNWALD et STIGLITZ, 1993b,
    p.103).

37
  • Sur la figure suivante, nous avons illustré
    l'impact d'un choc sur la demande qui entraîne un
    déplacement vers la gauche de la courbe d'offre.
    Le niveau des prix demeure en P0, bien que la
    production chute de Y0 à Y1. Un déplacement vers
    la gauche de la courbe d'offre, résultant d'une
    sensibilité accrue au risque, déplacerait aussi
    la demande de travail vers la gauche. Et, si le
    salaire réel est influencé par des considérations
    relatives au salaire d'efficience, le chômage
    involontaire augmentera sans que le salaire réel
    ne change notablement.

38
  • En plus des facteurs précédents, les nouveaux
    keynésiens ont également étudié les conséquences
    des imperfections du marché du crédit qui
    conduisent les prêteurs n'aimant pas le risque, à
    accroître la part des placements sans risque dans
    leur portefeuille, en réaction aux récessions.
  • Ce comportement peut amplifier les chocs
    économiques car il augmente le coût réel de
    l'intermédiation. En effet, le resserrement du
    crédit qui en résulte peut transformer une
    récession en dépression. Les emprunteurs
    rationnés sur le marché boursier trouvant les
    crédits plus difficiles à obtenir et plus
    coûteux, les faillites vont s'accélérer.
  • Comme des taux d'intérêt élevés augmentent la
    probabilité de non-paiement, les institutions
    financières, qui sont également allergiques au
    risque, optent fréquemment pour un rationnement
    du crédit. BERNANKE (1983) soutient que la
    sévérité de la Grande Dépression fut davantage
    due au resserrement du crédit, qu'à la
    contraction de la masse monétaire.

39
(No Transcript)
40
  • pt et pt-1désignent les variations des prix (donc
    l'inflation si les variations sont positives),
  • gt est le taux de croissance durant la période
    t,
  • Qt est le niveau d'utilisation des capacités de
    production au cours de la période t,
  • zt le choc de productivité (il s'agit de tous les
    phénomènes susceptibles de modifier la
    productivité au cours de l'année considérée) 
  • d caractérise le degré d'inertie de la variable 
    sa valeur indique la corrélation entre le taux
    d'inflation d' " aujourd'hui " et celui
    d' " hier " 
  • a indique le degré de viscosité des prix, cela
    représente la réaction du système de prix aux
    variations de la demande exprimée ici par
    l'intermédiaire du taux de croissance  b indique
    l'effet de niveau exercé par le degré
    d'utilisation des capacités Qt.

41
Lhystérèse
  • Il est intéressant de noter que pour b 0,
    l'évolution des prix est indépendante du taux
    d'utilisation des capacités de production et donc
    de façon similaire, nous pouvons dire que
    l'évolution du salaire est indépendante du taux
    de chômage. Cela signifie que l'ampleur de la
    crise est sans influence sur l'évolution des prix
    et des salaires. Cela correspond à ce que l'on
    appelle l'effet d'hystérésis ou effet
    d'hystérèse. Ainsi, il est possible que les prix
    et/ou les salaires augmentent tandis que
    l'économie est profondément déprimée. C'est une
    situation de ce type que l'Europe a vécu durant
    les années 80.

42
Une question peut se poser  cette viscosité
est-elle stable ?
  • De l'étude menée par GORDON sur l'évolution de
    l'économie américaine sur plus d'un siècle
    (1873-1987), il est possible de tirer une
    première conclusion assez surprenante puisqu'elle
    va à l'encontre de l'idée souvent évoquée selon
    laquelle le développement des ententes,
    l'importance des syndicats, le rôle croissant des
    Etats auraient rendu les économies contemporaines
    moins " flexibles " qu'au début de ce siècle.

43
  • En fait, il n'y a pas d'augmentation de la
    viscosité des prix ou des salaires pour
    l'économie américaine lorsqu'on compare la
    période 1954-1987 à 1873-1914.
  • Dans cette même étude, l'auteur fait une
    estimation des déterminants du taux d'inflation
    sur cinq pays, les USA, le Royaume-Uni, la
    France, l'Allemagne et le Japon pour la période
    1873-1986. L'étude montre que la viscosité des
    prix n'est pas une caractéristique de la Grande
    Dépression ou de la situation postérieure à la
    Seconde Guerre mondiale  ce phénomène peut être
    mis en évidence avant 1914.

44
Les effets d'hystérèse et le chômage.
  • Dans le modèle de FRIEDMAN, le taux de chômage
    d'équilibre du marché appelé taux naturel de
    chômage est associé à un taux d'inflation stable.
  • Selon l'hypothèse du taux naturel, les
    fluctuations de la demande globale ne peuvent pas
    exercer d'influence sur le taux de chômage
    naturel.
  • Ce dernier est déterminé exclusivement par des
    éléments concernant l'offre, les conditions de
    production. La demande globale peut influencer le
    taux effectif de chômage à court terme, mais à
    mesure que les anticipations inflationnistes
    s'ajustent, le chômage revient à sa valeur
    (naturelle) d'équilibre à long terme.

