Title: Fondements de la rglementation des niveaux dexposition aux contaminants de lair en milieu de travail
1Fondements de la réglementation des niveaux
dexposition aux contaminants de lair en milieu
de travail et dans lenvironnement
- Mary Baldwin, Audrey Smargiassi et Katherine
Lippel
2Plan de présentation
- Mise en contexte
- Les experts
- Fondements de la réglementation en milieu de
travail - Liens entre la réglementation et lindemnisation
-Federated Genco Ltée et Michel Saint-Amand - Fondements de la réglementation de la qualité de
lair ambiant (environnement)
3Questions préliminaires
- Comment le droit est-il utilisé pour protéger la
santé des populations? - Existe-t-il des règles qui limitent le pouvoir du
législateur à protéger la population? - Comment les normes dexposition prévues par les
règlements sont-elles déterminées?
4Comment le droit joue-t-il un rôle dans la
prévention des problèmes de santé
- En assurant que celui qui expose une population à
un produit dangereux assume les coûts imputables
à ses conséquences néfastes recours en
responsabilité civile - En réglementant les niveaux dexposition permis
outils pour prévenir le dommage
5La réglementation
- Législation déléguée dont le contenu doit
respecter les consignes de la loi habilitante. - Plusieurs lois autorisent la prise de règlements
visant à protéger la santé en exigeant le
contrôle des niveaux dexposition dune
population à des produits potentiellement nocifs.
6Réglementation de substances potentiellement
toxiques
- Produits de consommation
- Produits pharmaceutiques
- Nourriture (additifs, OGM)
- Substances chimiques auxquelles seront exposées
les travailleurs - Substances chimiques auxquelles sera exposé le
public
7Quel niveau est acceptable?
- Les scientifiques jouent un rôle déterminant dans
la fixation des normes permises dexposition. - Les acteurs politiques jouent également un rôle
déterminant.
8Les experts
- Hygiénistes du travail
- Toxicologues
9Hygiénistes du travail
- Hygiéniste anticipe, reconnaît, évalue, contrôle
les risques en milieu de travail - Accréditations CIH (américain), ROH (canadien)
- Formation des hygiénistes variable au Québec
CEGEP, certificat universitaire, maîtrise SST
10Évaluation de lexposition
- -Quoi mesurer?
- -Comment?
- -Où mesurer?
- variabilité des niveaux selon lendroit et la
tâche - variabilité entre individus
- -Quand mesurer?
- variabilité des niveaux dans le temps
- -Difficultés dévaluer de façon rétrospective
- -Interprétation des mesures
11Rôle du toxicologue
- Fournit de linformation pour définir les niveaux
dexposition sur lesquels la réglementation est
basée - -Voies dabsorption, distribution, métabolisme et
élimination (accumulation) - -Mesure la dose et la réponse des individus suite
à lexposition - -Quels sont les effets néfastes?
- -À quels niveaux dexposition observe-t-on des
effets néfastes (base de règlement)?
12Rôle du toxicologue
- Aide à définir les niveaux dexposition pour
lesquels on sattend à observer un minimum
deffets selon le contexte (différences milieu de
travail / environnement) à partir des
informations recueillies - -Continuité de lexposition (heures par semaine,
années de vie) - -Susceptibilité des individus
- -Extrapolation des données H-H / A-H
- Un niveau dexposition acceptable dépend de
contraintes économiques, politiques,
technologiques, etc.
13Fondements de la réglementation en milieu de
travail
14Rôle de lAmerican Conference of Governmental
Industrial Hygienists (ACGIH) des É.U
- Association de scientifiques à but non lucratif
- - Recommande depuis les années 60s des niveaux
dexposition (TLVs et BEI) pour lesquels on
sattend à observer un minimum deffets sur la
santé en milieu de travail - - Aucune considération économique ou
technologique nest donnée aux niveaux
recommandés / niveaux basés sur les effets sur
la santé - - Ce nest pas un organisme qui a un pouvoir
dadopter des règlements
15Rôle de lAmerican Conference of Governmental
Industrial Hygienists (ACGIH) des É.U.
