Title: DU de psychotraumatologie Syndrome psychotraumatique: Aspects psychopathologiques et consquences fam
1DU de psychotraumatologieSyndrome
psycho-traumatique Aspects psychopathologiques
et conséquences familiales
- T.Bigot
- Hop. COCHIN- Paris
2- Le traumatisme psychique
- Le terme de traumatisme est emprunté à la
chirurgie. Le traumatisme psychique est une
métaphore du trauma corporel et dans lequel les
défenses psychiques de l'individu sont débordées.
Le traumatisme est l'aboutissement d'un événement
soudain qui agresse et/ou menace l'intégrité
physique et psychique de sa victime. Il comporte
le plus souvent un risque vital pour soi même ou
pour autrui. Il peut être unique ou se répéter
dans un climat de danger vital permanent. Il peut
ou pas saccompagner dun traumatisme physique - Inattendu, exceptionnel, violent, risque vital
ces attributs permettent de séparer clairement le
traumatisme de l'événement de vie pénible (la
perte de son emploi, le divorce ou même l'annonce
d'une maladie grave par exemple) et nous le
verrons du stress.
3Aspects cliniques résumés
- État de stress aigu /- important
- Temps de latence /- silencieux
- Syndrome psycho-traumatique constitué parfois
réveillé à loccasion dun nouveau traumatisme - Symptômes spécifiques
- Symptômes non spécifiques
- Réorganisation de la personnalité
4Les symptômes spécifiques le syndrome de
répétition
- Signes pathognomoniques non liés à la
personnalité antérieure. Au cours du syndrome de
répétition, le patient revit (ou croit revivre)
le traumatisme initial sous différents angles - physique avec son cortège de symptômes
neurovégétatifs, - psychique avec l'irruption d'images et de scènes
plus ou moins violentes, - comportemental avec des réactions de sursaut, des
tics ou des répétitions de différents mouvements. -
5- Cauchemars de répétition reproduisant le
traumatisme, réveils en sursaut dans un état de
peur intense - Ruminations autour de l événement
- Reviviscence visuelle ou imaginaire angoissante
du traumatisme dans certaines situations le
rappelant - Impressions ou agissements comme si l événement
allait resurvenir - Evitement des pensées rappelant le traumatisme
6Les symptômes non spécifiques souvent liés à la
personnalité antérieure
- Symptômes dhyperactivité neurovégétative
insomnies, hypervigilance inquiète, irritabilité,
troubles de la mémoire et de la concentration - Symptômes névrotiques anxieux, phobiques en
rapport avec le traumatisme, symptômes de
conversion hystérique - Symptômes psycho-somatiques
- Symptômes dépressifs avec tristesse, anhédonie,
asthénie, restriction des affects, sentiment
d avenir bouché et parfois culpabilité (dans le
syndrome du survivant )
7La réorganisation de la personnalité
- La personnalité antérieure peut être normale ou
pathologique. Il existe des remaniements après le
traumatisme fixation au traumatisme et
régression - Inhibition générale mentale, physique et sexuelle
- Dépendance et revendications affectives
- Revendications et exigences de réparation
- Repli sur soi, sentiment d incompréhension et
d incommunicabilité de l expérience vécue
8JOHANNE
- Johanne , trente-deux ans, caissière dans une
banque consulte pour des problèmes dinsomnie,
des difficultés de concentration, dirritabilité.
Il y a quatre mois, elle fut victime dun vol à
main armée. - En effet, un individu a pointé un revolver vers
elle et la menacé de la tuer si elle ne lui
donnait pas largent de sa caisse . Au même
moment, un agent de la sécurité a tenté de
maîtriser lindividu et, dans laltercation, un
coup de feu a retenti, blessant lagent à la
tête. Lincident cest déroulé devant Johanne,
ahurie, estomaquée. Depuis, elle semble
distraite, préoccupée. Elle vérifie
continuellement ses actions, fait de nombreuses
erreurs et est souvent en retard dans
laccomplissement de ses tâches quotidiennes.