45
  • Dans les modèles des nouveaux classiques, quand
    le changement de la demande n'est pas anticipé,
    l'effet combiné de l'ajustement du marché et des
    anticipations rationnelles garantit que le
    chômage revient rapidement à son taux naturel.
  • Beaucoup de keynésiens ont préféré utiliser ce
    qu'ils appellent le NAIRU (acronyme venant de
    l'expression Non-Accelerating Inflation Rate of
    Unemployment, qui correspond au taux de chômage
    qui n'accélère pas l'inflation) plutôt que le
    taux naturel pour décrire le taux de chômage
    compatible avec une inflation stable.
  • La différence cruciale entre les deux concepts
    provient de leurs fondements micro-économiques.
  • Le taux naturel de FRIEDMAN est celui qui
    équilibre le marché, alors que le NAIRU est un
    taux de chômage qui assure la cohérence entre le
    salaire réel souhaité par les travailleurs et le
    salaire réel réalisable, déterminé par la
    productivité du travail et l'importance de la
    marge de profit de l'entreprise. Puisque le NAIRU
    est déterminé par l'équilibre des forces entre
    travailleurs et entreprises, les fondements
    micro-économiques se rapportent aux théories de
    la concurrence imparfaite sur les marchés du
    travail et du produit.

46
  • L'augmentation considérable des taux de chômage,
    particulièrement en Europe au cours des années
    1980, semble indiquer que le taux de chômage
    naturel (ou le NAIRU) a augmenté.
  • Deux explications ont été avancées pour
    expliquer ce haut niveau de chômage.
  • La première fait appel aux changements
    spécifiques qui ont réduit la flexibilité sur le
    marché du travail  syndicats plus puissants,
    prestations de chômage plus élevées,
    réglementations excessives, lois sur le salaire
    minimum et impôts plus lourds sont les plus
    fréquemment retenus.

47
  • Cependant, alors que certains de ces facteurs
    peuvent rendre compte de l'augmentation du
    chômage dans les années 1970, pour beaucoup
    d'économistes, ils n'offrent pas une explication
    plausible et complète du chômage des années 1980
    (le pouvoir des syndicats, par exemple, a été
    largement réduit au Royaume-Uni).
  • L'augmentation simultanée des taux de chômage
    effectif et naturel a conduit certains
    économistes néo-keynésiens à explorer une seconde
    explication qui admet que la demande globale
    puisse influencer le taux naturel (NAIRU).

48
  • Les modèles pour lesquels le taux naturel dépend
    de l'histoire des taux d'équilibre sont appelés
    théories de l'hystérèse (ou hystérésis). Ce fut
    PHELPS (1972) qui suggéra que le taux naturel
    d'équilibre est en partie influencé par la
    trajectoire suivie pour atteindre l'équilibre.
    PHELPS appela " hystérèse " cette dépendance à la
    trajectoire suivie, un terme emprunté à la
    physique, où il sert à décrire la propriété de
    dépendance de l'induction à l'égard des états
    magnétiques antérieurs.

49
  • Dans les modèles d'hystérèse, le taux naturel de
    chômage (NAIRU) est d'autant plus élevé que le
    taux effectif de chômage de la période précédente
    est supérieur au taux naturel de cette même
    période (HARGREAVES-HEAP, 1980). Dans cette
    équation, UNt est le taux naturel de chômage au
    temps t, UNt-1 est le taux naturel de chômage de
    la période précédente, Ut-1 est le taux de
    chômage effectif de la période précédente et bt
    représente les autres facteurs influençant le
    taux naturel, comme les prestations de chômage.

50
  • Si l'on suppose que bt 0, l'équation peut être
    réagencée sous la forme précédante
  • L'équation permet de voir que UNt gt UNt-1 lorsque
    Ut-1 gt UNt-1. En d'autres termes, les variations
    du taux effectif de chômage agissent comme un
    aimant, tirant le taux de chômage naturel dans la
    même direction.