- -TLVs Threshold Limit Values Terme pour
désigner les niveaux dexposition recommandés
pour le milieu de travail (moyennes pondérées
pour le temps, sur 8 heures de travail), 40
heures /semaine - -TLVs représentent des conditions auxquelles
presque tous les travailleurs pourraient être
exposés de façon répétée jour après jour - - BEIs Biological Exposure Indicators sont les
niveaux dans les liquides biologiques (ex. sang
ou lurine), correspondant à une exposition à une
TLV et recommandés pour un travailleur en santé
16OSHA, Occupational Safety and Health
Administration des États-Unis
- - Agence de réglementation américaine créée par
lOSH Act de 1970 - - Établit le règlement pour les normes
dexposition - - OSHA a adopté les TLVs de lACGIH de 1968 pour
les substances chimiques - PEL, Permissible Exposure Levels (29 CFR
1910.1000 Subpart Z) sont les normes dexposition
en milieu de travail (limites légales) - - Problèmes de révision des PEL / Analyses coûts
- bénéfices requises - - Peu de changement au cours des 30 dernières
années
17OSHA Permissible Exposure Levels
- The permissible concentration in air of a
substance to which nearly all workers may be
repeatedly exposed 8 hours a day, 40 hours a
week, for 30 years without adverse effects - Le niveau permissible de concentration dans
lair dune substance auquel on peut exposer
presque tous les travailleurs, de manière
répétée, huit heures par jour, 40 heures par
semaine, pendant trente années, sans effets
néfastes. (notre traduction)
18L histoire de la réglementation québécoise en SST
- - Au Québec la réglementation fortement
influencée par lACGIH - -1979 Loi sur la santé et sécurité du travail
adoptée - -1981 la réglementation québécoise en SST (RQMT)
a adopté les valeurs de TLV de lACGIH de 1981
pour les normes - - Aucun mécanisme de mise à jour prévu
- - Aucune révision sauf pour lamiante pendant 10
ans -
19L histoire de la réglementation québécoise en SST
- - Au début des années 90, projet de mise à jour
de la réglementation, entrée en vigueur en1994 - Abaissement de 93 normes de 1981 (les rendant
plus sévères) - Ajout de 96 nouvelles normes pour un total de
660 substances - Ajout de 41 notations de cancérogénicité
- Ajout de 33 notations de toxicité via
labsorption par la peau - Pour la plupart, les modifications suivaient les
valeurs de lACGIH de1993. - Ces modifications font partie du nouveau
Règlement sur la santé et la sécurité du travail
S-2.1, r.19.01 Annexe I de 2001.
20RSST, S-2.1, r.19.01 annexe 1
- Valeurs dexposition admissibles de gaz,
poussières, - fumées, vapeurs ou brouillards dans le milieu de
travail - - Valeur dexposition moyenne pondérée (VEMP)
- La concentration moyenne, pondérée pour une
période de 8 heures par jour, en fonction dune
semaine de 40 heures, dune substance chimique
(sous forme de gaz, poussières, fumées, vapeurs,
brouillards) présente dans lair au niveau de la
zone respiratoire du travailleur, RSST S-2.1,
r.19.01
21RSST, S-2.1, r.19.01 annexe 1
- Valeur dexposition de courte durée (VECD)
- La concentration moyenne, pondérée sur 15
minutes, pour une exposition à une substance
chimique (sous forme de gaz, poussières, fumées,
vapeurs, brouillards) présente dans lair au
niveau de la zone respiratoire du travailleur qui
ne doit pas être dépassée durant la journée de
travail, même si la valeur dexposition moyenne
pondérée est respectée, RSST S-2.1, r.19.01
22Système dinformation sur les matières
dangereuses utilisées au travail (SIMDUT)
- SIMDUT est un système pan-canadien pour les
produits contrôlés - Un produit contrôlé est tout produit qui répond
aux critères dinclusion définis à la partie IV