Elle a repris son emploi après une absence dune
semaine, mais le retour fut ponctué de plusieurs
périodes dabsence et elle est depuis un mois en
congé de maladie pour une période indéfinie. A
certains moments, elle revivait la scène avec une
telle intensité, quelle était contrainte à fuir
son comptoir, se précipitant vers la salle de
café ou à lextérieur de lenceinte afin de
diminuer son anxiété. Elle éprouvait dans ces
moments des symptômes anxieux importants tel
des tremblements excessifs, des palpitations
cardiaques, une sudation abondante, de
lhyperventilation, etc. - Son sommeil est perturbé car elle fait des
cauchemars au cours desquels des scènes de
violence se déroulent comme dans un film. Sa vie
personnelle et sociale sest profondément
modifiée, par exemple, elle organise tous ses
déplacements afin de ne pas risquer de passer
devant un endroit jugé par elle comme risqué.
Elle évite ainsi les dépanneurs, les guichets
automatiques, les succursales bancaires, etc.
Johanne ressent beaucoup danxiété lorsquelle
tombe sur des articles de journaux, ou des
nouvelles qui sont reliées à des événements
violents. Elle se sent constamment en état
dalerte depuis lévénement et éprouve des
réactions de sursaut au moindre bruit,
particulièrement le soir. Son entourage la
perçoit différemment depuis quelques mois. Ils la
trouve froide, distante et remarquent quelle ne
fait plus autant de projets de vacances et
quelle a diminué de manière substantielle ses
loisirs et ses sorties.
9JOSEPHINE
- Joséphine est une femme de maison et mère de deux
filles âgées de 4 et 6 ans. Dernièrement, elle a
été impliquée dans un léger accrochage à une
intersection routière. Elle a été bouleversée par
lévénement car elle a réalisé quelle ne sétait
pas arrêtée au stop (elle ne la pas vu) et elle
se trouve directement responsable de laccident.
Conductrice confiante en ses moyens, elle est
devenue très préoccupée par sa conduite
automobile et ce, particulièrement lorsque ses
filles laccompagnent en voiture. Ses
préoccupations se sont amplifiées graduellement.
Elle est devenue très inquiète et controlante
vis-à-vis de ses filles lorsquelles doivent se
déplacer à pied pour aller et revenir de lécole
il peut arriver quelque chose , un malheur
est si vite arrivé . - Elle sinquiète que leur prime dassurance
augmente dans le futur à cause de laccident,
envisage des problèmes financiers. Depuis
laccident, elle est constamment tendue, éprouve
de la difficulté à dormir et néglige lentretien
de la maison parce quelle est trop fatiguée.
Lorsquelle fait son épicerie, elle oublie
constamment des items. Son mari au début la
taquinait à propos de ses peurs ridicules, ce qui
a eu pour effet daugmenter son irritation et son
insécurité. - Lorsque Joséphine sest présentée pour une
évaluation clinique, huit mois après laccident,
elle décrit plusieurs de ses symptômes en disant
je sais, cest absurde, mais . Lévaluation
a permis de savoir quelle a déjà vécu un épisode
similaire pendant sa première année de collège où
elle a dû quitter lécole et débuter une démarche
thérapeutique .
10CAROLE
- Carole est une femme de 27 ans qui vit seule.
Elle se présente à la consultation car elle
mentionne souffrir danxiété. Elle insiste pour
rencontrer une femme thérapeute. Lors de la
première entrevue, Carole mentionne avoir fait
deux tentatives de suicide durant la dernière
année. Elle mentionne également des changements
subits dhumeur et une nervosité excessive sans
raisons apparentes. - Elle a perdu de lintérêt pour des activités
autrefois importantes, présente un pauvre
appétit, ce qui a entraîné une importante baisse
de poids, montre peu dénergie et dort très mal
la nuit. - Elle a mis fin à sa relation amoureuse au cours
de la dernière année. Bien quelle blâme son ami
de cur pour toutes les difficultés
relationnelles du couple, il semble apparent
quelle était devenue hostile, irritable
nacceptant aucun compromis avec son ami lors des
dernières semaines précédents leur rupture. Même
si son comportement semble plutôt hostile,
équivoque et presque agressif vis-à-vis de son
entourage, elle se sent incapable de rester seule
et demande constamment la présence dautrui afin
déviter lanxiété associée à la solitude. - Pendant la deuxième entrevue, nous apprenons que
Carole a été violée il y a un an. Son
fonctionnement avant lévénement semblait tout à
fait adéquat et sans problème majeur apparent. - Après lévénement, par contre, Carole était
constamment sur ses gardes, et anticipait une
autre agression et surtout elle éprouvait un
sentiment intense de détresse lors de
lexposition à des indices internes ou externes
évoquant un aspect du viol. Elle devenait
complètement effrayée lorsquelle devait demeurer
seule. Les relations sexuelles cessèrent et elle
mis fin à sa relation amoureuse abruptement (et
ce, à lencontre de ses espérances ou désirs).