51
  • Les théories de l'hystérèse se répartissent en
    deux catégories 
  • les théories de la durée du chômage et les
    théories des insiders-outsiders. Les théories de
    la durée du chômage soulignent que, lorsque Ut gt
    UNt, le problème du chômage structurel est
    exacerbé par la dépréciation du capital humain
    (qualifications) des chômeurs qui, de ce fait,
    deviennent inemployables. Un taux de chômage
    élevé crée aussi un nombre croissant de chômeurs
    de longue durée, qui n'exercent qu'une faible
    influence sur les négociations salariales, mais
    qui augmentent le NAIRU

52
  • Les théories des insiders-outsiders insistent sur
    le pouvoir des insiders, qui empêche l'ajustement
    des salaires à la baisse face à l'augmentation du
    chômage. Rappelons que les insiders sont les
    employés d'une entreprise tandis que les
    outsiders sont des chômeurs. De ce fait, les
    outsiders ne peuvent pas profiter de
    l'augmentation du chômage pour se faire embaucher
    moyennant un salaire plus bas (cf. BLANCHARD et
    SUMMERS, 1986, 1988). Si les effets d'hystérèse
    sont importants, le ratio de sacrifice associé à
    la désinflation aux récessions est bien plus
    élevé que ce qui est suggéré par l'hypothèse
    initiale du taux naturel puisqu'un chômage élevé
    semble être durablement installé.

53
Section 4 Les causes des rigidités
  • L'idée de rigidité de tous les prix, même du
    salaire, est une idée attribuée à KEYNES, il
    n'est pas certain que ce dernier ait été
    totalement d'accord avec une telle étiquette.
  • Les nouveaux keynésiens, rejetant l'hypothèse des
    nouveaux classiques quant à la parfaite
    flexibilité des marchés reprennent à leur compte
    l'idée d'une certaine rigidité des prix, rigidité
    qu'ils appellent plutôt viscosité, car les prix
    finissent toujours par s'ajuster mais avec
    retard.

54
A/Les rigidités nominales
  • HICKS (1974) entre les marchés  il y a d'une
    part les marchés à prix fixes comme le marché
    du travail et une bonne partie du marché des
    biens et d'autre part les marchés à prix
    flexibles tels que les marchés financiers,
    agricoles ou ceux de matières premières.
  • Nous verrons d'une part la rigidité des salaires
    nominaux et nous examinerons d'autre part la
    rigidité des prix nominaux.

55
La rigidité des salaires nominaux
  • Il faut rappeler que dans les modèles keynésiens
    traditionnels, le niveau des prix ne peut pas
    diminuer afin de rétablir l'équilibre du fait du
    non ajustement des salaires nominaux.
  • Les nouveaux classiques comme LUCAS, SARGENT,
    WALLACE et BARRO au cours des années 70 ont
    montré que toute perturbation monétaire qui était
    anticipée engendre une variation immédiate des
    salaires et des prix à leurs nouvelles valeurs
    d'équilibre  le niveau d'emploi et de production
    est donc maintenu. Dans ce cadre d'analyse, la
    conclusion est que les politiques monétaires
    systématiques sont inefficaces.
  • Cependant, il est important de noter que
    beaucoup d'économistes ont pensé que la thèse des
    nouveaux classiques sur l'inefficacité des
    politiques monétaires était due à l'hypothèse des
    anticipations rationnelles. Or, FISCHER (1977)
    ainsi que PHELPS et TAYLOR (1977) ont démontré
    que, même avec des anticipations rationnelles,
    les perturbations nominales pouvaient avoir des
    effets réels dès lors que l'on ne prend pas en
    compte l'hypothèse d'ajustement continu des
    marchés.

56
  • FISCHER (1977) et TAYLOR (1980) ont introduit
    cette inertie dans les salaires nominaux avec la
    notion de contrats salariaux à long terme.
  • En effet, dans toutes les économies développées,
    les salaires ne sont pas quotidiennement ajustés,
    mais sont négociés pour une période donnée sous
    forme de contrats. Ainsi, l'existence même de ces
    contrats à long terme crée une rigidité nominale
    suffisante pour que les politiques monétaires
    soient efficaces, car les autorités monétaires
    peuvent modifier plus souvent l'offre de monnaie
    que les salaires ne sont renégociés.
  • FISCHER (1977) fait l'hypothèse " empiriquement
    raisonnable " selon laquelle les agents
    économiques négocient les salaires nominaux pour
    " des périodes plus longues que le temps
    nécessaire aux autorités monétaires pour
    s'adapter aux circonstances économiques ".
  • Nous pouvons donc conclure que la politique
    monétaire peut avoir des effets réels à court
    terme bien qu'elle soit neutre à long terme.

57
  • La figure suivante permet de comprendre l'analyse
    de FISCHER. On suppose que l'économie se trouve
    en A. Intervient alors un choc inattendu qui
    affecte la demande nominale à la période
    courante, alors la courbe de demande va se
    déplacer de DG0 vers DG1.
  • Si les prix sont flexibles alors que les salaires
    nominaux sont momentanément rigides (et sont
    fixés à W0) du fait des contrats négociés au
    cours de la période précédente et couvrant la
    période actuelle, l'économie va se situer au
    point B, la production réelle va donc chuter de
    YN à Y1. Si les salaires et les prix étaient
    parfaitement flexibles, la courbe d'offre à court
    terme baisserait vers la droite de OGCT(W0) à
    OGCT(W1), afin de rétablir le niveau naturel de
    production au point C
  • Cependant, les contrats nominaux de salaires à
    long terme empêchent cet ajustement et
    fournissent aux autorités monétaires l'occasion
    d'augmenter l'offre de monnaie, ce qui, qu'elle
    soit anticipée ou non, déplace la courbe DG vers
    la droite et rétablit ainsi l'équilibre au point
    A.