du Règlement sur les produits contrôlés (RPC). - Sous SIMDUT
- 1) les fournisseurs sont soumis à la loi fédérale
sur les produits dangereux (partie II) -
Règlement sur les produits contrôlés (RPC) - 2) les employeurs sont soumis à la loi
provinciale (article 62.1 LSST ) pour la
formation, linformation et lutilisation des
produits
23Système dinformation sur les matières
dangereuses utilisées au travail (SIMDUT)
- Les produits visés sinscrivent dans une ou
plusieurs des 6 catégories suivantes - A. Gaz comprimés
- B. Matières inflammables et combustibles
- C. Matières comburantes
- D. Matières toxiques et infectieuses
- E. Matières corrosives
- F. Matières dangereusement réactives
24Article 62.1 LSST
- 62.1 Un employeur ne peut permettre
lutilisation, la manutention, ou lentreposage
dun produit contrôlé sur un lieu de travail à
moins quil ne soit pourvu dune étiquette et
dune fiche signalétique conformes aux
dispositions de la présente loi et des règlements
et que le travailleur nait reçu la formation et
linformation requises pour accomplir de façon
sécuritaire le travail qui lui est confié.
25Exigences de SIMDUT
- létiquetage
- les fiches signalétiques
- programme de formation/information pour les
travailleurs
26Fiches Signalétiques SIMDUT
- La fiche signalétique doit
- être en français au Québec
- être datée de moins de trois ans
- être facilement accessible aux travailleurs sur
place - contenir tous les renseignements sur les dangers
du produit et de ses ingrédients que lemployeur
connaît ou quil devrait raisonnablement
connaître et au moins les 9 catégories de
renseignement obligatoires
27- 9 catégories de renseignements obligatoires
- Renseignements sur le produit 6. Propriétés
toxicologiques - Ingrédients dangereux 7. Mesures de prévention
- Propriétés physiques 8. Mesures de premiers
secours (soins) - Risques dincendie ou explosion 9. Renseignements
sur lélaboration de - Données sur la réactivité la fiche
28Étiquetage SIMDUT
- Obligations du fournisseur (Article 19. (1) du
RPC) - - Lidentificateur du produit
- - Lidentificateur du fournisseur
- - Un énoncé indiquant quune fiche signalétique
est disponible - -Signaux de danger qui correspondent aux
catégories ou aux divisions dans lesquelles le
produit contrôlé est inclus ou classé
29Étiquetage SIMDUT
- Employeur (RIPC, article 17) pour produits
transvidés - - Nom du produit (doit être le même que celui
qui figure sur la FS) - - Précautions à prendre
- pour lutilisation du produit
- pour la manutention du produit
- en cas dexposition au produit
- - Mention de référence à la fiche signalétique
30Formation SIMDUT
- Tous les travailleurs devraient savoir
- - Quels sont les produits contrôlés quils
utilisent ou avec lesquels ils sont susceptibles
dentrer en contact - - Quels moyens prendre pour se protéger (ex. mode
demploi, manutention, équipement de protection) - - Où se procurer dautres renseignements sur les
produits (étiquetage et FS) - - Quelles mesures suivre en cas durgence
31Questions soulevées
- Peut-on présumer que le respect des valeurs
dexposition réglementaires garantit que
lexposition ne nuira pas à la santé des
personnes qui y travaillent?
32Des normes pour tous?
- Les valeurs dexposition acceptables dépendent
des connaissances du moment et de
linterprétation de ces connaissances - effets additifs norme sur les mélanges
- susceptibilité particulière physiologie des
femmes, - études chez les animaux
- Le respect dune norme légale ne garantit pas que
lexposition sera sans effet pour lorganisme
humain
33Questions soulevées
- Y a-t-il des garanties qui assurent la neutralité
des personnes qui participent à la détermination
des normes dexposition?