Lexpérience du viol la fortement préoccupée et
perturbée et elle fait des efforts pour éviter de
penser ou de parler de lagression à qui que ce
soit. Carole se blâme de façon excessive de
navoir pas tenté de crier, de se débattre, de
senfuir lors de lagression et se dévalorise de
façon importante depuis. Son sommeil est
constamment interrompu par des rêves portant sur
lagression, au point où elle a peur daller se
coucher (difficultés graves dendormissement).
11Vécu de lévènement
- Rupture de la temporalité (temps figé, rupture de
la continuité) - Effondrement du mythe personnel dinvulnérabilité
- Sentiment darbitraire
- Honte et abandon
- Rupture de la représentation du monde, quête dun
sens - La rupture du sentiment dappartenance
- Culpabilité
12- Selon l état de la personnalité antérieure et
l état de fatigue physique et psychique le
syndrome psycho-traumatique se développera
différemment - ? notion de vulnérabilité plus ou moins grande
à un événement dont le pouvoir de bouleversement
et de désorganisation peut s exprimer chez tout
le monde - ? notion de résilience
13Facteurs de risques au développement dun
syndrome psycho-traumatique
- les plus souvent cités sont le sexe féminin,
le bas niveau socioéconomique, les facteurs de
personnalité antérieure et les antécédents
psychiatrique lexistence dun traumatisme
antérieur, la présence de blessures physiques
pour soit même ou pour autrui le niveau de
désorganisation sociale et limportance des
pertes matérielles personnelles liées à
lévénement, la confrontation à la mort d'autres
personnes et les facteurs de soutien
environnementaux. - Les symptômes cliniques précoces la
dissociation péri-traumatique, le fort niveau de
stress et lapparition dun syndrome de stress
post-traumatique aigu, lintensité des symptômes
neuro-végétatifs. -
14Les facteurs qui contribuent à lintensité de la
réponse au traumatisme
- Le degré de contrôlabilité, de prédictibilité de
l événement - La peur perçue
- Le relatif succès immédiat à minimiser la
blessure - La perte réelle
- Lexposition à la douleur, la faim, le froid
- Le sentiment d être à l origine de l événement
- Labsence de soutien social
Yehuda et al. N. Eng. J Med. 2002, 356108
15Aspects psycho-dynamiques Analytiques
16STRESS ET TRAUMA
- Métaphore de la vésicule vivante pare excitation
servant de contenant à lappareil psychique - Stress réaction adaptative afin de faire face à
la menace. Écrasement de lappareil psychique,
souffrance et activation de sa défense contre les
énergies venant de lextérieur - Trauma effraction du pare excitation et
incrustation dans le psychisme de limage de
lévénement. Se combine avec le stress. Génère de
langoisse qui potentialise de lintérieur les
effets du stress. Passe souvent inaperçu de part
le halo de stress dans lequel il est noyé.