58
  • Si on fait l'hypothèse que les autorités
    monétaires sont libres de réagir à tout instant
    aux chocs exogènes (car elles sont indépendantes
    du gouvernement), alors que les salariés sont
    liés avec leurs contrats, le pilotage de la
    demande dans le but de stabiliser l'économie
    prend un sens, même si les agents forment des
    anticipations rationnelles. Les autorités
    monétaires n'ont pas la contrainte des contrats,
    les interventions discrétionnaires ont un rôle à
    jouer. Nous comprenons que dès lors que les
    salaires nominaux sont rigides, les autorités
    monétaires ont la possibilité d'agir sur les
    salaires réels et donc sur la production et
    l'emploi. Cependant, il faut se garder de penser
    que l'absence de neutralité monétaire est due au
    fait d'une surprise monétaire non anticipée. En
    effet, la politique monétaire, même anticipée, a
    un effet réel parce qu'elle se fonde sur des
    informations qui ne sont connues qu'après la
    négociation des contrats.

59
  Contrats de salaires nominaux, anticipations
rationnelles et politique monétaire.
60
  • SNOWDON (1997) remarque que les contrats
    salariaux sont un élément important commun à
    toutes les économies industrielles de marché,
    tandis que la durée des contrats et la fréquence
    des négociations diffèrent selon les pays.
  • L'auteur prend l'exemple du Japon où les contrats
    ont une durée d'un an et sont négociés en même
    temps (système shunto), nous pouvons noter que
    ces éléments s'accompagnent d'une plus grande
    stabilité macro-économique que dans le cas
    américain.
  • Par contre, aux USA, le système de négociation
    n'est pas synchronisé  ainsi, les contrats, qui
    ont une durée d'environ de trois ans, se
    chevauchent tout comme au Royaume-Uni où les
    contrats durent généralement un an. Puisque les
    contrats sont négociés à intervalles irréguliers,
    l'inertie des salaires nominaux est plus
    importante que dans la situation où tous les
    contrats sont négociés en même temps, on parle de
    contrats " décalés " ou " imbriqués ".
  • TAYLOR (1980) a montré que l'effet de la
    politique monétaire s'étend au-delà de la durée
    du contrat lorsque ceux-ci sont échelonnés
    irrégulièrement.

61
  • Cependant, nous pouvons nous interroger afin de
    connaître les raisons pour lesquelles les agents
    négocient des contrats à long terme alors que
    cela a pour effet d'accroître l'instabilité
    macro-économique. PHELPS (1985, 1990) a tenté de
    répondre. Selon lui, c'est parce qu'il existe des
    avantages bénéficiant aussi bien aux entreprises
    qu'aux employés. Il y en aurait trois.
  • Les négociations prennent du temps, et sont donc
    coûteuses aussi bien pour les employeurs que les
    employés. En effet, il faut rechercher la
    structure des salaires relatifs (à l'intérieur
    comme à l'extérieur de l'entreprise), il faut
    prévoir l'évolution des variables économiques
    clés comme la productivité, l'inflation, la
    demande, les profits, les prix. Il est aisé de
    comprendre que plus la durée du contrat est
    longue, moins ces coûts de transactions se
    répètent. Il est avantageux d'avoir des contrats
    de longue durée.
  • Les négociations peuvent échouer, une grève peut
    être entreprise afin de renforcer le pouvoir de
    négociation des salariés vis à vis de leur
    employeur. Or, ces arrêts de travail sont coûteux
    pour l'entreprise (elle ne produit pas) et pour
    les travailleurs (ils ne sont pas rémunérés).
    Tout le monde a intérêt à signer un accord.
  • De plus, si l'entreprise ajuste immédiatement le
    taux de salaire nominal suivant un choc négatif
    de demande, elle ne mène pas une stratégie
    optimale car si les autres entreprises ne
    réduisent pas simultanément les salaires, la
    première proposera un salaire relatif plus
    faible, ce qui accroît la probabilité de turn
    over  les coûts augmentent.