34Neutralité?
- - Les scientifiques (ex. ACGIH) peuvent avoir des
conflits dintérêt - - Les producteurs de produits chimiques peuvent
abuser de leur influence dans le processus de
développement des valeurs dexposition
35Questions qui se posent
- Peut-on présumer que les règlements reflètent les
meilleures connaissances scientifiques
disponibles au moment de leur application?
36La mise à jour des règlements
- Avec laugmentation des connaissances, les normes
ont eu tendance à devenir plus sévères - Les procédés de mise à jour des normes sont très
lents - SIMDUT Lacunes dans les fiches signalétiques
(qualité de linformation)
37Les normes sont-elles pertinentes lors dune
demande dindemnisation?
- Federated Genco Ltée et Michel Saint-Amand
- Commission des lésions professionnelles
- 29 novembre 2001
38Réclamation pour maladie professionnelle
- Article 29 LATMP
- Les maladies énumérées dans lannexe I sont
caractéristiques du travail correspondant à
chacune de ces maladies daprès cette annexe et
sont reliées directement aux risques particuliers
de ce travail. - Le travailleur atteint dune maladie visée dans
cette annexe est présumé atteint dune maladie
professionnelle sil a exercé un travail
correspondant à cette maladie daprès lannexe 1.
39Annexe I Maladies causées par des produits
toxiques
- Intoxication par
- les métaux et leurs composés toxiques organiques
ou inorganiques - les halogènes et leurs composés toxiques
organiques ou inorganiques - les composés toxiques organiques de loxygène
- les hydrocarbures aliphatiques, alicycliques et
aromatiques - Type de travail
- un travail impliquant lutilisation, la
manipulation ou une autre forme dexposition
40La preuve
- Maladies diagnostiquées chez le travailleur
- 1) une démence induite par une intoxication
sévère au plomb au travail ( Dr St Maurice, mai
98, maintenu jan. 99) - 2) un syndrome cérébral organique ( Dr Lecours
juil. 98) - - examen fév. par Dr Nowakowski (psychiatre)
- - tests par Dr Bérubé (neuropsychologue)
- - rapport final déc. 98 le test
neuropsychologique est anormal et compatible
avec des séquelles dintoxication au plomb - Le travailleur souffre aussi de problèmes
cardiaques, dx jan. 98 un pont Oct.98
41Lexposition du travailleur
- Federated Genco Ltée (FG)
- - prépare des alliages à base de plomb et coule
le mélange dans des moules sous divers formes - - transforme ces pièces moulées en produits
finis (fil à souder, tuyau de plomb, feuilles
de plomb etc.) - - reconnaît que dans les années 1960-1970 la
captation du plomb était moins performante - Le travailleur a travaillé pour FG pendant plus
de 33 années - (juin 1964 janvier 1998)
- - 1 an fondeur de plomb
- - 5 ans aide-opérateur aux presses
- - 28 ans bobineur de fil à souder
42Les effets du plomb
- Transporté par le sang, il saccumule dans les
os. - Affecte le sang, le système nerveux périphérique,
le système rénal, la tension artérielle, et le
système nerveux central. - Un travailleur sintoxiquera sil absorbe plus de
plomb que son organisme en rejette.
43Les symptômes suivants peuvent être le signe
dune intoxication
- - la fatigue
- - les troubles de sommeil
- - les maux de tête
- - les douleurs musculaires et articulaires
- - les troubles digestifs et douleurs abdominales
- - la perte dappétit
- - les troubles dhumeur et de comportement
- La mesure de plomb sanguin, la plombémie, est un
indice biologique de lexposition reflète
lexposition récente.