17Hystérie et traumatisme
- Rattachement à lhystérie des symptômes après
accidents de chemins de fer hypothèse
commotionnelle (Oppenheim) et hypothèse
émotionnelle (Charcot) - Hystérie traumatique (Freud et Breuer)
18Étiologie traumatique de lhystérie dans la
théorie Freudienne (1)
- Conversion (1894) naît dun événement
traumatique refoulé dont la charge affective est
déplacée sur le corps - Théorie de la séduction (1895-1920)
- 1895-1905 traumatisme lié à une séduction réelle
puis fantasmée (1897), théorie de laprès coup - 1905-1920 le traumatisme est en rapport avec la
force pressante des pulsions sexuelles et la
lutte que leur livre le moi. Notion de fantasmes
originaires potentiellement traumatiques
(séduction, castration, scène primitive, oedipe)
19Étiologie traumatique de lhystérie dans la
théorie Freudienne (2)
- Au delà du principe de plaisir (1920) nouvelle
théorie des pulsions (Eros-Thanatos), compulsion
de répétition, effraction du pare excitation - Inhibition, symptôme, angoisse (1926) névroses
actuelles (angoisse, neurasthénie, traumatique)
et psycho-névroses de transfert (hystérique,
obsessionnelle, phobiques)
20Étiologie traumatique de lhystérie dans la
théorie Freudienne (3)
- lHomme Moise atteintes précoces du moi liées à
des expériences traumatiques précoces - Ferenczi traumatismes liés aux défauts de
qualité de réponse de lobjet (pas dabandon de
la théorie de la séduction), atteinte du
narcissisme comme fondement de la cohérence du
moi, perte didentité (rupture dans le récit
intérieur) révélation que l homme est humain
21- Malgré toutes les tentatives pour lier la
pathologie traumatique à la reviviscence de
conflits sexuels infantiles et à lhystérie,
Freud ne sera jamais satisfait de son modèle
théorique pour cette clinique particulière. La
métaphore du corps étranger quil a lui même
utilisé pourrait ici sappliquer. - Le
traumatisme agit dans le psychisme comme un corps
étranger qui ne peut sévacuer entrainant des
réactions inflammatoires autour de lui . Le
syndrome de répétition est le témoin des efforts
dexpulsions constants, une tentative avortée
dabréaction
22Autres apports analytiques (1)
- ABRAHAM (Crocq) confrontation avec la mort,
effondrement du mythe personnel dinvulnérabilité - LACAN trou dans la continuité et rupture dans
la temporalité - - C. BARROIS la quête dun sens les aspects
mythiques (Orphée, tête de méduse) le sujet
devient un individu hors monde, étranger aux
autres, une partie du sujet reste attaché au
traumatisme qui agit comme un revenant.
23Autres apports analytiques (2)
- F. LEBIGOT effraction du réel de la mort sans
quil nexiste aucune représentation pour
laccueillir (effroi), expérience à relier au
franchissement de la barrière du refoulement
originaire (vers lobjet perdu), retour à un
monde an objectal et à des éprouvés archaïques
(menace interne, angoisses danéantissement).
Expérience de non sens, hors langage, indicible.
Exclusion du monde des humains avec vécu de honte
et dabandon. Culpabilité et fascination de cette
transgression majeure.
24DESTIN DU TRAUMATISME
- Limage traumatique incrustée, non liée au réseau
des représentations, est vouée à une répétition
pulsionnelle toujours vécue au présent. Elle
exerce alors ses effets délétères en permanence. - Limage traumatique peut avec le temps nouer des
liens avec les représentations existantes. - Elle peut enfin sélaborer entièrement et devenir
un souvenir.
25- ASPECTS PSYCHO-DYNAMIQUES COGNITIVO-
COMPORTEMENTAL - Le modèle de Foa, Steketee et Rothbaum (1989).
- la peur peut se décrire selon trois systèmes de
réponse cognitive-affective, comportementale et
physiologique. - La mémoire à long terme stocke et réalise
l'intégration de l'événement. - L'ESPT nait de l'interprétation dans un sens de
danger entre le stimulus et la réponse.
L'attribution d'une signification de danger dans
une structure autrefois sécuritaire serait à la
base de l'ESPT. - La perception d'incontrolabilité et
d'imprévisibilité envahit progressivement
l'ensemble du champ de la conscience. De cette
nouvelle interprétation naît un état d'éveil
permanent, rendant impossible la discrimination
des stimuli quotidiens.
26Conséquences familiales des traumatismes (1)
- Mr P., âgé de 55 ans, est conducteur de train,
marié, sa femme au foyer élève leur 4 enfants.
Les rôles se sont ainsi distribués de manière
classique avec Mr qui travaille, ramène largent
et se dispense de toute activité dans la maison,
alors que Mme assez soumise aux désidératas de Mr
soccupe du foyer. Cet équilibre va totalement
être remis en question lorsque Mr P. est
violemment agressé dans une gare de banlieue. Il
sera blessé physiquement (PC et deux fractures)
et très choqué psychologiquement. Il sera pris en
charge sans trop de délai. Un arrêt de travail
est immédiatement prescrit en raison de
limpossibilité physique et du traumatisme
psychique. Sa femme et ses enfants lentourent
affectivement durant les deux premiers mois.
Cependant, Mr P. souffre toujours beaucoup,
revoit sans cesse la scène de lagression, dort
mal, se déprime peu à peu, et ne peut
retravailler. Cest ici que les problèmes vont
naître dans cette famille aux interactions trop
rigides. Peu à peu, le climat se dégrade. Mr P.
ne supporte pas cette inactivité professionnelle
et Mme ne supporte plus de le voir à la maison.