62
  • C'est pourquoi l'évolution des taux de salaire au
    cours d'une récession ne suit pas le " processus
    de retraite ordonnée " comme l'indiquent les
    nouveaux classiques mais suit plutôt " une
    retraite dispersée ", retraite qui se développe
    dès lors que l'information se diffuse dans toute
    l'économie (PHELPS, 1985, p. 564).
  • Il est nécessaire de souligner que
    l'échelonnement irrégulier des contrats salariaux
    est une bonne chose du point de vue
    micro-économique.
  • En effet, les entreprises n'ont qu'une
    connaissance imparfaite du monde, elles ont donc
    l'opportunité d'acquérir des informations
    importantes en observant les prix et les salaires
    des autres entreprises.
  • HALL et TAYLOR (1993) ont montré que
    l'échelonnement irrégulier des variations de
    salaires offre une information aux employeurs
    comme aux employés en ce qui concerne l'évolution
    des structures de prix et de salaires.

63
  • Afin de mieux comprendre, prenons l'exemple
    utilisé par ABRAHAM-FROIS (1995).
  • Soit le cas de contrats fixés pour une durée de
    deux ans, la moitié des salaires sont fixés au
    temps t, tandis que l'autre moitié des salaires
    sont fixés au temps t1. Supposons qu'au départ
    les prix soient stables, et qu'il se produit une
    diminution de la quantité de monnaie.
  • Est envisagée une politique monétaire totalement
    inefficace selon les nouveaux classiques, sauf
    effet de surprise sur les agents économiques. La
    NEC suppose un ajustement immédiat des salaires 
    ils baissent. Puisque la diminution des
    rémunérations est proportionnelle à la variation
    de la quantité de monnaie, il n'y a donc aucun
    effet réel selon la théorie quantitative de la
    monnaie. L'emploi comme la production ne sont pas
    affectés par la politique monétaire. Or, avec les
    contrats " imbriqués ", il en va différemment.

64
  • Soit une réduction de la quantité de monnaie au
    cours de l'année t, le 31 décembre de l'année t,
    la première moitié des salaires va être négociée.
    Supposons que les salariés acceptent la baisse
    des salaires (ils sont censés être walrasiens) 
    les prix des biens qu'ils fabriquent vont donc
    pouvoir baisser. Mais les salariés de la seconde
    vague vont bénéficier d'une hausse de leur
    salaire réel puisque leur salaire nominal ne
    varie pas, et les prix de certains biens
    diminuent. La hausse du salaire réel pour ce type
    d'emploi va entraîner une réduction des
    effectifs.
  • La politique monétaire a donc des effets réels.
    De plus, la baisse des salaires de la première
    cohorte ne doit pas être excessive sinon les
    salariés quitteront leur emploi et essayeront de
    travailler dans le deuxième secteur. C'est
    pourquoi il y a une viscosité des salaires,
    l'apparition d'un certain degré de chômage
    apparaît du même coup.

65
  • Ainsi, on arrive mieux à comprendre la
    coexistence d'une inflation salariale et du
    chômage. Pour ABRAHAM-FROIS (1995, p. 323),
    " même s'il y a une baisse de la demande, les
    travailleurs savent que la politique économique
    sera expansionniste dans un avenir pas trop
    éloigné. Les salariés de la première cohorte sont
    certes touchés par le choc monétaire mais ils
    savent que la cohorte n2 renégociera dans un
    climat amélioré  les anticipations sur les
    négociations de demain retentissent sur les
    négociations d'aujourd'hui. On s'étonne en
    conséquence moins de la coexistence d'une
    rigidité, voire d'une hausse des salaires avec un
    certain degré de chômage ".

66
Les rigidités nominales des prix
  • L'explication de la rigidité des salaires
    nominaux a fait l'objet de vives critiques comme
    celles de BARRO (1977). D'après ces critiques,
    les principes micro-économiques évoqués ne sont
    pas solides.
  • Face à toutes les critiques des nouveaux
    classiques, les économistes favorables à la
    conception keynésienne des cycles économiques ont
    étudié les rigidités nominales sur les marchés
    des biens. Les auteurs ont voulu fournir des
    fondements micro-économiques indiscutables aux
    yeux des nouveaux classiques quant aux phénomènes
    de rigidités des prix nominaux ( ROTEMBERG,
    1987).
  • Les entreprises opèrent sur des marchés qui ne
    sont pas parfaitement concurrentiels. Elles ne
    sont donc pas preneuses de prix comme l'indique
    la théorie de l'équilibre général de WALRAS.