44- Étude de cas Indicateurs
- dexposition du travailleur
- Mesures de plomb dans lair pris par le CLSC
- Poste de bobinage (mg/m3) Postes de fabrication
(mg/m3) - ----- 0,03 -1,0
- 0.07 0,02 0,27
- ----- 0,02 1,20
- 0,04 -----
- 0,041 -----
- 1998 mesure en dessous de la norme (0,15 mg/m3 )
en raison dune ventilation à la source, mais
très proche du niveau recommandé par lACGIH
(0,05 mg/m3 ) - Des formulaires ont été remplis par le
travailleur sur la symptomatologie (programme de
prévention) - 92 - élancement dans les bras, épisodes
sporadiques de dépression, dépuisement et de
désintéressement de la vie, insomnie,
engourdissement, troubles de lhumeur - Des mesures de plomb sanguin la plombémie, ont
été prises par le CLSC
45Étude de cas Taux de plombémie
- Retrait préventif du travail
- Suivi médical plus fréquent
- Retour au travail possible suite à un retrait
préventif - Niveau de déclaration obligatoire au Québec
- ACGIH BEI
- Niveau de population non exposée
- 700 µg/L (3,38 µmol/L )
- 500 µg/L (2,50 µmol/L )
- 400 µg/L (1,93 µmol/L )
- 310 µg/L (1,50 µmol/L )
- 300 µg/L
- lt100 µg/L (lt0,50 µmol/L)
46Étude de cas Plomb sanguin du travailleur
1000
900
800
700
600
PbS (ug/L)
500
400
300
200
100
0
1975
1980
1985
1990
1995
2000
Année
47Question en litige
- Lemployeur conteste la reconnaissance de la
maladie professionnelle, la CSST ayant reconnu
que le travailleur était intoxiqué au plomb et
que sa maladie était présumée reliée au travail
en vertu de larticle 29
48Arguments de lemployeur
- Le degré dexposition au plomb est insuffisant
pour engendrer une maladie professionnelle - - les taux de plombémie ne démontrent pas une
surexposition (normaux) - - les taux baissent au cours des années
- - le travailleur ne fait pas lobjet dun
retrait préventif
49Prétentions de lexpert Bleeker
- Aucune étude ne conclut spécifiquement à une
démence ou à un syndrome cérébral organique à la
suite dune exposition au plomb. - La symptomatologie présentée par le travailleur
sexplique par des maladies personnelles dont
souffre ce dernier (problèmes cardiaques,
tendinite, surdité) - plusieurs hypothèses
suggérées. - Le travailleur ne souffre pas dune intoxication
au plomb, donc la présomption de larticle 29 ne
peut sappliquer.
50Exposition suffisante pour induire une
intoxication?
- N. King, expert du travailleur
- Les études épidémiologiques sont des études
statistiques les résultats peuvent varier selon
les individus. - Lexamen clinique permet de considérer la
situation de lindividu. - Plus les connaissances scientifiques avancent,
plus on est en mesure didentifier des effets
délétères à des nivaux de plomb jugés
sécuritaires auparavant.
51Exposition suffisante pour induire une
intoxication?
- N. King, expert du travailleur
- Depuis 1995 les études démontrent que la mesure
de la dose cumulative est le paramètre le plus
utile pour évaluer la neurotoxicité des
travailleurs exposés pendant longtemps. - La durée dexposition doit être considérée pour
connaître la dose cumulative de lexposition 33
ans pour M. Saint Amand. - Le respect dune norme légale ne garantit pas que
lexposition sera sans effet pour lorganisme
humain.
52Comment mesurer lexposition du travailleur? (N.
King)
- Un taux de PbS de 400µg/L est suffisant pour
entraîner des effets neurotoxiques et une
atteinte neurologique (littérature médicale
déposée). - Évalue les taux auxquels le travailleur a été
exposé pendant toute sa vie de travail (33
années) - - Une plombémie moyenne de 527,5 µg/L pendant 33
ans - - Estimation conservative pour les années
64-76 - - Nettement plus élevé que le seuil sécuritaire
de 400 µg/L - - Un peu plus élevé que le seuil de 500 µg/L
mentionné dans lexpertise de Dr Bleecker - - Le calcul de Dr Bleecker omet de considérer
les années 64-76
53Comment mesurer lexposition du travailleur? (N.