Il empiète sur son territoire et les velléités
tardives de Monsieur pour se rendre utile dans la
maison sont immédiatement réprimées par Madame
qui lui rétorque tu ferais mieux de reprendre
le travail . Ceci lui étant impossible il se
sent de plus en plus inutile et de plus en plus
déprimé, il tentera de mettre fin à ses jours. Il
échouera heureusement dans ce geste désespéré.
Par la suite, quelques entretiens familiaux
permettront dabord de délivrer des informations
à lensemble de la famille sur les conséquences
psychiques douloureuses de tels actes mais
surtout de permettre une distribution des rôles
un peu plus souples. En acceptant que son mari
participe aux travaux ménagers sans le renvoyer
sans cesse à son incapacité actuelle à
travailler, Madame va alors aider Monsieur à
reprendre confiance en lui. La spirale
relationnelle initialement destructrice va
sinverser et permettre à Monsieur de recouvrir
une identité et assez rapidement de reprendre son
activité professionnelle.
27- Conséquences familiales des traumatismes (2)
- Deux situations le traumatisme a touché
lensemble du groupe familial ou un individu seul
hors de son groupe familial dappartenance. - Rupture déquilibre, difficultés pour la famille
à comprendre et compatir à un vécu qui est lui
même difficilement représentable - Après lempathie initiale et une période de
tolérance plus ou moins longue, volonté de la
famille de remettre le temps en route et
retrouver léquilibre antérieur
28Conséquences familiales des traumatismes (3)
- Tendance à inciter à oublier ou surprotection
témoin dans ces 2 cas, la famille trop
fragilisée par le changement de lun des siens
cherche à annuler les difficultés générées et à
repousser la nécessaire adaptation - La tendance à inciter à oublier renforce un
sentiment dincompréhension de la victime qui se
sent rejetée et isolée ce qui accentue les
tensions familiales - La surprotection va cantonner le sujet dans un
rôle de malade, le déresponsabiliser avec le
risque de chronicisation, dinfantilisation et de
renforcement dun sentiment dinutilité.
29Conséquences familiales des traumatismes (4)
- Perturbations importantes de la sexualité dans le
couple soit avec une demande massive et un peu
automatisée témoin dun désir de réassurance dans
une problématique où lautre nest plus présent
soit absence complète de libido témoin du
désinvestissement objectal et de la paralysation
du désir par le traumatisme qui devient un rival
conjugal beaucoup trop envahissant (effrayant et
fascinant).
30Conséquences familiales des traumatismes (5)
- Importance de linformation à donner aux familles
- Importance dune évaluation rapide du
fonctionnement familial afin de détecter les
familles à transactions trop rigides et de
proposer quelques entretiens familiaux
31Conséquences familiales des traumatismes (6)
- Cas des parents de victimes décédées dans un
accident, une catastrophe, un attentat. Souvent
les familles sont au début baignées dans
lincertitude. Après lannonce du décès, le
travail de deuil rendu dautant plus difficile
quil ny a pas de corps (la représentation
symbolique de la perte est difficile) et par la
lenteur des procédures judiciaires. - La question de la transmission transgénérationnell
e des traumatismes. Le traumatisme vient faire un
trou dans la représentation et les croyances
familiales. Aucune cicatrisation nest possible
tant que la famille naura pu réécrire son
histoire. Le traumatisme souvent mis sous secret
se transmet de génération en génération au
travers dune culpabilité voire dune honte
portées dans la descendance par lun des membre
du système familial.
32Principes généraux du traitement
- - préventif immédiatement après le
traumatisme - psychothérapie d abréaction précoce par la
verbalisation de l événement et l expression de
sa charge d affect. Pas de preuve actuelle d un
rôle préventif de débriefing - information sur les risques de développement de
la névrose traumatique et ses symptômes - ? parfois anxiolytiques et hypnotiques pendant
quelques jours
33- - Curatif lorsque l état de stress
post-traumatique est constitué - ? psychothérapies abréactives plus difficiles
(narco-analyse) - ? psychothérapies cognitivo-comportementales,
analytiques, psychothérapies de groupe,
familiales - ? place des traitements antidépresseurs et des
anxiolytiques- importance de la reconnaissance
par le système social de l importance du
traumatisme - - Importance de la reconnaissance par le système
social de l importance du traumatisme
34Etats de stress aigus (1)
- A- Le sujet a été exposé à un événement
traumatiquedans lequel les deux événements
suivants étaient présents - (1) Le sujet a vécu,a été témoin ou a été
confronté à un événement ou à des événements
durant lesquels des individus ont pu mourir ou
être très gravement blessés ou bien ont été
menacés de mort ou de grave blessure ou bien
durant lesquels son intégrité physique ou celle
dautrui a pu être menacée. - (2) La réaction du sujet à lévénement sest
traduite par une peur intense,un sentiment
dimpuissance ou dhorreur.NB.Chez les enfants,un
comportement désorganisé ou agité peut se
substituer à ces manifestations.