67
  • Elles peuvent donc augmenter légèrement leurs
    prix sans pour autant voir disparaître tous leurs
    clients. Les réductions de prix se traduisent
    certes par une augmentation des ventes mais une
    diminution du revenu par unité de produit vendue.
  • C'est pourquoi, s'il existe des coûts
    d'ajustement des prix, même faibles, il peut y
    avoir des rigidités nominales de prix importantes
    au niveau macro-économique. Cette observation due
    à AKERLOF et YELLEN (1985), MANKIW (1985) et
    PARKIN (1986) est qualifiée par ROTEMBERG (1987)
    d' " intuition PAYM " (PAYM étant l'acronyme de
    PARKIN, AKERLOF, YELLEN et MANKIW).
  • Cette intuition PAYM repose sur une idée simple 
    le coût des rigidités des prix nominaux supporté
    individuellement par chaque entreprise est
    moindre que les conséquences macro-économiques.
    Il s'agit du coût de changement des étiquettes.
    En effet, un changement de prix implique des
    coûts  impression de nouvelles listes de prix,
    de nouveaux catalogues, le temps passé à
    renégocier les contrats d'achats et de ventes
    avec les fournisseurs et les clients. Voyons
    quels sont les arguments des auteurs selon
    lesquels les faibles coûts de changement des
    étiquettes peuvent provoquer des fluctuations
    macro-économiques fortes.

68
  • Sur un marché de concurrence imparfaite, la
    demande d'une entreprise dépend de son prix
    relatif mais aussi de la demande globale. Si
    cette dernière s'essouffle, la courbe de demande
    d'une entreprise va se déplacer vers la gauche
    (on passe de D0 à D1). Un tel mouvement peut
    réduire sensiblement le profit de l'entreprise.
    Face à cette situation, l'entreprise ne gagne
    guère à modifier son prix. Avant le choc négatif
    sur la demande, le prix et la production qui
    maximisent le profit sont donnés par
    l'égalisation de la recette marginale (Rm0) avec
    le coût marginal (Cm0) au point X  on a donc P0
    et Q0. La réduction de la demande entraîne une
    forte réduction du profit de l'entreprise
    considérée. Dès lors que l'entreprise subit un
    coût d'ajustement de prix qui n'est pas
    négligeable, elle peut décider de maintenir
    l'ancien prix P0. Le prix P1 qui serait optimal
    n'est pas pris en compte par la firme. Par
    contre, au lieu de réduire sa production de Q0 à
    Q1, elle la réduit de Q0 à Q.

69
Ajustement des prix en concurrence monopolistique
70
La figure suivante permet de mieux analyser
la situation. L'entreprise augmenterait son
profit de B-A en réduisant son prix de P0 à P1.
Si le coût de changement des étiquettes z est
supérieur à B-A, l'entreprise ne va pas réduire
le prix. GORDON (1990) et ROMER (1993) ont montré
que l'incitation à réduire les prix est d'autant
plus forte que le coût marginal diminue quand la
production baisse. Coûts de changement des
étiquettes et prix d'ajustement
71
  • En fait, comme nous l'avons vu, il existe des
    avantages privés à négocier des contrats
    salariaux à long terme  beaucoup de ces
    avantages s'appliquent aux accords sur les prix
    des produits à long terme entre les entreprises.
  • Cette fixation des prix permet une forte
    réduction de l'incertitude mais permet
    d'économiser des ressources rares (ce qui est
    efficient du point de vue micro-économique).
  • GORDON (1981) soutient que l'hétérogénéité
    impressionnante du type et de la qualité des
    produits disponibles dans une économie de marché
    engendrerait des " coûts de transactions
    écrasants " si chaque prix devait être fixé par
    enchères. Un marché d'enchères est efficient si
    ses acteurs n'ont pas besoin d'entrer en contact
    (actifs financiers) ou si les biens sont
    homogènes (matières premières, produits
    agricoles). Un marché à enchères a pour première
    caractéristique d'imposer la présence simultanée
    des acheteurs et des vendeurs. Le temps comme
    l'espace sont des ressources rares, il n'est donc
    pas efficient que tous les biens soient vendus
    par enchères.
  • L' " étiquetage des prix " (biens disponibles à
    un prix fixe) est une réponse rationnelle au
    problème de l'hétérogénéité. D'ailleurs les prix
    sont fixés par la méthode du " mark-up ",
    c'est-à-dire l'application d'une marge à un coût
    (OKUN, 1981).

72
B/Les rigidités réelles
  • Les rigidités réelles des prix
  • Il existe plusieurs causes à ces rigidités.
    Quelles sont-elles ? Nous pouvons en recenser
    cinq principales. La première tient aux
    externalités de marchés en expansion, la deuxième
    aux marchés de clientèle  viennent ensuite les
    imperfections des marchés de capitaux, puis le
    prix en tant qu'indicateur de la qualité. La
    cinquième cause peut être illustrée en utilisant
    le tableau entrées-sorties qui représente
    l'interdépendance des entreprises.