King)
- Conclusion de lexpert
- Sa dose cumulative dexposition est plus
élevée que celle de la grande majorité des
travailleurs pour lesquels ces données sont
présentées dans les études scientifiques publiées
depuis 1995. Il est donc clair que cette dose
cumulative dexposition est suffisamment élevée
pour causer des effets neurotoxiques persistants.
54Motifs de la décision
- Le travailleur souffre-t-il dintoxication au
plomb? - A-t-il été exposé au plomb?
- 29 sappliquesa maladie est présumée reliée au
travail - La présomption de larticle 29 est-elle renversée?
55Motifs du jugement de la CLP
- Conclusions de la CLP doivent être basées sur la
preuve prépondérante présentée et non sur la
certitude scientifique - La causalité en droit doit être établie selon
la prépondérance des probabilités, compte tenu de
toute la preuve, cest à dire la preuve
factuelle, la preuve statistique et les
présomptions. - Le travailleur présente un taux moyen de
plombémie avoisinant 500 µg/L - La littérature déposée fait état datteintes
neuropsychologiques à des taux de plombémie 400
g/L. - Les symptômes du travailleur sont compatibles
avec ceux observés lors dune intoxication au
plomb. - La preuve prépondérante milite donc en faveur
dune démence induite par une intoxication au
plomb (Art 29 applique).
56Et le respect des normes
- Par. 202 CLP Même si les taux de plombémie
présentés par le travailleur respectent les
normes légales, le respect de ces normes ne
garantit pas que lexposition est sans effet pour
lorganisme humain. Les critiques faites sur ces
taux et les recommandations à la baisse proposées
par des organismes spécialisés sont éloquentes à
cet égard.
57Lenvironnement
- Fondements de la réglementation de la qualité de
lair ambiant
58Réglementation de la qualité de lair ambiant
(environnement)
- À la différence des normes en milieu de travail
qui visent uniquement à protéger les
travailleurs, les normes de la qualité de lair
ambiant visent à protéger lensemble de la
population (les malades, les enfants, les
personnes âgées, les femmes enceintes, etc.).
Normes plus faibles. - Sur quelle base accepte-t-on quun travailleur
puisse tolérer plus?
59Qui réglemente dans le domaine de lenvironnement?
- Le gouvernement fédéral (Santé Canada
-Environnement Canada) évalue les substances
jugées toxiques dans lenvironnement grâce à la
Loi canadienne de protection de lenvironnement
(LCPE) et peut intervenir si une substance est
jugée toxique, pour les questions de transport
transfrontalier. Il propose des objectifs de
qualité de lair mais ne peut réglementer sur les
territoires provinciaux. - Ce sont les provinces qui sont responsables de la
réglementation de la qualité de lair ambiant
sauf sur les territoires de la Communauté
Métropolitaine de Montréal (CMM) et du Greater
Vancouver Regional District (GVRD)
60 Au Québec Règlement de la qualité de
latmosphère (c. Q-2, r.20) en vigueur depuis
1981
- - 8 normes dair ambiant quantité / m3 dair
(pour un temps donné) - - nombreuses normes démissions pour des sources
fixes et activités (industries) quantité émise
dans le temps (ex. 15 min, 1 hre) ou dans un
volume donné de rejet ou même lors dune activité
(ex. en fonction de la quantité de solide de
peinture appliquée) - - pour les substances sans norme dair ambiant,
le MENVQ peut recommander des seuils de référence
dans lair ambiant - - MENVQ fait recommandations (critères) aux
nouvelles industries qui doivent passer devant
les audiences publiques (ex. Interquisa)
61lîle de Montréal lancien règlement 90 de la
CUM, approuvé en 1987, est en vigueur depuis
la fusion
- - 356 normes dair ambiant (la grande majorité de
ces normes ont été établies à partir des TLVs de
lAGIH, auxquelles on a appliqué des facteurs de
sécurité pour les réduire afin de protéger
lensemble de la population) - - nombreuses normes démission (pour plus dune
centaine dactivités industrielles et
commerciales) - IQA et info-smog / information
62La modification dune norme est un processus long
et complexe
- Le Règlement sur la qualité de latmosphère du
MENVQ est actuellement en révision. - À la CMM, le règlement 90 est aussi en révision.