35Etats de stress aigus (2)
- B- Durant lévénement ou après avoir vécu
lévénement perturbant,lindividu a présenté
trois (ou plus) des symptômes dissociatifs
suivants - (1) un sentiment subjectif de torpeur,de
détachement ou une absence de réactivité
émotionnelle - (2) une réduction de la conscience de son
environnement ( par ex. être dans le
brouillard ) - (3) une impression de déréalisation
- (4) de dépersonnalisation
- (5) une amnésie dissociative (par ex.incapacité à
se souvenir dun aspect important du traumatisme)
36Critères DSM-IV des états de stress
post-traumatiques
- A) Traumatisme
- Le sujet a été exposé à un événement traumatique
répondant aux deux caractéristiques suivantes - 1) La personne a vécu, ou a assisté, à un ou
plusieurs événements impliquant pour soi ou pour
autrui, une menace, réelle ou évaluée comme
telle, mettant en danger la vie ou l'intégrité
physique, - 2) Le sujet a alors ressenti un sentiment de peur
intense, de désarroi ou d'horreur.
37Critères DSM-IV (suite)
- B) Reviviscence
- L'événement traumatique est revécu de manière
persistante à travers au moins une des
manifestations suivantes - 1) Souvenirs répétitifs et envahissants de
l'événement, provoquant un sentiment de détresse
(images, pensées, sensations, jeux répétitifs
chez le jeune enfant), - 2) Rêves répétés, provoquant un sentiment de
détresse, concernant l'événement (chez l'enfant,
cauchemars parfois sans contenu précis), - 3) Impressions ou comportements soudains, dictés
par le sentiment que l'événement va se reproduire
(sentiments de revivre l'événement, illusions,
hallucinations, épisodes de flash-backs, y
compris ceux qui surviennent au réveil ou au
cours d'une intoxication), - 4) Détresse intense lors de l'exposition à des
événements pouvant symboliser ou ressembler à des
aspects de l'événement traumatique, - 5) Réactivité physiologique lors de l'exposition
interne ou externe à un élément pouvant
symboliser ou ressembler à un des aspects de
l'événement traumatique.
38Critères DSM-IV (suite)
- C) Evitements
- Evitement persistant des stimulus associés au
traumatisme et émoussement de la réactivité
générale (ne préexistant pas au traumatisme),
comme en témoigne la présence de 3 au moins des
manifestations suivantes - 1) efforts pour éviter les pensées, sentiments ou
conversations associés au traumatisme, - 2) efforts pour éviter les activités lieux ou
personnes pouvant rappeler le traumatisme, - 3) incapacité de se rappeler un aspect important
du traumatisme, - 4) diminution marquée de l'intérêt ou de la
participation à des activités importantes pour
le sujet, - 5) Sentiment d'être détaché des autres, ou de
leur être étranger, - 6) Emoussement ou incapacité à éprouver des
affects, - 7) Sentiment d'avenir bouché.
39Critères DSM-IV (suites)
- D) Hyperactivité neuro-végétative
- Persistance de symptômes d'hyperactivité
neuro-végétative (ne préexistant pas au
traumatisme), comme en témoigne la présence de 2
au moins des manifestations suivantes - 1) difficultés pour dormir ou s'endormir,
- 2) irritabilité ou accès de colère,
- 3) difficultés de concentration
- 4) hypervigilance,
- 5) réaction de sursaut exagérée.
- E) Durée
- La durée du trouble (critères B, C et D) est d'au
moins 1 mois. - F) Handicap
- Les troubles provoquent une souffrance
significative, ou un handicap concernant les
activités sociales, professionnelles ou de
loisirs du sujet.