73
 Les externalités de marchés en expansion.
  • Dans la réalité, les acheteurs comme les vendeurs
    subissent des coûts de recherche pour être mis en
    contact les uns avec les autres.
  • Les consommateurs doivent passer du temps pour
    trouver les marchés sur lesquels se trouvent les
    biens dont ils ont besoin. Les producteurs, quant
    à eux, font de la publicité pour attirer les
    consommateurs. Il en est de même avec les
    travailleurs et les employeurs sur le marché du
    travail.
  • D'après DIAMOND (1982), les coûts de recherche
    sont moins importants lorsque le marché est en
    expansion lors d'une période de forte activité
    économique que lorsque le marché est atone
    (faible niveau d'activité et de transactions).

74
  • De plus, il faut noter que les agents seront plus
    désireux d'être acteurs d'un marché en expansion
    car il s'y effectue beaucoup de transactions, et
    s'y noue des complémentarités stratégiques. Les
    agents ont une plus grande probabilité d'obtenir
    satisfaction sur de tels marchés.
  • Cela revient à écrire que le niveau optimal
    d'activité d'une entreprise dépend de l'activité
    des autres entreprises. Par conséquent, si ces
    externalités de marchés dynamiques permettent une
    élévation de la courbe de coût marginal pendant
    les récessions et sa diminution pendant les
    périodes d'expansion, alors elles contribuent à
    la rigidité réelle des prix.
  • Ayant évoqué la première cause de rigidité réelle
    des prix, voyons le marché de clientèle comme
    deuxième cause à ces rigidités réelles.

75
Les marchés de clientèle.
  • C'est OKUN (1975, 1981) qui a énoncé la
    distinction entre marché d'enchères et marché de
    clientèle. La première des caractéristiques d'un
    marché de clientèle est une fréquence de
    recherche très faible comparée à la fréquence des
    achats (MC DONALD, 1992).
  • Dès lors qu'il existe un coût de recherche, le
    consommateur n'aura à sa disposition qu'une
    information imparfaite sur le plus faible prix du
    marché. Bien que les entreprises vendent un bien
    similaire, elles ont un certain pouvoir de
    monopole. Un consommateur se sentant satisfait du
    produit et de son prix dans un magasin n'ira pas
    ailleurs car cela générerait des coûts de
    recherche. S'il y a un grand nombre d'acheteurs
    répétitifs, l'entreprise a intérêt à ne pas
    modifier ses prix, cela donnerait un signal
    négatif aux consommateurs qui seraient incités à
    changer de magasin. En effet, une hausse de prix
    est immédiatement ressentie, les agents
    économiques vont immédiatement ailleurs pour
    trouver moins cher. Par contre, une baisse de
    prix ne sera bénéfique à l'entreprise tout de
    suite car il faut du temps pour que tous les
    consommateurs disposent de cette information.

76
Les imperfections des marchés de capitaux.
  • Toute entreprise qui a décidé de procéder à un
    financement externe est confrontée à un obstacle
    important  l'asymétrie d'information entre les
    prêteurs et les emprunteurs.
  • L'emprunteur est nettement mieux informé que le
    prêteur sur la qualité de l'investissement, ses
    risques. La conséquence de ce phénomène
    d'asymétrie d'information est immédiate  il est
    plus coûteux de pratiquer un financement externe
    plutôt qu'un financement interne.
  • Rappelons qu'au cours d'une période d'expansion,
    les entreprises font des profits plus importants,
    elles peuvent donc pratiquer des financements
    internes pour leurs investissements. A contrario,
    au cours des récessions, le coût de financement
    augmente du fait d'une utilisation accrue des
    financements externes. Ainsi, si le coût du
    capital est contra-cyclique, la période de
    récession est marquée par une augmentation des
    coûts de l'entreprise (BERNANKE et GERTLER,
    1989  ROMER, 1993). Les coûts augmentent  il y
    a donc encore une rigidité réelle à la baisse.

77
Le prix en tant qu'indicateur de la qualité.
  • STIGLITZ (1987) a donné une autre explication de
    la réticence des entreprises à réduire leurs prix
    lorsqu'il y a une baisse de la demande. Les
    acheteurs ne disposent que d'une information
    imparfaite, alors le prix devient un signal de la
    qualité du produit. Si l'entreprise baisse ses
    prix, les consommateurs risquent d'interpréter ce
    signal comme étant une détérioration de la
    qualité du produit. Les entreprises ne sont donc
    pas incitées à baisser leurs prix.