Ce processus nécessite plusieurs séances
publiques devant une commission de
lenvironnement. Puisque de nombreuses
municipalités de la nouvelle CMM étaient soumises
au règlement 20 du MENVQ avant la fusion (qui est
beaucoup moins restreignant que le règlement 90
de lancienne CUM), il y a beaucoup dopposition
pour son application sur le territoire de la CMM.
63Les défis de la réglementation
- La Direction de santé publique espère que les
normes de qualité de lair ambiant ne seront pas
abolies. Comment pourrait-on sassurer que les
niveaux de pollution dans lair ambiant soient
acceptables pour la population (ex. nombreuses
sources dans un même secteur, conditions
météorologiques ou de milieu particulières) - Contrairement au milieu de travail, en
environnement la mise en - application des normes de qualité de lair est
complexe puisquil est difficile de savoir qui
est responsable (ex. NOx auto ou pétrolières)
64Étude du cas de Rouyn Noranda
- Approche utilisée par le MENVQ pour recommander
un seuil de référence acceptable (puisquil ny a
pas de norme pour les niveaux darsenic dans
lair ambiant dans le règlement québécois) - - Création dun groupe de travail avec des
membres du secteur de lenvironnement et des
membres du secteur de la santé - - Le groupe base ses recommandations sur un
rapport de la CE qui sest penchée récemment sur
la question
65Effets de linhalation de larsenic sur la
santé -Faible dose en milieu de travail
cancer du poumon -Faible dose dans
lenvironnement controverses Malgré les
controverses, les niveaux mesurés dans un secteur
résidentiel de Rouyn sont au moins 100x plus
élevés que ceux dautres villes canadiennes /
approche prudente diminuer le plus possible
lexposition de la population à ce cancérigène
66- Seuil de référence de larsenic dans lair
ambiant - Concentrations moyennes darsenic (ng/m3) dans
lair ambiant au Québec - Mtl - boul. Descarie (2003) 1.6
- Mtl rue Ontario (2003) 1.6
- Montréal Est (2003) 7.4
- Rouyn-Noranda (1991-2002) 603.0
- (quartier Notre-Dame)
- (TLV 10 µg/m3)
673 approches sont proposées
- Objectifs fixer un seuil de référence (moyenne
annuelle) - 1. Estimation linéaire du risque, sur la base
détudes épidémiologiques lt1ng/m3 - 2. Lowest observable adverse effect level
(LOEAL) divisé par un facteur de sécurité de
450 4 - 13 ng/m3 -
- 3. Norme en milieu de travail divisée par un
facteur de sécurité de 213 47 - 235 ng/m3 -
- Les facteurs de sécurité sont utilisés pour
permettre de tenir compte entre autre - -de la variabilité de la susceptibilité entre
individus - -du fait que lexposition est continue et non
de 8h, 5 jours sur 7, pendant un nombre dannées
restreint comme en milieu de travail
68- Étude du cas de Rouyn Noranda
- Approche utilisée par le MENVQ pour recommander
un seuil de référence acceptable (suite) - Le groupe de travail MENVQ - MSSS recommandera
que les niveaux darsenic dans lair ambiant du
quartier Notre- Dame de Rouyn diminuent - Les niveaux proposés seront négociés avec la
compagnie concernée pour tenir compte des
exigences technologiques et économiques
69Lanalyse coûts-bénéfices
- Certaines administrations publiques exigent une
analyse coûts-bénéfices avant daccepter de
réglementer un produit quelles seront les
conséquences d-une telle approche?