78
La rigidité des prix et le tableau
entrées-sorties.
  • GORDON (1990) a mis en évidence la complexité du
    processus de décision dans un monde où des
    milliers d'entreprises achètent des milliers de
    composants à des milliers d'autres entreprises
    dont beaucoup sont situées à l'étranger. " Dès
    l'instant où l'on reconnaît la décentralisation
    et la multiplicité des relations de fournisseurs
    à producteurs, on comprend qu'aucune entreprise
    ne peut agir d'une façon qui éliminerait les
    effets du cycle économique " (GORDON, 1981, p.
    525).
  • La prise en compte des relations
    intersectorielles d'un tableau input-output
    permet de donner une explication sur l'importance
    des chocs spécifiques par rapport aux chocs
    globaux. Une entreprise a de multiples
    fournisseurs, cette entreprise a aussi de
    nombreux clients. Pour ne pas les perdre, elle
    retardera le plus longtemps possible les
    variations de prix, c'est pourquoi elle veillera
    à ce que ses coûts n'évoluent pas. Ainsi, ses
    fournisseurs devront maintenir leurs prix. Toutes
    les entreprises sont dépendantes les unes des
    autres. De plus, dans les années 70, LUCAS avait
    soulevé le problème posé par l'imperfection de
    l'information pour un producteur isolé face à un
    choc exogène dont il ignorait et l'origine et
    l'étendue. Le producteur ne sait pas s'il doit ou
    non ajuster ses prix. A nouveau, il s'agit là
    d'une cause de rigidité réelle des prix.

79
Les rigidités réelles des salaires
  • Les nouveaux keynésiens ont tenté d'expliquer la
    persistance de taux de chômage élevé dans les
    principaux pays industrialisés depuis le début
    des années 70, et particulièrement en Europe au
    cours des années 80.
  • D'après SNOWDON (1997), " dans le monde des
    nouveaux keynésiens, où les prix sont largement
    fixés par les agents économiques eux-mêmes, le
    salaire réel d'équilibre peut être différent de
    celui qui permet l'équilibre du marché ".
  • STIGLITZ (1987) définit un équilibre de marché
    comme " un état où aucun agent n'est incité à
    changer son comportement ". Les modèles, dont
    l'une des hypothèses est la rigidité du salaire
    réel, font apparaître un chômage involontaire
    compatible avec l'équilibre de long terme. Ceci
    est totalement contraire aux thèses des nouveaux
    classiques pour lesquels il ne peut y avoir de
    chômage que volontaire du fait que chaque agent
    se situe sur sa courbe d'offre de travail et que
    la flexibilité des prix et des salaires est
    totale.

80
La parabole des îles
  • PHELPS, pour appréhender l'une des causes du
    chômage que KEYNES a qualifié de chômage
    frictionnel, évoque la " parabole des îles ".
    Quelle est la signification de cette parabole ?
    Pour rendre compte des difficultés d'informations
    auxquelles se heurte le salarié, l'auteur imagine
    des salariés confrontés à une baisse de leur
    salaire. Le problème est que les salariés
    ignorent si la baisse de leur salaire n'a lieu
    que sur leur île ou sur l'ensemble des îles. Afin
    de s'informer, les salariés vont partir d'île en
    île pour vérifier si le phénomène de baisse des
    salaires est général ou non. Il apparaît donc un
    chômage de recherche ou un chômage volontaire.
    Ainsi, on comprend qu'il existe un taux naturel
    de chômage et que ce taux est nécessairement
    positif comme l'a démontré PHELPS et al. (1970).
  • Nous allons exposer successivement les différents
    modèles qui permettent d'expliquer la rigidité
    des salaires réels. Ainsi, nous évoquerons les
    modèles de contrats implicites, les modèles de
    salaire d'efficience et les modèles
    d'insiders-outsiders.

81
Les contrats implicites
  • BAILEY (1974), D. F. GORDON (1974) et AZARIADIS
    (1975) ont proposé les premiers modèles de
    contrats implicites.
  • Après le développement de l'hypothèse du taux
    naturel de chômage (FRIEDMAN, 1968, PHELPS,
    1968), les recherches en économie ont porté sur
    l'évolution du marché du travail, évolution
    résultant d'un comportement optimisateur. La
    théorie des contrats implicites tente d'examiner
    les raisons pour lesquelles les employés et les
    entreprises sont maintenus dans une " glu
    économique "  en effet, le marché n'est pas régi
    selon les lois de WALRAS avec son secrétaire de
    marché mais par des contrats (souvent informels).
  • En étudiant le comportement des entreprises, on
    s'aperçoit qu'elles cherchent à fidéliser leur
    main d'uvre, elles nouent des relations
    informelles avec leurs employés. L'accord prévoit
    une assurance sur les conditions de travail (le
    salaire) quelles que puissent être les conditions
    extérieures. Les modèles de ces trois auteurs
    examinent les conséquences de contrats de travail
    établis entre des entreprises neutres à l'égard
    du risque et des salariés qui sont risque
    adverse.

82
  • Si le salaire réel est constant, les employés
    peuvent rendre régulière leur consommation. Quant
    aux entreprises, elles acceptent une telle
    situation car elles sont dans une meilleure
    position que leurs employés pour se protéger des
    fluctuations économiques (elles ont notamment une
    meilleure information). En échange d'un salaire
    réel stable, les travailleurs consentent un
    salaire inférieur à celui qui est dicté par les
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